Thaumiers
Ce petit village est situé au Sud-Est du département, à 20kms de Saint-Amand-Montrond et 10 Kms de Dun-sur-Auron, dans une région naturelle de la Champagne Berrichonne, région de culture et d’élevage.
Les villes voisines sont Le Pondy, Cogny, Verneuil, Bannegon, Chalivoy-Milon.
La grande ville la plus proche est Bourges, à 35 Kms à vol d'oiseau.
Toponymie
Teutmariacus. Teutmarus, nom de personne d’origine germanique.
Parrochia de Taumeris en 1206 ; Taumer en 1223 ; Tameray en 1243 ; Parroisse de Thomier en 1390 ; Taumier en 1475 ; Parroisse de Taumer en 1487 ; Thaulmeroys en 1509 ; La parroisse de Taulmier en 1514 ; Parrochia de Thomeriaco en 1529 ; Parroisse et bourg de Thaulmier en 1552 ; Parroisse de Thaulmiers en 1588 ; Paroisse de Thomiers en 1637 ; Thaumier en 1650 ; Le Tommerays en 1670 ; Thaumier en 1788.
Hydrographie
La commune est traversée par deux cours d’eau : l’Auron et le Cocherat.
Vers 1840, les vestiges d’une riche sépulture romaine, au lieu-dit Les Salles près de Thaumiers, sont mis à jour, lors de travaux dans une sablière.
En 1982, des prospections aériennes mettent en évidence un site d’époque antique au lieu-dit Le Moulin des Gaumins représentant un théâtre et deux temples dans leur enceinte. Aucune fouille n’a encore été entreprise.
Pendant la Guerre de Cent Ans qui se déroule de 1337 à 1453, le Berry devient le refuge du dauphin Charles, futur Charles VII (1403/1461). John Stuart (1481/1536) duc d'Albany et régent d’Ecosse, embrasse la cause du dauphin, et lui envoie, en 1424, 7000 hommes qui livrent bataille aux Anglais dans le bois de Verneuil près de Thaumiers.
En 1545, une charte royale institue quatre foires à Thaumiers.
En 1546, deux offices de notaires royaux sont instaurés.
En 1650, une plainte est portée par le procureur de Thaumiers au sujet des incursions faites contre les habitants de Thaumiers par les soldats du régiment de François Honorat de Beauvilliers (1607/1687) duc de Saint Aignan, campés au Pondy.
En 1790, Le Pondy est réunie à Thaumiers, la loi du 4 avril 1908 le détache pour l’ériger en commune indépendante.
Seigneurs et gens de la noblesse
La seigneurie de Thaumiers est constituée de plusieurs fiefs qui ont droit de haute, moyenne et basse justice : Chenevoisin, Champroux, Beaucharme, les Issards, Briou, Malentrois, les Salles, qui disposent chacun d’un petit château avec fossé et garenne.
Ces fiefs sont réunis progressivement à la seigneurie de La Forêt-Thaumiers et transformés en métairies.
En 1422, mon ancêtre, Jehan de La Porte (1400/1452) est écuyer, seigneur de la Forêt Thaumiers. En 1427, il achète le droit de guet de Thaumiers. Il est l’époux d’Isabelle de Charenton, fille de Guillaume de Charenton, seigneur de Clanay et de Montfaucon (voir tableau Mes ancêtres en bas de page).
En 1452, Philibert de la Porte achète la justice de Thaumiers.
En 1516, Gilbert de la Porte est écuyer protonotaire du saint siège apostolique et seigneur de la Forêt Thaumiers.
En 1526, la branche de la Porte s’éteint et la terre est partagée entre les trois filles de Gilbert, avant d’être rachetée par Guillaume Bochetel (+1558), secrétaire et général des Finances des rois François Ier (1494/1547) et Henri II (1519/1559) qui reconstitue l’intégralité du domaine entre 1544 et 1547 et l’étend en y intégrant les terres de Chenevoisin et de Malentrois.
Transmise par héritage à Jacques Bochetel, fils du précédent, secrétaire du roi en 1543, greffier de l'Ordre de Saint-Michel, diplomate remarquable et ambassadeur à Londres, qui cède la seigneurie en 1559 à Claude II de l’Aubespine (1510/1567), notaire et secrétaire du roi, époux en premières noces de Jeanne Bochetel née vers 1528, sa sœur.
Madeleine de l’Aubespine (1546/1596 portrait 1 ci-dessous), fille des précédents, dame d’honneur de la reine Catherine de Médicis (1519/1589), égérie du poète Pierre de Ronsard (1524/1585), habite le château de la Forêt. Le château et les terres entrent dans la Famille de son époux, Nicolas IV de Neufville (1542/1617, portrait 2 ci-dessous), marquis de Villeroy et ministre du roi Henri III (1551/1589). Puis suivent de père en fils : Charles de Neufville (1546/1642 portrait 3 ci-dessous), Nicolas V de Neufville (1598/1685 portrait 4 ci-dessous) et François de Neufville (1643/1730 portrait 5 ci-dessous).
En 1691, les terres, seigneurie, châtellenie et dépendances sont vendues à Maximilien Louis Titon (1632/1711 portrait 6 ci-dessous). Son fils, Louis Maximilien (1662/1728) lui succède et devient vicomte de Cogny et de Villegenon. Son petit-fils, Pierre Joseph Titon (1686/1758 portrait 7 ci-dessous) revend la terre en 1736 à Guillaume Doullé, procureur du roi au bureau des finances de Bourges et marié en 1716 à Henriette Thévenin.
Leur fils, François Jean Baptiste Doullé épouse en premières noces Antoinette de Bonneval en 1765 puis, après le décès brutal de celle-ci en 1767, Marie-Thérèse Maréchal des Fins. Leur fille, Henriette Doullé (1776/1852) épouse en 1792, Philippe Armand de Bonneval (1773/1840) pair de France et maire de Bourges, lui apportant, en dot, le château, les terres et la seigneurie de Thaumiers.
Patrimoine
L’église Saint-Saturnin fait partie de la première vague de fondation des églises rurales de la région à la fin du IVème siècle. Elle n’a pas de chapelle attenante, pas de sacristie et le portail d’origine, actuellement muré, s’ouvre directement sur le cimetière qui marque le centre du bourg médiéval.
Elle est reconstruite au XIème siècle.
Le porche Sud en pierre date du XIIème siècle. Le portail en plein cintre, composé de trois décrochements formant trois archivoltes, est encadré de deux arcatures aveugles, et surmonté d’une corniche soutenue par des modillons sculptés. A l’intérieur, le chapiteau date du XIIème siècle, le chœur possède quatre chapiteaux sculptés : deux sont décorés de feuilles de palme, les deux autres de sculptures évoquant la mort, la foi, l’avenir, et le Diable. La chapelle du Sud est de la fin du XVème siècle et celle du Nord du XIXème siècle.
Le retable du XVème siècle, de style gothique flamboyant, provient de l’église de Cogny détruite à la Révolution Française. La Famille de Bonneval le fait restaurer et y place ses armes.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques en 1911.
Le prieuré régulier de Fontguédon de l’Ordre de Grandmont, l’un des plus anciens Ordres de France, est construit au VIIème siècle, et attesté vers 1200. Remarquable petit édifice roman situé en pleine campagne, sur une propriété privée, il est lié à Mahaut, dame de Charenton, ultime représentante de la très ancienne Famille de Charenton, fille du dernier seigneur Ebbes de Charenton et épouse de Renaud de Montfaucon qui lègue à l’église dans son testament de 1248.
En 1295, Fontguédon compte 6 religieux avec à leur tête un correcteur.
Ce prieuré est une des dernières fondations monastiques en milieu rural du diocèse de Bourges.
Bien National durant la Révolution Française, le bâtiment, montée en pierre de taille légèrement ocrée, très sobre, sans ornementation sculpturale, est transformé en domaine agricole.
Les altérations ne sont pas parvenues à rompre l’équilibre initial de ses bâtiments conventuels incomplets et de son abbatiale, amputée de son chevet arrondi dont les pierres ont été réemployées pour monter le pignon droit. L'intérieur est occupé par des remises à matériel et étables, et la plupart des ouvertures médiévales ont été aveuglées.
Le château de la Forêt, date du XVème siècle. Il forme un carré avec quatre tours aux angles, entouré de fossés, il posséde un pont-levis et un donjon d'entrée.
Il est modifié à la fin du XVIIIème siècle, les ailes Est et Sud et la tour Sud sont abattus, ainsi que le donjon d'entrée. Une grande partie des fossés est comblée. Les tours et tourelles sont percées de grandes fenêtres mais conservent, au sommet, leurs petites ouvertures et archères d'origine. Il reste deux corps de logis perpendiculaires, trois tours circulaires d'angle, deux tourelles carrées et une tourelle ronde ainsi que la douve Sud. L'accès à la cour d'honneur se fait par un pont de pierre franchissant la douve. L'extrémité Sud de l'aile Ouest présente un pavillon rectangulaire en retour d'équerre, amorce de l'ancienne aile Sud du château médiéval. L'aménagement intérieur date de la restauration du XVIIIème siècle mais les appartements sont refaits au XIXème siècle.
Un escalier avec sa rampe en fer forgé et un escalier à vis sont inscrits aux Monuments Historiques en 1979.
Personnages liés à la commune
Emmanuel d'Harcourt (1914/1985 portrait de droite), né à Thaumiers, officier des Forces Françaises Libres, s'illustre pendant la Seconde Guerre Mondiale dans la Résistance sous le pseudonyme d'Amédée d'Ollonde, et devient l'un des premiers compagnons de la Libération. Il est ensuite diplomate, ambassadeur de France en Irlande puis en Tchécoslovaquie.
Gaston Armand de Bonneval (1911/1998), colonel, aide de camp du général de Gaulle, maire de Thaumiers de 1965 à 1989.
Hameaux, lieux dits et écarts
Bel Air, Les Bruyères, La Chaume, Pitaud, Les Prices, Fontguédon, Les Apprêts, Les Arnauds, Les Chartons, Les Gonins, Les Issards….
Le Pondy, réuni à Thaumiers en 1790, en est détaché en 1908.
Evolution de la population
En 1569, la commune compte 80 feux (Source : Nicolas de Nicolay (1517/1583) géographe du roi Henri II (1519/1559)).
Nos lointains ancêtres de Thaumiers ...
Carte Cassini
Notes : (1) Mes ancêtres de La Porte sont peut-être à rapprocher de la Famille de La Porte, branche d’Yssertieux, dont le premier personnage connu, sous le règne de mon ancêtre le roi des Francs Hugues dit Capet (939/996) est Eudes de La Porte, époux d’Ade de Bellesmes, qui fait construire le château d’Yssertieux à Chalivoy-Milon au XIème siècle.
Cette Famille est également propriétaire du château de Bannegon en l’an 1000.
Yssertieux et Bannegon sont deux communes du Cher distantes de Thaumiers d’environ 7Kms.
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Berry médiéval par Olivier Trotignon.
Date de dernière mise à jour : 18/09/2019