Chartres
La ville se situe à environ 90 Kms du centre de Paris. Elle est surnommée Capitale de la lumière et du parfum. C’est la première ville du département et la sixième de la région Centre-Val de Loire derrière Tours, Orléans, Bourges, Blois et Châteauroux.
Chartres, traditionnellement un lieu de pèlerinage, est située sur la Via Turonensis du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Elle est jumelée avec les villes de : Ravenne (Italie) depuis 1957 ; Chichester (Angleterre) depuis 1959 ; Spire (Allemagne) depuis 1959 ; Sakurai (Japon) depuis 1989 ; Cuzco (Pérou) depuis 1989 ; Bethléem (Palestine) depuis 1994 ; Évora (Portugal) depuis 2003 ; León (Espagne) depuis 2009.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
1- Tiercé en fasce d'or, d'argent, et de gueules ; en 1696 dans l'armorial général de France par Charles René d'Hozier (1640/1732), juge général des armes et blasons de France.
2- De gueules, à trois besants d'argent, chacun chargé d'une inscription de sable frappé au droit d'un denier du Moyen Âge du type bléso-chartrain ; au comble cousu d'azur, chargé d'une gerbe d'or ; franc quartier des villes de seconde classe, qui est à dextre d'azur, chargé d'un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même, brochant au neuvième de l'Écu ; sous le Premier Empire.
3- De gueules, à trois besants d'argent, chacun chargé d'une inscription de sable frappé au droit d'un denier du Moyen Âge du type bléso-chartrain accompagné à senestre d'une fleur de lys du même ; au chef cousu d'azur, à trois fleurs de lys d'or ; actuellement.
Devise :
Servanti civem querna corona datur = À celui qui sauve un citoyen est donné une couronne de chêne.
Tradition de la Rome antique : la couronne de chêne est décernée à tout citoyen ayant, sur le champ de bataille, sauvegardé l’existence d’un de ses concitoyens.
Cette devise, figurant sur le blason de la ville dès le XVIème siècle, se retrouve à la fin du XVIIIème siècle sur des médailles frappées aux armes de la ville.
Toponymie
Carnutum ou Carnotas provenant de la Tribu Gauloise des Carnutes au IIème siècle avant J.-C.
Autrikon se lit dans la Géographie de Ptolémée au milieu du IIème siècle.
Autricum dans la Table de Peutinger (voir) au milieu du IIIème siècle.
Du gaulois Autura = rivière, d'où le sens établissement près de l'Eure.
Le nom dérive en Cartunes par métathèse de la tribu gauloise des Carnutes, puis Cartres et Chartres.
Une présence humaine est avérée dès le Néolithique (voir Echelle des Temps).
Au IIème siècle avant J.-C., Chartres est la capitale de la Tribu gauloise des Carnutes d'où elle tire son nom (Carnutum, Carnotas). Située sensiblement au milieu de la Gaule, c’est le lieu de réunion des Druides. La ville est à la fois une capitale religieuse, politique et militaire. La cité reçoit le message chrétien dès le Ier siècle par les Druides qui instaurent le culte marial.
À l'époque gallo-romaine, Autricum est une grande cité, alimentée en eau par deux aqueducs. Elle comporte un important amphithéâtre, un forum et des temples. Évangélisé au milieu du IIIème siècle, par saint Altin et saint Eodald, elle est, à la chute de l’Empire romain, l’un des évêchés les plus vastes des Gaules.
Puis la cité antique s’efface au profit de petits villages autonomes. A la fin du VIème siècle, de nombreux établissements religieux sont dirigés par l’évêque.
En 743, la ville est prise et brûlée par Hunald Ier (705/774), duc d'Aquitaine.
Au IXème siècle, les Normands ravagent les terres à plusieurs reprises et, en juin 858, détruisent la ville et probablement la cathédrale. Celle-ci est reconstruite et les premiers remparts érigés.
En 876, un don du roi des Francs, mon ancêtre Charles II dit le Chauve (823/877) est à l’origine d’un important pèlerinage.
En 886, Sigfried, chef Viking danois, attaquent sans succès Chartres et perd 1500 hommes.
En 911, Rollon, chef Normand, se heurte à la résistance organisée par l’évêque Gancelme. D’après un récit du XIIème siècle, il fait fuir l’ennemi en brandissant la chemise de Marie, voile de la Vierge, relique majeure de la cathédrale. Cette victoire fait accroître dans les siècles suivant le rayonnement du pèlerinage. L’évêque Fulbert de Chartres (952/1028) est à l’origine du développement de l’École de Chartres qui s’épanouit pendant près de deux siècles.
Au Xème siècle, la présence de mon ancêtre, Thibaud Ier de Blois dit Le Tricheur (910/977) dans son château, modifie la répartition des pouvoirs au sein de la ville.
En 1150, Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux dit Saint Bernard (1090/1153) prêche la seconde Croisade à Chartres.
De 1337 à 1453, la région, au cœur des domaines royaux, souffre de la Guerre de Cent Ans.
Au XVIème siècle, la ville reste fidèle au culte catholique, mais suscitent la convoitise des différents partis huguenots et catholiques.
En 1568, la ville est assiégée par le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon (1530/1569), puis en 1591, par Henri IV de Bourbon (1553/1610). Malgré la résistance de la ville, ce dernier est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale ; il est le seul roi de France sacré dans cette cathédrale et non pas à Reims.
Lors de la Révolution Française, la cathédrale est relativement protégée, alors que plusieurs églises chartraines sont vendues, démolies ou transformées.
Au cours du XIXème siècle, l’entrée dans le monde contemporain est marquée par des progrès importants comme l’arrivée du chemin de fer avec l’inauguration de la gare en 1849, la mise en place du tramway en 1899 ou encore la création, en 1909, parmi les premiers en France, d’un aérodrome.
La ville est bombardée en août 1918.
Le 13 mai 1925, le lieutenant Henri Simon s'écrase place de la poissonnerie. Restaurée, une plaque y commémore ce drame.
Le 25 avril 1931, Chartres est une étape du Tour de France des avions et des automobiles, compétition lancée par Le Journal, qui confronte engins aériens et terrestres, partis de d'Orly.
Durant la seconde Guerre Mondiale, les Allemands réquisitionnent de nombreuses demeures chartraines, en particulier pour loger leurs aviateurs.
Le 2 mars 1944, une vague de plus de 80 bombardiers alliés vise la base aérienne, détruit presque complètement l'église de la commune voisine de Champhol, ainsi que plusieurs dizaines de maisons et font des victimes civiles. Le 26 mai 1944, un bombardier B26 s'écrase au Sud-Ouest et provoque un bombardement du centre-ville, la bibliothèque est incendiée et 49 morts sont déplorés.
En 1944, les combats de libération débutent le 16 août pour libérer la ville le 21 août. Le 23 août, le général Charles de Gaulle (1890/1970) prononce un discours devant la Poste, et visite la base aérienne.
Après la Libération, 11 femmes sont tondues, 162 personnes sont condamnées pour collaboration dont 7 à mort, et 278 peines pour indignité nationale sont prononcées.
Seigneurs et gens de la noblesse
Les comtes et ducs de Chartres
Pour fixer les populations normandes et mettre un terme au saccage des terres du royaume, le roi des Francs, Carloman II (867/884) fait comte de Chartres le chef viking Hasting (810/893 gravure 1 ci-dessous) en 882 qui revend sa possession en 886.
Mon ancêtre, le comte Thibaud Ier de Blois dit Le Tricheur (910/977), vassal d’un autre ancêtre, le duc des Francs, Hugues dit le Grand (898/956), profite de la jeunesse d’un 3ème ancêtre, Hugues dit Capet (939/996) pour s’ériger en comte de Blois alors que son père en est le vicomte. Le titre reste dans les mains de la Famille de Thibault, appelée Maison de Blois, jusqu’en 1286, date à laquelle le comté est de nouveau fondu dans le domaine royal.
Passant comme apanage entre différentes mains princières, dont Charles de Valois (1270/1325) un des fils du roi Philippe III dit Le Hardi (1245/1285), le comté est érigé en duché en 1528 par le roi François Ier (1494/1547) pour Renée de France (1510/1574 portrait 2 ci-dessous), duchesse de Ferrare, fille cadette du roi Louis XII (1462/1515) et d’Anne de Bretagne (1477/1514), qui devient la première des ducs de Chartres.
Dès Philippe II d’Orléans dit Le Régent (1674/1723 portrait 3 ci-dessous) les ducs sont princes de la Maison d’Orléans.
Aujourd’hui, le titre de courtoisie de duc de Chartres, est porté par Charles Louis d’Orléans (1972/-), fils du duc, Jacques d’Orléans (1941/-).
Chroniques communales
La via Turonensis est le nom latin d'un des quatre chemins de France du pèlerinage médiéval de Saint-Jacques-de-Compostelle, le plus au Nord.
Elle part de la tour Saint-Jacques à Paris, puis traverse Orléans ou Chartres, Tours, Poitiers, Saintes ou Angoulême, Bordeaux. Près d'Ostabat, elle est rejointe par la via Lemovicensis et la via Podiensis, au niveau du carrefour de Gibraltar.
Les trois chemins prennent alors le nom de Camino navarro et se prolongent jusqu'à Puente la Reina en Espagne, après le passage des Pyrénées et de la frontière par le col de Bentarte ou par Valcarlos, en amont du col de Roncevaux. Ils y retrouvent le Camino aragonés, prolongement espagnol de la via Tolosane, quatrième chemin venant de France.
L'ensemble de ces quatre voies principales devient alors le Camino francés qui conduit jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice.
Gabrielle d’Estrées (1573/1599 portrait de gauche)
Le roi Henri IV de Bourbon dit le Grand (1553/1610 portrait de droite) fait le siège de Chartres comme celui de Gabrielle d'Estrées, courtisane au teint d'une blancheur éclatante, une merveille à l'extrême beauté, selon le poète Théodore Agrippa d'Aubigné (1552/1630).
En 1590, elle est âgée de 17 ans, et est la fille du gouverneur d'Île de-France. Lui, a 20 ans de plus, il est déjà l’époux de Marguerite de France dite Margot (1553/1615 portrait de droite) et il n'a pas l'habitude qu'on lui résiste. Malgré son jeune âge, Gabrielle tient tête au monarque et n'hésite pas à ridiculiser ce roi qui sent de l'ail et du gousset.
La légende veut que les dernières défenses de Gabrielle sautent pendant le siège de la ville en 1591. L'entremise de Henri d'Escoubleau de Sourdis (1593 /1645), gouverneur de Chartres et oncle par alliance de Gabrielle, permet de briser les dernières résistances de la belle.
À trois ou quatre reprises, entre 1593 et 1594, une maison, située rue Chantault, abrite les ébats du roi et de sa favorite qui lui donne 3 bâtards. Le roi veut l’épouser, mais la belle traîne une réputation d'amante sulfureuse à la Cour, l'opinion se déchaîne et le pape s'oppose.
Enceinte du quatrième enfant royal, elle meurt en 1599 d’une infection due à une intervention chirurgicale pour lui retirer le fœtus mort in utero.
27 février 1594 : Le sacre du roi Henri IV
Henri IV est sacré dans la cathédrale de Chartres et non pas à Reims, comme le veut la coutume. Reims et Paris sont à cette époque tenus par l'armée de la Ligue Catholique, qui opposent leur résistance au roi à cause de sa religion protestante.
Arrivé le 17 février 1594 à Chartres, Henri passe ses journées en prières et en recueillement et se fait sacrer roi de France dans la cathédrale de Chartres le 27 février, après s'être vêtu d'une chemise blanche, ouverte devant et derrière pour permettre l'onction, et d'une cape en satin cramoisi, il entre solennellement dans la cathédrale, non pas selon la légende sur son cheval, mais à pied. La cérémonie se déroule dans le chœur, le peuple ne pouvant la voir à cause du jubé. À la fin de ce rituel, le roi et l'évêque s'installent sur le jubé afin que le prélat célèbre la messe et que le peuple puisse y participer.
Après la messe du sacre, le cortège se dirige vers l'évêché, sous les Vive le Roi de la foule, pour un immense banquet.
Buffalo Bill à Chartres en 1905
Le colonel William Frederick Cody dit Buffalo Bill (/), tour à tour éclaireur dans l’armée américaine, convoyeur, chasseur de bisons et directeur du Wild West Show, est sans doute l’une des plus célèbres figures de l’ouest américain. En 1867, il est engagé par la Kansas Pacific Railroad, compagnie qui construit le chemin de fer transcontinental, qui a besoin d’un chasseur de bisons pour nourrir ses ouvriers. Il en tue en moyenne une douzaine par jour. Cette prouesse qui lui vaut son surnom. Mais le nom retentit aussi dans toute l’armée américaine car en soutenant le général George Armstrong Custer (1839/1876), il participe à la lutte contre les Indiens d’Amérique et contribue à l’anéantissement des Cheyennes en 1876.
Buffalo Bill comprend vite l’attrait du public pour l’ouest sauvage et décide de créer un spectacle retraçant les grandes étapes de la conquête de l’Ouest. Il regroupe une troupe d’indiens et de cowboys qui ont fumé le calumet de la paix. C’est la naissance du Western ! Il obtient le concours du chef indien Sitting Bull (1831/1890) pendant quelques mois, de la tireuse d'élite Annie Oakley (1860/1926) pendant plusieurs années ou encore de Martha Jane Canary dite Calamity Jane (1850/1903) éclaireur du général Custer. Buffalo Bill parcourt alors l’Europe avec un spectacle itinérant : le Buffalo Bill’s Wild West.
Le 5 juin, Buffalo Bill rejoint Chartres en train et traverse la ville avec sa troupe pour se rendre au Grands Prés (actuel stade). Le lendemain, un article du Journal de Chartres relate l’ambiance qui réside à la gare, à son arrivée sur les lieux et l’événement en lui-même. La représentation n’a pas bénéficié des meilleures conditions météorologiques et il semble même que les Grands Prés étaient très marécageux. Cependant, les deux heures de spectacle laissaient le spectateur béat d’admiration, haletant, essoufflé et un peu désemparé.
La Base aérienne 122 Chartres-Champhol
L'Histoire de la BA 122 débute en 1909 avec la création d'un terrain d'aéroplanes qui devient en 1915 le siège de l'école d'aviation, important centre d'instruction au pilotage élémentaire durant la Première Guerre mondiale. L'emplacement, près de Champhol, profite d'un casernement de cavalerie, installé en 1870 dans le quartier Neigre, et d'un casernement d'artillerie, les deux également appelés Cachemback, qui abritent de 1874 à 1914, le 4ème Escadron du Train des Equipages Militaires.
Le 9 février 1909, l'ingénieur Gangler, aviateur à Issy-les-Moulineaux obtient de l'armée et de la municipalité la création d'un champ d'aviation. L’inauguration a lieu le 23 février 1909 par le Comité d'aviation de Chartres et le 11 mai 1909, une station de tramway relie la ville au terrain d'aviation.
De 1909 à la veille de la Première Guerre Mondiale, Chartres est un lieu d'expérimentations d'appareils aériens.
Les premiers pionniers de l'aviation visent aussi les premiers records : Charles de Piquerez ; Jacques de Lailhacar ; Maurice Alain Farman (1877/1964 portrait 1 ci-dessous) qui réalise un vol direct de Buc à Chartres ; Hubert Latham (1883/1912 portrait 2 ci-dessous) qui se pose souvent dans le parc de sa maison natale le château de Maillebois ; Maurice Jusselin (1882/1964 portrait 3 ci-dessous), brillant pionnier de l'aviation locale, ami du pilote Joseph Frantz (1890/1979 portrait 4 ci-dessous) qui réalise les premières photographies aériennes de la cathédrale de Chartres.
En 1910, l'arme aérienne est placée sous l'autorité du Génie. L'Aéronautique militaire est créée.
En 1911, les six premiers appareils militaires stationnent à Chartres, sous le commandement du capitaine Albert Étévé. Le brevet de pilote militaire est créé, il réunit trois épreuves : la navigation avec 3 parcours différents de 100 Kms aller-retour sans escale, via des triangles comme Chartres-Buc-Châteaudun-Chartres ; des épreuves d'altitude soit une heure de vol à 2000 m ; et des atterrissages en spirale, avec l'hélice arrêtée. Un examen technique valide les connaissances théoriques.
Le 29 novembre 1911, l'aéronautique militaire décide d'appeler ses aéroplanes avions, en hommage à l'inventeur Clément Ader (1841/1925 portrait 1 ci-dessous).
La même année, René Level (1877/1911 portrait 2 ci-dessous) bat plusieurs records à Chartres ; Lucien Deneau (1886/1971 portrait 3 ci-dessous) enfant du pays et un des mécaniciens de Louis Charles Joseph Blériot (1872/1936 portrait 4 ci-dessous), est breveté militaire, il survole le tout premier, l'Amazonie et termine ses jours à Chartres ; Edmond Gastinger passe, le premier, en avion entre les flèches de la cathédrale.
Début 1912, les premiers élèves-pilotes militaires sont formés.
En 1913, l'école Aéro-Tourisme s'installe à Chartres.
En 1914, Victorin Garaix (1890/1914 portrait 5 ci-dessous) dit le Grimpeur de Chartres bat le record d'altitude avec passagers et Joseph Frantz réalise le premier vol de nuit, survole la foire de Chartres et se pose sans difficulté.
Un décret du 31 juillet 1914 interdit toute activité aérienne, sauf militaire.
A la fin de la Première Guerre Mondiale, 13 798 pilotes militaires sont brevetés dont 3 020 ont été formés à Chartres. L'école d'aviation ralentit considérablement ses activités, puis ferme ses portes en mars 1919 ; la base est fermée et les matériels, mis en vente par l'administration des domaines.
Fin 1922, le terrain situé initialement situé sur la route de Sours est déplacé à Champhol et les premières unités de bombardement s’installent pour former l'Escadre d'Aviation Lourde.
En 1934, l'Armée de l'air est créée et en 1935, le terrain de Chartres fait partie des 9 base aériennes principales de cette nouvelle arme.
En novembre 1936, à la veille de la seconde Guerre Mondiale, la 11ème Brigade de Chasse est affectée à Chartres ; en 1937, le Groupe Aérien d’Observation 504 s’installe ; en 1939, la Marine Nationale y implante la Section de Liaison et d’Entrainement ; et les unités de défense anti-aérienne stationnent à Chartres.
En juin 1940, le terrain est bombardé par les Allemands et le village de Champhol est pris, le préfet de Chartres, Jean Moulin (voir § Personnalités), ordonne la destruction du dépôt de carburant dont l'incendie rougeoie plusieurs jours, il est arrêté et torturé.
De 1944 à juin 1945, la base aérienne est utilisée par les Américains qui la restaurent, la reconstruisent et l'agrandissent. Puis elle revient progressivement sous le contrôle de l'Armée de l'air française et reçoit officiellement le nom de Base aérienne 122.
En 1995, quatre avions de chasse Mirage F1 sillonnent le ciel chartrain pour célébrer 80 années de l'école d'aviation d'antan.
En 1997, la conscription est supprimée, la BA 122 est définitivement dissoute en juillet et le terrain retourne définitivement à des usages civils.
Patrimoine
Les fortifications
A partir de 1181, Thibaud V de Blois dit Le Bon (1130/1191) avec l’aide de son royal neveu Philippe II dit Auguste (1165/1223) et les évêques Pierre de Celle (+1183) puis Renaud de Bar (+1217), finance la construction d’une nouvelle enceinte en pierre, percée de douze portes ou poternes et reliée aux fortifications de l’abbaye Saint-Père.
La Guerre de Cent Ans oblige la ville à renforcer son système défensif : des fossés sont creusés au pied des murs de l’enceinte, mais seuls les fossés de la partie basse, dénommés fossés neufs, sont mis en eau, ils sont munis de versoirs et de retenues d’eau permettant de maintenir un niveau constant.
Les Guerres de Religion, au XVIème siècle, font craindre de nouveaux périls : devant les portes, sont construits des ravelins destinés à protéger les entrées des assauts directs.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les fortifications sont délaissées et les ponts levis remplacés par des ponts de pierre.
En 1804, Chartres est déclassée comme place forte, la ville s’ouvre vers l’extérieur. De 1806 à 1847 on détruit une à une les portes de la ville, sauf la porte Guillaume.
Les douze portes de la ville :
La porte Morard ou la porte du Moulin-Vert devient la porte de la Fraternité à la Révolution. C’est la dernière porte construite dans le système défensif de la ville. Sa basse-cour est pavée en 1388, le ravelin construit en 1587 et tous deux sont détruit en 1768 (pour faire place au champ de foire de la Saint-Barthélémy) et son pont-levis est remplacé par un pont en pierre en 1735. Elle soutient une attaque des Ligueurs lors du siège de 1591. Elle est démolie en 1847.
La porte de Launay située près de la rivière, barrée autrefois par les herses de la Courtille, comporte deux tourelles principales. Le soubassement de la construction de la porte est une partie du mur de ville.
La porte du Barbou commandait le mur de clôture de l’abbaye. Pour compléter la défense, le fossé dans lequel coule une prise d’eau est élargi, il porte le nom de fossé de Barbou et en 1368, les religieux s’en disent propriétaires. En 1840, le fossé du Barbou est desséché et comblé.
La porte Saint-Michel est connue en 1040 sous le nom de porte Saint Martin et en 1793 porte de la Révolution. En 1553, une basse-cour est aménagée, puis un ravelin en 1587. Henri de Navarre, futur Henri IV, entre solennellement à Chartres en 1591 par cette porte ; dès le lendemain, il ordonne la construction d’une citadelle, englobant la porte et l’église Saint-Michel. En 1611, la porte est détruite pour être reconstruite près du ravelin, en 1613. L’église, est détruite en 1793.
La porte des Epars, dénommée porte de la Liberté en 1793, est signalée en 1200 sous le nom de porta Sparsarum. Elle se compose de deux tourelles contrebutées par d’épais contreforts du XIVème siècle ; en 1587, un ravelin bastionné est construit Le trafic le plus important de la ville passe par cette porte où il y aurait eu des boutiques. Entre 1806 et 1808 le ravelin, le fossé, une prison installée dans la porte, puis la totalité de la porte sont démolis.
La porte Châtelet fait partie de l’enceinte du IXème siècle. Elle est mentionnée porte Chatellet en 1588, puis porte de la République en 1793. En 1520, deux piédroits monumentaux encadrent une très grande ouverture surélevée, en plein cintre. La partie supérieure est semblable à une maison de ville. Un petit moulin à vent situé sur le rebord du fossé est démoli en 1562. Un moulin à poudre est signalé au XVIIème siècle. Le cintre de la porte est démoli en 1732 et la porte en 1834.
La porte Saint-Jean fait également partie de l’enceinte du IXème siècle. Au XVème siècle, elle est transformée en magasin à poudre. Cette porte, la plus humble et la plus innocente des entrées de la ville, sert de passage aux habitants du village de Saint-Jean, pour se rendre aux offices de la cathédrale. Elle disparaît vers 1838. Deux tours sont encore visibles aujourd’hui, la tour du Grouin-Pasteau et celle de la Prescherie.
La porte Drouaise appelée porta Drocensis dans le cartulaire de Saint-Père, puis porte Drouasse, puis porte de l’Egalité en 1793. En 1553, un réduit flanqué de tourelles, dit le Petit-Gaillon, sert de prison militaire. La première pierre du ravelin est posée en 1585. Elle est démolie en 1816.
La porte Imboust est citée avant le XIIème siècle. La porte est murée vers la fin du XVème siècle. En 1579, une crue subite de la rivière inonde toute la basse ville et enlève, près de la porte, un grand pan de muraille dont la chute comble en partie le fossé. La porte est détruite lors du siège de 1591 et supprimée totalement en 1752.
La Tour du massacre, située à proximité de l’actuelle Collégiale Saint-André, s’appelle tour à tour porte Aimbault, Thinboust, Amboldi.
La porte aux Corneurs se nomme porta Coronatorum, porte Gillard ou Gaillard au XIIIème siècle, porte aux Corneux en 1553, mais aussi porte aux Corroyeurs. Petite porte carrée dans la muraille fortifiée entourant la ville, elle est bouchée avec de la terre et détruite lors du siège de Chartres, par le futur Henri IV en mars 1591.
La porte Guillaume, nom probablement dû à Guillaume de Ferrières (1155/1204) trouvère, vidame de Chartres, mort au siège de Constantinople durant la 4ème croisade. En 1250, au 1er étage la chapelle Saint-Fiacre et Saint-Pantaléon est établie. En 1414, la partie avancée de la porte est reconstruite et deux tours demi-rondes encadrent le corps central où s’ouvrent la poterne aux charrois et la petite porte piétonne. Le fossé est doublé, il cerne un îlot artificiel entièrement fortifié. Au XVIIème siècle, deux maisons d’habitation, avec caves et un atelier de tanneur, sont édifiées dans la barbacane. Au XVIIIème siècle, le vieux pont est détruit et remplacé par un pont de pierre, l’atelier du tanneur disparait et des promenades arborées sont implantées sur les glacis qui longent les murailles. Au cours du XIXème siècle, la plupart des portes de la ville sont détruites ainsi qu’une grande partie des remparts, mais cette porte, la plus spectaculaire, est conservée et classée aux Monuments Historiques en 1852. En 1856, un incendie ravage la plate-forme de la porte, elle est restaurée en 1893. Aujourd’hui, le 1er étage est occupé par une salle et une bibliothèque de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir.
La porte Tireveau, située entre la porte Guillaume et la porte Morard, est citée par le moine Paul, archiviste de Saint-Père en 1070, sous le nom de porte aquaria. En 1736, un pont mène à son ancienne tour carrée surmontée d’une toiture.
La vieille ville se décompose en deux parties, la ville haute autour de la cathédrale et la basse ville aux bords de l'Eure et de ses bras. Elle constitue un ensemble remarquable d'édifices médiévaux et Renaissance.
Au sein de cet ensemble, la place de la Poissonnerie constitue un exemple architectural caractéristique qui regroupe la maison du Saumon, habitée par Catherine Maubuisson, dame de Borville, à la tête d’un important négoce d’import-export et la maison de la Truie qui file. Ce quartier est attesté comme lieu de vente du poisson depuis le début du XVème siècle jusqu’en 1950.
Autrefois, cette place était entièrement entourée de maisons à colombage, démolies vers 1870 puis en 1960.
La rue Chantault, dont le nom provient d'une ancienne famille chartraine présente dans la ville du XIVème siècle au XVIème siècle, comporte deux édifies protégés au titre des Monuments Historiques : au no 5, une maison du XVIème siècle où, selon la tradition, Henri IV aurait dormi lors de son sacre ; Au no 29, une maison du XIIème siècle dont les tympans sont sculptés de grotesques, qui pourrait être la doyenne de la ville.
La place Billard, non loin de la Maison du Saumon, où le château comtal s’élèvait autrefois. Un marché aux légumes s’y tient puis en 1899 une halle est construit pour le transformer en marché couvert. Inspirée du style Baltard, elle est inaugurée en 1900.
Le château des comtes
Siège du pouvoir seigneurial, il n’est pas lieu de résidence ou de villégiature des comtes et ducs. Construit par mon ancêtre le comte de Blois, Thibault 1er dit le Tricheur, à l’emplacement exact de l’actuelle Place Billard. La première mention d’un château à cet emplacement date de 954, il est probablement fortifié au XIème siècle.
En 1286, Jeanne de Châtillon (1253/1292) comtesse de Blois, de Chartres et d’Alençon et dame de Guise, cède la ville et son comté au roi Philippe IV dit le Bel (1268/1314).
Les Rois de France installent à Chartres des représentants, les Vidames pour exercer leur autorité sur place. Dans le château, siègent les administrations du baillage, de l’élection et de la prévôté.
Il comporte une grosse tour de forme carrée entourée d’aucun fossé. Les prisons occupent la partie Sud et la Question est administrée dans la grande salle semi-souterraine du donjon. Les corps des suppliciés sont exposés sur la Morgue ou Grosse Pierre dans la cour d’entrée du château.
Le château n’est pas entretenu et dès 1587, les échevins font démolir une partie du bâtiment qui menace de s’écrouler. Les derniers emprisonnés sont les brigands de la Bande d’Orgères-en-Beauce qui sévissent de 1785 à 1792. A la Révolution, le château, qui fait partie de l’apanage du duc d’Orléans, est saisi puis vendu comme Bien National. Vincent Chevard (1748/1826), notaire public et maire de la Ville, s’en porte acquéreur et le cède gracieusement quelques années plus tard à la commune, après l’avoir presqu’entièrement démoli et en avoir vendu les pierres. En contrepartie, la Ville s’engage à établir sur l’ancien emplacement du château une place publique. Le nom de place Billard est retenu, en hommage à Dominique Pierre Billard de Saint-Laumer (1769/1819), ancien maire.
Le palais épiscopal. Il ne subsiste rien du premier palais épiscopal édifié sur le site par l'évêque saint Yves (1040/1115) au XIIème siècle. Du palais qui accueille Henri de Bourbon dit Le Grand (1553/1610) à l'occasion de son couronnement en 1594, il ne reste que les communs.
Le bâtiment central, la salle à l'italienne ainsi que la chapelle sont construits au milieu du XVIIIème siècle.
De 1794 à 1804, le palais est utilisé par l'administration centrale du département. Puis la Préfecture s'y installe en 1804 avant de rendre, en 1821, le palais à l'évêché renaissant.
En 1905, à l'issue de la loi de la séparation de l'Église et de l'État, les bâtiments deviennent la propriété du département. En 1913, celui-ci les met à la disposition de la ville.
Les soldats cantonnés dans les lieux durant la Première Guerre Mondiale saccagent la décoration. Le bâtiment est laissé à l'abandon jusqu'en 1939, date à laquelle il est reconverti en Musée des Beaux-Arts, réellement ouvert en 1948.
La Cathédrale Notre-Dame
La construction de la première église, la cathédrale d’Aventin, est due au premier évêque, Aventin de Chartres, vers 350. Édifiée au pied des murs gallo-romains qui entourent la ville, elle est incendiée en 743 par les troupes de Wisigoths du duc d'Aquitaine et de Vasconie, Hunald Ier (705/774), lors du sac de la ville.
Un deuxième sanctuaire est alors construit qui est détruit en 858 par les pirates Vikings danois.
Gislebert, évêque de 859 à 878, fait reconstruire un édifice plus grand dont il subsiste la chapelle Saint-Lubin. En 876, mon ancêtre, le roi Charles II dit le Chauve (823/877), petit-fils de Charlemagne, fait don à la cathédrale de la sainte relique connue sous le nom de Voile de la Vierge (image de gauche) faisant de Chartres un sanctuaire de premier plan.
En 962, cette 3ème cathédrale est incendiée pendant la guerre qui oppose le duc de Normandie, Richard Ier (930/996) au comte de Chartres, mon ancêtre, Thibaud Ier de Blois dit Le Tricheur (910/977). L’évêque Hardouin en meurt de douleur 8 jours après selon le nécrologe de la cathédrale.
Un quatrième édifice lui succède. En 1020, la foudre tombe sur l’édifice qui est ravagé par les flammes. L'évêque Fulbert (970/1029) le relève de ses ruines, en style roman.
La crypte actuelle est construite entre 1020 et 1024 et dédicacée en 1037.
En 1134, la ville est presque entièrement détruite par un incendie. La cathédrale est épargnée.
Vers 1150, une nouvelle façade ainsi que le portail royal sont édifiés.
La ville est de nouveau la proie d'un incendie en 1194. Le voile de la Vierge est mis à l'abri dans le martyrium par les chanoines. Plusieurs parties échappent à la destruction : les cryptes, les deux tours qui ne subissent que des dégâts mineurs, le portail occidental ainsi que les trois baies de vitraux le surplombant et un autre vitrail de 1180 Notre-Dame de la Belle Verrière.
La reconstruction débute immédiatement après l’incendie, initié par l'évêque Renaud de Bar (+1217).
La nef est bâtie avant 1210. Dès 1221, le chevet est achevé et les chanoines s'installent dans leurs stalles. Tout le gros œuvre, hormis les porches, les voûtes et les pignons du transept, est achevé en une trentaine d'années. En 1240, les vitraux sont réalisés et la consécration solennelle a lieu en 1260.
A partir de 1325, la salle capitulaire, surmontée de la chapelle Saint-Piat, est érigée et reliée à la cathédrale par un escalier couvert par une galerie. La chapelle Vendôme est construite en 1417 entre deux contreforts du bas-côté Sud.
En 1506, le maître maçon Jehan Texier dit Jehan de Beauce (1474/1529) reconstruit le clocher Nord dit clocher Neuf détruit par la foudre. Puis en 1520 il installe le pavillon de l’horloge sur le côté Nord de la cathédrale.
En 1836, l’ancienne charpente en bois est détruite par un incendie. Elle est reconstruite en fonte de fer avec une couverture en cuivre qui avec le temps produit du vert-de-gris et lui donne cette couleur verte caractéristique.
Les vitraux de la cathédrale sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils sont notamment célèbres pour leurs couleurs et en particulier pour le bleu de Chartres, référence mondialement reconnue.
Elle est aujourd'hui inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l'UNESCO.
L'enclos de Loëns, ensemble de bâtiments dépendant à l’origine du Chapitre cathédral, qui réunit, à l'extérieur du cloître, un cellier, un grenier, une prison et un four banal. Dans cet enclos, sont stockés les dîmes et fermages versés en nature et emprisonnés les condamnés de la justice ecclésiastique.
Le cellier, classé aux Monuments Historiques en 1862, abrite actuellement le Centre international du vitrail.
L'abbaye de Saint-Père-en-Vallée est une abbaye bénédictine située à l’origine hors des murs de Chartres, dotée au milieu du VIIème siècle par la reine Bathilde (630/680), épouse du roi des Francs Clovis II dit Le Fainéant (635/652), mais probablement d’une fondation plus ancienne.
Elle appartient à la congrégation de Saint-Maur à partir de 1650.
L’église Saint-Pierre, est l’église abbatiale de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée.
Détruite par les Normands en 858 et à nouveau en 911, l'abbaye est entièrement reconstruite vers 930 par l'évêque Aganon (+941) qui y est inhumé.
De nouveau presque totalement détruite par les incendies de 1077 et 1134 à l'exception de la tour Ouest, bâtie comme un donjon. L'abbé Foucher décide de la reconstruire entièrement en conservant la tour épargnée. La découverte, en 1165, du tombeau de saint Gilduin de Dol (1052/1077) dans le chœur, fait affluer pèlerins et dons et permettent la poursuite des travaux, dont les vitraux, posés vers 1190. La reconstruction se déroule au cours du XIIIème siècle et s’achève vers 1320.
Le dortoir, disparu dans l'incendie de 1584, est rebâti en 1609 et tous les bâtiments sont rénovés entre 1700 et 1709.
Durant la Révolution Française, le cloître, entièrement rebâti en 1408, disparait. L’église, vidée de son mobilier, est utilisée comme fabrique de salpêtre, les autres bâtiments sont affectés à une caserne de cavalerie, avant d'être attribués au lycée Marceau, au muséum et à un hôpital militaire.
En 1803, une paroisse est constituée, sous le vocable de Saint-Pierre.
L'église classée aux Monuments Historiques en 1840, comporte également 46 vitraux classés au titre d'objet.
La collégiale Saint-André est construite à l’origine par saint Aignan, à l'emplacement d'un amphithéâtre gallo-romain dont on retrouve des vestiges dans les murs de l'une des cryptes.
Un second édifice du Xème siècle est détruit par un incendie en 1134, ne laissant que les cryptes.
Reconstruite, elle est terminée dans la seconde moitié du XIIème siècle. Au début du siècle suivant, une arche est lancée au-dessus de l'Eure pour supporter le chœur de l'édifice qui est reconstruit au XVIème siècle par le maître maçon, Jehan de Beauce.
Au XVIIème siècle, une seconde arche est édifiée dans le prolongement de la première pour supporter la chapelle de la Vierge. L’ensemble comprend également un cloître canonial, un hôtel-Dieu et des cimetières.
La Révolution Française ferme l'église au culte en 1791. Sa flèche octogonale est démolie et elle devient un magasin à fourrage jusqu'en 1861.
En 1805, la chapelle de la Vierge s'écroule, obligeant à démolir le chœur en 1827.
En 1861, le bâtiment est gravement endommagé par un premier incendie, puis par un second en 1944.
En 1905, l'édifice abrite un atelier de menuiserie.
Une restauration entamée en 2003 apporte une nouvelle vocation à la collégiale en tant que lieu d'activités culturelles.
L’église Saint-Aignan primitive, dont il ne reste rien, élevée au Vème siècle par Aignan d'Orléans (358/453), est le lieu d'inhumation du saint. Enserrée entre le château, aujourd'hui disparu, des comtes de Chartres et le rempart reconstruit au IXème siècle, elle est au Bas Moyen Âge la première église paroissiale de la cité et en demeure la plus ancienne.
Reconstruite au XIVème siècle en style gothique, le portail principal est l’unique vestige de cette époque.
La crypte date de la fin du XVème siècle. Le petit portail du bas-côté Nord de style Renaissance porte la date de 1541. Les vitraux sont du XVIème siècle mais beaucoup sont détériorés pendant le siège de Chartres en 1568, lors de la seconde Guerre de Religion. La tourelle de gauche date des XVIème et XVIIème siècles. Elle est reliée à l'édifice principal par un arc boutant portant un escalier qui date de 1541. La galerie du second étage est élevée en 1625.
A la Révolution Française, l'église est reconvertie en hôpital militaire mais n’échappe pas aux injures de la Terreur en se faisant prison puis, elle est revendue à un entrepreneur, qui s'en sert comme magasin de fourrage.
La Restauration le rend au culte en 1822.
En 1869, la peinture intérieure des fresques polychromes est confiée à un collaborateur d'Eugène Viollet-le-Duc et successeur de Prosper Mérimée, Émile Boeswillwald (1815/1896).
L’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres est construite entre 1959 et 1962. En forme de rotonde surmontée d'une coupole, elle est éclairée par des vitraux sur toute la circonférence.
Depuis 1963, elle abrite la sépulture de l'abbé Franz Stock, aumônier allemand, supérieur du séminaire des barbelés au Coudray, près de Chartres.
L'édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques en 2002.
L’église Saint-Martin-au-Val est construite au XIIème siècle, remaniée et XVème et au XIXème siècle.
Elle est classée aux Monuments Historiques en 1886. Une statue de saint Sébastien, en bois sculpté peint, est également inscrite.
L’église Sainte-Foy. La chapelle hors-les-murs des fossés Sainte-Foy, fréquentée au XIème siècle par l’évêque Fulbert est enclose au XIIème siècle, époque à laquelle une paroisse lui est adjointe.
En 1793, l'église est vendue comme Bien National à un architecte pour y bâtir un théâtre. Les quatre premières travées de la nef sont démolies et le chevet, dans lequel est aménagée une salle elliptique avec parquet de bal, scène et loges, est refermé par un bâtiment de service formant la façade du théâtre. Il fonctionne entre 1797 et 1806.
Le bâtiment de service est démoli en 1971, le portail roman du XIIème siècle qui lui servait de porte d'entrée est conservé et marque, depuis 1993, l'extrémité du jardin Sainte-Foy, aménagé à l'emplacement de la nef.
L'église sert actuellement de salle des ventes.
La chapelle Notre-Dame de la Brèche est construite en 1599, suite au siège de Chartres par les protestants lors de la seconde Guerre de Religion en 1568. Une brèche ayant été ouverte dans les remparts de la ville par l'artillerie de Louis Ier de Bourbon-Condé (1530/1569), les chartrains, sous la protection d'une statue de Notre-Dame de la porte Drouaise, échafaudent et défendent une barricade qui empêche la prise de la ville. La chapelle est reconstruite en 1843 pour desservir la paroisse de la basse ville, l'église Saint-André toute proche ayant été désaffectée à la Révolution.
Elle abrite les boulets du XVIème siècle, ainsi que la statue de la Vierge protectrice.
Le couvent des Cordeliers d’origine est détruit en 1568 lors du siège de la ville.
Il est reconstruit en 1570. Le portail date de 1572 et la chapelle de 1576.
Aujourd’hui, cet ancien couvent fait partie des bâtiments affectés au lycée Marceau, à l'exception du cloître qui accueille depuis 2003 l'Ecole Nationale de Musique et de Danse de Chartres.
Il bénéficie de multiples inscriptions au titre des Monuments Historiques : les façades et toitures, les galeries du cloître, le mur subsistant de la chapelle fermant la cour du cloître en 1979 ; le portail, certains sols, les façades et toitures de tous les éléments bâtis du lycée de 1887 en 2000.
Le lycée Marceau. Cet établissement d’enseignement est fondé en 1534 pour regrouper les écoles provinciales de l’agglomération. Il s'établit en 1537 dans la maison dite de l'Huis-de-Fer.
En 1572, un riche bourgeois de Chartres, Jehan Pocquet et son épouse Michelle Haligre, font la donation d'un vaste bâtiment du XIVème siècle, vaste tripot appelé le Chinche, situé entre la rue Chinche et le tertre Glisse-Putain, dont ils sont propriétaires, qui permet l’ouverture d'un établissement d’enseignement plus vaste, érigé en collège en 1587 sous la dénomination collège Royal de Chartres chez Pocquet.
En 1804, l'établissement devient l'École secondaire communale, avant d'être rebaptisé Collège de Chartres.
En 1852, naît un projet de constitution d'un lycée. Le lycée de Chartres est construit en 1887 en pierres de Berchères, caractéristique de l'architecture scolaire de la IIIème République. Il est composé de trois bâtiments principaux et comporte une cour d'honneur, un cloître verdoyant, et les bâtiments sont bordés d'une galerie haute avec des ferronneries travaillées.
En 1893, le lycée de Chartres prend le nom de Lycée Marceau, en souvenir du général, élève du collège en 1785.
Durant la Première Guerre mondiale, l'établissement est transformé en hôpital militaire.
Des travaux d'aménagement entamés en 1963 permettent d'étendre le lycée, en 1973, il redevient internat et les bâtiments de l’ancien couvent des Cordeliers, devenu caserne, lui sont affectés en partie.
Il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 2000.
La Maison des Vieux-Consuls, située rue des Ecuyers, existe depuis 1560, époque à laquelle le roi Charles IX (1550/1574) autorise la ville à élire 1 juge et 4 consuls, pris parmi les marchands et les négociants, pour juger rapidement certaines affaires urgentes en matière commerciale.
L'escalier dit de la Reine Berthe, construit en hélice et en encorbellement, dessert la maison.
Son nom lui est donné au XVIIIème siècle, et plusieurs hypothèses existent car plusieurs Berthe ont un rapport plus ou moins proche avec Chartres :
1 - Berthe de Bourgogne (964/1010 image de droite), reine des Francs par son second mariage avec mon ancêtre Robert II dit Le Pieux (972/1031), épouse en premières noces d'Eudes Ier (950/996), comte de Blois et de Chartres ; on peut supposer qu'elle réside quelquefois, lors de son premier mariage, dans le château de Chartres, dont la muraille donne sur la rue des Ecuyers.
2 – Berthe de Blois (1005/1080), sœur de Thibaud III, comte de Blois et de Chartres, épouse du duc Alain III de Bretagne dit Rebrit (997/1040) ; veuve, elle revient vivre à Chartres vers 1050.
3 - Berthe de Hollande (1058/1093), reine des Francs par son mariage avec Philippe Ier de France (1052/1108), répudiée en 1092 et enfermée dans un monastère où elle meurt en 1094 ; la répudiation et le remariage du roi avec Bertrade de Montfort (1070/1117), elle-même encore mariée au comte Foulques IV d'Anjou dit Le Réchin (1043/1109), provoquent un grave conflit avec l'évêque de Chartres (image de gauche).
La maison avec son escalier est classée aux Monuments Historiques en 1889.
Le bâtiment, qui appartient à la ville, est vendu en 1994 à l’Office HLM qui en loue les appartements.
La Maison des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et des Templiers
Les Hospitaliers devancent les Templiers. Entre 1129 et 1150, un nommé Gauthier, sellier de profession, donne sa maison rue de la Sellerie (aujourd'hui rue des 3 maillets) en partage entre Saint-Père Josaphat et l'Hôpital. Les chevaliers fixent leur résidence dans le Muret, près de l'enclos où se situe plus tard le couvent des Jacobins.
L'enclos des Templiers est proche de la porte Saint-Jean et séparé des Jacobins (aujourd'hui couvent des soeurs de Saint-Paul) par le prieuré des Hospitaliers, à l'endroit précis où est actuellement l'ancienne chapelle des Carmélites, aujourd'hui la Cour d'Assises (1).
Il ne reste plus aucune trace de la maison des Templiers ou Hospitaliers.
La maison Picassiette ou la Maison aux mille morceaux est un exemple d'architecture naïve constituée de mosaïques de verre et de faïence coulés dans le ciment. Elle est construite par Raymond Isidore dit Picassiette (1900/1964), le Picasso de l’assiette, balayeur du cimetière municipal, qui collecte les morceaux d'assiettes, de verre, mis au rebut et s'inspire de ses rêves.
L'ancien Hôtel des Postes est construit en 1919, dans un style néogothique utilisant des techniques novatrices pour l'époque dont le béton armé. Il est situé à l'emplacement du marché aux chevaux, entre la place des Épars et la place du Châtelet. Le décor raconte sur un support mosaïque, l'acheminement d'une lettre jusqu'à son destinataire. Il est terminé en 1928.
En 2005, la ville acquiert le bâtiment pour y installer, après complète reconstruction intérieure, sa Médiathèque.
Le monument en hommage à Jean Moulin est inauguré en 1948 grâce à une souscription publique.
Il représente un poing crispé sur un glaive brisé. La statue, faite de granit rose, immortalise l'action de Jean Moulin. Un parterre de roses baptisées Résurrection ou Roses de la déportation, rouge magenta et rose, dédiées aux femmes déportées à Ravensbrück, entoure le monument.
… et de nombreux musées, théâtre, jardins…
Personnages liés à la commune
Jehan II d'Allonville de Réclainville (1520/1599) né dans le pays chartrain, il est chevalier de l'Ordre du roi, gouverneur de Chartres puis de Blois, député aux États généraux de 1593. Ennemi à la fois des Huguenots, et des Ligueurs, il est souvent et utilement employé par le roi Henri III (1551/1589) et sa mère, la reine, Catherine de Médicis (1519/1589).
Alexandre Claude Bellier du Chesnay (1739/1810), écuyer gentilhomme servant de la Reine, érudit et homme politique, lieutenant des maréchaux de France, greffier du point d'honneur, censeur royal, est né à Chartres dont il est maire de 1780 à 1784.
Antoine François Desrues (1744/1777), marchand épicier à Paris, né à Chartres, il s’enrichit par des escroqueries et des crimes et par son hypocrisie, se fait une réputation de vertu. Ayant acheté à M. de La Motte, écuyer du roi, la terre de Buisson-Soëf, qu’il devait payer 130 000 livres, il résolut de tuer toute la famille de son créancier afin de s’emparer du bien sans rien débourser : il empoisonne la femme et le fils, lorsque son crime est découvert. Il est roué vif en 1777 en place de Grève à Paris, son corps est brûlé et ses cendres dispersées.
Jacques Pierre Brissot de Warville (1754/1793 portrait de droite), chef de file des Girondins pendant la Révolution Française, né à Chartres. Son rôle dans le déclenchement de la guerre contre l'Autriche et le débat politique qui en découle avec Robespierre a des conséquences très importantes sur la lutte entre Girondins et Montagnards. Son journal, Le Patriote français, a une grande audience et est l'émanation des idées du Parti brissotin. Ses premiers ouvrages sur la législation, ses nombreuses brochures, ses discours à l’Assemblée législative et à la Convention attestent son dévouement aux grands principes de la Révolution française. Moraliste de l’école de Jean Jacques Rousseau, il a toutes les vertus qu’il prêche dans ses écrits.
Il est guillotiné à Paris.
Claude François Chauveau-Lagarde (1756/1841 portrait de gauche), avocat, se fait connaître du public dès le début de la Révolution. Quand les Etats Généraux sont convoqués, il publie une Théorie des États généraux ou la France régénérée. Il se distingue par son courage moral sous la Terreur. Il défend des Girondins modérés, en particulier Brissot, son compatriote de Chartres, qui a deux ans de plus que lui. Il prend la défense de Marie Antoinette de Habsbourg-Lorraine (1755/1793), avec une chaleur qui attire les soupçons du Comité de Sûreté Générale ; dès que la sentence ait prononcée contre la reine, il est convoqué et accusé de l'avoir trop bien défendue, mais il réussit à se justifier. Manon Roland (1754/1793) lui demande de préparer sa défense, qu'elle a l'intention de présenter elle-même devant ses juges. Il prend la défense de Madame Élisabeth (1764/1794), sœur du roi, sans être autorisé à voir sa cliente. On lui confie la défense de Charlotte Corday (1768/1793), qui a assassiné Marat.
Après la Révolution, en 1806, il est nommé avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation.
François Séverin Marceau (1769/1796 portrait de droite) fils d’un procureur au bailliage de Chartres, il est destiné au barreau ; mais il s’engage à 16 ans dans l’infanterie. À la Révolution, il entre dans la Garde Nationale parisienne puis il est capitaine dans la Garde Nationale de Chartres.
5 ans après sa mort, une colonne en forme d'obélisque est érigée sur une place de sa ville natale de Chartres, rebaptisée de son nom, ainsi qu'une rue la rejoignant où il est né au no 20. En 1851, sa statue orne la place des Épars sous laquelle est enterrée une partie de ses cendres. En 1893, le nouveau lycée de Chartres prend son nom.
Emile Levassor (1843/1897) ingénieur français, pionnier de l'automobile. Il s'associe avec Louis François René Panhard (1841/1908) pour fabriquer des automobiles sous la marque Panhard & Levassor. Il est enterré au cimetière Saint-Chéron de Chartres.
Noël Eugène Ballay (1847/1902), médecin et administrateur colonial, second gouverneur général de l'Afrique Occidentale Française. a vécu à Chartres. En 1890 il est délégué par la France à la Conférence Internationale de Bruxelles pour la suppression de l’esclavage. En 1891, il devient le premier Gouverneur de la Guinée française, fonde Conakry et tente d'améliorer l'hygiène dans la région. En 1900, le Sénégal est décimé par une épidémie de fièvre jaune, fatale pour nombre d'Européens. Il est alors nommé Gouverneur général. Mais malade à son tour, il meurt à Saint-Louis le 26 janvier 1902.
Il a droit à des funérailles nationales le 4 mars 1902, célébrées dans la cathédrale de Chartres.
Jean Moulin (1899/1943 portrait de droite), préfet d'Eure-et-Loir. Il dirige le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Considéré comme l'un des principaux héros de la Résistance, il est compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération de la France, puis général de division en novembre 1946. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz. Son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que les cendres présumées de Jean Moulin.
… et bien d’autres …
Hameaux, lieux dits et écarts
Beaulieu, La Barre-des-Prés, les Bas-Bourgs, le Bourg-Neuf, Les Chaises, La Croix Jumelin, La Croix Thibault, La Crosnière, Le Gaillon, Le Gord, Launay, La Grappe, Saint-Brice, Les Saumons, Saint-Maurice, Saint-Jean, Saint-Chéron…
Evolution de la population
Nos ancêtres de la noblesse de Chartres ...
Carte de Cassini
Notes :
(1) Voir l'excellent site sur les commanderies templières de France.
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Mairie.
Date de dernière mise à jour : 30/09/2019