PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département de l’Eure-et-Loir de la région Centre-Val de Loire tire son nom des deux principales rivières qui le traversent, l'Eure, affluent de la Seine, et le Loir, affluent de la Sarthe.
Il s’étend au Sud-Ouest de l’agglomération parisienne et comprend plusieurs plateaux : le Thimerais qui appartient au Perche, le Drouais, la Beauce, le Dunois qui appartiennent au Bassin Parisien. Dans l’Ouest du département, le relief s’élève et forme les collines du Perche, attenantes à la fois à la Normandie et aux Pays de la Loire. Le Faux Perche marque la transition entre la Beauce et le Perche.
La forêt, avec près 75 000 hectares, est présente, notamment dans le Nord-Ouest du département. Les forêts de Senonches (4 300 ha), Dreux (3 300 ha), Châteauneuf (1 750 ha) et de Montécot (635 ha) abritent les massifs les plus importants.
La Vallée de l'Eure constitue une trame verte et boisée qui contraste avec le plateau beauceron attenant.
Héraldique
Coupé ondé, d'azur à trois fleurs de lys d'or au lambel d'argent en chef et d'argent à trois chevrons de gueules.
Ce blason (non officiel) a été proposé par l'héraldiste Robert Louis dans les années 1950 et combinent les armoiries de l'ancienne province de l'Orléanais et celles du comté du Perche.
Hydrographie
Les principales rivières du département alimentent deux bassins versants. Celui de la Seine au Nord avec son affluent l'Eure et ses sous-affluents l’Avre et la Blaise et celui de la Loire au Sud avec son affluent le Loir et ses sous-affluents l’Ozanne, la Conie et l’Yerre.
Histoire
Au Moyen-âge, le département est dominé par la ville de Chartres qui se développe grâce à la culture des riches terres de Beauce et à sa vocation religieuse due notamment à la présence de la relique du Voile de la Vierge, don de Charles-le-Chauve en 876.
Sur l'impulsion de Fulbert de Chartres (970/1028), elle est le berceau d'une Renaissance intellectuelle avec la fondation de l'École de Chartres.
Au Nord, Dreux, la Vallée de l'Avre et le Thimerais, de même que le comté du Perche à l'Ouest, constituent des postes avancés des rois de France face aux ducs de Normandie. Les terres d'Eure-et-Loir, par leur intérêt stratégique, sont très tôt ancrées dans la mouvance capétienne et progressivement rattachées aux anciennes provinces de l'Orléanais et de l'Île-de-France.
Durant la Guerre de Cent Ans, le territoire du département est au centre de plusieurs conflits (dont la Journée des Harengs à Rouvray-Saint-Denis), en raison de sa proximité avec Paris et Orléans. Le traité de Brétigny, signé près de Chartres, met fin provisoirement à la guerre.
À la Renaissance, l'Eure-et-Loir devient une région prisée par les rois François Ier et Henri II avec la présence du château d'Anet, appartenant à une grande dame de la cour, Diane de Poitiers (1499/1566, portrait 1 de gauche).
Le département est également marqué par la présence de : Françoise d'Aubigné Madame de Maintenon (1635/1719, portrait 2 de gauche), Jeanne Antoinette Poisson marquise de Pompadour (1721/1764, portrait 2 de gauche), Maximilien de Béthune duc de Sully (1559/1641, portrait 2 de droite), décédé en son château de Villebon et inhumé à Nogent-le-Rotrou.
Chartres, avec entre autres, François Séverin Marceau-Desgraviers le général français de la Révolution Marceau (1769/1796), Emmanuel Joseph Sieyès l'abbé Sieyès (1748/1836) ou encore Jacques Pierre Brissot de Warville (1754/1793), chef de file des Girondins guillotiné à Paris, donne plusieurs grands hommes à la Révolution.
Au XIXème siècle, le Nord du département connaît une forte industrialisation. Chartres conserve essentiellement sa vocation commerciale grâce à son important marché au blé et au commerce de la laine des nombreux élevages de moutons. Le Perche, qui s'est peu développé et a connu une notable émigration vers le Québec les siècles précédents, devient une terre de nourrices réputées pour leur qualités maternelles auprès des familles aisées de Paris. Dreux devient également une ville industrielle, en particulier après la crise du phylloxéra qui met définitivement à bas les vignes normandes.
Après le Coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III, l'Eure-et-Loir fait partie des départements placés en état de siège afin de parer à tout soulèvement massif.
Le département est durement touché par la Guerre de 1870, avec la bataille de Loigny et l'incendie de Châteaudun par l'armée prussienne.
Durant la Seconde Guerre Mondiale 1939-1945, le département est marqué par son préfet Jean Moulin qui y fait son premier acte de Résistance face à l'occupant. La ville de Chartres est partiellement détruite par un bombardement en 1944 qui incendie sa bibliothèque. La ville de La Loupe est quant à elle presque totalement sinistrée.
Patrimoine/Tourisme
Le tombeau du duc de Sully à Nogent-le-Rotrou (photo ci-contre).
La maison de Tante Léonie à Illiers-Combray, la maison Picassiette à Chartres.
Les celliers du Pressoirs d'Épernon.
Les Forges de Dampierre-sur-Blévy.
L’aqueduc du canal de l'Eure.
Les moulins à vent de la Beauce.
Les édifices religieux :
La cathédrale de Chartres (photo ci-dessous, porche d'entrée), construite en partie à partir de 1145 et reconstruite en 26 ans après l’incendie de 1194, est le monument par excellence de l’art gothique français. Sa vaste nef du plus pur style ogival, ses porches présentant d’admirables sculptures du milieu du XIIème siècle, sa chatoyante parure de vitraux des XIIème et XIIIème siècles en font un chef-d’oeuvre exceptionnel remarquablement bien conservé.
Elle est clasée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
et encore ... Les abbayes de la Sainte-Trinité à Thiron-Gardais, de Saint-Florentin à Bonneval, du Bois de Nottonville ; les chapelles Notre-Dame d'Yron à Cloyes-sur-le-Loir (fresques), de Reveillon à La Ferté-Vidame (peintures), la chapelle royale de Dreux ; les nombreuses églises ...
Les châteaux :
Le château de Châteaudun, édifié entre le XIIème et le XVIème siècle, est situé sur un éperon rocheux dominant la ville et le Loir.
Thibaud Ier dit le Tricheur (910/977), comte de Blois au début du Xème siècle, y établit une puissante forteresse à l'époque des invasions des Vikings
Le donjon, bâtiment le plus ancien, est construit vers 1180 par Thibaut V dit Le Bon (1130/1191), comte de Blois. Il se dresse à l'extrémité de l'éperon rocheux autour duquel se développe la vieille ville. Le reste du château est construit à l'aplomb de la falaise et se dresse à une soixantaine de mètres au-dessus du lit du Loir.
Jean de Dunois (1403/1468), fils bâtard de Louis Ier d'Orléans (1372/1407) et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc (1412/1431), reçoit le château en récompense de la libération de son demi-frère Charles Ier d’Orléans (1394/1465), prisonnier des Anglais. Il le transforme en résidence en ajoutant un corps de logis de style gothique et la chapelle.
En 1391, Guy II de Châtillon, dernier comte de Blois, vend les comtés de Blois et de Dunois à Louis Ier d'Orléans (1372/1407), frère cadet du roi Charles VI.
Après l'assassinat de Louis d'Orléans, ses biens passe à son fils Charles Ier d'Orléans (1394/1465). En 1452 celui-ci entreprend l'édification de la chapelle et du corps de logis de style gothique. Son œuvre est poursuivie jusqu'en 1518 par ses descendants les ducs de Longueville qui édifient l'aile Nord ou aile Longueville de Style Louis XII, formant la transition entre l'art gothique flamboyant et la Première Renaissance.
Lorsque la famille Longueville s'éteint sans descendance en 1694, le château revient aux ducs de Luynes.
Le château à moitié abandonné par ses propriétaires sert de refuge aux habitants de Chateaudun après l'incendie qui ravage la ville en 1723.
Durant la Révolution Française, la chapelle est saccagée et les bâtiments servent de caserne.
Le château est de nouveau endommagé par les Prussiens durant la Bataille de Châteaudun en 1870.
En 1938 le château est acquis par l’État qui entame sa restauration.,
Le château parfaitement conservé, est protégé au titre des Monuments Historiques en 1938.
Le château de la Ferté-Vidame (photo ci-dessous) dont il ne reste qu'une ruine impressionnante ainsi que les communs appelés le petit château.
Un château est attesté à La Ferté-Vidame dès 985. En 1374, le domaine est acquis par la famille de Vendôme qui fait reconstruire le château. Il est vendu en 1635 à Claude de Rouvroy (1607/1693, portrait 1 de gauche), duc de Saint-Simon, favori de Louis XIII (1601/1643).
Son fils, le mémorialiste, Louis de Rouvroy (1675/1755, portrait 1 de droite) duc de Saint-Simon, loge dans ce château, qui a conservé son aspect médiéval de forteresse cantonnée de huit grosses tours, où il y écrit la plus grande partie de ses fameux Mémoires. Vers 1718, il fait construire le bâtiment des écuries (actuel petit château).
A sa mort, le château passe à sa petite-fille, Marie Christine Chrétienne de Rouvroy de Saint-Simon dite Mademoiselle de Ruffec (1728/1774, portrait 2 de gauche), épouse de Charles Maurice Grimaldi de Monaco (1727/1798), comte de Valentinois. En 1764, elle cède le château et les 900 ha du domaine au financier Jean Joseph de Laborde (1724/1794, portrait 2 de droite) qui acquiert le titre de vidame de Chartres attaché à la seigneurie. Il fait reconstruire entièrement le château, dont il ne conserve qu'une partie du donjon féodal. Les travaux sont achevés en 1771. Le bâtiment est construit en briques et pierres dans un style original, qui apparaît comme une sorte de sublimation de la grande architecture classique. Le plan dessine un trapèze très ouvert. Les pièces de réception sont situées au rez-de-chaussée, les appartements d'invités occupent le premier et le second étage. Le pavillon central et les deux pavillons situés à l'extrémité des deux ailes sont couverts de toits en domes carrés. Sur le jardin, la saillie ovale du corps central est manifestement inspirée du château de Vaux-le-Vicomte. Elle renferme un salon ovale édifié sur deux niveaux et surmonté d'une coupole à laquelle répondent les coupoles plus basses coiffant les pavillons latéraux. Les anciennes douves sont transformées en fossés gazonnés.
Des visiteurs prestigieux y sont reçus , tels le roi Louis XV, le futur empereur Joseph II d'Autriche et le duc de Choiseul.
En 1783, le roi Louis XVI (1754/1793) contraint Louis Jean Marie de Bourbon (1725/1793, portrait 3 de gauche), duc de Penthièvre à lui céder son château de Rambouillet. En contrepartie, le duc de Penthièvre exige La Ferté-Vidame, que Jean Joseph de Laborde est contraint de lui vendre en 1784 ne conservant que le titre de vidame de Chartres, les meubles et objets d'art et les statues du parc, dont le duc de Penthièvre ne veut pas.
À la mort du duc, le domaine passe à sa fille, Louise Marie Adélaïde de Bourbon dite Mademoiselle d’Ivry (1753/1821, portrait 3 de droite), duchesse d'Orléans. Mais, celle-ci ayant émigré, ses biens sont confisqués.
Saccagé par des pillards, le château de La Ferté-Vidame est vendu en 1798 au sieur Cardot-Villers qui, fortement endetté, récupère tous les matériaux qui peuvent l'être et saccage la forêt en abattant 31 000 arbres. Ne parvenant pas à payer le prix de son acquisition, il est déchu de ses droits. Le domaine est remis en vente en 1803, mais il ne trouve pas preneur et reste dans le domaine de l'État.
À la Restauration, il est restitué à la duchesse d'Orléans. Lorsque celle-ci meurt, le domaine passe à son fils aîné Louis Philippe (1773/1850, portrait 4 de gauche), futur roi des Français. Il reconstitue le domaine, fait relever le mur d'enceinte, remettre en état les pièces d'eau, restaurer et agrandir le petit château. Mais la Révolution de 1848 interrompt cette restauration.
Les biens de la Maison d'Orléans sont confisqués sous Napoléon III (1808/1873).
En 1872, le domaine de la Ferté-Vidame est vendu au baron Léon de Dordolot (1837/1918), qui s'y livre à sa passion de la chasse-à-courre.
Il le revend en 1879 à un riche agent de change parisien, Charles Laurent qui s'installe au petit château, agrandit le domaine, entreprend des travaux de restauration et y mène une vie brillante. Son fils, Roger Laurent, entretient un équipage de vénerie qui chasse sur le superbe domaine d'environ 6 000 ha. La chasse à tir y est aussi une des plus belles de France, où se retrouvent le monde de la finance et celui de la politique.
En 1913, les héritiers vendent le château et le parc à la Société forestière de Bretagne qui exploite la forêt jusqu'en 1921, avant de revendre le domaine à M. Carpentier, industriel à Villers-Cotterêts. Celui-ci le cède en 1923 à Christian Vieljeux, qui en revend la plus grande partie à la société André Citroën qui y installe son centre d'essais en 1938.
En 1945, la partie restante est vendue au Ministère de la Justice qui y installe le Révérend Père Courtois, fondateur de l'œuvre de réinsertion sociale de femmes détenues de droit commun, Sainte-Marie-Madeleine qui cesse son activité en 1979, au décès de son fondateur.
En 1991, l'État cède le château au département d'Eure-et-Loir, qui entreprend des travaux.
Le château fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques en 1976 pour les ruines du château, la grille d'honneur, les façades et toitures des communs et d'un classement en 1991 pour le parc et les pavillons. Il est inscrit en 2007 pour la partie appelée le petit château.
et encore ... Le château de Denonville, le château d'Anet, le château de Maintenon, le château Saint-Jean de Nogent-le-Rotrou, le château de Villebon, le château de Crécy-Couvé, le château de Maillebois, le château de Frazé, le château de Montigny-le-Gannelon, le château de Montigny-sur-Avre, le château des Vaux à Saint-Maurice-Saint-Germain, le château de Villeprévost à Tillay-le-Péneux, le château de Moléans, le château de Courtalain …
Dans ce département, 7 villes ou villages
ont été le témoin de la vie (naissances/baptêmes/unions/décès…)
de 27 ancêtres du Xème et XIXème siècle
Le département et ses cantons (2016)
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Notre Belle France.
Vidéo : YouTube, allégorieproductions.com
Date de dernière mise à jour : 18/11/2017