Berstett, Rumersheim... (67)
Rumersheim, Gimbrett, Reitwiller et Berstett sont quatre villages d’Alsace, situés à une quinzaine de kilomètres de Strasbourg, associés ?en 1972 qui prennent le nom de ce dernier.
Les villes et villages proches de Berstett sont : Pfettisheim, Olwisheim, Mittelschaeffolsheim , Bilwisheim.
La nouvelle commune de Berstett est jumelée avec les villes de Bollschweil (Allemagne) en 1990, Drummondville (Canada) en 1991 et Ourondo (Portugal) en 1999.
Héraldique
Les armes des communes se blasonnent ainsi :?
Rumersheim : D'azur au livre fermé d'or, le plat chargé de la lettre onciale R, brochant sur une crosse épiscopale du même posée en pal, et accosté en chef de deux croisettes d'argent.
Berstett : D'argent à l'ours debout de sable tenant de sa patte dextre une fleur de lys d'azur.
Gimbrett : D'or à deux chevrons de gueules.?
Reitwiller : Au premier chevronné d'or et de gueules de six pièces, au deuxième d'argent au lion de sable, à la bordure de gueules.
Toponymie ?
Berstett : Au VIIIème siècle Bardesteti marca, en 884 Bardesstadt.
Gimbrett : Au Xème siècle Genebredde, au XIIème siècle Jenebreten, en 1295 Gynebreten.
Reitwiller : En 1178 Reuteber.
Hydrographie
Les ruisseaux le Dorfgraben, le Muhlbach, le Durningenbach sont les principaux cours d’eau qui traversent la commune de Berstett.
Berstett
Des tombes mérovingiennes y sont découvertes.
Berstett est cité en 760 dans un acte de donation à l’Abbaye de Wissembourg (1). En 884 à Worms, l’empereur d’Occident Charles III dit Le Gros (839/888) confirme les biens du monastère de Honau (2), parmi lesquels figure Bardesstadt.
Berstett fait partie des 28 villages composant le comté du Kochersberg, possession en indivis de l’évêché de Strasbourg et de l’Empire.
Pendant la Guerre de Trente Ans, le village et le château sont détruits. La reconstruction s’effectue avec la participation d’immigrants Suisse.
En 1572, la Réforme est introduite.
En 1789, le château est brûlé et il n’en reste que le portail.
En 1912, les descendants des barons de Berstett offrent deux vitraux d’art à l’église.
Rumersheim
Vers 1120, Rumersheim est mentionné dans des documents de l'abbaye de Marmoutier (3) et du couvent de Sindelsberg (4).
Au début du XIIIème siècle, l'hôpital d'Haguenau y est un important propriétaire foncier.
Au XIVème siècle, un château est construit par la Famille noble de Rumersheim au lieu-dit Schloss à l'Est du village.
La paroisse est constituée en 1661.
En 1709, durant la Guerre de Succession d'Espagne, a lieu le combat de Rumersheim où l'ennemi perd plus de 6 000 hommes, 20 drapeaux et étendards et tous ses bagages.
Rumersheim est le seul village catholique de la commune de Berstett. L’église Saint-Georges date de 1878 et comporte un remarquable clocheton en bois ouvragé.
Les routes qui traversent le ban de Rumersheim sont jalonnées de croix rurales marquant souvent un événement tragique.
Les grandes fermes disposées le long de la rue principale du village exploitent les houblonnières.
Depuis 1984, Rumersheim fait partie des villages fleuris alsaciens. et obtient sa première fleur au concours des villages fleuris en 1990, sa deuxième fleur en 1994 et une troisième fleur en 2012.
Gimbrett
Gimbrett, au pied du Katzenberg, est mentionné pour la première fois en 929 où l'archevêque de Trèves cède les biens qui y sont situés.
Au XIIème siècle, le Domstift de Strasbourg y acquiert des biens.
À partir de 1295, les comtes de Lichtenberg prélèvent les impôts de l'église.
Paroisse autonome, la paroisse est affiliée à celle de Reitwiller à partir de 1545 et les catholiques font partie de celle de Rumersheim.
En 1828, Gimbrett compte 28 exploitations agricoles occupées par 17 artisans, 32 ouvriers et 16 journaliers. Le cheptel est alors de 77 chevaux et 279 bovins.
En 1840, le village fait partie du Comté de Hanau-Lichtenberg.
En 1903 et 1904, une épidémie de Typhus sévit dans le village.
En 1927, la foudre frappe le clocher du XIème siècle, il et reconstruit l’année suivante.
En 1972, la commune est rattachée à Berstett sous le régime de la fusion-association.
En 2007, 13 exploitations fonctionnent encore.
Reitwiller
Son nom apparaît pour la première fois en 1178 dans des documents à l’occasion d’acquisition territoriales de l’abbaye de Neuwiller.
En 1538, les notables de Berstett construisent le château Le Dinghof.
Pendant la Guerre de Trente Ans, le château est détruit. Les vestiges sont encore visibles et le donjon est actuellement le clocher de l’église. En 1619, le village voisin Kleinatzenheim est pillé et incendié. Le ban de ce village est rattaché au ban de Reitwiller.
La Réforme est introduite en 1545.
Seigneurs et gens de noblesse
Berstett
En 1120, Wido de Bardestet fonde la dynastie des nobles de Berstett où ils vont régner jusqu’à la Révolution Française. En 1782, les seigneurs de Berstett possèdent les 5/6ème du village. En 1789, la famille des barons de Berstett s’évade au Pays de Bade et fournit d’illustres ministres, archéologues et numismates. Elle réside actuellement au château de Bollschweil, ville allemande jumelée avec Berstett.
L’église abrite plusieurs pierres tombales, dégradées durant la Récolution, avec les arbres généalogiques des nobles de Berstett.
Rumersheim
En 1349, un différend oppose les Familles de Lichtenberg et de Mullenheim à propos d’un droit de patronage à Rumersheim.
La Famille noble de Rumersheim construit le château. Cette famille s’éteint en 1490.
Le château et différentes terres sont entre les mains des Familles Prechter, en 1651 puis Streiff de Lowenstein.
Gimbrett
Ancienne possession des seigneurs de Lichtenberg, elle passe en 1480 à la Maison de Hanau-Lichtenberg puis en 1736 à la Maison de Hesse-Darmstadt.
Reitwiller
Le village connait plusieurs propriétaires dont les seigneurs de Dagsbourg, les Hunebourg et en 1335 les Lichtenberg. Comme à Gimbrett, le village devient la propriété de la Maison de Hanau-Lichtenberg et en 1736 à la Maison de Hesse-Darmstadt.
En 1438, la cour domaniale est inféodée aux seigneurs de Berstett.
En 1538, les notables de Berstett reçoivent un emplacement à Reitwiller où ils construisent un château dénommé Dinghof.
Chronique communale
La maison alsacienne à colombages
Avec la proximité et l’abondance de grandes forêts en Alsace, le bois est naturellement devenu un premier choix de matières premières pour la construction.
L’inclusion de divers éléments créatifs ont souvent une signification symbolique, ainsi :
- Le Mann (fig.1), composé de poutres verticales et obliques, prend la forme de deux K opposés l’un à l’autre. Il évoque la silhouette d’un homme, signe pour la virilité et la force physique.
- La croix de Saint-André (fig.2) forme un X sous les fenêtres ou au sommet des pignons. La croix est un signe de la multiplication et de la fécondité, quand il est double, cela signifie l’union de deux êtres.
- Le losange (fig.3), sous la fenêtre, est le signe de la féminité et de la maternité.
- La combinaison du losange et de la croix de Saint-André sur les maisons et les écuries signifie une grande famille et une taille importante d’élevage.
- Le siège curule (fig.4) est composé de deux bras courbés en S, une forme exagérée de la croix de Saint-André, et se trouve souvent sous les fenêtres des façades, il fait référence à la maison d’un chef ou d’un personnage important du village.
- L’arbre de vie (fig.5), très fréquent en Normandie, plus rare en Alsace sauf dans le Sundgau (Sud de l’Alsace). Il symbolise la source de vie, la fécondité, mais aussi la connaissance du bien et du mal.
- Les poteaux d’angle (fig.6), élément fondamental du cadre d’une maison à colombages alsacienne, sont souvent décorés de motifs variés mais aussi sculptés avec des caractères ou des motifs géométriques.
Des épigraphes sont très souvent gravées du nom des propriétaires et de la date de construction sur les poteaux corniers ou sur les poutres.
Les toitures sont recouvertes de tuiles et les façades peuvent être blanches ou colorées suivant la région.
Des auvents Waderdachle recouverts de tuiles sont souvent présents sur les façades et servent à protéger le torchis, les fenêtres et les volets des intempéries.
Patrimoine
Berstett
L’Eglise protestante Saint-Michel
Elle est probablement fondée par l’Abbaye de Honau.
Elle n’est citée qu’à partir du XIVème siècle.
En 1726 un important remaniement intervient, la date figure sur le portail mouluré.
Du cimetière, entourant jadis l’église, restent des pans de murailles et le portail à rosaces de 1772.
Des maisons à colombages en pierre de la Renaissance.
Rumersheim
L’église catholique Saint-Georges
La nef est datée de 1740 sur l'arc de la porte d'entrée et la tour-clocher de 1878.
Cette tour, percée d’un portail, a remplacé l'ancienne tour-chœur, au rez-de-chaussée voûté, de 1740, seul vestige de l'église primitive, élevée au XIIIème siècle. Sa partie supérieure est percée de baies avec abat-sons et couverte d’une toiture en pavillon à égouts retroussés.
L’église est couverte d’une toiture à double pan. L'intérieur est composé d'un seul niveau d'élévation et d'un plafond plat. Les murs latéraux sont percés de baies en plein cintre.
Gimbrett
L'église protestante
Construite au XIIème siècle, elle est dédiée au culte luthérien.
Il ne reste de l'église primitive que l'abside et la base de la tour. La nef et la partie supérieure du clocher datent du XVIIIème siècle. L’édifice est entouré d’un cimetière qui est déplacé en 1882.
A l'intérieur, un orgue construit en 1854.
Des maisons à colombage ornées de symboles invoquant les moissons abondantes, la fertilité…
Reitwiller
L’église protestante
Elle date du XIIème siècle. Le clocher-chœur, aux murs imposants et sans ouvertures, vraisemblablement fortifié, sert autrefois de refuge en cas de danger.
Des maisons à colombages sur la place centrale du village.
Notes :
(1) L'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Wissembourg est fondée vers 660 par des nobles austrasiens sur une île de la Lauter. Elle est richement pourvue et a donc été considérée comme une des abbayes les plus riches du Saint-Empire romain germanique.
(2) L'abbaye d’Honau est fondée par des moines irlandais et écossais au début du VIIIème siècle, sur une île du Rhin, à proximité des villages de la Wantzenau et de Honau (à présent incorporé à Rheinau). En 1290, les inondations du fleuve ont raison de l’abbaye.
(3) L’abbaye bénédictine Saint-Etienne de Marmoutier est située sur la Route romane d'Alsace, entre Saverne et Wasselonne, est fondée vers 589 par des moines Irlandais conduits par saint Léobard avec le concours financier du roi d'Austrasie, Childebert II qui dote l'abbaye d'un grand domaine.
(4) La fondation du prieuré de Sindelsberg a lieu en 1115. Une communauté de femmes s’y installe en 1125, l’église est rebâtie et le domaine agrandie.
Sources
Sites, blogs, photos et lecture : Wikipedia, Berstett info, Observatoire du Patrimoine religieux, Maisons du monde sur le site de Douce Cahute.
Date de dernière mise à jour : 27/08/2020