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Gougenheim

 

Gougenheim 67 adm

 

Gougenheim 67 geoLa commune est située au sein des collines sous-vosgiennes de l'Arrière-Kochersberg, à l'Ouest de l'éperon de Wasselonne et  à 25 kms au Nord-Ouest de Strasbourg.
Son point culminant est le sommet de la colline du Galgenberg ou Mont des Potences, située à l'Est du village.
Les communes limitrophes sont : Duntzenheim, Rohr, Durmingen, Gimbrett, Gingsheim. Kienheim située à 2Kms au Nord-Ouest est la plus grande ville aux alentours.
La commune est proche de la frontière avec l’Allemagne et du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.

Gougenheim 67 blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi :  D'or à la fasce de gueules chargée d'une fleur de lys d'argent.

 Hydrographie 

La commune est bordée à l'Ouest par le Rohrbach, ruisseau qui prend sa source à Wolschheim et se jette dans la Zorn à Hochfelden.
Elle est traversée par les ruisseaux du Dorfgraben, affluent du Rohrbach, du  Luetzelbach, de  l'Ostergraben.

 Toponymie 

En 820, le nom de la localité est attesté sous la forme Guogenheim, dérivé de l’Anthroponyme germanique Gogo + l’appelatif toponymique heim = ferme, hameau.
Goene, Göne ou Göine en alsacien, Gugenheim en allemand.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la construction de la Ligne à Grande Vitesse Est-européenne à Gougenheim, révèlent une occupation humaine du territoire de la commune sur de longues périodes du Néolithique à la Protohistoire récente (voir lien Echelle des Temps). Un site archéologique important de la culture de Michelsberg (1) est identifié sur le territoire de la commune, 30 fosses circulaires contenant 46 individus datés entre 4 100 et 3 500 avant J.-C. sont mises à jour.
En 1130, une bataille a lieu sur le territoire de la commune, à l'issue de laquelle l'Évêque de Strasbourg remporte une victoire sur les Souabes (2).
Au XIIIème siècle, Gougenheim est le siège du Tribunal de l’évêque de Strasbourg.
En 1474, le village devient chef-lieu du bailliage du Kochersberg. Cette circonscription administrative et judiciaire, relevant du prince-évêque de Strasbourg, s’étend alors sur 28 villages. A cette époque, le village est fortifié. La colline du Galgenberg sert de lieu d’exécution pour le bourreau du bailliage (d’où son nom colline de la potence).
Au XVIIème siècle pendant la Guerre de Trente Ans le village est pillé et presque entièrement détruit par les Suédois.
Au cours des XVIIIème puis XIXème siècles, le village se transforme, l'agriculture se développe et la population augmente de façon continue. Le village compte alors des grands et petits cultivateurs et de nombreux artisans.
Sous l'Ancien Régime, la commune est dirigée par un Schultheiss, prévôt représentant de l’évêque de Strasbourg. La charge de maire n’apparait qu'en 1794.
Au début du XXème siècle, la population décline à la suite de la mécanisation de l'agriculture et de l'industrialisation. Les cultures évoluent : introduction du tabac et du houblon, développement de l'élevage.
De nos jours, Gougenheim suit une évolution typique des communes rurales du Kochersberg, et beaucoup de fermes sont transformées en maisons d'habitation.
En 1973, les communes de Rohr et de Gougenheim optent pour la fusion par association. D'importants chantiers sont lancés mais la fusion prend fin en 1986.

La Guerre des paysans en 1525
Au début du XVIème siècle, le servage disparait du bailliage du Kochersberg, les paysans ne sont plus sous le joug de la glèbe et sont affranchis de la plupart des droits, notammentL eveque guillaume iii de hohnstein du droit dit Atzung, droit d'alimentation qui, à l'origine, leur impose l'obligation indéfinie de nourrir et de loger l'évêque avec ses gens, ses chevaux, ses chiens et tout son équipage, sans paiement et sans compensation, chaque fois qu'il lui plait de venir dans un village.
En 1525, éclate la Jacquerie Allemande, les paysans du Kochersberg profitent de l'opportunité pour abandonner la charrue, les? travaux des champs et leurs occupations habituelles pour se lancer dans l'insurrection. Leurs velléités d'indépendance sont noyées dans le sang à Lupstein et à Saverne. Georges, duc de Brunswick, au nom du grand-chapitre, Jacques d'Oberkirch, maître d'hôtel de l'évêque Guillaume III de Hohnstein (1466/1541, gravure de droite), Jost de Sébach, bailli d'Epfich, Wolf Krantz de Geipolsheim, grand-prévôt de Saverne, Wernher zum Rust, bailli de Marckolsheim, Conrad et Bechtold de Wilsperg et Martin Fôrster de Bitche, tous officiers et feudataires de l'évêché, se rendent à Gougenheim où ils réunissent tous les habitants du baillage sur la place du château et reçoivent d'eux leur soumission et un nouveau serment de fidélité.

 Chroniques communales 

Le village autrefois
En tant que représentant direct du seigneur-évêque, le bailli réside à Gougenheim, alors doté de fortifications, et où siège le tribunal épiscopal. Il tient ses séances dans la Laube à l’emplacement de l’actuelle maison communale et de la cour de récréation de l’école qui n’est démolie qu’en 1840.
Près de l’église et du bâtiment de l’école des garçons se trouve la prison, une tour basse, voûtée, couverte d’un toit pointu.
La maison où habite le bourreau, Meisterhof, se trouve toujours à l’extérieur du village. Celle de Gougenheim est démolie en 1976. Mais son emblème est toujours visible, gravé sur un pilier à bulbe, à l’entrée d’une cour. Le dernier bourreau de Gougenheim (+1808), fils de bourreau, épouse une fille du bourreau de Sarrebourg.

Un droit de péage
L'empereur Venceslas Ier du Saint-Empire dit l’Ivrogne (1361/1419) accorde en 1388, à l'évêque de Strasbourg, Frédéric de Blankenheim (+1423), le privilège d'établir un droit de péage entre Saverne et Gougenheim. Ce privilège révocable est confirmé en 1495 et en 1501 par Maximilien de Habsbourg (1459/1519, portrait de gauche), empereur du Saint-Empire romain, qui déclare alors ce droit perpétuel et irrévocable, pour récompenser les services rendus par les évêques à l'Empire.

La justice
La Cour criminelle, appelée communément le Tribunal des paysans, prend dans les arrêts et jugements qu'elle rend, le titre de Tribunal landgraviat d'Alsace parce que, dans le principe, les villages compris dans son ressort forment un comté particulier, commun à l'empire et à l'évêché de Strasbourg. Le prévôt et les échevins sont choisis par le bailli parmi les habitants de son ressort, les plus recommandables sous le point de vue de la moralité et de l'instruction. Ils sont tenus de prêter serment, d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges de l'accusation, et de juger d'après les lois et les règlements rendus contre les maléfices. Le bailli remplit les fonctions de Ministère Public et veille à l'application et l'exécution des lois du Code Criminel de l'Empire Germanique. L'arrêt rendu par cette cour criminelle, n'est pas susceptible d'appel, mais il est soumis à la sanction de l'évêque.
Chaque arrêt est suivi d'un festin, auquel le bailli convie les juges, les défenseurs de l'accusé, et ceux qui ont soutenu l'accusation au nom du bailli, représentant de l'autorité. Ce repas, véritable festin de réjouissance, est aboli en 1619, et il est alloué aux juges, accusateurs et défenseurs, un demi-florin par arrêt pour frais de nourriture.
L'exécution de l'arrêt est confié au bourreau du bailliage.

L'allégeance à l’évêque
Chaque évêque confirme aux habitants du bailliage du Kochersberg leurs droits et leurs privilèges et leur reconnait la liberté d'émigration, droit précieux de s'affranchir de sa domination et de se dérober à sa souveraineté en changeant de demeure.
Il fait prendre possession du bailliage par des commissaires spécialement nommés, et les habitants sont tenus de lui rendre hommage comme à leur seigneur et de lui prêter serment de fidélité.
Au jour fixé par la Régence de l'évêché, tous les prévôts avec les habitants des villages se réunissent à Gougenheim, sur la place du château, et prêtent, en présence du bailli et des commissaires de la Régence, le serment d'être fidèles à leur gracieux seigneur, l'évêque de Strasbourg, de ne vivre et de n'agir que dans son intérêt, d'obéir à son bailli dans tout ce qu'il leur commande pour l'exécution des lois et des règlements, et de se conduire, en toute occasion, comme de bons et loyaux bourgeois et sujets. Ils promettent de se contenter de leurs droits de bourgeoisie et de n'accepter aucun autre droit de bourgeoisie et ni aucune autre protection sans une dénonciation préalable faite devant le prévôt et deux échevins du Tribunal de leur demeure. Ils promettent aussi, que si par suite de décès, démission, captivité ou promotion de l'évêque titulaire, le siège épiscopal devient vacant, ils n'obéiront qu'au Grand-Chapitre ou à l'évêque élu canoniquement.
Cette imposante cérémonie est couronnée par une distribution d'un demi-foudre de vin, à laquelle les hommes et les femmes sont conviés. 

 Patrimoine 

Le Château
Son existence est attestée dans divers documents vers le XIIème siècle mais son emplacement exact et son importance restent inconnus. Il existe encore en 1629, la date de sa destruction n’est pas documentée mais elle peut se situer vers 1639 durant la Guerre de Trente Ans, lorsque les Suédois détruisent presque totalement le village. La tour du clocher de l’église en est peut-être le donjon.
Entre 1147 et 1359, il est occupé par une famille de ministériels de l'évêque de Strasbourg.
Au XIIIème siècle, cinq chevaliers vassaux dont la Famille Von Mittelhausen sont attachés à sa défense.
Siège d'un bailli de l'évêque, il joue un rôle lors de la répression de la révolte des paysans de 1525. Un Tribunal Episcopal y siège et une potence se dresse sur la colline de Galgenberg ou Mont des Potences sur les hauteurs entre Gougenheim et Mittelhausen.

L’église Saint-Laurent
Située au centre du village, elle est construite vers le milieu du Moyen-âge sur l’emplacement de l’église médiévale dont ne subsiste que la partie inférieure du clocher, encore décorée d'arcatures romanes, daté de la fin du XIème siècle.
Le mobilier est du XIXème siècle et les vitraux sont réalisés en 1911 par les frères Ott de Strasbourg.
Dans le cimetière, qui entoure l’édifice, sont conservées de belles stèles funéraires de styles différents.
Le mécanisme de l’ancienne horloge est réinstallé dans la salle du Conseil Municipal.

La chapelle Saint-Laurent
Située sur une petite hauteur à l’extérieur du village, elle est bâtie au XVIème siècle en l'honneur de Saint Laurent, diacre et martyr romain, patron des pauvres, invoqué pour guérir les maladies de la peau notamment des abcès et des eczémas.
Son clocheton en bois à forme bulbaire est surmonté de la date de 1524 et d’un curieux coq aux pattes écartées. Près de la chapelle, se dresse un calvaire, sculpté de façon naïve.

Le presbytère
Situé rue des Seigneurs, il est construit au XVIIIème siècle sur un site primitif du XVIème siècle.

L’ancienne mairie
Elle est construite vers 1800 à côté de l'église Saint-Laurent. Ancienne école puis mairie, elle n'a aujourd’hui plus d'affectation.

L’ancienne école
Elle est construite au XIXème siècle et accueille aujourd’hui les bureaux de la mairie.

Des fermes anciennes
De nombreuses fermes à colombages subsistent, protégées par l'Association pour la Sauvegarde des Maisons Alsaciennes de Gougenheim. Plusieurs d’entre elles sont répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel, les plus anciennes datant du XVIème siècle.

 Personnage lié à la commune 

Raymond waydelichRaymond Emile Waydelich (1938/-, portrait de droite), sculpteur, peintre et photographe, commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2013. Il représente la France à la Biennale de Venise en 1978. Son travail porte principalement sur le temps et la mémoire, en particulier la mémoire du futur et les traces de notre civilisation que découvriront et interpréteront les archéologues du futur. Ce travail se focalise sur l'objet, sa transformation anticipée sous l'action du temps ou encore sa préservation pour traverser les âges : des pneus recréés en céramique, une cabane de jardin coulée en bronze, des objets scellés dans un caveau près de la cathédrale de Strasbourg, à n'ouvrir qu'en 3790, le Caveau du futur.
Il vit à Gougenheim pendant la Seconde Guerre Mondiale.

 Hameaux, faubourgs, lieux dits et écarts 

La Chapelle Saint-Laurent

 Evolution de la population 

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 Nos ancêtres de Gougenheim … 

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 Carte de Cassini 

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Notes :

(1)La culture de Michelsberg est une culture archéologique du Néolithique moyen d'Europe de l'Ouest. Elle s'étend d'environ 4400-4300 à 3700-3500. Sa chronologie détaillée, basée sur les vestiges de poterie, est proposée dans les années 1960 par l'archéologue et préhistorien allemand Jens Lüning (1938/-). Son aire géographique couvre une grande partie du bassin rhénan : l'Ouest de l'Allemagne, le Sud des Pays-Bas, la Belgique et les franges Nord-Est de la France.

(2)Le royaume des Souabes se forme sur le territoire attribué en 829 à mon ancêtre Louis II dit le Germanique (806/876) et à la Francie Orientale dans le Traité de Verdun en 843. Après la réforme des comtés, le Duché de Souabe est formé en 915 ; il s'étend alors des Vosges dans l'Ouest jusqu'au Lech dans l'Est et à Chiavenna, aujourd'hui en Italie du Sud.

 


 

Sources
Sites, blogs, photos et lecture : Wikipedia ; Communauté de Communes du Kochersberg ; Revue d'Alsace, Vol. 22 ; www.photos-alsace-lorraine.com par Yves Noto Campanella, photographe.

 

Date de dernière mise à jour : 20/07/2020