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Cesse

 Cesse 55 adm

 

Cesse 55 geoPetit village de vallée, peu boisé, il présente de nombreux vergers et jardins situés en hauteur, entourés de murs de pierre, rappelant son ancienneté.
Les forêts de Jaulnay et du Dieulet sont très proches.
Cette commune appartient au département des Ardennes puis par la Loi du 11 avril 1821 au département de la Meuse.

 Hydrographie 

La Meuse coule à un kilomètre du village.
Ces forêts alimentent de nombreuses sources, dont la fontaine de Chéoux.

 Toponymie 

Settia en 973, première mention connue du site.
On trouve ensuite : Setia en 1023, Cessia au XVIème siècle, Cetté en 1756, Cesse en 1793 et en 1801.

Drapeau francais fond blanc

 Histoire 

Terre de France et non de Lorraine, Cesse dépend jadis de l’abbaye de Mouzon, d’où son rattachement au département des Ardennes jusqu'en 1821.
Cette appartenance à la France permet à la commune de posséder une perception dès 1664.
Le village souffre des guerres et des épidémies durant lesquelles les habitants ont le droit de se réfugier à l’abri des remparts de Stenay avec leurs bestiaux.
L’activité industrielle est importante au XIXème siècle.
Une sucrerie, produisant du sucre de betteraves, s’installe sous le Premier Empire. Elle possède en 1829 la première machine à vapeur du département, construite à Londres.  Elle est détruite par un incendie vers 1837.
Trois distilleries et surtout une brasserie existent déjà en 1775. Elle appartient successivement à Ponce en 1840,  à  Louis Laporte en 1841 et à Emile Simon en 1861. Elle ferme ses portes en 1866.
Le petit moulin fonctionne jusqu’en 1958.

La bataille de la Meuse : Les combats de Cesse et Luzy-Saint-Martin
Après la débâcle de la bataille des frontières, les troupes françaises en retraite engorgent les routes et les villages.
Le 26 août 1914, la retraite des troupes françaises de Belgique commence. Cette retraite n’est pas une fuite, l’armée se retire méthodiquement, défendant pied à pied le terrain.
Quelques unités cantonnent dans Luzy, puis quittent le village pour se diriger vers Beaumont. Des Uhlans (1) sont aperçus dans les bois d’Inor. Un invraisemblable mélange de troupes se produit. Les échelons d’artillerie et les canons de 75 débouchent de la route de Malandry et se dirigent sur Stenay. Des fuyards, débraillés et sans armes, précèdent les armées, suivent ensuite les civils qui quittent leur village par peur. Leurs biens les plus précieux sont mis en sécurité, bien dissimulés dans les caves. Certains préfèrent rester chez eux par crainte de tout abandonner à l’ennemi. Le Service Santé et ses colonnes de blessés arrivent à leur tour et sont dirigés vers l’église de Laneuville qui sert d’ambulance, pas pour longtemps car elle est rapidement évacuée.
Vers 10h, l’attaque est lancée. A mi-chemin entre le bois et Cesse, le bataillon est stoppé par les feux de l’infanterie ennemie placée à la lisière du village. Les renforts envoyés sont pris d’enfilade par les batteries ennemies vraisemblablement placées aux environs des casernes de Stenay. Plusieurs compagnies progressent sous le feu mais elles se trouvent rapidement en flèche à l’extrême droite des vagues d’attaque et se replient à proximité du village et vers les bois. Le plateau de Luzy et la plaine de Cesse sont jonchés de cadavres et de blessés des deux camps.
En milieu de journée, les civils qui sont restés sur place constatent que les ponts sur la Meuse ont été détruits. Les Allemands passent la Meuse au niveau de Remilly, Villers-devant-Mouzon et Martincourt grâce à des ponts improvisés.
Vers 15h, un groupe se porte sur Laneuville pour y appuyer une contre-attaque sur Cesse.
Vers 16h30, le feu est ouvert sur la lisière Est de Cesse et sur les pentes de la rive droite de la Meuse.
Entre 15h et 17h, assommés par les obus, fatigués par les attaques et contre-attaques successives et suspectant une reprise de la corne Nord-Est de la forêt de Jaulnay par l’ennemi, les soldats se replient par groupes, en désordre. Sur la route de Stenay à Beaumont, un barrage d’officiers et de gendarmes procède au tri des éléments mélangés et à la reprise en Cordonnier leon?main des unités par leurs officiers. Le général Cordonnier (portrait de gauche), commandant la garnison de Stenay, se porte à la lisière de la forêt de Dieulet pour réconforter ses hommes et pour faire le point.
Il pleut toute la nuit du 26 au 27 août. Les chemins sont devenus impraticables et les ornières se sont transformées en véritables cloaques. Les bataillons s’approchent du village. Ils sont fortement pris à partie devant les bastions de la voie ferrée, de la rue principale et du cimetière, que l’ennemi a considérablement fortifiés. Au cœur d’une mêlée indescriptible où toutes les unités sont mélangées, dans un environnement infernal de cris d’horreur et d’injures, de coups de fusil et d’éclatement d’obus, il devient difficile de faire la différence entre amis et ennemis. Des éléments épars, au retour de l’attaque, errent dans la forêt de Dieulet. Le matin du 27 août, Cesse est en feu et presque complètement détruit, les maisons sont éventrées, l’église est criblée d’éclats et les vitraux sont brisés. Les coloniaux ont quitté Luzy. Les Allemands entrent dans le village et font la chasse aux éventuels francs-tireurs. Ils cherchent sans succès le maire ou un de ses adjoints. À défaut de les trouver, ils se rabattent sur un éventuel curé du village qui n’en possède pas. Les armes personnelles, stockées dans un râtelier à la maison de l’école, sont réquisitionnées pour éviter toute surprise. Les différents généraux français ont du mal à rassembler leurs hommes, à coordonner leurs mouvements et à se mettre d’accord sur la préparation de l’attaque.
Vers midi, malgré des pertes énormes causées par les tirs d’enfilade de l’infanterie et le feu des batteries allemandes, une compagnie réussit à atteindre la crête qui domine la Meuse. Pour protéger le repli de leurs troupes, les canons allemands forment un barrage à l’Ouest de Cesse et Luzy. Des tirs de contre-batterie français sont vainement mis en œuvre pour éteindre le feu des obusiers placés sur les hauteurs de Cervisy. Deux batteries positionnées à la côte 218, appuient de leur feu cette attaque et bombardent Cesse d’où s’élèvent des cris de terreur.
Vers 13h30, deux compagnies réussissent à pénétrer dans Luzy. Le village est alors inondé de balles et d’obus par l’ennemi. Les pertes en hommes et en officiers sont considérables. Les soldats se retirent sur le plateau, poursuivis par un déluge d’obus. Luzy est en flamme.
?La population affamée est rassemblée dans une grange restée intacte pour y passer la nuit.
Le 28 août, les villageois sont évacués vers Martincourt où la population leur distribue de la nourriture.
Après le départ des troupes françaises et des convois allemands, la population est autorisée à regagner le village.
À partir du 30 août, les blessés de Luzy et Cesse sont acheminés vers Stenay où ils reçoivent des soins. La population participe aux soins des blessés et à l’inhumation des morts. Cette dernière opération dure près de 3 semaines. Les cadavres en putréfaction sont chargés sur des chariots à l’aide de crocs et ensevelis dans des fosses communes.
Un grand nombre de soldats tués au cours de ces combats sont enterrés sur place, ils sont, plus tard, déplacés dans un ossuaire à Brieulles-sur-Meuse.

 Chronique communale 

La pommade de la Dame de Cesse
Le secret de fabrication de cette pommade, efficace contre les maladies de peau, est perdu vers le début des années 1940.
Accolée à l’angle droit de l’église du village, une imposante tombe en pierre sculptée porte l’inscription Les paroissiens de Cesse, à leur Pasteur plein de zèle, de douceur, de piété. François-Xavier Person, mort le 26 mars 1877, à l’âge de 56 ans. Curé de Cesse pendant 29 ans.
Ce curé, qui vit avec ses sœurs, reçoit de sa famille le secret d’une pommade souveraine contre les cancers extérieurs et maladies malignes de la peau.
Peu avant sa mort, il en donne le secret à sa nièce, Christine Person épouse d’Albert Lebarque.
La pommade de la Dame de Cesse, comme on la nomme, est réputée, on vient en faire provision depuis Verdun, et le mur de la propriété (photo ci-dessous) possède un anneau pour y attacher les chevaux des cabriolets.
A la fin de sa vie, Christine Pierson souhaite léguer le secret à son neveu et filleul, Henri Lebarque, mais agriculteur très occupé, il refuse. Elle le donne alors à une autre nièce, pharmacienne de profession, qui ne l’exploite pas.
Le stock est épuisé au début des années 1940 et le secret de fabrication est aujourd’hui oublié.

Cesse 55 la maison lebarque

 

 Personnages liés à la commune 

Marcel thomas 1886 1914Marcel Thomas (1886/1914, portrait de droite) lieutenant de réserve, demeurant à Clermont dans l’Oise où il est avoué, trouve la mort à Cesse le 27 août 1914, à l’âge de 28 ans. Il est décoré à titre posthume de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre avec citation.
En 1921, le 17 mars, une cloche, nommée Marcelle est bénite solennellement par le chanoine Mouton, doyen de Stenay. Modeste dans ses proportions, elle perpétue, dans la paroisse, son souvenir. Il a pour parrain l’abbé Mayot, curé de Cesse, et pour marraine Mme André Thomas, sa mère.

Nicolas Vincent Durlet (1793/1886) Sergent-major au 30ème Régiment de Ligne de mai 1813 à septembre 1815, il est réformé à Bar-le-Duc en novembre 1815. Il décède à Cesse en 1886. Une plaque funéraire est installée à droite du portail de l'église.

 Patrimoine 

Presque tout le patrimoine ancien a été détruit par les combats de 1914.

Le prieuré Sainte-Marguerite, établi vers le Xème ou le XIème siècle, agrandi en 1260 pour six bénédictins, dépendait de l’abbaye de Mouzon. Sa chapelle a été détruite vers 1840.

L’église Notre-Dame de Cesse, consacrée à l’Assomption de la Vierge, est du XIXème siècle. Sa première pierre a été posée en 1892. Imitant le style roman, elle possède quelques éléments intéressants provenant de l’ancienne église, et abrite plusieurs éléments classés au titre des Monuments Historiques, comme cette partie de cuve baptismale du XIIème siècle, la chaire à prêcher du XVIIIème siècle, ou les stalles provenant  du prieuré Sainte-Marguerite.
Une plaque de marbre y évoque le souvenir du lieutenant Thomas.

Les monuments aux morts de 1914, celui établi en bordure de la D30, sur le lieu même de la bataille, en mémoire des régiments qui y ont combattu et tenu garnison à Stenay  et celui du lieutenant Marcel Thomas (cité plus haut) dans le cimetière communal.

 Hameaux, lieux dits et écarts 

La Maison Blanche, Le Prieuré.

 Evolution de la population 

Cesse 55 demo

 Nos ancêtres de Cesse… 

Naissance/baptême :
BARTHOLET Marie (sosa 2749G12) vers 1650.

Union :
BREUSE François dit Cabant (sosa 1364G11) avec RENNESSON Françoise (sosa 1365G11) vers 1665.

Décès/inhumations :
BARTHOLET Jean (sosa 5498G13) époux de GOBERT Anne (sosa 5499G13) avant novembre 1677.
GOBERT Anne (sosa 5499G13) veuve de BARTHOLET Jean (sosa 5498G13) le 5 novembre 1677.

 Carte de Cassini 

Cesse 55 cassini

 

 


Notes :

(1) Les Uhlans Impériaux et Royaux constituent, avec les Hussards et les Dragons Impériaux et Royaux, la cavalerie austro-hongroise, de 1867 à la chute de l'empire en 1918. Ces unités sont présentes au sein de l'armée commune (la Heer, armée multinationale de l'empire) et de l'armée territoriale impériale-royale autrichienne (Landwehr autrichienne). 

 


Sources
Sites et photos
 :
1914-1918Wikipedia, Communauté de Communes.

 

 

Date de dernière mise à jour : 21/05/2020