Montmédy
Ancienne capitale du comté de Chiny, Montmédy fait partie de la Lorraine gaumaise (voir lien).
Porte d’entrée du tourisme en Lorraine du Nord, longuement convoitée par le Royaume de France, cette magnifique citadelle de l’Empire Espagnol demeure un des plus beaux vestiges historiques du XVIème siècle.
Toponymie
Madiacum en 634 ; Mons-Medius en 933 ; Mons-Madiensis, Novum castrum quod Mercurii-Mons dicitur au XIIème siècle ; Montmaidy, Montmaidi en 1239 ; Mont-Maidei en1258 ; Mont-Maidie, Mont-Maidey en 1264 ; Mont-Maidy en 1270 ; Montmaidi, Montmaidie en 1276 ; Monmeidey, Monmeidy en 1284 ; Momaydi en 1364 ; Maidybas, Maidy-Bas, Maidy-Haut en 1365 ; Montmalde en 1399) ; Monmady, Montmadey en 1549 ; Malmedy en 1562 ; Montmady en 1564 ; Monmedy en 1656 ; Montmaidier en 1683 ; Montmedy en 1700 ; Mons-Maledictus en 1756.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur à une ville d'or bâtie sur une montagne de sinople, chargée en pointe d'un écusson d'or, couronné de même et chargé d'un lion de sable.
Hydrographie
La Chiers traverse le bourg de Montmédy. Avec l'Othain et la Thonne, ses affluents, elle sert parfois de limite au territoire de la commune.
Histoire
Madiacum est mentionné en 634 dans le testament d’Adalgisel Grimo, duc Franc et Maire du Palais d'Austrasie, issu d’une grande famille aristocratique, qui fait don à l’Eglise Sainte-Agathe de Longuyon de ses propriétés de Montmédy et d’Iré.
Protégée par la Chiers, Montmédy-Bas est habitée dès l’époque gallo-romaine. Ce territoire peu peuplé, balloté au gré des luttes et des mariages, devient propriété des Comtes de Chiny en 941.
Le sommet du rocher à plus de 100m du niveau de la ville basse, séduit Arnould V de Looz (1260/1328), comte de Looz et de Chiny, qui fait élever sur le promontoire le château fort de Mady. Montmédy est alors capitale du comté de Chiny (ville actuellement Belge).
En 1285, en contrebas des remparts, dans la plaine de Chauvency-le-Château, Louis IV de Looz (+1336) comte de Looz et de Chiny, offre des fêtes extraordinaires avec joutes et tournois où participent plus de 500 chevaliers (voir lien Tournoi de Chauvency).
Vendue au duc de Luxembourg en 1364, Montmédy devient terre du duc de Bourgogne, Philippe II dit Le Hardi (1342/1404). Puis, par le mariage en 1477 de Marie de Bourgogne (1459/1482) avec l'empereur Maximilien d’Autriche (1459/1519), elle entre dans la Maison d’Autriche.
L’hostilité entre la France et le Saint Empire Romain Germanique amène Charles de Habsgbourg dit Charles Quint (1500/1558) à la choisir pour construire une citadelle moderne à la place du château médiéval des Comtes de Chiny. Il fait abattre les tours médiévales qui sont remplacées par une enceinte triangulaire bastionnée.
En 1559, par le Traité du Cateau-Cambrésis, Montmédy est espagnole. La citadelle est considérée comme un des plus importants ouvrages militaires du Nord-Est de la France. Son gouverneur, Antoine d’Allamont (1515/1598), fait renforcer les fortifications.
En 1657, après un long siège du marquis Sébastien Leprestre de Vauban (1633/1707, portrait de gauche), auquel assiste le jeune roi Louis XIV (1638/1715) et le cardinal Jules Raymond Mazarin (1602/1661, portrait de droite), les soldats de Jean V d’Allamont (1626/1657), stimulés par son extrême courage résistent et étonnent les français bien supérieurs en nombre mais la blessure mortelle de Jean V d’Allamont entraîne la capitulation. Sitôt la citadelle prise, Vauban la modifie : les murailles sont surélevées, des fossés creusés, les fortifications extérieures consolidées et la ville basse protégée par un mur d’enceinte bastionné.
En 1659, Montmédy est officiellement rattaché à la France par le Traité des Pyrénées.
En 1791, lors de sa fuite, le roi Louis XVI (1754/1793) doit faire halte à Montmédy mais, reconnu, il est arrêté à Varennes-en-Argonne, et ne s’y rend jamais.
Au XIXème siècle, après la suppression du mur d’enceinte et des portes de la ville, d’imposants bâtiments sont construits. La salle des fêtes et l’ancienne sous-préfecture, dont la toiture est ornée d’un édicule aux armes de la ville, témoignent de l’importance de la ville à cette époque.
Pas trop de dégâts aux deux sièges de 1792 et 1815 mais 1870 est un désastre, les Prussiens parviennent à bombarder l’intérieur de la ville, le feu fait des ravages (voir § suivant).
Le 28 octobre 1870, durant le Siège de Montmédy, l'équipage d'un ballon transportant du courrierenvoyé par les Parisiens assiégés, des pigeons voyageurs et un secrétaire du ministre Jules Gabriel Claude Favre (1809/1880), est sauvé par la garnison. Ce dernier repart le lendemain pour rejoindre sa destination en passant par la Belgique.
Après 1872, le général Raymond Adolphe Serré de Rivières (1815/1895, portrait de gauche), ingénieur militaire, fait aménager des casemates pour démultiplier le nombre de militaires présents dans la citadelle.
De 1800 à 1926, Montmédy est chef-lieu d'arrondissement.
Lors de la Première Guerre Mondiale, en 1914, la garnison quitte la citadelle avant que les allemands arrivent et s’installent à Montmédy pour 4 ans. La ville est un point d'approvisionnement important des Allemands durant la Bataille de Verdun. Le secteur fortifié de Montmédy est situé sur une partie de la Ligne Maginot, entre le secteur défensif des Ardennes à l'Ouest et le secteur fortifié de la Crusnes à l'Est. Il forme une ligne le long de la frontière franco-belge à l'Ouest de Montmédy, de Pont-à-Bar (Ardennes) à Vélosnes (Meuse). Les fortifications du secteur comporte plusieurs ouvrages : 177 blockhaus et 36 tourelles, sept casemates, quinze maisons-fortes, des batteries au Sud-Est de Montmédy, sept PC et quatre observatoires. La garnison de Montmédy constituée de 2500 hommes part en août 1914 rejoindre le front de Verdun. Pendant ce voyage, les soldats se heurtent à une troupe allemande, importante et mieux équipée, au niveau de Brandeville. Plus de 500 hommes sont mis hors de combat et le reste de la garnison est fait prisonnier. Le 7 septembre 1916, le Kronprinz, Frédéric Guillaume Victor Auguste Ernest de Hohenzollern (1882/1951), dernier prince héritier de l’Empire allemand reçoit, en gare de Montmédy, le feld-maréchal Paul von Hindenburg (1847/1934, portrait de droite) et le général Erich Ludendorff (1865/1937) lors de leur premier déplacement en France.
À la veille de la Seconde Guerre Mondiale, les casernes Proner sont construites pour servir de base arrière à la Ligne Maginot. Elles comptent parmi les plus belles casernes de France et sont inaugurées par les Allemands en 1940 puis transformées en centre de détention en 1990.
En 1939-1940, pendant la Drôle de Guerre, le poste de commandement de la 2e division légère de cavalerie du général André Berniquet (1878/1940), s'établit à Montmédy.
Malgré les deux dernières guerres, la citadelle reste parfaitement conservée. Aujourd’hui, n’espérant que de nombreux touristes comme envahisseurs, la citadelle offre à ses visiteurs un circuit promenade aménagé autour des remparts. Plusieurs peintres et sculpteurs ont transformé les casemates en atelier et en galerie d’exposition.
Le Siège de Montmédy en 1870
En 1870, La ville compte 3 000 habitants. La forteresse forme une plate-forme triangulaire entourée de bastions au-dessus de la Chiers qui décrit une boucle, première protection de la place. La ville haute domine les abords par des pentes de roche ou de maçonnerie. La ville basse est entourée d'un mur en moellons de faible valeur défensive, crénelé. Les fortifications, construites par les Espagnols et remaniées par Vauban, sont de disposition médiocre et offrent peu de protection contre l'artillerie. La place manque d'abris à l'épreuve des bombes, de magasins et de positions de tir bien protégés.
Montmédy fait partie d'un ensemble de petites forteresses entre la Meuse et la Moselle. Trop petite pour abriter des forces importantes, elle sert néanmoins à verrouiller les communications du chemin de fer des Ardennes et de la route impériale n°47.
Le 16 juillet, trois jours avant la déclaration de guerre, la rumeur se répand qu'un corps de l'armée prussienne a franchi la frontière, déclenchant un début de panique.
Fin août, plusieurs officiers dont le médecin-chef viennent s'établir à Montmédy, bientôt rejoints par 700 infirmiers et plusieurs détachements de gendarmes venus des bourgs voisins. La garnison atteint un effectif de 3000 hommes.
Le 27 août, la voie ferrée Mézières - Thionville est coupée.
Le 30 août, près de Chauvency-le-Château, les fantassins français, menacés d'encerclement par les chasseurs de l'armée bavaroise, sont sauvés par l'arrivée d'un renfort venu de Montmédy par chemin de fer. Le combat fait 8 morts et 15 blessés du côté français. les Saxons détruisent les installations de la gare de Chauvency et emmènent 11 prisonniers français dont un capitaine.
Le 2 septembre, un officier saxon envoyé par le prince royal Albert de Saxe (1828/1902) vient informer le commandant Reboul de Montmédy de la défaite française à la bataille de Sedan en le priant de se rendre, ce que le commandant refuse : une place de guerre ne se rend pas sans se défendre, prenez-la si vous pouvez.
Le lendemain, un officier prussien renouvèle la demande de capitulation, nouveau refus même quand l'émissaire lui apprend que le maréchal Patrice de Mac-Mahon (1808/1893, portrait de droite) a été tué (il n’est en fait que blessé) et que l'empereur Napoléon III (1808/1873) et une grande partie de l'armée ont été capturés.
Le 4 septembre, le siège de Montmédy est ordonné.
Le 5 septembre au matin, des patrouilles de cavalerie prussienne sont écartées par quelques tirs d'obus. Le bombardement de la ville commence. Les gardes mobiles qui tentent de gagner leurs positions sont gênés par l'afflux de femmes et enfants affolés qui viennent se réfugier dans les casemates. L'église, l’hôtel de ville et la sous-préfecture sont touchés. Des incendies éclatent que les Français ne sont pas en mesure de maîtriser. Une nouvelle demande de reddition est rejetée comme les précédentes. Le bombardement reprend, plus précis, les deux tiers des maisons et tous les bâtiments publics sont endommagés et l'incendie d'un entrepôt de fourrage fait craindre l'explosion d'une poudrière proche.
Dans la journée du 6 septembre, les Prussiens se retirent. Une grande partie de la population civile quitte la ville pour se réfugier en Belgique ; les maisons abandonnées sont récupérées par les soldats. Plusieurs officiers quittent Montmédy pour rejoindre Paris, des soldats préfèrent quitter la place pour rallier l'armée de la Loire que le Gouvernement de la Défense Nationale est en train de constituer.
Le 7 octobre, le commandant Reboul de Montmédy conclut avec les Allemands un échanges de prisonniers.
Dans la nuit du 11 au 12 octobre, un détachement de 300 hommes est envoyé vers Stenay. Les soldats allemands, pris au dépourvu, sont capturés ou prennent la fuite : 200 prisonniers, 14 chevaux, 7 fourgons des fusils, des couvertures… sont pris à l'ennemi.
Un nouveau commandant en chef, officier du Génie, prend ses fonctions le 28 octobre, Reboul reste commandant de la place. Il développe les fortifications encore très insuffisantes et réorganise la troupe, les soldats isolés sont regroupés en un seul bataillon de six compagnies d'infanterie et une de cavalerie.
La place de Thionville se rend le 24 novembre. Les Allemands se rassemble alors autour de Montmédy.
Dans la nuit du 11 au 12 décembre, les Allemands abattent les arbres et rapprochent les canons de leur position de tir. Le bombardement général commence.
Les 13 et 14 décembre, le brouillard rend la visée impossible et condamne l'artillerie française à l'inaction, tandis que les tirs allemands, tombant sur toute la surface de la ville, y provoquent des pertes importantes. Plusieurs incendies éclatent. Les obus allemands entament les portes blindées de la poudrière, menaçant la forteresse d'une explosion générale. Vers 17h00, ne voyant aucune issue, le commandant prend la décision de capituler. Il agit en contradiction avec le règlement militaire de 1863 qui interdit à un commandant de place, sous peine de mort et de dégradation, de se rendre tant que sa forteresse n'a pas repoussé au moins un assaut terrestre faisant brèche.
La capitulation est conclue le 14 décembre à 2h00 et ratifiée à 8h00 par le général Arnold Karl von Kameke (1817/1893). L'acte de capitulation spécifie que les troupes françaises doivent avoir quitté la ville à 13h00 par la porte de Metz en déposant leurs armes ; que les officiers français resteront dans la ville avant d'être eux aussi envoyés en captivité ; que les troupes de ligne et la Garde nationale mobile seront prisonnières de guerre mais que la garde nationale sédentaire sera remise en liberté contre un engagement écrit. Les médecins militaires resteront sur place pour continuer leur service. Tout le matériel, armement, provisions, chevaux, archives seront remis aux Prussiens tels qu'ils étaient au moment de la signature de la convention.
La chute de Montmédy donne aux Allemands la maîtrise du chemin de fer de Sedan à Thionville, ce qui leur permet d'approvisionner le Front de Picardie.
Seigneurs et gens de noblesse
Les comtes de Looz et de Chiny de 941 à 1364
Le comté de Chiny, ayant pour origine le comté d'Yvois (mentionné en 923 et en 955), s’étend approximativement sur l'extrême Sud-Ouest de la province belge actuelle du Luxembourg et le Nord-Ouest du département français de la Meuse. Il est traversé par la Semois et la Chiers. Il englobe la plus grande partie des cantons de Virton, Étalle, Florenville, Neufchâteau, Montmédy, Carignan et sur la Meuse, Warcq et Givet.
- La Maison de Chiny (comtes de Chiny)
Otton Ier de Warcq (950/992), seigneur de Warcq, fils probable d'Albert Ier dit Le Pieux, comte de Vermandois, et de Gerberge de Lotharingie. Il prend possession du comté d'Yvois et fait édifier le château de Chiny dont ses successeurs prennent le nom.
Suivent, de père en fils : Louis Ier de Chiny (970/1025), comte de Chiny et de Verdun ; Louis II de Chiny (1015/1068), comte de Chiny ; Arnoul Ier de Chiny (1040/1106), comte de Chiny, fondateur de plusieurs prieurés et de l'Abbaye d'Orval en 1070, époux d’Alix de Montdidier ; Otton II de Chiny (1060/1125), comte de Chiny, époux d’Adélaïs de Namur ; Albert Ier de Chiny (1110/1162) comte de Chiny, époux d’Agnès de Bar ; Louis III de Chiny (1135/1189), comte de Chiny époux de Sophie d’Aspremont ; Louis IV de Chiny dit le Jeune (1175/1227), comte de Chiny. époux de Mathilde Jeanne d'Avesnes ; Jeanne de Chiny (1210/1271), comtesse de Chiny, qui transmet le comté à la Maison de Loos en épousant Arnoul de Looz (1205/1272), comte de Looz.
- La Maison de Looz (comtes de Looz et de Chiny)
Louis V de Looz (1235/1299), second fils du précédent, époux de Jehanne de Bar, il est surtout connu pour son organisation du Tournoi de Chauvency à Chauvency-le-Château en 1285, un des tournois de chevalerie les plus fameux du Moyen Âge (voir lien). Il décède sans descendance, le comté de Chiny passe à son neveu.
Arnoul V de Looz (1260/1328), neveu du précédent et fils de Jean Ier, comte de Looz. Epoux en 1280 de Marguerite de Vianden, il cède Chiny à son fils en 1313 puis abdique à Looz en 1323.
Louis VI de Looz (+1336), époux en 1313 de Marguerite de Lorraine, sans descendance il cède le titre à son neveu.
Thierry de Heinsberg (1300/1361), neveu du précédent, fils de Mathilde de Looz et de Godefroy de Heinsberg et époux vers 1335 de Cunégonde de la Marck. Il meurt sans descendance.
Godefroy de Heinsberg (1325/1395), seigneur de Dalenbroeck, neveu du précédent, revendique la succession en 1361, également revendiqué par Engelbert III de La Marck (1304/1368), prince évêque de Liège, qui proclame le rattachement de Looz au Chapitre de Saint-Lambert de Liège le 1361, et dont les troupes occupent le comté à partir de , Godefroy de Heinsberg vend le comté de Chiny ainsi que ses droits sur le comté de Looz à Arnoul de Rumigny,
Arnoul IV de Rumigny (+1373), achète le comté de Chiny qu’il revend en 1364 au duc Wenceslas Ier de Luxembourg (1337/1383, portrait de droite).
En 1364, les dynasties des comtes de Loos et de Chiny s’éteignent, les capitaines prévôts apparaissent, plus militaires que civils, ils cumulent toutes les fonctions de commandement prévotal dans l’acceptation la plus large du terme.
Les prévôts de Montmédy
1424 Jehan de Messancy ; 1436 Jean de Thonne ; 1445 Gérard de Clémency ; 1446 Gilles de Rodenmackre ; 1450 Jehan des Fours ; 1460 Nicolas des Fours ; 1467 Alexandre de Méthenville ; 1513 Henry de Lutz dit Moral (seigneur de Gomery) ; 1542 baron de Beer ; 1551 Mathieu d’Awans (sire de Blagny) ; 1561 Louis d’Awans (Maison de Reumont) ; 1569/1575 Jehan d’Escry ; 1575/1160 Nicolas de Nouion de Villemont.
Ensuite tout le pouvoir prévotal se concentre sur la Famille d’Allamont de père en fils :
Antoine d’Allamont dit Le Grand Malandry (1515/1598), fils de Jean Joachim d’Allamont et de Marie de Pavant, époux en 1547 d'Ide de Custine. Il est seigneur de Malandry, gouverneur de Montmédy et est inhumé à Montmédy.
Jean III d’Allamont (1548/1617), époux en 1589 de Philiberte de Lenoncourt. Il est seigneur et gouverneur de Montmédy et inhumé à Montmédy.
Jean IV d’Allamont (1591/1644), époux d'Agnès de Mérode de Waroux. Il est baron de Bussy, seigneur de Malandry et Villenoye, gouverneur et prévôt de Montmédy, page des archiducs Albert (1559/1621) et Isabelle de Habsbourg (1566/1633).
Jean V d'Allamont (1626/1657, portrait de gauche), est lieutenant de la garde allemande, seigneur de Malandry, baron de Buzy, chevalier-profès de Santiago (1) et dernier gouverneur, capitaine et prévôt de Montmédy sous autorité espagnole, gentilhomme de bouche à la cour du roi Philippe IV d'Espagne (1605/1665). Il nait à Montmédy et décède lors du siège de Montmédy en défendant la ville contre l’armée française du roi Louis XIV (1638/1715).
Ensuite, la Famille Senocq apparait :
1661/1694 Pierre Gadremann, magistrat d’épée et de robe, premier prévôt sous le régime français, époux en 1668 de Nicole Gardigne puis en 1694 de Jeanne Senocq. Il décède en 1696 et est inhumé dans le cœur de l’église Saint Martin de Montmédy-Haut.
1694/1701 Louis Senocq, gendre du précédent, époux de l’ainée de ses filles meurt à l’âge de 30 ans.
1701/1737 Louis Senocq, fils du précédent,
1737/1770 Charles Senocq, frère du précédent, époux en 1729 d'Henriette Innocente Marthe. Il meurt en 1771.
1770/1780, Gabriel François de Paule de Senocq, fils du précédent, est nommé prévôt des prévotés de Montmédy et de Chauvency réunis. Il est chevalier titré de la seigneurie foncière de Roucourt-sous-Montmédy. Il épouse en 1767 Marie de Georgia et meurt en 1788 à Iré-les-Prés.
1781/1790, Bernard François Lion, seigneur foncier, est le dernier prévôt de Montmédy. Il meurt assassiné dans sa cave par les prussiens en 1815.
Le château de Fresnois et ses occupants
Il est construit en 1618 par Mathieu d'Awans, lieutenant gouverneur de Montmédy.
En 1689, Il est cédé en toute propriété par le sire de Manteville à son filleul, Oger Jean Von der Straten (1661/1726), seigneur de Waillet (Belgique), de Fresnois, de Ponthoz et autres lieux… qui a prêté foi et hommage au roi de France, le 2 mars 1682.
Au milieu du XVIIème siècle, la terre et le château passent à la Famille de Reumont.
En 1874, Louis Marie Eléonore d'Ansan d'Egremont et son épouse Louise de Reumont abandonnent le château et en 1877 en font construire un nouveau par un architecte parisien. D’un style très éclectique, c’est le château actuel.
Après la guerre de 1914-1918, le domaine passe aux mains du baron Charles Pierre Eugène Marie d'Huart, né en 1880, maître de forge, et son épouse Yvonne de Moismont, qui en 1923 font raser le vieux château, n'en conservant que l'orangerie construite au XVIIIème siècle, le portail d'entrée, la porte piétonne ouvrant sur le village, et les terrasses descendant vers la Chiers.
Le parc présente une succession de terrasses, agrémentées de colonnades, d'une orangerie, de bassins, formant un ensemble harmonieux ouvert sur la vallée de la Chiers et sur la Belgique. L'orangerie, les jardins et les dépendances, témoins du premier château, sont classés aux Monuments Historiques.
Au recensement de population de 1926, le château est occupé par le baron d’Huart et son épouse, leurs deux fils, une belle-fille et un beau-fils. Le personnel logé au château compte : 1 institutrice, 1 chauffeur, 3 femmes de chambre, 1 valet de chambre, 1 maître d’hôtel, 1 cuisinière, 1 fille de cuisine, le jardinier et son épouse son logés dans les dépendances avec leur 4 fils.
Au recensement de population de 1931, on retrouve le baron d’Huart et son épouse, leurs 2 fils et 1 beau-fils (la belle-fille n’est plus là). Quant au personnel, l’institutrice a été remplacé par une secrétaire, 2 femmes de chambre sont encore en place (le 3ème poste n’est plus occupé), le chauffeur, le valet de chambre, le maître d’hôtel, la cuisinière et la fille de cuisine ont été remplacés. La famille du jardinier est toujours là (mais il manque 1 fils).
Actuellement, le château est la propriété de Monsieur et Madame Jackie Watrin.
Chronique communale
Le chemin de fer
L’implantation du chemin de fer en 1861 contribue à l’essor de la ville basse.
Le tunnel de chemin de fer, qui traverse la colline de Montmédy, est dynamité à trois reprises lors des invasions allemandes de 1870, 1914 et 1940. Pendant les Première et Seconde Guerre mondiales, un chemin de fer de contournement est construit par l'occupant allemand à travers les rues de la ville.
De 1914 à 1936, la ville est reliée à Verdun, desservant Carignan, Sedan et Charleville-Mézières à l'Ouest et Longwy et Metz à l'Est, par une ligne de chemin fer secondaire faisant partie du réseau des Chemins de fer départementaux de la Meuse.
Depuis le 30 septembre 2014, la gare est fermée et n'est plus qu'un arrêt situé sur la ligne Valenciennes/Thionville.
Personnages liés à la commune
Jean d’Anly, historien, né à Montmédy au milieu du XVIème siècle. L’abbaye d’Orval conserve de cet écrivain un manuscrit intitulé Recueil et Abrégé de plusieurs historiens, contenant les faits et gestes des princes d’Ardennes.
Pierre Antoine Michaud (1746/1808) général des armées de la République et de l'Empire, chevalier de l’Ordre de Saint-Louis en 1791, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1803, Commandeur en 1804. Il décède à Montmédy.
Robert Nicolas Charles Bochsa (1789/1856, portrait de gauche) musicien français né à Montmédy, à la fois harpiste, compositeur, professeur, chef d'orchestre, éditeur, directeur de théâtre, producteur et spécialiste dans l’art de... la contrefaçon de signatures.
Très célèbre au XIXème siècle, il est aujourd’hui surtout connu par les harpistes en tant que compositeur prolifique et harpiste de tout premier plan mais aussi à cause de ses démêlés avec la Justice qui défrayent la chronique. Il passe de ce fait presque toute sa vie hors de France, tant en Europe qu’en Amérique.
Henri Auger (1883/1916), né à Montmédy où il n'a presque pas habité, suivant son père, officier du génie, de garnison en garnison. En septembre 1906, il est admis sur sa demande au Séminaire des Missions Etrangères, ordonné sous-diacre en décembre 1907, diacre en mars 1908 et prêtre en avril 1908, il part pour Hakodate au Japon en novembre 1908. Il est mobilisé quand éclate la Première Guerre Mondiale et quitte le Japon en août 1914. Il est incorporé comme sapeur au 7e Régiment du Génie, puis en octobre 1914, comme brancardier-aumonier bénévole. Il participe à diverses actions à Verdun, en Argonne, en Artois et en Champagne. Blessé en mai 1915, il se fait soigner puis repart au front. Il est tué d'un éclat d'obus le 6 mars 1916 à Montzéville près de Verdun, à l’âge de 32 ans. Il est cité en 1915 à l'ordre de la Division pour son courage et son dévouement, et décoré, à titre posthume, de la médaille militaire avec palme en 1920.
Georges Villa (1883/1965) né à Montmédy, est dessinateur, caricaturiste, graveur, lithographe et illustrateur français (ci-contre "Bogomolec 1905"). Il est également l'auteur d'un roman, Infirmerie spéciale, paru en 1953.
Stéphane Errard (1907/1983) spéléologue français, né à Montmédy. Licencié ès lettres, il est instituteur dans plusieurs villages lorrains, puis professeur à l'École Nationale Professionnelle. Il est également chroniqueur à la radio régionale pendant 17 ans. Il explore plusieurs secteurs du département de Meurthe-et-Moselle, de 1938 à 1959. En particulier, la vallée de l'Esch. Il découvre et décrit le gouffre de la Grimo Santé puis la grotte du Chaos.
Marie Paulette Lagosse (1921/1996) artiste peintre et illustratrice, née à Montmédy. Très proche des animaux, dotée d'une grande capacité d'observation, elle excelle dans les représentations animalières. Ces sujets de prédilections sont les chevaux (dessin ci-contre à gauche). A partir de 1943, elle expose régulièrement au Salon des Artistes Français et remporte en 1988, le prix du docteur Fernand Mery au Salon des Artistes Animaliers.
Jean Lanher (1924/-, portrait de droite) né à Montmédy, est un linguiste et un historien lorrain, spécialiste de dialectologie, professeur émérite de l'Université Nancy-II, où il enseigne la langue et la littérature française du Moyen-âge et de la Renaissance. Il est également membre de l'Académie de Stanislas, président de l'Association des amis d'Avioth et de l'orgue de la citadelle de Montmédy.
Patrimoine
La citadelle est construite sur ordre de Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558) vers 1545, au sein du Luxembourg qui fait alors partie des Pays-Bas. Elle est cédée à la France en 1659 dans le cadre du Traité des Pyrénées.
Elle est remaniée par le marquis Sébastien Le Prestre de Vauban (1633/1707) au XVIIème siècle puis par Raymond Adolphe Séré de Rivières (1815/1895) au XIXème siècle.
Elle est classée aux Monuments Historiques en 1991.
La mairie actuelle date de 1927, cet ancien tribunal présente une façade animée par de puissants pilastres à chapiteaux. Cinq bâtiments successifs ont abrité l’hôtel de ville de Montmédy, le précédent est actuellement occupé par une banque, il possède des ouvertures en plein cintre et une maçonnerie à bossage.
Le musée Jules Bastien Lepage (1848/1884), consacré à ce peintre naturaliste français, né près de Verdun, ami d’Emile Zola, mort à l’âge de 36 ans. Il ne travaille guère plus de dix ans et, pourtant, il laisse une œuvre originale et innovante. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde.
Le musée de la Fortification a pour vocation de faire connaître la richesse, la diversité et l’intérêt du patrimoine meusien dans le domaine de l’architecture militaire des origines à la fin du XVIIIème siècle
L’église Saint-Martin à Montmédy-Haut, et ses deux tours carrées, est visible des kilomètres à la ronde. Elle domine la place de l'Hôtel de Ville du haut de son rocher. Anciennement sur cette place se trouvaient l'Hôtel de Ville et la Sous-préfecture, tous deux détruits lors des bombardements du 5 septembre 1870.
Un petit sanctuaire pourvu d’une tour élancée, entouré d'un cimetière, est présent vers 1156 dans la partie haute de Montmédy. Lorsque Vauban renforce les fortifications, l'arrière du bâtiment est démoli pour permettre l'élargissement de la voie du rempart contigüe. Peu à peu, l'église du XIIème siècle devient trop exigüe pour accueillir tous les citoyens. L'édifice, n'ayant subi aucune restauration importante, est dans un état pitoyable en 1748. L'archevêque de Trêves en interdit l'accès en 1751 et la construction d’une nouvelle église est décidée. Pour agrandir l'espace de culte il est nécessaire d'employer le cimetière voisin qui est alors déplacé à l'extérieur des murs (endroit qu'il occupe aujourd'hui). Les travaux commencent en 1753 pour s’achever 3 ans plus tard.
Dans l'ancien cimetière, se dresse une chapelle, dite de Malandry, construite en 1598 par Jean III d'Allamond, gouverneur de Montmédy, et destinée à accueillir les corps de la famille. Il est décidé de la laisser en l’état et de l'incorporer à la nouvelle église en l'accolant au collatéral Nord. Une sacristie est ajoutée peu après la fin de la construction sur le côté droit du chœur.
En 1827, une partie des pavés de l'église est remplacés. En 1857, de nouvelles dalles sont posées dans les bas-côtés.
L'église subit les bombardements allemands de 1870. La toiture est défoncée et les fenêtres brûlées. En 1871, de nouveaux vitraux sont posés et en 1874, la réparation des couvertures et la consolidation des voûtes sont entreprises. Peu avant 1940, la toiture est encore en restauration, les travaux sont interrompus par la guerre. Les bombardements touchent rudement la tour Nord. En 1948, il faut à nouveau remettre en état les couvertures et la charpente fragilisée, de nouvelles verrières sont ajoutées.
En 1974, le perron Ouest et la voûte de la nef sont consolidés, la couverture des deux tours est réparée et leur charpente renforcée.
Entre 1984 et 1990, les badigeons et la polychromie de l’intérieur du bas-côté Sud sont restitués.
Entre 1992 et 1996, pour la 4ème fois en 120 ans, on procède à la réfection des couvertures des tours, de nouveau endommagées. Les échafaudages mis en place servent également à restaurer la façade Ouest.
En 1997, la couverture et la charpente de la chapelle de Malandry et de la sacristie sont remises en état.
De 2001 à 2005, la charpente et la couverture de la nef et du chœur sont entièrement et durablement restaurées.
Le 27 octobre 2013, une messe de bénédiction et un concert inaugural célèbrent le retour de l'orgue.
Malgré les différentes restaurations, cette église a gardé beaucoup de son état primitif.
L’église Saint-Bernard à Montmédy-Bas remonte au XVIIème siècle, il s’agit d’une ancienne chapelle plusieurs fois agrandie et transformée, jusqu’aux années 1960. Elle est bénite par Mgr Boillon, Évêque de Verdun, le 1er Janvier 1966. Sa façade principale s’ouvre par une porte en plein cintre. Elle est coiffée d’une tour-clocher de plan carré. À l’intérieur, une peinture sur toile représente l’Adoration des Bergers et date de la première moitié du XVIIème siècle.
La chapelle de la Croix.
Le cimetière militaire allemand est situé dans un parc arboré à l’entrée de la route de Villécloye. 2516 soldats allemands et 303 de nations différentes ainsi que 4 civils belges y reposent. Le cimetière est composé de plusieurs sortes de sépultures : des tombes individuelles de soldats français et russes surmontées d’une croix blanche ; des fosses communes dont une, particulièrement impressionnante par sa taille, est composée de 4 rangées de tombes communes principalement allemandes mais aussi françaises ; sept autres tombes communes renferment les corps de soldats allemands, italiens, français, russes et belges. Quatre stèles rappellent les noms des soldats britanniques. Au milieu du cimetière se dresse un autel de pierre entouré de quatre colonnes surmontées d’une croix.
Ce cimetière est géré par le V.D.K. (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge) créé en 1919 pour recenser, préserver et entretenir les tombes des soldats allemands à l’étranger.
L’église de la Nativité à Iré-les-Prés abrite un bénitier du premier quart du XIIème siècle, un groupe sculpté l’éducation de la Vierge du XVIème siècle, la plaque funéraire de Pierre Charles Wallet, maire de Montmédy mort en 1769. Tous trois classés au titre objet des Monuments Historiques en 1992, 1999 et 1996.
Le domaine du château de Fresnois au village de Fresnois date du XVIIème siècle. Le château de style Louis XIII a été construit en 1618, le parc et les jardins forment d'une succession de terrasses, agrémentées de diverses constructions : une orangerie, des bassins, le tout formant un ensemble ouvert sur la vallée de la Chiers et sur la Belgique.
La chapelle Saint-Nicolas à Fresnois située dans le cimetière, seul vestige de l'ancienne église de Fresnois érigée en 1699, sert à la sépulture des membres de la famille de Reumont.
Le grand moulin de Montmédy-Bas, a été construit au XIXème siècle à l’emplacement d’un ancien moulin attesté en 1689, sur le canal de dérivation de la Chiers.
Quelques arbres remarquables, comme le chêne l'Attaque, au bord du ruisseau du Chabot, en amont d'Iré-les-Prés, spectaculaire tronc creux d'une circonférence de 5,90m toujours vivant, ayant survécu à plusieurs incendies malveillants et autres actes de vandalisme. Trois séquoias, le premier, situé sous les remparts Sud de la citadelle, dans un joli jardin près d'une folie en bois de la Belle Époque, de 4,90m de circonférence, le second, dans un parc privé, place Tronville de 5,20m de circonférence et le troisième situé à Iré-les-Prés dans un jardin privé, a été fracassé au tiers de sa hauteur lors de la tempête de Noël 1999. Un calocèdre, à quelques pas du précédent, d'une circonférence de 3,65m, est le seul arbre de cette taille et de cette beauté dans le Nord-Meusien. Un spécimen comparable est visible dans les ruines de l'abbaye d'Orval. Un tulipier de Virginie à l'entrée de l'avenue du Lieutenant-Bourguignon. Un platane dans le parc du château de Fresnois. Un très rare frêne pleureur, en compagnie de plusieurs anciens catalpas et de pins dans le Jardin Poulain, route de Villécloye.
Hameaux, faubourgs, lieux dits et écarts
La ferme de Vaux, La ferme Sainte-Marie, Fresnois, Iré-les-Prés, La Pièce Madame, La Route de Stenay, la Ville Haute, le Chêne l’Attaque, les Folies, Ramerez, Ratentout.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Montmédy …
?Naissance/baptême :
MAYER Henri Jean Baptiste (sosa 10G4) le 23 septembre 1891 (Portrait de gauche).
??Domicile :
?MAYER Mathurin (sosa 20G5, portrait de droite) et son épouse PONSIN Marie (sosa 21G5) en 1891, à la ville basse. Mathurin est gendarme à cheval, probablement à la caserne de Montmédy en 1883.
Autre acte ou procédure :
PONSIN Nicolas (sosa 42G6), propriétaire-cultivateur, époux de DUNCOURT Marguerite (sosa 43G6, sa signature ci-dessous en 1844) est exproprié d’un terrain sis à Cervisy pour cause de canalisation de la Meuse, jugement rendu par le Tribunal Civil de Montmédy en première instance le 7 juin 1877.
Ca?rte de Cassini
Notes :
(1) Hiérarchie dans l’ordre militaire et religieux catholique Saint-Jacques-de-l’Epée.
Sources
Sites et photos : Wikipedia, Office du tourisme transfrontalier, Les monuments de mémoire de la Grande Guerre, La Lorraine se dévoile, Villes fortifiées, Histoire de Montmédy et des localités meusiennes, Lorraine 3 frontières généalogie.
Date de dernière mise à jour : 06/06/2020