Beuzeville-la-Guérard
Petit village rural du Pays de Caux dont les communes limitrophes sont : Riville, Ourville-en-Caux, Grainville-la-Teinturière, Le Hanouard, Cleuville, Normanville et Thiouville. La grande ville la plus proche est Dieppe à 41 Kms.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bosevilla en 1177 et en 1189, Buesevilla la Guérart vers 1240.
Au XVIIIème siècle, sur la carte de Cassini, il est noté Beuseville la Guérard.
L'origine du nom provient de Boso = vilain, mauvais ou méchant, et de villa = domaine, suivi du nom germanique Guérard = Gérard, soit le domaine de méchant Gérard, seigneur du lieu.
Histoire
A l'époque romaine, le site est traversé par une voie reliant Lillebonne à Boulogne par Grainville-la-Teinturière.
Aucun autre renseignement historique. Le village a suivi l'évolution et les révolutions de la région.
Seigneurs et gens de noblesse
En 1370, un sire de Beuzeville est tué pendant la campagne menée par Bertrand du Guesclin (1320/1380) qui chasse les Anglais du Pays de Caux.
En 1572, Nicolas de la Mare, noble homme, est seigneur de Montlévesque et Beuzeville en partie, sa fille Marie épouse Pierre des Champs, écuyer seigneur de Grengues et de Loriot.
Puis, Antoine des Champs, écuyer, seigneur de Grengues, de Montlévesque et Beuzeville en partie, époux de Marie Le Grand et de Marie de Bailleul.
En 1598, Charles des Champs, écuyer, est seigneur du Boishébert, de Beuzeville et autres lieux, époux en 1586 de Suzanne le Bouteiller.
En 1622, Antoine des Champs, écuyer, est seigneur de Boishébert, Beuzeville et autres lieux. Il est le fils du précédent et épouse en 1633 demoiselle Françoise de Pelletot.
En 1637, Jean Baptiste des Champs, chevalier et noble seigneur, fils du précédent âgé de 2 ans et 9 mois et mis sous tutelle, est seigneur du Boishébert, de Beuzeville et autres lieux. Il sert plus tard en qualité de Volontaire au Régiment du roi. Il est l’époux de dame Elisabeth Bretel.
En 1667, Raoul des Champs, fils du précédent, est seigneur du Boishébert, de Beuzeville et autres lieux.
La marquise Charlotte Jacqueline Françoise de Manneville (1731/1794, portrait de droite), fille de Charles Louis Comte de Manneville et de Charlotte Françoise Auber de Theuville , cousine de la duchesse de Rochechouart, est dame de Beuzeville-la-Guérard.
Elle épouse en 1754, René Henri Edouard de Colbert (1706/1771), 2ème marquis de Maulévrier, chevalier de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, veuf en première noce de Charlotte Eugénie de Fiennes.
Elle est exécutée le 8 thermidor de l’an II (26 juillet 1794) à la barrière du Trône à Paris, à l’âge de 63 ans, victime de la Révolution Française : "Aussitôt reconnue quand elle paraît sur l'échafaud, des cris s'élèvent. Non, pas cela ! Pas elle ! Elle est trop bonne ! Relâchez-la ! Imperturbable, le bourreau échancre sa chemise, l'allonge sur le billot. Silence total. Alors il arrive ce qui ne se voit jamais pendant tous ces massacres et qui ne se répète pas, quelque chose qui se fait avant la Révolution, la foule des spectateurs, les badauds, les voyeurs, les excités, les tricoteuses, tous se mettent à genoux et entonnent le Salve Regina." (Source : Geneanet « Pierfit »).
Elle est inhumée au cimetière de Picpus de Paris XIIème (chapelle et plaque ci-dessous).
Patrimoine
L'église Notre-Dame
Bâtie au du XIème siècle, elle est de plan allongé avec une tour-clocher du début XVIIIème siècle. Sa nef romane de l'origine, en brique et silex, possède quatre travées percées de baies en plein cintre soutenues par des contreforts. Le chœur à fond plat du XIIème siècle est composé de deux travées en grès et en silex à ouvertures gothiques. L’édifice est coiffé d’un toit à longs pans en ardoise. Elle abrite une pierre du XVIIème siècle et plusieurs statues du XVIème siècle.
Le manoir
Ancienne maison-forte des seigneurs du XVIème siècle, elle est en silex, brique et grés de la région et comporte une moulure de style gothique au-dessus de la porte d’entrée ainsi qu’une petite meurtrière cruciforme qui en assure la défense. L’emplacement des douves est encore visible, et côté Nord, une haute tourelle fait corps avec le bâtiment. Une importante occupation ecclésiastique a lieu avant la Révolution Française de 1789.
A l’intérieur, les murs nus de briques rouges et les grosses poutres apparentes ainsi que la cheminée dans la pièce principale avec ses deux colonnes en pierre soutenant un épais linteau de chêne et sa haute hotte en briques sont caractéristiques de l’architecture traditionnelle cauchoise. Le mobilier actuel comporte une très belle horloge de plancher du XVIIIème siècle et, dans le couloir d’entrée qui mène jusqu’à l’escalier à vis de la tourelle, une bonnetière du pays.
Aujourd’hui ce manoir est une maison d’hôtes.
Deux calvaires et plusieurs belles demeures répartis dans le bourg et les différents hameaux.
Evolution de la population
Hameaux, lieux dits et écarts
La Forière, le Nuisement, le Parquet, Rougemont, Petit Rougemont.
Nos ancêtres de Beuzeville-la-Guérard …
Carte de Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia.
Livres, revues et documents : Patrimoine normand n° 34 de sept.2000.
Armorial général, ou Registres de la noblesse de France, n°5, Paris.
Date de dernière mise à jour : 19/10/2021