Rouville
Petite commune rurale du Pays de Caux formée au début du XIXème siècle par la fusion des paroisses de Rouville et de Bielleville-en-Caux.
Les communes limitrophes sont : Saint-Maclou-la-Brière, Tocqueville-les-Murs, Hattenville, Yébleron, Raffetot, Nointot, Bernières.
La commune est proche du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur semé de billettes d'or à deux goujons au naturel adossés en pal.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Roevilla en 1142, Willelmus de Rovilla à la fin du XIIème siècle, Rovilla vers 1240, Rouville en 1319, Ecclesia Sancti Hermetis de Rouville en 1684, Saint Herme de Rouville en 1713, Rouville en 1715.
Histoire
De vastes terrassements, connus sous le nom de mottes d'Hallebosc ou de parc d'Hallebosc, sont détruits en 1856.
Jusqu'à cette date, Bielleville-en-Caux abrite deux buttes formant une sorte de camp hexagonal où du mobilier antique est découvert.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Le lieu-dit Albosc, ancien siège de la baronnie d’Hallebosc (Robert de Heleisbosc, fin XIIème siècle, charte de Guillaume de Tancarville) est un domaine non fieffé. Le Parc du lieu de Hallebosc, sur Bielleville et Esquinbosc, est cité en 1495. La baronnie dépendant en 1503 du comte de Tancarville est mentionnée sur la carte de Cassini en 1757.
Pierre de Rouville, seigneur de Rouville, se distingue dans une expédition en mer au début du règne du roi Charles VI dit le Fol (1368/1422, portrait de droite), il devient ensuite conseiller du roi d'Angleterre.
Guillaume de Rouville (+1492), chevalier, seigneur de Moulineaux et de Rouville, conseiller et chambellan du roi Louis XI (1423/1483), capitaine des gens d'armes au Duché de Normandie, époux de Louise Malet de Graville.
Louis de Rouville (+1525), fils aîné du précédent, chevalier, seigneur de Rouville, Grainville-la-Teinturière, grand veneur de France, conseiller et chambellan du roi François Ier (1494/1547), lieutenant général au gouvernement de Normandie, bailli et capitaine de Mantes, époux de Suzanne de Coesmes.
La Famille Davy de la Pailleterie, Famille noble originaire de Bielleville dont la filiation établie remonte à Olivier Davy (1505/1544), écuyer, seigneur de Regneville, qui rend hommage au Roi en 1519. Son fils, Pierre Davy de la Pailleterie (1544/1575) époux d'Anne de Pardieu qui, veuve, épouse en 1582 Charles de Thiboutot, seigneur de Lévemont.
En 1710, réception de François Anne Davy de la Pailleterie comme page de la Petite Écurie du roi.
En 1712, admission de Marie Josèphe Davy de la Pailleterie à la Maison Royale de Saint-Louis.
La châtellenie de Rouville obtient en 1762 le titre de Comté.
Personnage lié à la commune
Alexandre Dumas (1802/1870, portrait 1 de gauche) écrivain, est le fils de Marie Louise Labouret (1769/1838) et de Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie dit le général Dumas (1762/1806, portrait 2 de gauche) né à Saint-Domingue (Haïti) mais dont les origines sont normandes.
Natif de Villers-Coterêts (Aisne) il a 4 ans au décès de son père et habite avec sa mère et sa soeur au château des Fossés. En 1819, il fait la connaissance d'Adolphe de Leuven qui a le même âge et l'initie à la poésie moderne. Ils écrivent ensemble en 1820 et 1821 des drames et des vaudevilles. En 1822, il quitte Villers pour Paris pour échapper à la pauvreté. En 1824 nait son fils, Alexandre Dumas fils (1824/1895, portrait 1 de droite), d'une liaison avec sa voisine de palier, Laure Labay (1793/1868). En 1831, nait Marie Alexandrine Dumas d'une liaison avec l'actrice Belle Kreilssamer (1803/1875). En 1840, il épouse Marguerite Joséphine Ferrand, l'actrice Ida Ferrier (1811/1859) et s'installe avec elle à Florence, ils se séparent 4 ans plus tard. Il a de nombreuses liaisons et au moins deux autres enfants naturels : Henry François Adolphe Bauër (1851/1915, portrait 2 de droite) journaliste et fils d'Anna Bauër et Micaëlla Clélie Josepha Élisabeth Cordier, née en 1860 de l'actrice Émélie Cordier.
Proche des romantiques et tourné vers le théâtre, il écrit d'abord un vaudeville à succès et des drames historiques comme Henri III et sa Cour en 1829, La Tour de Nesle en 1832, Kean en 1836. Auteur prolifique, il s'oriente ensuite vers le roman historique tel que la trilogie Les Trois Mousquetaires en 1844, Vingt Ans après en 1845, Le Vicomte de Bragelonne en 1847, ou encore Le Comte de Monte-Cristo en 1844, La Reine Margot en 1845 et La Dame de Monsoreau en 1846 ....
Son œuvre est universelle, avec un total de 2 540 traductions, il se place au 13ème rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère.
En 1846, il fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, le Théâtre-Historique, qui fait faillite en 1850.
Il dispose alors de très gros revenus, mais dépense encore plus, prodigue avec ses maîtresses et ses amis, et vit à crédit, empruntant toujours, engageant ses droits d'auteur à venir. Il fait bâtir en 1846 le château de Monte-Cristo à Port-Marly et y donne une fête (600 personnes) pour pendre la crémaillère dans le parc en 1847.
La Révolution de 1848 le ruine, son ex-épouse Ida Ferrier lui réclame une pension alimentaire, son théâtre fait faillite... menacé de banqueroute, il s'exile à Bruxelles avec Victor Hugo (1802/1885). Il revient à Paris en 1853 et lance un quotidien Le Mousquetaire puis en 1857 un hebdomadaire Le Monte Cristo.
Il voyage beaucoup en Angleterre, en Russie, en Italie où il est nommé directeur des fouilles de Pompéi, en Autriche-Hongrie, en Allemagne.
En 1864, il s'installe à Enghien avec une cantatrice, puis après leur rupture à Paris avec l'actrice Américaine Adah Isaacs Menken (1835/1868) rencontrée au début 1867.
En 1870, après un AVC qui le laisse à demi paralysé, il s'installe dans la villa de son fils à Puys, près de Dieppe où il meurt. En 1872, après la Guerre, son fils fait transporter son corps à Villers-Cotterêts.
Sa dépouille est transférée au Panthéon de Paris en 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.
Patrimoine
L’église Saint-Hermès
Elle a conservé quelques vestiges de l’église du XIème siècle, notamment les contreforts mis au jour en 1845.
La construction de l'église actuelle est entreprise au XVIème siècle. Des remaniements sont apportés aux siècles suivants : une flèche octogonale flanquée de quatre clochetons en pierre du XVIIème siècle et la façade occidentale en brique et silex édifiée en 1837. Elle recèle des fonts baptismaux de la Renaissance et un retable de bois avec tabernacle du XVIIème siècle. Sa tour-clocher à flèche octogonale cantonnée de quatre clochetons est intégrée à la façade antérieure.
Réédification en 1867 de la façade ainsi que le clocher et les chapelles latérales ; en 1873, le chœur et la sacristie ; en 1885, la nef. En 1886, l'église est consacrée ; en 1889, le tympan est réalisé et en 1893, la sacristie est agrandie.
La chapelle Notre-Dame de Bielleville
Elle est mentionnée dès 1248. Sa nef, soutenue par des contreforts plats couronnés de modillons à têtes grimaçantes, est du XIème siècle, le choeur du XIIIème, le clocher du XVIème et la sacristie du XVIIIème siècle, le remaniement du choeur du transept est daté de 1701. Les fonds baptismaux du XIIème siècle sont classés aux Monuments Historiques en 1975.
Elle est restaurée, sauvée de la ruine et rouverte au culte par l'abbé François Coulon, fondateur-président de l'art sacré de Seine Maritime en 1962. En 1973, la réfection en lambris de la voûte de la nef et les peintures intérieures sont effectuées. Vers 1990, la toiture arrière et en 2005 la toiture avant sont refaites. Actuellement une nouvelle campagne de rénovation intérieure, pour laquelle un appel aux dons est lancé, est en cours.
Elle abrite un retable du XVIIIème siècle en trompe-l'œil, un tableau de Bradel (élève de Boucher) de 1752, une poutre de gloire avec statues en bois et terre-cuite.
Le grand-père d’Alexandre Dumas, Alexandre Antoine Davy de la Pailleterie (1714/1786, portrait de gauche), seigneur du lieu, y est baptisé.
Le manoir de la Pailleterie
Somptueuse gentilhommière d’époque Henri IV, construite par Anne de Pardieu en 1602 à la mort de son troisième époux, en briques rouges et calcaire blanc surmonté d'une toiture en ardoise.
Elle y fait graver en lettres capitales, au fronton de la mansarde, l’inscription : Dame Anne de Pardieu qui a fait bâtir ce lieu par la grâce de Dieu, L'an de grâce 1602.
A l’intérieur, salons et chambres sont meublés de meubles cauchois, les fenêtres sont garnies de tentures en lin unies ou brodées.
Alexandre Dumas y a habité.
Evolution de la population
Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts
Bielleville, Maison Briard, La Paltrie, Le Château, le Parc d’Albosc, Maison Blanche, Quartier Toutain.
Les fermes : du Chicot, David, Dodelin, Du Lit, Dumont, Godard, Hertel, Hue, Lacaille, Lemelle, Tenel et vers Durdan.
Mes ancêtres de Rouville …
Carte de Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Observatoire du patrimoine religieux, Clocher d’une église de France.
Livres, journaux, revues : Le progrès de Fécamp, juin 2009.
Date de dernière mise à jour : 12/12/2021