Maisons-Alfort
Autrefois plus étendue, la ville perd une partie de son territoire quand la commune d'Alfortville est créée en 1885.
Elle est entourée des communes suivantes : Charenton-le-Pont, Saint-Maurice, Joinville-le-Pont, Saint-Maur, Créteil et Alfortville.
Elle est jumelée avec Moers (Allemagne) en 1966.
Très engagée en matière de végétalisation urbaine, la ville a particulièrement développé son offre d’espaces verts collectifs et pédagogiques (serre et jardins familiaux du parc de Vert-de-Maisons, ferme du château de Righat... etc).
J'habite cette commune avec ma famille de 1962 à 1970. A présent, ma nièce Marine, y demeure.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D’azur à la champagne de gueules, à la ruche d’or ouverte du champ, les pieds brochant sur la champagne, accompagnée de neuf abeilles d’or volant vers la ruche.
Toponymie
Le site de Mansio ou Mansiones est mentionné dès 998, il est déjà important et doté d'une église paroissiale.
Maisons = Mansio = lieu de repos sur la voie romaine.
Alfort = nom d'un hameau de la commune, propriété du seigneur d'Herefort au XIIème siècle.
En 1612, Hallefort ; puis Halefort et enfin Alfort au XVIIème siècle.
Dès la fin du XVIIème siècle, Maisons et son hameau Alfort sont assemblés sous la désignation Maisons-Alfort.
Hydrographie
Les fleuves La Seine et la Marne sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de Maisons-Alfort.
Les baignades des bords de Marne
De la fin du XVIIIème siècle jusqu'en 1970, date à laquelle toute baignade est interdite, on peut faire trempette dans la Seine et dans la Marne. Baignades sauvages pour lesquelles de multiples plaintes sont déposées pour outrage à la pudeur, risques inconsidérés ou gêne causée aux riverains, pêcheurs et lavandières. Les autorités en réglementent alors très sévèrement la pratique, mais le bain est à la mode ... Pour tenter de pallier les nombreux accidents, des sociétés de sauveteurs se créent puis peu à peu des équipements construits et surveillés apparaissent.
A Joinville, 5 baignades sont recensées en 1904. Des similis plages sont construites avec vrai ou faux sable. Dans les années 1920, certains établissements améliorent leurs structures en construisant des passerelles en béton ou en agrandissant leurs bassins. Mais le véritable essor intervient dans les années 1930. Désormais, avec les congés payés, les Parisiens fréquentent en masse les baignades des bords de Marne et de Seine.
En été, la plage de Maisons-Alfort peut accueillir jusqu'à 4 000 personnes. Les activités se diversifient : solarium, terrain de jeu et buvette viennent compléter cet espace de loisirs.
Les années 1960 sonnent le glas des établissements balnéaires, la pollution des eaux entraînant une baisse de fréquentation. Un arrêté préfectoral pris en juillet 1970, interdit les baignades dans la Marne. Il est toujours en vigueur.
Aujourd'hui, quelques traces de ces établissements sont encore visibles, des photos, anciennes et récentes, permettent de constater à quel point ces lieux ont changé.
Dans le cadre de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, la Maire de Paris, souhaite organiser le triathlon et les 10 kms de nage en eau libre dans la Seine au cœur de la capitale. Pour ce faire, l'analyse de l’ensemble des cours de la Seine et de la Marne est nécessaire pour dresser un premier inventaire des sites potentiels de baignade. Un premier inventaire de 49 sites possibles de baignade est inventorié, dont un sur l'ile de Charentonneau et l'ancienne baignade Saint-Maurice dont le bassin existe toujours. Peut-être le retour des baignades fluviales...
La crue de la Seine en 1910
Qualifiée de crue centennale, c'est le plus important débordement connu de la Seine après celui de 1658.
Il touche la plus grande partie de la vallée et cause d'importants dommages à l'économie régionale, en particulier à Paris ou le fleuve atteint son niveau maximal, 8,62m sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz le 28 janvier.
De nombreux quartiers de la capitale sont affectés mais aussi de nombreuses villes riveraines du fleuve pendant plusieurs semaines. La montée des eaux se faite en une dizaine de jours, et la décrue en 35 jours environ.
Le Zouave du pont de l'Alma, sur lequel les Parisiens ont l’habitude de mesurer la hauteur des crues de la Seine, a de l’eau jusqu’aux épaules.
Les affluents et les confluents de la Seine connaissent le même sort à des degrés différents. Certaines villes de banlieue subissent des dégâts importants. Maisons-Alfort est touché (voir le diaporama ci-contre).
Histoire
Les fouilles archéologiques réalisées en 1994 livrent les vestiges d'une occupation préhistorique, néolithique et protohistorique, datée entre 200 000 et 160 000 ans. Sur les rives de la Marne, les restes d'une sépulture, un mégalithe, quelques vestiges et quelques outils sont retrouvés. Près du pont de Charenton, un important habitat néolithique avec une sépulture est exhumé. Lors de la construction du fort de Charenton au XIXème siècle, un tumulus appelé Butte de Grammont est découvert avec plusieurs sépultures datables de la Tène ou de l'époque romaine.
Les premiers témoignages d’une présence humaine sur le territoire se situent entre 1000 et 500 ans avant J-C.
Le nom Maisons, apparait en 988 dans une donation du roi de France, mon ancêtre Hugues Ier Capet (939/996, portrait de droite) à l'abbaye bénédictine de Saint-Maur-des-Fossés, indique la présence d’habitations plus importantes que les simples chaumières de paysans : … des prés et terres labourables cultivés et incultes, moulins, pacages, eaux et cours d’eau, les maisons et leurs habitants de l’un et l’autre sexe, les deux églises, l’une Saint-Rémi, la mère église, l’autre une chapelle dédiée à Saint Germain …. 4 ans plus tard, Giovanni di Gallina Alba (+996), pape Jean XV, fonde la cure de Maisons appelée ecclesium Mansionibus.
En 1295, une charte de l'abbé de Saint-Maur mentionne la production de vin.
En 1358, lors de la Guerre de Cent Ans, le pont de Charenton est pris par les Anglais et Charles II de Navarre dit Le Mauvais (1332/1387).
En 1465, l'armée de la Ligue du Bien Public, formée par des seigneurs contre le roi de France Louis XI dit Le Prudent (1428/1483), campe dans le voisinage du pont. De nombreux combats y sont livrés. La ville devient un temps un champ de bataille.
En 1555, une sentence de la Haute Justice de Charentonneau autorise le seigneur du domaine de faire dresser les fourches patibulaires à deux piliers.
En 1567, durant les Guerres de Religion, les calvinistes s'emparent du pont de Charenton.
En 1590, pendant le Siège de Paris, une nouvelle bataille a lieu pour la possession du pont, point de passage stratégique, le roi Henri IV (1553/1610, portrait 2 de gauche) l'enlève aux soldats de la Ligue Catholique.
En 1674, Maisons compte parmi les terres et seigneuries du duché de Saint-Cloud.
Une charte du roi Louis XV, en 1717, indique : Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir salut. Nos bien-aimés les habitants de Créteil, Maisons et villages qui en dépendant, nous ont fait remontrer qu'ils sont obligés de fournir à leurs dépens toutes les pailles et litières nécessaires pour les chevaux de notre grande écurie, et de les conduire en quelque lieu que notre dite écurie soit commandée… Pour les indemniser, il leur a été accordé l'exemption de tout port, péage, passage, barrage, travers pour eux leurs chevaux et voitures. Les habitants sont exemptés également de fournir des chevaux ou voitures pour l’armée et l'artillerie, de loger des troupes, et de tout impôt et taxes diverses.
En 1765, le Jean Louis de l'Hérault, baron de Bormes, dans uns situation financière délicate, est contraint de vendre son château d’Alfort au vétérinaire Claude Bourgelat (1712/1779) pour y établir l’École Vétérinaire. En 1814, elle est transformée en un camp militaire par les élèves vétérinaires qui fortifient le château et font crénelé les murs de l’école et du parc. Soutenus par quelques troupes régulières et des canons, ils défendent vaillamment le passage du pont de Charenton contre les Alliés.
De 1841 à 1845, le Fort de Charenton, élément d’une véritable ceinture de fortifications autour de Paris, est construit pour protéger la capitale des invasions.
1849 est marqué par l'ouverture de la ligne de chemin de fer Paris/Lyon.
En 1881, un tramway reliant Charenton à Créteil permet au quartier de Charentonneau de se développer. Les bords de Marne sont aménagés progressivement.
La section d'Alfortville est distraite de la commune de Maisons-Alfort, et forme une commune distincte, dont le chef-lieu est fixé au bourg d'Alfortville, qui en porte le nom. La ligne de chemin de fer Paris/Lyon marque la frontière entre les deux nouvelles communes. La Loi est signée en 1885 par le Président de la République Jules Grévy (1807/1891, portrait de droite) et son ministre de l'Intérieur Pierre Waldeck Rousseau (1846/1904).
En 1896, le Maire, Amédée Chenal décrit ainsi la ville : des maisons de campagne, des maraîchers, des industries, les petites maisons des employés du chemin de fer, des retraités, des postillons, des mariniers, des ouvriers parisiens venus chercher un logement plus vaste et un air plus pur que dans la capitale.
En 1909, le pont de Maisons est construit.
En 1921, la passerelle de Charentonneau est construite et en 1932, les habitants bénéficient d’une plage municipale sur la Marne.
Les années 1930 sont marquées par la construction de l’usine de la Suze, du Square Dufourmantelle, du groupe scolaire Jules Ferry que je fréquente de 1965 à 1968 et du groupe scolaire Condorcet que je fréquente de 1962 à 1964.
En 1942, pendant l'Occupation, un groupe de Résistants d'une centaine de membres est créé. En 1944, le commandant Maurice Lissac (1880/1945, portrait 2 de droite) est arrêté puis déporté au camp de concentration de Buchenwald dont il ne revient pas, le capitaine Roland Deplanque (1911/1944) est lui aussi arrêté puis fusillé au carrefour de la Croix de Villeroy (entre Tigery et Quincy-sous-Sénart). Deux rues de la commune portent leurs noms.
Le premier missile balistique de l'Histoire, de type V2, dont l'objectif initial est Paris, tombe sur Maisons-Alfort et fait 6 morts et 36 blessés.
En juin 1988, un accident dans la gare de banlieue souterraine de Paris-Lyon fait 56 morts et 57 blessés. De nombreuses victimes habitent la ville.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Au XIIIème siècle, Pierre III d'Aigueblanche ou d'Aquablanca (+1268) est un noble savoyard. Il part en Angleterre en 1236, avec son père Gérard d'Aigueblanche, et la suite d'Aliénor de Provence (1223/1291) future épouse du roi d'Angleterre Henri III (1207/1272). Il entre au service de ce dernier et devient évêque en 1240. Il est impliqué dans les tentatives du roi d'acquérir le royaume de Sicile mais ses efforts pour amasser des fonds sont condamnés par le clergé et les barons anglais. Il est attaqué dans son diocèse d'Héreford (en Angleterre), fait prisonnier en 1264, et rétabli dans la plupart de ses domaines après la Bataille d'Evesham en 1265.
Herefort (en France) est un de ses domaine.
Fiefs et châteaux
Le fief de Charentonneau
Sa fondation est probablement aussi ancienne que le village de Maisons.
En 1281, le domaine de Charentonneau, qui comporte alors un logis et un moulin, est mentionné et appartient à Pierre Ier de Chevry, abbé de Saint-Maur, dont les hommes du domaine voisin de Maisons sont les sujets banniers.
En 1377, le roi de France Charles V dit le Sage (1338/1390) achète au grand argentier Nicolas Braque (1320/1388) une maison et ses dépendances à Charentonneau, à proximité du pont de Charenton, Il en fait don au chancelier de Chypre, Philippe de Mézières (1327/1405). Cette demeure ne correspond pas au château, mais plus probablement à une maison de plaisance.
Charles Floret est mentionné comme propriétaire du domaine en 1413. En 1440, le domaine est la propriété de la Famille Lormoy. En 1444, les terres du fief de Charentonneau sont vendus par ces derniers à Nicolas Duru, huissier du Parlement. Le domaine comporte alors un manoir. Vers 1450, Louis d'Esves et son épouse, propriétaires du fief des Loges établi à La Haute-Maison en Seine-et-Marne, revendiquent le moulin et le fief de Charentonneau, en vertu de droits féodaux dont ils ne sont pas réellement détenteurs. Ils en font exécuter la saisie, mais l'abbaye de Saint-Maur s'y oppose et gagne. Le couple cèdent, reconnaissant que le moulin et le fief de Charentonneau sont dans la censive et justice des abbés.
En 1523, la seigneurie de Charentonneau, ainsi que la chapelle Saint Jean, appartient à Olivier Alligret.
Début 1610, les terres et bâtiments du domaine sont partagées entre au moins deux propriétaires, Richard de Pétrémol et Jérôme du Four Alligret, ancien conseiller du roi.
En 1639, l'abbaye des Vaux-de-Cerny, qui posséde en partie le domaine, cède ses biens, comprenant un manoir et des terres, à Louis de Falcony qui, outre les biens de Charentonneau, est propriétaire du domaine d'Alfort et de la ferme de Maisons Ville.
Au cours du XVIIIème siècle, la seigneurie de Charentonneau se trouve être le siège d'une prévôté.
En 1864, la Famille Pastré possèdent le Nord de Charentonneau, tandis que la partie Sud est devenu la propriété de la Famille Delalain, leurs alliés. En 1878, ces derniers transforment en lotissement une parcelle de leurs terres, située à proximité du village de Maisons ; une voirie est construite, elle comprend quatre rues qui convergent vers une place circulaire.
À partir de 1886, le domaine est à nouveau découpé en parcelles. En 1897, les Familles Delalain et Pastré-Jouet vendent l'ensemble des terrains en fondant la Société civile du domaine de Charentonneau.
Le château de Charentonneau ou château Gaillard
Cette demeure seigneuriale, construite au cours du XVIIIème siècle. propablement en remplacement d'un vieux manoir de l'époque féodale, est établie sur l'Ile de Charentonneau.
En mai 1789, la seigneurie, siège d'une Haute Justice, est la propriété de la Famille Gaillard. Le château est déclaré en mauvais état. Le dénombrement de la propriété fait également état d'un moulin neuf et d'annexes, et d'une ferme. En 1793, le château est confisqué puis fait l'objet d'une vente au titre de Bien National.
À la fin du XVIIIème siècle, le château fait l'objet d'un important remaniement.
En 1804, le domaine appartient à l'officier général et maréchal de France, Jean Mathieu Philibert Sérurier (1742/1819, portrait 1 de gauche) ; puis en 1805, à Louis Alexandre Berthier (1753/1815, portrait 2 de gauche) prince de Neufchâtel, Valangin et Wagram, général français puis maréchal d'Empire.
En 1808, le domaine qui comprend alors le château, son parc, son orangerie ainsi que des jardins, des fermes, des îles et des moulins, passe aux mains du baron et sénateur Rodier-Salièges; puis revendu à Charles François Grimoult en 1832 qui le transmet à sres descendants, les Familles Delalain, Jouët et Jouët-Pastré.
A la fin du XIXème siècle, l'entrée dans l'enceinte du château se fait par l'avenue. Les bâtiments de la ferme, d'apparence plus ancienne que les autres structures, se trouvent derrière une place plantée d'arbre. L'accès à la cour d'honneur se fait par un pont clôturé d'une grille. La cour est bordée de constructions de moindre importance, les bâtiments de la ferme. L'enceinte du château est entourée de fossés.
La destruction du château devient effective dans les années 1950. Quatre barres d'immeuble, soit 704 logements, sont construites, résultat du morcellement des parcelles anciennement détenues par les propriétaires fonciers. Sur l'une de ces parcelles, la chapelle Saint-Gabriel.est construite. L'autre partie du domaine est à présent le quartier de Charentonneau.
En 1958, les lieux de l'ancien domaine servent de décors pour quelques scènes du tournage du film Archimède le clochard, avec Jean Gabin Alexis Moncorgé dit Jean Gabin (1904/1976) dans le rôle principal.
Le corps de logis
Il est constitué de pierres de tailles, de briques, de moellons chaînés et non-chaînés, le plan au sol régulier est de forme carré avec un avant-corps et un balcon en pierre soutenu par deux colonnes. Le premier étage est couvert par des combles. Une petite tourelle, flanque l'arrière et une poivrière ferme la partie sommitale de la tour. Il comporte une galerie, dont le plafond est orné de décorations peintes, qui abrite deux statues, l'une d'Apollon et l'autre de Flore, de 8 pieds de haut, s'élevant aux côtés d'une glace. Plusieurs niches encadrées par des pilastres reçoivent une statue peinte de même taille, représentant un personnage mythologique.
L'orangerie
Elle comporte plusieurs murs percés de fenêtres s'insèrant dans une séries d'arcs en plein cintre. Les clés de voûte de ces arcades sont chacune ornementées d'un mascaron représentant la figure d'un personnage mythologique.
Seuls deux murs à arcs en plein-cintre subsistent aujourd'hui, ils sont inscrits sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1929.
Le moulin à eau
Ce moulin, sur deux étages, qui jouxte le château, est reconstruit sous le règne de Louis XV (1710/1774). Son existence est connue depuis l’an 1000.
Son mécanisme est produit par une roue à aubes. Sa galerie, mentionnée en 1456 est probablement reconstruite ensuite. Un incendie le ravage en 1883.
Il est soutenu par 6 piles formant trois arcades. Certains des piliers, recevant les charges de la galerie, sont ajourés et attendent une reconstruction problématique à la fin du XIXème siècle. Une voie, menant vers le village d'Alfort, passe sous cette galerie qui surplombe le quai. Des magasins aux murs épais pour entreposer le grain flanquent la galerie. L'ensemble du moulin se situe entre la berge et l'île de Charentonneau.
Le bâtiment est démantelé, les deux piliers qui enjambent la Marne et supportent une partie des charges de l'ancien moulin, sont les seuls vestiges du bâtiment.
Les jardins (gravure ci-dessous au début du XVIIIème siècle).
Le château d'Alfort et ferme de Maisonville
En 1312, l'Hôtel d'Harrefort est mentionné dans les écrits comme relevant de l’abbé de Saint-Maur.
En 1612, M. Mallet, de la Cour des Comptes en est possesseur.
En 1641, un acte notarié précise que Louis de Falcony, seigneur d'Alfort, possède plusieurs pièces de terre et la moitié de la basse-cour d'Alfort que l'Archevèque érige en fief, et vient de lui inféoder dans la censive de Maisons. Il vend le domaine en 1671 à René Gaillard dit Gaillard de Charentonneau, dont la Famille est propriétaire du château voisin. La propriété reste dans cette Famille jusqu'à la Révolution Française.
En 1765, Jean Louis de L'Héraut, seigneur de la baronnie de Bormes, vend cette propriété pour qu'y soit fondée l’École Vétérinaire (voir § Patrimoine).
La ferme de Maisonville, comprenant outre les bâtiments d’exploitation 500 arpents de terres et prés, reste en dehors de l'opération.
Le château Saint-Georges
Cette demeure très ancienne a pour propriétaires successifs : en 1640, Philippe Platon ; en 1656, Jacques de Montbize ; en 1659, Guillaume Milles, maréchal de camp ; en 1703, Philippe Charpentier, doyen du Grand Conseil ; en 1728, le sieur Phélippeaux, chevalier seigneur d'Outzeuillres, maître des requêtes ; demoiselle Phélippeaux sa fille lui succède.
En 1791, la déclaration de biens qui se fait aussitôt après l'acquisition, établi par le sieur Pascal précise :
- Une maison bourgeoise, non encore achevée, ayant rez-de-chaussée et deux étages, contenant environ 111 toises ; bâtiments pour exploitations, écuries,
étables, greniers, hangars et cours, contenant environ 305 toises ;
- Le Jardin clos attenant à la maison, partie en arbres fruitiers nouvellement plantés, partie en jardinage, et le reste en labours, le tout borné ;
- Un vieux corps de bâtiment dans la Petite-Rue, ayant rez-de-chaussée et un étage ;
- Un autre bâtiment logement de fermier, cour et petit jardin ;
- Terre de labour, en face de la maison bourgeoise ...
Cette maison en construction que vient d’acheter le sieur Pascal, est probablement le nouveau château, remplaçant l’ancien devenu trop vieux.
En 1797, le sieur Martinon en est propriétaire ; Pierre de Lauvigny et Laure de Carderac d’Havricourt, son épouse, lui succèdent, et le revendent en 1814 au baron de Saint-Georges, administrateur général des Messageries Royales. Agrandi par les possesseurs précédents, le château est amélioré considérablement par ce dernier. Il passe ensuite par héritage à la Famille Delaporte, qui le vend, en 1868, au sieur Homo, lequel le morcelle.
Le parc aménagé forme avec l’ensemble de la propriété un rectangle presque régulier, il est clos de murs et sauts de loup. Dessiné à l’anglaise, ce jardin d’agrément comporte bassins, rivières, ponts, rochers, labyrinthe, glacière, etc ... une pompe à manège alimente la propriété en eau. Le château est vaste, les façades sont assez ornées de balcons et de moulures ; l’aspect en est monumental.
Au début du XXème siècle, les bâtiments subsistent encore en grande partie bien que divisé par son propriétaire, M. Ricois, en plusieurs appartements après l'occupation par une école préparatoire à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort.
Le château de Réghat, aujourd'hui Musée de la ville
Construit au XVIIIème siècle, il est utilisé comme rendez-vous de chasse par le roi Louis XV (1710/1774) et sert de lieu de séjour à Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721/1764).
En 1773, il est acheté par Pierre de Réghat de Quincy (1739/1796) commissaire des Guerres ; puis, à partir de 1872, le château devient la propriété de la société de fabrique de levures fondée par le baron Max Von Springer (1808/1885, portrait de droite).
Propriété de la société Bio Springer implantée depuis 1872, le Château de Réghat est entièrement rénové pour abriter le Musée.
Ce Musée retrace l'histoire de Maisons-Alfort et de ses habitants, il est aussi doté d’une crypte dédiée aux vestiges archéologiques retrouvés, notamment ceux ayant permis de révéler la présence humaine dans la vallée de la Marne 160000 ans avant Jésus-Christ.
Ses façades sur jardin et ses toitures sont inscrites depuis 1979 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Patrimoine
Le Fort de Charenton
Ouvrage militaire défensif, sa construction est décidée en 1841 par le vote d'une loi proposée par le Président de la République, Adolphe Thiers (1797/1877, portrait de droite). L'emplacement choisi pour implanter le fort est un monticule, la butte de Gramont, Maisons-Alfort est à cette époque en pleine campagne, la vue est parfaitement dégagée sauf du côté de l'école vétérinaire. Le fort est construit selon le système Vauban et occupe une surface d'environ 10 ha et 1500m de périmètre. Le roi Louis-Philippe Ier (1773/1850) en pose la première pierre le 19 avril 1841. L'enceinte est terminée dans le courant de l'année suivante. Le fort doit loger plusisuers centaines d'hommes et donc disposer de l'infrastructure nécessaire à leur hébergement et à leur entrainement, en 1843, la construction et l'aménagement des casernes en conséquence est programmé.
Achevé en 1845, il est employé dans un premier temps comme prison à la suite de la Révolution de 1848. En 1859, il est armé d'une artillerie bénéficiant de la dernière avancée technologique de l'époque, le canon rayé.
Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, le fort participe à la défense de Paris face aux Prussiens. Après la victoire des Prussiens, l'ouvrage est livré aux troupes d'occupation en février 1871 et évacué le 30 septembre de la même année.
En 1910, le 1er groupe du 59ème régiment d'artillerie s'installe dans les casernes, il est remplacé durant la Première Guerre Mondiale par le 3ème régiment d'artillerie coloniale, puis par le 32ème régiment d'artillerie divisionnaire jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
En 1930, des bâtiments sont construits à l'extérieur du fort pour accueillir le 3ème groupe à cheval de la 1ère légion de garde républicaine mobile.
A compter de 1940 et de l'occupation allemande, de petits bunkers sont ajoutés à la pointe de chaque bastion et accueillent chacun une ou plusieurs mitrailleuses.
Durant l'occupation allemande, le fort sert de dépôt de munitions et une station radio y est installé. En août 1944, avant de prendre la fuite, les Allemands minent les centaines de tonnes d'explosifs entreposées, mais grâce à la présence quasi immédiate du démineur Henri François, l'explosion ainsi que la destruction d'une grande partie de la ville est évitée.
En 1950, le fort, qui a vu passer des unités de gendarmerie, des détenus politiques, des mineurs délinquants, est attribué à la gendarmerie. En pleine période de décolonisation, le fort est un centre de rassemblement des détachements de relève en Extrême-Orient qui accueille plus de 6000 gendarmes en partance pour l'Indochine.
Puis différents services de la gendarmerie s'installent : le Commandement des Ecoles de 1959 jusqu'au début des années 2000 ; le GIGN y est créé en 1974 avant d'être transféré à Satory en 1983 ; la direction de la Gendarmerie Nationale jusqu'en 2012 et le Service Historique de la Gendarmerie. Du 2009 à 2012, le fort accueille le Centre National de Formation au Renseignement Opérationnel de la Gendarmerie Nationale. Depuis 2010 un service du secrétariat général du Ministère de l'Intérieur, le Centre des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur y est installé et en 2012, le commandement de la région de gendarmerie d'Ile-de-France.
L'Ecole Nationale Vétérinaire
Installée sur le site d'Alfort depuis 1766, elle est la plus ancienne école vétérinaire au monde encore sur son site d'origine.
La propriété du château d'Alfort, achetée Jean Louis de l'Hérault, baron de Bormes, correspond à un enseignement rural par son emplacement et la surface de ses terrains.L'acte de vente est signé le 27 décembre 1765 et l'enseignement y commence en octobre 1766. Claude Bourgelat (portrait de droite) fonde son enseignement sur l'état des connaissances du moment, particulièrement l'anatomie, la ferrure, la thérapeutique et la chirurgie. Il amène avec lui l'anatomiste Honoré Fragonard (1782/1799), le vétérinaire Philibert Chabert (1737/1814) et plusieurs de ses meilleurs élèves.
Les élèves, en internat mi-militaire mi-caustral, reçoivent un enseignement autoritaire gratuit. La fin des études est validée par un brevet de privilégié du roi en l'art vétérinaire.
Le 3 mars 1814, pendant la Campagne de France, l'école fournit le bataillon d'Alfort, formé d'élèves vétérinaires.
Elle accueille aujourd'hui 800 étudiants, 80 enseignants-chercheurs, 30 chercheurs appartenant à des laboratoires de recherche associés, ainsi que 260 personnels administratifs et techniques. Elle dispose de 492 chambres réparties en deux résidences universitaires ainsi qu'un restaurant universitaire et un lieu de rassemblement étudiant.
Le Musée Fragonard
Situé dans l'enceinte de l'Ecole vétérinaire, il est l'un des plus anciens musées de France et abrite une des plus importantes collections vétérinaires mondiales. Il présente des collections d'écorchés, de squelettes et d'anatomie animale et humaine. Les pièces les plus impressionnantes sont les écorchés d'Honoré Fragonard, dont le cavalier de l'apocalypse, les fœtus dansants, ou l'homme à la mandibule.
Il est ouvert au public depuis 1989.
L'Hôtel de Ville
Mon frère Alain y épouse le 30 juillet 1966 Annie Cerbelaud, et moi le 4 juillet 1970 par un beau jour d'été, Alain Soudan (sosa 2G2).
Le jardin botanique
Lui aussi situé dans l'enceinte de l'Ecole vétérinaire, il est créé en 1766. Sa renommée s’appuie sur une collection de plantes mellifères, servant à faire le miel, toxiques et médicinales de grande valeur scientifique et patrimoniale. Le maintien de ce jardin est le fruit des efforts des bénévoles de l’université inter-âges, des jardiniers et apprentis-jardiniers et d'enseignants de l'école.
Il est ouvert depuis 2003 aux groupes scolaires, associatifs, de retraités.
Le Moulin Brûlé
Situé sur l'île de Charentonneau entre deux bras de la Marne, il tient son nom de l’ancien moulin à grain (voir § domaine de Charentonneau) incendié en 1883.
Il est peint par Paul Cézanne (1839/1906) et sert de guinguette dans les années 1920. J'habite juste à côté entre 1962 et 1970 mais à cette époque il est en ruines.
Reconstruit en 1991, il est loué pour différentes occasions.
Le parc qui l’entoure sert de réserve naturelle pour de nombreuses espèces protégés.
De l’autre côté de la rue, les vestiges de l’Orangerie de l’ancien château démantelé dans les années 1950 sont encore visibles.
Le square Dufourmantelle
A la fin des années 1920, la Ville offre un terrain à l’Office Public d’Habitations à Bon Marché (HBM) pour construire un ensemble de 600 logements : le Square Dufourmantelle.
Deux architectes, André Albert Dubreuil (1895/1948) et Roger Hummel (1900/1983), tous deux seconds Grands Prix de Rome, sont choisis, ils réalisent, autour de cours et d'espaces verts, des immeubles cubiques en brique rouge avec toits-terrasses, chaque appartement bénéficiant d'une salle d'eau et d'une cuisine séparées de la pièce de vie.
L’innovation des architectes reste l’introduction des huisseries métalliques combinée à la création de fenêtres à guillotine, référence toujours actuelle en matière d’architecture pour les logements sociaux.
Les logements et les espaces extérieurs sont totalement rénovés de 1995 à 1997.
En 2007, le site est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Les groupes scolaires Jules-Ferry (photo de gauche) et Condorcet (photo de droite)
Le premier est situé dans le quartier de Vert-de-Maisons, le second dans celui des Planètes (voir § Hameaux, quartiers, faubourgs....).
Vers 1927, la commune voulant répondre à l'accroissement de sa population décide la construction de deux nouveaux groupes scolaires. Les projets de deux architectes, précédemment cités, sont retenus.
Les bâtiments de l'école Jules Ferry sont revêtus de brique rouge et de sculpture en bas-relief à l'entrée représentant les contes de Charles Perrault, tandis que ceux de l'école Condorcet reçoivent une finition en caisson de pâte de verre blanc et rouge. Les deux établissements se ressemblent par leur style paquebot, fenêtres à hublot et volumes décrochés sur différents niveaux.
L'école Condorcet est reconnaissable à l'énorme cadran de son horloge visible sur les quatre faces de sa tour écarlate. Elle donne l'heure à plus d'un kilomètre dans le quartier de Charentonneau. De vastes dimensions, la cour possède de petits bassins et un ruisseau dont les sinuosités parcourent les espaces verts aujourd'hui désaffectés. Une grande fresque murale illustrant l'histoire de France orne le grand préau. Les portes d'entrée possèdent des vitraux sur lesquels l'éléphant et le serpent représentent la zoologie. Les arts ménagers et la couture sont figurés à travers différents objets gravés sur le verre.
En 1938, Roger Hummel déclare : Fini l'école d'hier, triste comme du pain sec. L'école de demain sera ce que nous la ferons tous, saine et joyeuse, avenante et gaie.
Les classes sont baignées de lumière grâce à de grandes baies vitrées et largement ouvertes sur de vastes cours. La simplicité prime : pas de toits inclinés, mais des ouvertures sur des terrasses, prévues pour servir de solarium aux classes de plein air et de gymnastique. Elles illustrent clairement les exigences de l'Entre-deux-guerres en matière d'hygiénisme et de pédagogie.
C'est dans ces deux établissements que je fais mes études de 1962 à 1968. Je vois le clocher de l'école Condorcet de ma fenêtre de chambre au 1er étage de la maison de mes parents (photo 2 de gauche).
Les deux bâtiments sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1994 et 2002 pour l'originalité de leur architecture des années 1930:
Les Bains-douches
Ce bâtiment, situé dans le quartier du centre, est construit vers le milieu du XXème siècle. Il abrite aujourd'hui le centre socio-culturel de la Croix des Ouches.
La Passerelle de l'écluse de Saint-Maurice, située au-dessus de la Marne, est construite en 1921.
L’église Saint-Rémi
Située dans le quartier Centre près de l'Hôtel de Ville, elle est édifiée au XIIème siècle, c'est le plus ancien édifice de la ville, citée en 1136 dans une bulle de Gregorio Papareschi, pape Innocent II (+1143). Mon ancêtre le roi Hugues Capet la remet aux Bénédictins de l'abbaye de Saint-Maur vers la fin du XIIème siècle.
Elle est composée de calcaire, moellon et pierre de taille. Son clocher roman daté du XIIIème siècle, est carré à flèche polygonale couvert en pierre. La grande nef de quatre travées de la même époque, est terminée par un sanctuaire de deux travées et longée par un collatéral unique. Les piliers, à l'origine carrés, sont remplacés par des colonnes à la fin du XIIIème siècle. Son chevet est plat.
En 1793, elle sert de Temple de l'Être Suprême.
Elle abrite un orgue daté de 1779 et est restaurée au début des années 2000.
L'eglise Notre-Dame-du-Sacré-Cœur
Située dans le quartier de Charentonneau, elle est réalisée selon un plan en croix latine en 1908, en béton et brique. La nef est composée de trois vaisseaux de trois travées et un chevet plat. Le chœur est réaménagé dans les années 1970 et elle est restaurée en 2016.
L’église Sainte-Agnès
Elle est construite dans le quartier d'Alfort en 1932 par les architectes Marc Brillaud de Laujardière (1889/1973), Prix de Rome en 1920, et Raymond Puthomme (1892/1976). Ces deux architectes réalisent l'exploit de transformer un terrain exigu et enclavé aux géométries peu avantageuses, en un écrin architectural lumineux dans le plus pur style Art déco, avec une parfaite maîtrise des nouvelles techniques du béton armé.
Le travail en symbiose des architectes et des artistes, rende cet ensemble cohérent, unique, empreint de modernité dans l'art et dans la foi et marquant le renouvellement de l'iconographie chrétienne. Cette église est considérée comme ayant côtoyé l’idéal d’œuvre d’art totale.
Fernand Moureaux, directeur fondateur de l'Usine la Suze, distillerie produisant principalement l'apéritif Suze à base de gentiane, en est le principal mécène.
L'église est consacrée en 1933 par le cardinal Jean Verdier (1864/1940).
Elle s'élève donc sur l'emplacement de l'ancien grenier à grains et précédemment de la chapelle d'Alfort, dédiée à Saint Antoine de Padoue. Son ossature en béton armé, reflète la nouvelle école rationaliste des années 1930.
Le clocher octogonal, haut de 53m, est fait de deux étages de six piliers de béton et pierre blanche, surmontés d'une coupole et d'un pilier sur lequel est scellée une croix en fer forgé de 8m de haut, réalisé par Richard Georges Desvallières (1893/1962). Il est habité par une grosse cloche de 700 kilos, fondue par l'entreprise Blanchet.
Le plan de l'église reprend la forme d'un losange allongé. Elle ne possède ni parvis, ni transept. L'abside, au fond du chœur, est polygonale. Le plafond de la nef repose, à l'avant et à l'arrière, sur deux portiques monumentaux et de chaque côté, sur deux piliers, libérant ainsi une surface au sol de plus de 200 m2. Les murs latéraux sont percés à mi-hauteur d'immenses baies laissant une large place aux vitraux de Max Ingrand (1908/1969) et s'harmonisent parfaitement avec les fresques de sa première épouse l'artiste peintre Paulette Jeanne Rouquié, les statues de Gabriel Rispal (1892/1970), les fers forgés de Richard Desvallières et les torchères de Jean Serrière (1893/1968)..
L'église est classée aux Monuments Historiques en 1984.
L'église Saint-Pascal-Baylon du quartier des Planètes
Dans les années 1920, ce quartier est constitué de jardins, de terrains maraîchers, de carrières de calcaire et de champignonnières. Louis Fliche (1856/1947), avocat à la Cour d'Appel de Paris, fait acheter des jardins par la Société de Saint-Vincent-de-Paul dans laquelle il est très actif, pour les mettre à disposition de familles défavorisées. Egalement préoccupé de loger ces familles, il y fait construire des 28 pavillons par la société d’HBM entre 1922 et 1924, 200 personnes dont 133 enfants au-dessous de 16 ans, sont logés. L'abbé Filleux, curé de Notre-Dame du Sacré-Coeur de Charentonneau, y fait construire une chapelle gràce au don de Melle de Plinval, qui aide à financer la construction, à condition que cette chapelle porte le nom de Saint-Pascal-Baylon. Elle est consacrée le 17 mai 1925, jour de la fête de saint Pascal. Un vicaire de Charentonneau est chargé de la paroisse.
A partir de 1930, une messe y est célébrée chaque dimanche. Peu à peu, le quartier se développe, des pavillons se construisent, et dès 1943, on commence à faire des projets pour une nouvelle chapelle.
Dans les années 1950, beaucoup de jardins disparaissent, la cité des Planètes, premier ensemble de logements collectifs du quartier, émerge. Une nouvelle église est nécessaire mais le terrain envisagé n'est plus disponible, elle est donc installée dans la cité, en rez-de-jardin d'un immeuble de 5 étages. Le cardinal Feltin, archevêque de Paris, la bénit en 1958. L’abbé Poignavent, vicaire de Charentonneau et premier curé de Saint-Pascal, écrit à ses paroissiens : à demi-souterraine, si originale... je voudrais seulement vous inciter à l’aimer, quelle qu’elle soit, comme tout chrétien doit aimer son église paroissiale.
En 1960, Saint-Pascal est officiellement érigée en paroisse et des soeurs la servent ainsi que le quartier à travers les soins infirmiers, le soutien scolaire, le catéchisme. Toutefois, à partir du milieu des années 1960, une partie de la population catholique décroche et cesse de pratiquer. Dans les années 1970, l'église devenue trop grande, le diocèse la met à disposition de la communauté copte orthodoxe, le dimanche matin.
C'est dans cette église, si différente des autres, que je me marie le samedi 4 juillet 1970, après 4 ans de longues fiançailles, avec celui qui, jusqu'à sa mort prématurée en février 2018, a été, est et restera l'amour de ma vie..
La Chapelle Saint-Léon
D'inspiration traditionnelle et néo-régionaliste, elle est construite en 1936 afin de pourvoir aux besoins spirituels des habitants des nouveaux logements HBM construits au Vert de Maisons.
L'une des cloches rapportée du diocèse d'Alger à la suite de la guerre d'Algérie est fondue en 1860 par la maison Pierre Pierron d'Avignon.
La Chapelle Saint-Gabriel
Edifice d'architecture contemporaine, de plan rectangulaire, construit en pierre et en ciment, sur un seul niveau, sur le domaine de l'ancien château de Charentonneau. Il est couvert d'un toit plat, et ne comporte pas de clocher.
Les industries d'autrefois
L’Usine Mirand & Courtine
Elle est bâtie en 1894, rue du Chemin vert. Cette usine de pâtes, qui importe également du thé et de la vanille, est une entreprise prospère avec une production journalière de 30 000 kilos (voir publicité dans le diaporama d'en-tête).
Sa réussite commerciale est de notoriété publique. L’écrivain André Gide (1869/1951) dans une lettre, adressée à son ami Eugène Rouart, fait mention de M. Courtine dont l’affaire je crois marche admirablement à Maisons-Alfort.
L’usine obtient un diplôme d’honneur à l’Exposition Uuniverselle de Gand en 1913.
La Biscuiterie l'Alsacienne
Cette marque de biscuits français qui a gagné sa notoriété avec les biscuits Chamonix orange, Langues de chat, Résille d'or ou encore Petit-Exquis, Palmito, Choco prince... disparait au fil des ans sous la marque LU.
En 1904, un fabricant de biscuits parisien, Georges Chauvreau, commercialise ses produits régionaux sous un emballage où figure le portrait d'une jeune Alsacienne Sophie en costume traditionnel. Ce portrait dont la signification particulière rappelle aux Français la province perdue à la suite de la Guerre Franco-Allemande de 1870-1871. Il s'associe en 1907 avec Paul Thèves et René Dupuy-Fromy. La biscuiterie G. Chauvreau et Cie s'installe à Ivry-sur-Seine mais inondée en 1910 par la crue centenale de la Seine, elle est contrainte à fermer et une unité de production la SA Biscuiterie Alsacienne est crée à Maisons-Alfort.
En 1932, les deux frères, Jean et Michel Thèves, rejoignent leur père Paul Thèves, directeur de l'entreprise dpuis 1919. L'ancienne biscuiterie Laporte du Moulmin d'Ars de Bègles est rachetée et les locaux s'aggrandissent en 1936. Une seconde unité de production destinée à la fabrication des gaufrettes s'ouvre en 1956.
Le site de Maisons-Alfort ferme ses portes en 1968. Cette grande usine, située à l'angle des avenues de la République et Léon Blum, est démolie en 2016.
En 1994, L'Alsacienne fusionne avec Belin.
La Distillerie
Le baron autrichien Max von Springer apporte de Vienne l'idée d'extraire la levure des moûts de fermentation des grains. En 1872, il installe la première fabrique française de levure de grains au centre de la ville. L'usine de 15ha existe toujours. La société Fould-Springer est devenue Bio-Springer, filiale du groupe Lesaffre depuis 1972.
Les odeurs dégagées par les fabrications de l'usine, associés à ceux de l'usine l'Alsacienne, marquent plusieurs quartiers comme Charentonneau, Berlioz, Les Juillottes, le Centre et le Vert de Maison, en fonction de la direction des vents. Je me souviens de cette odeur si caractéristique et... désagréable.
Les personnages liés à la commune
William Frederick Cody dit Buffalo Bill (1846/1917, portrait de droite) est une figure mythique de la Conquête de l'Ouest américain. Il est chasseur de bisons et dirige une troupe théâtrale populaire, le Wild West Show. Il a demeuré à Maisons-Alfort en 1905 pendant deux mois, durant la tournée à Paris de son spectacle, le Buffalo Bill’s Wild West Show.
David Donald Hubert Roger Douillet (né en 1969, portrait de gauche) est un judoka français, devenu homme politique et homme d'affaires.
Il est l'un des judokas français les plus titrés de l'histoire dans les catégories poids lourds et toutes catégories. Deux fois champion olympique en 1996 et 2000, quadruple champion du monde, champion d'Europe. Ses performances et son parrainage de l'opération caritative Les Pièces Jaunes en font une personnalité populaire.
Reconverti en homme d'affaires, puis en consultant sportif pour le groupe de télévision Canal+, il se rapproche progressivement du milieu politique. En 2009, il intègre le bureau exécutif de l'UMP, élu député dans la 12ème circonscription des Yvelines. En 2011, il est nommé secrétaire d’État chargé des Français de l'étranger. puis ministre des Sports. Il est réélu député lors des élections législatives de 2012 mais battu à celles de 2017.
Il est licencié au club de judo de la ville.
Christian Marin (1929/2012, portrait de droite) acteur de cinéma et de théâtre, avec son physique atypique, visage allongé, oreilles décollées, c'est l'un des seconds rôles populaires du cinéma français d'après-guerre.
Il incarne notamment le maréchal des logis Albert Merlot dans les quatre premières aventures du film Le Gendarme de Saint-Tropez, aux côtés de Louis de Funès. De 1967 à 1969, il est le lieutenant Ernest Laverdure dans la série télévisée Les Chevaliers du ciel dont 39 épisodes sont tournés en 3 ans.
Il tourne dans une cinquantaine de films sous la direction de Claude Autant-Lara, Costa-Gavras et Yves Robert.
A Ermenonville, deux Alpha Jet de la Base aérienne 705 de Tours survolent le cimetière au moment de son inhumation, lui rendant ainsi un dernier hommage.
Il a vécu à la résidence de Château Gaillard, quartier de Charentonneau, dans les années 1960.
Claude M'Barali dit MC Solaar (né en 1969, portrait de gauche) d'origine tchadienne est un rappeur français,
Il est l'un des premiers artistes ayant popularisé le rap en France dès le début des années 1990. Sa musique et la qualité littéraire de ses textes sont le fruit d'inspirations diverses, allant de Serge Gainsbourg, aux musiques africaines (ivoiriennes, maliennes, tchadiennes) en passant par les classiques noirs américains (jazz et rap US).
Il a vécu à Maisons-Alfort et lui a d'ailleurs dédié sa chanson Bouge de là.
et de nombreux autres ...
Quartiers, faubourgs, hameaux, lieux dits et écarts
Charentonneau
Ce quartier se situe entre la Marne et le centre-ville actuel.
Le hameau de Charentonneau est connu depuis 1170 par une charte des archives de Saint Maur. À l'origine, il est composé d'un château détruit en 1950, de fermes, de dépendances et de terres labourables et de remises de chasse. Dès la fin du XIXème siècle, le parc est découpé en lotissement et constitue la plus grande zone pavillonnaire de la ville.
C'est dans ce quartier où je réside avec ma famille à partir de 1962, que je fréquente les école et collège, que je me promène sur les bords de Marne avec mon amoureux, que je fête mes fiançailles le 5 mai 1968 au restaurant de la Tourelle (qui existe toujours), que je commence à travailler en juin 1968 dans la Sté Morari qui fabrique du matériel de boulangerie, avant le mariage le 4 juillet 1970 et l'installation dans les Hauts-de-Seine avec mon époux. Mes parents, quant à eux, quittent la ville pour Saint-Maur-des-Fossés en 1972.
Les Planètes
Ce quartier, situé dans la pointe Nord-Est de la commune, est bordé par la Marne et par la ville de Créteil. Le nom des rues évoque le système solaire.
Tout d’abord utilisé comme champ de manœuvre ou de promenade par les cavaliers du Fort de Charenton ou de l’École Vétérinaire, il sert ensuite de terrain de jeux, de terrain de sport et d’entrainement aux jeunes du quartier, puis, pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est transformé en jardins ouvriers. À la fin des années 1950, des immeubles résidentiels voient le jour.
C'est dans l'église souterraine de ce quartier que je me marie en 1970.
Les Juilliottes
À l'origine champignonnières, terrains vagues et carrières qui servent d’abris durant la Seconde Guerre Mondiale. Ils sont comblés au début des années 1970 pour aménager un ensemble immobilier.
Liberté/Vert-de-Maisons
Au Sud de la ville, ce quartier est composé à l'origine de terrains maraîchers et d'une ferme importante servant au repos des chevaux, des lotissements d'HBM (Habitation à Bon Marché) commencent à s'y construire à la fin des années 1920, 600 logements sociaux avec de grands espaces libres et le Square Dufourmantelle sortent de terre.... À la même époque, le groupe scolaire Jules Ferry est construit, dans le même style et par les mêmes architectes. En 2005, la friche de l'ancienne imprimerie Cino del Duca est transformée en un parc paysager de 2,5ha.
Ce quartier dispose aujourd'hui d’une gare RER.
Berlioz
Quartier laissé à l’abandon durant de longues années, il est aménagé dans les années 1970 par la construction de logements collectifs, d'école, commerces, résidence pour personnes âgées.
Le centre ou le Vieux Maison
Héritier du bourg de Maisons, le centre-ville compte avec le quartier d’Alfort, parmi les deux quartiers historiques de Maisons-Alfort. Il abrite aux XVIIème et XVIIIème siècles des fiefs et châteaux bordés de jardins, de parcs et de terrains fermiers, dont certains datent du Moyen Age. Il garde les traces de son histoire, avec la rue des Bretons, autrefois nommée rue Bretonne, longeant l’église Saint-Rémi, qui est à ce jour la plus ancienne rue encore existante du bourg de Maisons.
L'Hôtel de Ville où je me suis mariée se situe dans ce quartier qui est au centre du quartier industriel de la ville au début du XXème siècle.
Alfort
L’un des plus ancien quartier de la ville avec le précédent, qui doit son nom au château. Il s’étend des bords de Marne au chemin de fer. Il est séparé du quartier de Maison par le Fort de Charenton. Dans ce quartier, l'École Vétérinaire est implantée sur 12ha.
Evolution de la population
De 1262 à 1325, la population, incluant Créteil, est estimée à 715 habitants ne prenant pas en compte les seigneurs, le curé et les serfs soit environ 800 personnes dont 400 pour Maisons.
La commune abrite en 1709, 95 feux ; en 1726, environ 450 habitants ; et en 1745, 92 feux.
En 1900, Maisons-Alfort compte 10 547 habitants.
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, livres et revues, photographies ... : Wikipedia. Le Blog du CGMA, Histoire de Maison.
Date de dernière mise à jour : 05/08/2021