Pernant
Le village est située sur la rive gauche de l'Aisne à 7 kms de Soissons, 10 kms de Vic-sur-Aisne et à 50 kms de Laon. Il occupe une vallée étroite se rétrécissant du Nord vers le Sud, creusée dans le plateau par le ruisseau.
Le château se dresse sur un massif rocheux, au bord du plateau et dominant le village situé 60m en contrebas.
Mes communes limitrophes sont : Fontenoy, Ambleny, Saconin-et-Breuil, Mercin-et-Vaux, Pommiers et Osly-Courtil.
Hydrographie
La commune occupe une cuvette en longueur formée par le ruisseau de Pernant qui se jette dans l'Aisne.
Toponymie
En 898, Parnacus puis on trouve la graphie Parnant dès 1063 ; avec des variantes en 1143 Sparnant et en 1589 Pernan.
Histoire
L'occupation très ancienne du site est attestée par la découverte en 1961, dans une ballastière, d'une nécropole datant de la Tène (Second âge du fer). Une tombe à char (mode d'inhumation remarquable du Premier âge du fer celtique qui consiste à enterrer le défunt avec un char de guerre) y est étudiée.
Au XIème siècle, le village de Pernant dépend, sauf son église, d’un grand monastère soissonnais, Saint-Crépin-le-Grand.
En 1170 et 1253, une présence chevalière est attestée au village, rattachée à une seigneurie, dépendant de cette même abbaye.
En 1255, le roi Louis IX dit Saint Louis (1214/1270) affranchit tous ses hommes de corps habitant Pernant, à la condition de lui payer chacun la somme annuelle de 12 deniers parisis, et de ne se mettre, par mariage ou autre, sous la domination d'aucun autre seigneur faute de retomber aussitôt en servitude.
Durant la Première Guerre Mondiale, le 4 juin 1918, à partir de 7h00 du soir, de violentes attaques ont lieu sur la région de Pernant qui tombe aux mains de l'ennemi après une défense opiniâtre causant des pertes élevées aux assaillants. Le 18 juillet, la contre-offensive du général Charles Marie Emmanuel Mangin ( lancée sur un front de 55 kms, marque le début de la Bataille de Soissons. Le plateau de Pernant est sur la route, et à 6h du matin, le 26ème Régiment d'Infanterie accomplit un haut fait d'armes avec la capture au château d'un bataillon allemand et de son état-major au complet. La vallée de Pernant, au milieu de laquelle passe la ligne de front, est progressivement conquise et plus de mille prisonniers y sont faits. Ayant perdu la vallée, les Allemands la bombardent finalement le 30 juillet à raison d'un à trois obus par minute pour enfin gazer toute la vallée le lendemain 31 juillet. Le site est largement ruiné.
Seigneurs et gens de noblesse
En 893, la terre de Pernant a le titre de vicomté et ressort de la justice exercée par un officier, le vicomte, agissant au nom du roi. Les seigneurs de Pernant prenent donc le titre de vicomte. La première mention de ces vicomtes se trouve dans un acte de 1152 émanant d'Yves de Nesle dit le Vieux (1044/1178), comte de Soissons, où il est fait mention d'un frère du vicomte Gui de Parnant, le chevalier Eble, qui revendique la seigneurie de Berzy et l'obtîent en 1161, comme premier seigneur de Berzy.
En 1176, Gui de Parnant, chevalier, est le premier vicomte de Pernant, une charte traite d'un accord avec l'abbaye Saint-Crépin-le-Grand. En 1182, une charte de Nivelon Ier de Quierzy (+1207), évêque de Soissons, fait mention de Giletus de Pernant.
Puis suivent à la tête de la seigneurie : en 1185, Eble de Parnant, chevalier, frère du précédent ; en 1190, Jean de Parnant et Robert de Parnant, chevaliers ; en 1226, Guy II de Parnant, chevalier, qui fonde une chapelle à Pernant en 1230 ; en 1247, Robert de Parnant.
En 1264, Jean de Montgobert, originaire du Cambraisis, capitaine d'Honnecourt, époux de Marie d'Hénin.
En 1322, Guillaume de Bouclenay (+1337), vicomte d’Acy et de Pernant, époux de Marie de Ressons qui devenue veuve et sans enfant, se déssaisie progressivement de tous ses biens dont Pernant qu'elle cède au suivant.
En 1350, Jehan II de la Personne (1330/1404), vicomte d'Acy, ministre d'État et chambellan des rois Jean II, Charles V et Charles VI, capitaine et premier gouverneur de la Bastille. Il fait surélever le châtelet par un étage complet et des chemins de ronde au-dessus. Ces travaux sont probablement achevés, après sa mort, par son fils Gui de La Personne qui lui succède en 1404 mais meurt avant 1418 après avoir semble-t'il perdu le château car en 1422, il est aux mains de Jehan de Ploizy dit Pinaguet, écuyer. Ensuite, Guyot de La Personne, fils de Gui, en est l'occupant et le conserve jusqu'à sa mort en 1435, sans laisser d'héritier.
En 1435, l’ensemble des dépendances revient à Robert d’Overbreuch, héritier des vicomtes d’Acy et de Pernant, fils de Jeanne de Pernes, demi-soeur de Jehan II de La Personne.
Un capitaine de Compiègne, Guillaume de Flavy, brave, féroce et cupide, épouse Blanche d'Overbreuch (1426/1500) en 1436 alors qu'elle n'a que 10 ans, fille du précédent, et propose à son beau-père d’échanger ses propriétés contre une rente de 300 livres. L’accord est conclu mais la rente n'est jamais payé. Guillaume fait emprisonner Robert en 1440, où il le laisse mourir de faim, et séquestre Blanche au château.
En 1444, Blanche se lie au seigneur de Berzy, Pierre de Louvain. Ensemble, ils tuent Guillaume de Flavy en 1449. Emprisonnés, ils sont rapidement libérés en raison de leur réputation et se marie en 1450. En 1464, Pierre de Louvain est à son tour assassiné, par Raoul de Flavy pour venger son frère. Le fils ainé du couple, Claude de Louvain, hérite des terres de Berzy et de Pernant, qu'il cède à son frère Nicolas quand il est élu évêque de Soissons en 1503. Nicolas de Louvain, maître d'hôtel du roi, vicomte d'Acy, de Berzy et de Pernant, seigneur de Nesle, de Vierzy et de cinq autres lieux, décède en 1524, laissant tout son héritage à son neveu, Antoine de Louvain, qui revend dès 1525 la terre de Pernant à Jean de Gonnelieu, capitaine du château de Pierrefonds. En 1560, Nicolas de Gonnelieu, lieutenant de 50 hommes d'armes, époux de Catherine de Bossebec qui lui apporte Autrèches ; en 1604, Jean de Gonnelieu, vicomte de Pernant, Autrèches et autres lieux, époux en 1593 de Madeleine de Bourbon-Vendôme ; Vers 1640, Jérôme de Gonnelieu, fils du précédent, époux de Françoise de Blou de Laval et d'Elizabeth Anne de Brouilly.
La Famille de Gonnelieu posséde le domaine pendant près de 150 ans.
Vers 1645, ... de Gedoyen, seigneur de Pernant par son épouse, chevalier, capitaine d'un régiment, tué à Landrecy en 1655 ; en 1655, Joachim de Gedoyen, lieutenant-colonel du régiment d'Etampes, chevalier de Saint-Louis, major de Soissons, mort en 1731.
En 1780, Guillaume Joseph Dupleix de Bacquencourt (1727/1794), intendant de Bourgogne.
Patrimoine
L’église Saint-Léger
L'aspect extérieur est sobre, bâti sur une colline dominant le village et accessible par une rampe de pierre. Sa longue histoire à probablement débuté durant l’époque carolingienne car un document de mon ancêtre, le roi Charles II dit le Simple fait mention d’un édifice chrétien primitif en l’an 898, placé sous le patronage de Saint Léger, martyr du VIIème siècle.
En 1063, sous l’influence de l’évêque Heddo (+1064), l'église est rattachée eau monastère de Saint-Crépin-le-Grand. par ordre du roi des Francs Philippe Ier (1052/1108) et y reste propriété plus de 200 ans sans interruption.
Jusqu’au XVIIIème siècle, l’église bénéficie de nombreux agrandissements et travaux : au XIIème siècle, on reconstruit la nef, la façade et le clocher puis, au XIIIème siècle, on ajoute un transept voûté à l’abside, d'où deux styles architecturaux, le gothique et le roman.
L’église affronte la Révolution Française, mais ne déplore que la perte d’une cloche.
Durant la Première Guerre Mondiale, l’église touchée par les bombardements est amputée de la grande flèche de son clocher, d’une partie du transept, de ses collatéraux et de ses charpentes. A l’intérieur, les dégâts touchent les autel, retable, tableaux, fresques et boiseries. Elle est restaurée en pierre dès 1919 et bénéficie de l’ajout de mobilier Art-Déco du style des années folles.
La cloche, ayant survécu à la guerre. bénite en 1874, est encore sonnée manuellement par un sonneur officiel.
L'église est classée aux Monuments Historiques en 1920.
Le château
La première mention date de 1322, sur un document destiné à Guillaume de Bouclenay, vicomte d’Acy et de Pernant, informant de la présence d’un château, d’une ferme et de carrières.
Certainement bâti au début du XIVème siècle, l'édifice est d'abord un simple châtelet entouré de murs d'enceinte parsemés de tours dont les fondations sont encore visibles. Porte fortifiée à un étage avec salle unique, accessible depuis le chemin de ronde des fortifications, traversée par un passage carrossable depuis la cour d'honneur vers le jardin avec sa herse et un pont-levis enjambant un fossé.
Il est rehaussé dans la seconde moitié du siècle, devenant une maison forte, dotée d'un confort permettant d'y séjourner.
Au XVIème siècle, il perd ses attributs militaires pour devenir un château d'agrément : la porte est comblée pour aménager des caves, la salle avec une cheminée monumentale sous une belle voute à croisée d'ogive et le logement des domestique en entresols. Un logis Renaissance, avec une terrasse séparée de la cour d'honneur par un rempart, remplace les fortifications d'enceinte. Le mur d'enceinte Nord est supprimé pour permettre la construction d'un pont par-dessus le fossé vers la basse-cour de la ferme et une simple poterne couverte est aménagée depuis le logis par-dessus le fossé Ouest pour rejoindre à pied le jardin jadis desservi par le pont-levis.???????
Au XVIIème siècle, la construction subit de plus en plus de petites transformations qui fragilisent lentement la construction.
Au XVIIIème siècle, la terrasse est complétée par une voute enjambant le fossé carrière Ouest pour relier directement la terrasse avec le jardin ; la poterne est supprimée tandis que le fossé Nord est comblé, noyant le pont dont seule une arche reste visible dans le mur.
Au XIXème siècle, le château devient une propriété essentiellement agricole, des granges sont construites à l'Ouest de la propriété initiale pour reconstituer une basse-cour, après la fusion entre la basse-cour de la première ferme et la cour d'honneur du château.
Le château passe de main en main à travers les siècles.
Durant la Première Guerre Mondiale, il est bombardé en 1918. Les nombreux dégâts le rendent inhabitable. Le 18 juillet 1918, un état-major allemand complet et des centaines de soldats y sont fait prisonniers par le 26ème R. I. et gardé captifs dans les carrières du fossé.
En ruines pendant plus de 90 ans, le château est rénové et consolidé en 2011 par son nouveau propriétaire, M. Franklin Hoët.
Dans le sous-sol, d'anciennes carrières sont transformées en dépendances souterraines (voir § suivant).
Il est inscrit aux Monuments Historiques en 1926 et classé en 2007.
Les carrières
Un profond fossé d'environ 30x7m se situe à l’aplomb du flanc Sud du donjon. Il dessert de nombreuses carrières ou boves, certaines situées directement sous le château, et d’autres sous les terres avoisinantes.
On accède à la carrière sous le château. par une porte maçonnée. A l’intérieur, deux trappes au plafond dont l'une renferme un ancien escalier qui permet de monter directement au sous-sol du donjon puis au rez-de chaussée, la seconde donne sur un boyau étroit où l’on se déplace sur quelques mètres en rampant, et qui aboutit sur une petite salle voûtée creusée d’un puits profond de 40m. Ce dernier se prolongeait autrefois jusque la surface pour approvisionner le château. Cette petite salle est autrefois décorée du blason de la Famille de Gonnelieu.
Une autre carrière vers le fond du fossé est haute de plafond et possède 3 portes, une vers le fossé, une seconde vers la carrière sous le donjon, et une porte en l’air .
Une porte dans le fossé donne accès a un escalier qui monte dans la cour d’honneur du château, où au pied de l’entrée, les marches s’arrêtent à hauteur d’homme. En cas d'intrusion dans le fossé, elle empêche l'entrée dans le château, un escabeau devait faire office d’escalier amovible.
Au-dessus de l’entrée d'une autre carrière, subsiste les restes d’une habitation troglodyte dont la construction remonte au XVlème siècle.
La croix du cimetière date du XIVème siècle et est classé au titre des Monuments Historiques en 1937.
Le monument aux morts est un parallélépipède de pierre, surmonté d’une statue d'un soldat semi-allongé agonisant.
La borne d'arrêt de l'ennemi placée au lieu même où, pendant la Première Guerre Mondiale, les soldats français, aidés des pernantais, arrêtent l'armée allemande. Lors de l'Occupation, la borne, ayant déplu aux nazis, est dynamitée. Ses restes sont retrouvés et assemblés, et prennent place dans l'enclos du monument aux morts, près de l'église en 2008.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Pernant …
Naissance/baptême :
BARBE Nicolas (sosa 132G8) vers 1758.
Décès/inhumation :
DE CIRY Cécile (sosa 265G9), épouse BARBE, avant 1783.
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, photo, lectures : Wikipedia, Geneanet, Mairie de Pernant.
Date de dernière mise à jour : 10/10/2020