Bévillers
Petit village rural situé entre Beauvois-en-Cambrésis et Carnières, limitrophe de Boussières-en-Cambrésis, Saint-Hiliare-lez-Cambrai, Quiévy et Béthencourt, et proche du Parc Naturel Régional de l'Avesnois.
Héraldique
Les armes de la communes se blasonnent ainsi : D'azur à un dragon d'or, lampassé de gueules, s'essorant en fasce.
Toponymie
En 1153, Bevillariœ, sur un cartulaire de Saint-André du Cateau ; en 1170 et 1219 Biviler, sur un titre de l'église de Cambrai et sur la loi communale de Quiévy ; en 1176, Beutvillari, sur un titre de la léproserie de Cambrai ; en 1228 et 1291, Bieviler et en 1280 Bieviller, sur un titre de Saint-Géry de Cambrai.
Histoire
Des constructions gallo-romaines sont retrouvées en plusieurs endroits du territoire de la commune.
La plus ancienne mention écrite du village remonte à 1153 dans une charte de l'évèque de Cambrai, Nicolas Ier de Chièvres (+1167). A cette époque, le village est une possession du Chapitre Saint-Géry de Cambrai.
Les guerres marquent les XVIIème et XVIIIème siècles.
En 1789, les cahiers de doléance de Bevillers sont présentés à l'Assemblée Générale du Cambrésis par les députés Jean Bricout et Grégoire Machu. Ce dernier est élu maire en 1790.
Le curé Voisin ne prête pas serment et est déporté, il est remplacé par deux prêtres originaires du village, Jean Joseph Coleau et Antoine Joseph Lemaire, eux-aussi déportés mais qui reviennent clandestinement en tant que missionnaires.
En 1792, pendant la guerre contre les Pays-Bas Autrichien, le village n'est pas occupé mais subit les incursions des soldats qui pillent les ressources, molestent les révolutionnaires et traquent le curé constitutionnel. Antoine Mortelette, riche fermier d'Honnecourt, procureur de la commune depuis 1791, cache les registres d'Etat Civil pour éviter leur destruction.
A partir de 1840 de nombreux travaux sont entrepris : 1840, construction d'une école ; de 1847 à 1870, pavage des rues ; 1862, agrandissement du cimetière ; 1864, installation d'une école de filles... et la Guerre de 1870 stoppe net ce bel élan.
En 1871, 4000 soldats prussiens occupent le village durant une nuit causant de nombreuses exactions. 11 soldats originaires du village trouvent la mort durant cette guerre.
La modernisation reprend avec la construction d'une bascule publique en 1884, les aggrandissements de l'école de garçons en 1893 et de l'école des filles en 1898.
La Première Guerre Mondiale de 1914-1918 est une période difficile. Le 25 août 1914, le village est envahi par les Allemands lors de la Bataille du Cateau. Une nouvelle administration est mise en place, la population est sous surveillance, l'agriculture réglementée, les ouvriers exploités dans les colonnes de travail, les approvisionnements réquisitionnés... Le village, éloigné de la ligne de front, devient une zone de repos pour les soldats Allemands. Fin 1916, un aérodrome est construit, il est utilisé ensuite par les anglais après la libération du village le 10 octobre 1918 par le Ier Bataillon d'Irish Guards. Bévillers, détruit à 29%, paie un lourd tribut en vies humaines, 43 noms sont gravés sur le monument aux morts.
En 1925, une cabine téléphonique est installée dans le village ; entre 1929 et 1931, l'eau potable arrive ; en 1930, une salle des fêtes est construite ; la concession pour l'électricité est signée en 1938.
La Seconde Guerre Mondiale fait de nombreux prisonniers qui partent en Allemagne, 7 soldats sont tués. L'occupation est moins rude que la précédente mais amène son lot de réquisitions, manque de ressources, chômage...
Les seigneurs et gens de la noblesse
En 1136, Jean de Bévillers.
En 1677, le seigneur est le Chapitre de Saint-Géry de Cambrai.
Après les seigneurs, ce sont les maires qui gèrent le village, nomment les mayeurs et les échevins.
Chroniques communales
Dommages de guerre
En 1644, lors de la Guerre de Trente Ans, les habitants trouvent trois cochons, les rôtissent et les mangent dans l'église servant de fort. En 1647, une troupe de mercenaires Croates au service du roi d'Espagne, passe par le village, Adrien Bricout tire un coup de fusil dans leur direction, quelques jours plus tard, ils reviennent, pillent, volent 60 porcs et réclament 4 pistoles de dédommagement pour la blessure d'un des leurs. En 1712, lors de la Guerre de Succession d'Espagne, des fourrageurs volent des céréales, des meubles, des florins et des objets dans les maisons.
Les métiers
En 1694, La mulquinerie se répand dans les villages autour de Cambrai. On commence à trouver dans le village, jusqu'alors essentiellement agricole, des mulquiniers, des tisserands, des rotiers, des marchands de lin et de toilettes... L'artisanat se développe.
En 1778, la mulquinerie est prédominante dans le village, 77 familles possèdent un métier à tisser. L'artisanat se diversifie avec 4 cordonniers, 2 charrons, 1 couvreur de paille, 1 marchand de tabac, 1 colporteur, 2 tailleurs et 1 maçon. Il y a également 2 mendiants, 1 clerc et 1 chirurgien.
En 1899, les tisseurs et les fileuses représentent 88% de la population ouvrière du village.
L'industrie textile se modernise et dès 1883 un fabricant de tissus, Louis Lemaire (1841/1909) époux en 1870 de Céline Rosalie Lorthioir (°1840), natif de Bévillers, y installe un atelier manuel qui devient mécanique après 1918.
L'Union Syndicale Coopérative des ouvriers et ouvrières de Bévilliers est fondée en 1891 et dissoute en 1893. Un autre syndicat nait en 1904, le Syndicat Professionnel des Tisseurs de Bévillers.
La brasserie Prévot-Vallez est créé en 1879, la brasserie Canonne vers 1890. Un four à chaux est installé en 1883, et il ya 3 meuniers.
Des grèves dans l'industrie textile ont lieu en 1906 puis en 1909 sans résultat pourles ouvriers.
Patrimoine
La chapelle Saint-Thomas de Canterbury
Elle est le choeur de l'église primitive, située sur la motte, au centre du village. Elle est probablement placée près de la demeure seigneuriale.
Elle est mentionnée dans un texte de 1228.
Actuellement, elle marque l'entrée du cimetière.
Selon une tradition locale, l'archevèque de Canterbury, Saint-Thomas Beckett (1120/1170, portrait de droite), lors de son exil en France en 1164, passe à Bévilliers avant d'être accueilli à la commanderie Le Fresnoy du Temple de Boussières, des Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. La dédicace de la chapelle semble datée entre 1173, date de sa canonisation et 1220, date du transfert de ses ossements.
L'église
Elle sert de refuge durant les guerres des XVIIème et XVIIIème siècles, car elle possède une tour permettant de faire le guet. Elle possède également une muche servant à entasser les récoltes et les bêtes en cas de batailles ou d'attaques de pillards.
En 1728, la vieille tour menace ruine ainsi que le choeur. En 1736, un nouveau choeur est construit vers l'occident, l'ancien sera détruit plus tard. En 1767, une flèche neuve et des cloches remplace la vieille tour. Un arbre est vendu pour financer ces travaux avec l'accord du seigneur, le Chapitre Saint-Géry.
En 1778, l'église est agrandie et deux nefs latérales sont ajoutées.
En 1799, l'église est vendue à Laurent Monnier de Cambrai.
L'église devient propriété de l'Etat après la signature du Concordat en 1803. En 1809, la mairie fait poser un plafond. En 1867, a lieu les réparations du toit, du clocher et des pignons. En 1876, le couvreur Clovis Bricout, recouvre le toit en ardoises. En 1828, un presbytère est acheté pour loger le curé.
L'église est détruite, à l'exception du choeur qui devient chapelle. Le nouvel édifice est achevé en juin 1901.
Les Allemands la font sauter avant leur départ du village en 1918, le clocher s'abat sur la brasserie Canonne voisine.
Une nouvelle église est reconstruite en brique en 1925 et bénie en 1930.
Le monument aux morts
Il est inauguré en octobre 1922 sur l'emplacement de l'ancien abreuvoir. Le caveau des morts pour la France est érigé dans la chapelle en 1924.
Un ancienne ferme, rue de Boussières
Elle témoigne de l’architecture rurale du XVIIIème siècle. Le domaine comporte deux parties : la maison du maître et propriétaire, accolée à la ferme dirigée par un fermier qui habite sur les lieux et le colombier placé au milieu de la basse-cour. Le premier niveau du colombier abrite poules et cochons.
Evolution de la population
En 1681, le village compte 34 maisons dont 3 veuves soit environ 150 habitants.
En 1778, la population du village est en plein essor. 130 familles pour un total de 600 habitants.
L'activité textile se développe considérablement faisant passer la population de 820 habitants en 1806 à 1224 en 1899.
En 1906, on compte 1234 habitants répartis en 306 familles et 275 maisons.
La population est en baisse constante à partir de 1926.
Nos ancêtres de Bévillers ...
Gervais BRICOUT (sosa n° 14430 G14) né en 1585, décédé en 1638 à Cattenières, Mayeur de Cattenières,
fils d'Arnould BRICOUT (1570/1642), Mayeur de Cattenières, et de son épouse Antoinette PEZIN (°1565),
épouse le 13 juillet 1628 à Bévillers Marie VILAIN née à Bévillers, décédée le 1er mai 1688 à Cattenières,
fille de Mathias VILAIN (1580/1666) et de son épouse Vincente DELANNOY (1585/1666).
Le couple s'installe probablement à Cattenières où naissent leurs enfants (voir page Cattenières) et où ils décèdent tous deux.
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, livres, photo, vidéo... : Wikipedia, Cercle Historique de Bévillers -Pierre et Colette Lebecq, Mairie de Bévillers.
Date de dernière mise à jour : 21/12/2020