Carnières
Situé à 12 Kms de Cambrai, les communes alentours sont : Cagnoncles, Rieux-en-Cambrésis, Avesnes-les-Aubert, Boussières-en-Cambrésis, Beauvois-en-Cambrésis, Fontaine-au-Pire, Cattenières, Estourmel et Cauroir.
La commune est proche du Parc Naturel Régional de l'Avesnois.
Toponymie
Carneres en 906, Carnerae en 911, Carneris en 1179, Carnieres en 1254.
Carnières=lieu planté de charmes (carme en patois).
Héraldique
Les armes de Carnières se blasonnent ainsi : De gueules au sautoir d'argent.
Selon le site Cambrésis Terre d'Histoire, le blason serait : D'or à trois lions d'azur, au chef de gueules chargé d'une Notre-Dame-de-Grâce de carnation à mi-corps, tenant à senestre l'Enfant Jésus, et vêtue de gueules et d'azur.
L'Armorial des communes du Département du Nord en 1909 indique : D'or à trois lions d'azur; au chef de gueules chargé d'une Notre-Dame-de-Grâce de carnation à mi-corps, tenant à dextre un sceptre fleurdelisé du même et à senestre l'Enfant Jésus de carnation, couronnés d'or, le tout vêtu de gueules et d'azur.
Histoire
Des débris de construction et des tuiles de l'époque gallo romaine sont retrouvés témoignant de l’occupation romaine du lieu.
En 1939, au lieu-dit "Aux Flozies" entre Carnières et Cagnoncles, huit squelettes mérovingiens, tournés ver l'Orient, sont retrouvés.
En 1711 le village et l’église sont pillés et les archives détruites par les troupes autrichiennes.
En 1826, une trombe d’eau dévaste le pays.
En 1849, Carnières compte cinq moulins à vent, trois à farine et deux à l’huile, on y tisse le coton et le fil de lin.
Seigneurs et gens de la noblesse
En 911, le village est la propriété des clercs de Notre-Dame de Cambrai, par une charte du roi Charles dit Le Simple (879/929).
Robert de Carnières, sur le conseil de Baudouin V (1150/1195), comte du Hainaut, se déclare vassal du roi d’Angleterre, Richard Ier dit Coeur de Lion (1157/1199).
En 1577, Carnières est une prévôté.
Le domaine de Boistrancourt est jadis une seigneurie dont le seigneur en 1215 est Hugues dit Hochepied. Ensuite cette importante ferme devient la propriété des religieuses de Saint-Lazare à Cambrai, puis est vendue à la Révolution Française. En 1827, il appartient à Gabriel Alexandre Léon de Guillebon (1874/1960) qui le transforme en sucrerie.
De 1848 à 1883, Joachim Telliez-Bethune (1818/1886) député de Cambrai, conseiller général du canton de Carnières et maire de Carnières, est le propriétaire du château de Boistrancourt.
Chroniques communales
Le chemin de fer
Carnières est desservie par le Chemin de fer du Cambrésis, chemin de fer à voie métrique, qui cesse ses opérations en 1955.
La gare se trouve au hameau de Boistrancourt, sur la route nationale.
Le ballon monté n° 09 Washington
Au cours de la Guerre de 1870, Paris est encerclé par les Prussiens. Des ballons à gaz, avec nacelle, sont utilisés pour transporter le courrier civil et militaire ainsi que des passagers et des pigeons voyageurs, Ils sont gonflés avec du gaz d'éclairage hautement inflammable. Les départs se font de jour comme de nuit, essuyant les tirs de barrage des troupes prussiennes.
Le 12 octobre 1870, au 24ème jour du siège, le Washington, sous la conduite d'Albert Bertaux (1840/1871), fabricant de vernis et aéronaute par passion, s'envole de la gare d'Orléans à Paris avec deux passagers à son bord, Louis Van Roosebeke et le comte Albert Lefebvre de Béhaine, consul de France à Vienne, 5 sacs de 300 Kgs de courrier et 25 pigeons-voyageurs.
A la sortie de Paris, l'aérostat est assailli par une fusillade nourrie de l'ennemi qui le suit à Chantilly, Senlis, Compiègne et Noyon. Après La Fère, le mauvais temps augmente en intensité et les aéronautes décident, afin de conserver leur altitude, de lâcher du lest en sacrifiant un sac de dépèches, lequel est retrouvé cinq jours plus tard dans un champ près de Renansart. Le vent devenu extrêmement violent, Albert Bertaux, en jetant l'ancre, tombe de la nacelle et fait une chute terrible, bientôt suivi par Albert Lefebvre de Béhaine qui saute de la nacelle alors qu'elle va toucher terre. Le ballon, après s'être élevé brusquement, est rejeté au sol par le vent et Louis Van Roosebeke subit un trainage long et périlleux et est fortement contusionné. Il termine sa course dans un rideau d'arbres où il se déchire.
La population s'empresse autour des voyageurs. Albert Bertaux, grièvement blessé est soigné chez un conseiller municipal de Carnières. Les pigeons n'ont pas souffert de la chute et les sacs de dépèches sont remis au receveur des postes de Cambrai. Plus heureux que ses compagnons, Albert Lefebvre de Béhaine, dont la chute a été amortie par une meule de paille, se fait conduire à Douai.
Le lendemain, le châtelain de Carnières fait procéder à l'enlèvement du ballon.
Patrimoine
La tour gothique
Elle est le clocher de l'ancienne église du village. Sans flêche, mais doté d'une tourelle qui date de 1543, il est orné de motifs gothiques sculptés.
De nombreux graffiti sont gravés sur ses murs : noms de visiteurs ou d'habitants, inscriptions rappelant le passage des troupes allemandes lors des deux guerres mondiales, ou encore le blason de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C).
L'église Saint-Germain
Elle est construite en 1889 par l'architecte Louis Marie Cordonnier (1854/1940, portrait de droite).
La maison des mulquiniers
Edifiée en 1818, elle abrite à cette époque des paysans-tisserands, les mulquiniers, qui pendant l'hiver, travaillent en famille le coton et le lin avec un métier à tisser dans leur cave. Particulièrement florissante jusqu'à la fin du XIXème siècle, la mulquinerie rurale laisse de nombreuses traces dans le Cambrésis notamment par les blocures, arcs de décharge qu'on peut voir au bas des pignons ou sur la façade latérale des maisons. Cette ancienne habitation de tisserand abrite aujourd'hui le Syndicat d'Initiatives.
Le cimetière militaire britannique situé à l'arrière du cimetière communal.
Quelques magnifiques pigeonniers dont un à colombage, unique dans le Cambrésis.
De vastes souterrains sous le village, dont quatre entrées prennent naissance au Sud du village, dans la rue du Riot Notre-Dame.
La ferme de Boistrancourt
Propriétés des religieuses de Saint-Lazare de l'hôpital de Cambrai.
La ferme, achetée vers 1827 par Gabriel Alexandre Léon de Guillebon (1874/1960), devient une sucrerie dont il prend la direction. Il fait transformé les anciennes écuries voûtées en demeure. A la veille de la Première Guerre Mondiale, la ferme exploite 240 hectares.
En 1919, la propriétaire décide de construire une ferme moderne pour son exploitation qui s'étend alors sur 350 hectares. En 1924, elle devient une Ferme d'étude, dont les installations et les terres sont mises à disposition des chercheurs.
Le château de Boistrancourt
Face aux bâtiments de la ferme du XVIIIème siècle, aménagés en résidence au XIXème siècle, est élevé vers 1900 un château de plan carré à deux étages. La construction est en brique et située dans un parc.
La chapelle du château
Chapelle funéraire de la Famille de Guillebon, située près de l'entrée du domaine, elle date de la même époque que le château. Elle comporte une tribune, une sacristie, un vestibule d'entrée et deux portes, l'une ouvrant sur le parc, l'autre sur la route. Autrefois, la messe y est dite chaque dimanche pour tous les habitants de Boistrancourt.
Evolution de la population
Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux-dits et écarts
Les fermes Loisel et Boistrancourt. Sur ce dernier lieu, existe jadis une briqueterie importante et une sucrerie.
Nos ancêtres de Carnières ...
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, photo, livres ... : Wikipedia, philatelistes.net
Date de dernière mise à jour : 13/01/2021