Cattenières
Petit village situé à 8 Kms au Sud-Est de Cambrai, entouré par les communes de Carnières, Estourmel, Fontaine-au-Pire, Wambaix, proche du Parc Naturel Régional de l'Avesnois.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or à trois lions d'azur, au chef de gueules chargé d'une Notre-Dame-de-Grâce de carnation à mi-corps, tenant à senestre l'Enfant Jésus, et vêtue de gueules et d'azur.
Toponymie
Du XIème au XIVème siècles : Kesteniers, Castenirs, Kastenieres et Castenieres.
Cattenières=lieu planté de châtaigniers.
Histoire
Des vestiges de constructions gallo-romaines sont découverts au Sud du village attestant d'une occupation à cette époque.
Au XIème siècle, un combat sanglant au cours duquel un neveu de l'évêque Jean est tué alors qu'il est à la tête des Cambrésiens, se déroule à Cattenières.
Seigneurs et gens de la noblesse
Au Moyen Age, la seigneurie relève du Palais Episcopal de Cambrai et appartient au Chapitre de la cathédrale.
Chroniques
Le protestantisme dans la région Nord
Jacques Lefèvre d’Étaples (1450/1536), grand lettré mystique, est considéré comme un précurseur de la Réforme. Puis, Pierre Brully (1500/1545), moine jacobin, est brûlé vif à Tournai en 1545 ; Guy de Brès (1522/1567) considéré comme le réformateur des Pays-Bas est pendu à Valenciennes.
La présence protestante est attestée dans le Nord dès les années 1560. Des familles de la noblesse locale, favorables aux idées de la Réforme, ouvrent leurs châteaux pour y accueillir des assemblées secrètes. Dans le Cambrésis, c’est plutôt une population rurale qui est touchée par le protestantisme ; des assemblées se tiennent dans les bois ou dans des granges isolées.
En 1555, à l’abdication de Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558) qui, depuis 1544 a imposé sa protection au Cambrésis, la régente Marguerite de Parme (1522/1586, portrait de gauche), sa fille, tente de faire régner un ordre religieux plus contraignant encore dans toute la province. La conjoncture internationale soutient la diffusion des idées et les revendications des réformés, les assemblées d’hérétiques se multiplient.
Au cours de l’été 1566, se déclenche la Révolte des Gueux (nom donné alors aux hérétiques). Des prédicants excitent la foule, les villes sont mises à sac. Débordée par la violence des manifestations, Marguerite de Parme en appelle à son frère, le nouveau roi d'Espagne, Philippe II (15274/1598) qui dépêche en Flandre, le duc d’Albe, Ferdinand Alvare de Tolède (1507/1582, portrait de droite) qui organise méthodiquement la répression. Les biens des protestants sont confisqués, des exécutions capitales ont lieu en grand nombre, 12000 personnes bannis partent pour l’Angleterre, la Hollande ou Genève, où il fondent les Églises Réformées wallonnes ou flamandes.
Le mouvement de la Réforme s’éteint progressivement en Artois à la fin du XVIème siècle.
La signature de l’Edit de Nantes en 1598, permet l’ouverture de 2 temples. Une communauté d’environ 3000 membres s’entraide et vient en aide aux plus démunis. La Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, précédée depuis 1660, de mesures infamantes, font fuir l’essentiel des populations. Les quelques familles restantes abjurent et, à la fin du XVIIème siècle, il ne reste dans la région du Nord qu’environ 300 familles protestantes.
A partir du début du XIXème siècle, un protestantisme minoritaire, mais actif et influent, se reconstitue grâce à la présence de familles étrangères, anglaises et allemandes, venues créer dans la région des affaires de textile. Le Mouvement du Réveil dont l’inspiration est due en partie au pasteur méthodiste anglais John Wesley (1703/1791) relayé en France par Tommy Fallot (1844/1904) et Élie Gounelle (1865/1950) trouve un écho très important. Henri Nick (1868/1954, portrait de gauche), pasteur de l’Église réformée de Lille, participe à des tournées avec chants, prédications, discussions où il porte la contradiction aux Ténors de la libre-pensée, il met en place des vacances pour les enfants d’ouvriers, prend le parti de ces derniers lors des grandes grèves des années 1930 et est ainsi présent sur tous les fronts de la lutte ouvrière.
En 1938, une union de toutes les Églises est réalisée avec la création de l’Église Réformée de France (E.R.F.). La volonté d’évangéliser et de venir en aide aux plus défavorisés reste une des constantes du noyau actif du protestantisme du Nord et, au cours du XXème siècle, on trouve de nombreux protestants engagés dans les actions municipales, départementales et régionales.
Patrimoine
L'église Saint-Martin
Son clocher date du XVIème siècle. Le culte dépend de la paroisse Saint-Joseph-en-Cambrésis de l'archidiocèse de Cambrai.
La Mairie
Au début du XIXème siècle, les réunions du Conseil Municipal ont lieu au domicile du maire.
En 1872, la construction d'une mairie est envisagée et un terrain est acheté à la Famille Leduc, la mairie ouvre ses portes 1 an plus tard.
La gare
La station non gérée à entre libre de Cattenières est mise en service en 1858 par la Compagnie des Chemins de Fer du Nord sur la ligne de Busigny à Somain.
Les moulins
En 1260, un moulin, cité dans les écrits des Archives Hospitalières de Cambrai de l'époque, et déjà établi à Cattenières.
Le moulin vieux, moulin à vent situé sur la route de Cambrai au Cateau : l'autorisation pour sa construction est donné en 1641 par Jean Creton, seigneur de Chantemel (hameau d'Estourmel) à mon ancêtre Philippe Hutin (1580/1664), échevin de Cattenières, et Jean Delagru.
Le moulin neuf, à tour maçonnée cylindrique en pierre, est érigé sur la butte, à la demande de Charles Alexis Joseph de Cuinghien, chanoine de l'église métropolitaine de Cambrai. Il le donne en bail en 1773 aux frères Adrien Senez de Boussières et Jean Baptiste Senez du moulin de Carnières. Les descendants de ce dernier, sur deux générations, reprennent ce moulin qui cesse de fonctionner après la Première Guerre Mondiale. Il est aujourd'hui en ruine.
Un autre moulin, édifié par Antoine Cardon et vendu à Jean Louis Laurence, très endommagé lors de la tempête de 1872, est incendié en 1914 par l'occupant ; un moulin à farine est bâti à la demande de Jean Baptiste Quennesson ; un moulin en pierre est bâti entre Cattenières et Boistrancourt (hameau de Carnières) ; un autre, à la croisée des chemins d'Awoingt à Cattenières et de Cattenières à Wambaix, est la propriété de Philémon Goubet, il est démoli en 1898 ; un autre encore, est érigé vers 1850 par Maximilien Hégo, et démoli en 1871.
Personnage lié à la commune
Alfred Molet (1850/1917, portrait de droite) ingénieur chimiste né à Cattenières. Expatrié en Argentine, il crée une conserverie et exploite une mine de calcium. En 1899, il crée la Compaña Molet de Carburo de Calcio qui produit du carbure de calcium dans une usine construite au bord du Río Primero, à proximité et en amont de la ville de Córdoba. Dans le but d'approvisionner cette usine en électricité, il fait construire un barrage hydroélectrique sur la rivière dans les premières années du XXème siècle (actuellement Museo Usina Molet). En désaccord avec ses associés, il vend ses actions et quitte la direction de l'entreprise en 1905 pour poursuivre son action dans les chemins de fer. Il obtient en 1908 une concession de chemin de fer qui l'autorise à construire deux lignes à travers les provinces de Misiones et de Corrientes.
Il meurt à Buenos-Aires et repose au cimetière de la Recoleta.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Cattenières..
Ils sont Mayeurs de Cattenières :
- Arnould BRICOUT (1570/1642) : 1590 - 1616,
- Blaise LEDUC (1542/1611) : 1605 - 1611,
- Olivier BRICOUT (1582/1632) : 1610,
- Jean LEDUC (1580/1630) : 1621.
mais encore, échevins, censiers de la seigneurie du Saint-Sépulcre, mulquiniers, tisseurs, fileuses, laboureurs....
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, livres, photo ... : Wikipedia, Cattenières d'autrefois, dictionnaire des familles de Cattenières de Jérôme Coyez et Gérard Domise-Pagnen (Ed. 2008), Cattenières notre village (nov.1999).
Date de dernière mise à jour : 22/01/2021