Saint-Hilaire-lez-Cambrai
Le territoire offre un aspect très légèrement vallonné et le bourg, mi agricole mi industriel, est au centre des terres, sur une pente descendant vers l'Erclin.
Il est situé à à 56 kms de Lille, 21 kms de Valenciennes, 12 kms de Cambrai.
Les communes limitrophes sont : Avesnes-les-Aubert, Saint-Vaast-en-Cambrésis, Viesly, Quiévy, Bévillers et Boussières-en-Cambrésis.
Dépendant de la ville épiscopale de Cambrai, la commune vit autrefois du travail de la batiste (mouchoirs), appelé la mulquinerie. Les habitants ont souvent une double occupation : l'agriculture et le tissage. Les mulquiniers possèdent leurs métiers à tisser dans leurs caves.
Toponymie
Le village prend le nom de son saint protecteur, le saint Hilaire.
Sanctus Hilarius, puis Saint-Lare en 1293, Saint-Hilaire en 1309, Saint-Hyslaire-en-Cambrésis en 1381.
Durant la Révolution Française, la commune porte le nom de Bon-Air.
En 1894, à Saint-Hilaire est ajoutée la terminaison -lez-Cambrai, de même qu'à la commune homonyme de l'Avesnois Saint-Hilaire est ajoutée -sur-Helpe
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or à trois fasces de gueules.
Hydrographie
La rivière l'Erclin, petit affluent de rive droite de l’Escaut passe en bordure du village.
Le riot Collet, aujourd'hui à sec, descend au Sud du village vers l'Erclin.
Histoire
Le village est cité pour la première fois dans les écrits en 1064 dans l'acte de fondation de l'Abbaye du Saint-Sépulcre de Cambrai. L'évêque-comte du Cambrésis qui la dote, mentionne la villa de Saint-Hilaire, avec l’église et l’autel.
À la Révolution, les biens de l'Eglise, progressivement devenus considérables, disparaissent morcelés en Biens Nationaux.
En 1794, le village vit des heures difficiles lors du passage des Autrichiens. En 1804, après l’Empire, il connait l’occupation par les troupes russes.
Le 25 août 1914, des combats ont lieu dans le bourg : une unité de la cavalerie du général prussien Georg Cornelius Adalbert Von der Marwitz (1856/1929) massacre une compagnie de territoriaux sarthois en retraite de Valenciennes. Les Allemands y perdent aussi de nombreux hommes, dont l’aristocrate et poête, le comte Alfred Gustav Stanislas zu Dohna-Schlobitten, 18 ans (portrait de droite).
Durant la Première Guerre Mondiale, le village fut occupé et le 2 octobre 1918, sa population doit évacuer. Cet exode fait de nombreuses victimes, la plupart à cause de l’épidémie de Grippe Espagnole. Pendant ce temps, le village est repris par les Scots Guards (1).
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le 6ème Régiment de Cuirassiers, avec à sa tête le colonel Pierre Dario, cantonne longuement au village, nouant des liens durables avec la population.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Quelques uns de mes ancêtres de la Famille de Saint-Hilaire sont seigneurs du village dont ils portent le nom (voir tableau en bas de page). En 1064, cette Famille noble, qui tient son fief de la Maison de Crèvecœur, y possède une ferme seigneuriale et des terres attenantes.L'Abbaye du Saint-Sépulcre de Cambrai, qui y possède elle-aussi une ferme seigneuriale et des terres attenantes, revendique la seigneurie du lieu. En 1319, la Famille de Saint-Hilaire la lui cède.
Les biens des branches cadettes se morcellent au fur et à mesure qu’elles se ramifient. Au milieu du XIVème siècle, Robert de Saint-Hilaire perd le fief principal, faute d’honorer une dette. Dès lors, la seule seigneurie de la Famille de Saint-Hilaire s’exerce sur la moitié des anciennes terres de Robert.
Mes ancêtres Bertrand de Boussoit de Saint-Hilaire (1357/1417) ; Jehan de Saint-Hilaire (1380/1450) et Guy de Saint-Hilaire (1420/1493) sont seigneurs. Guillaume Willem Gossuin dit Leroy (1420/1480) époux de Marie de Saint-Hilaire (1424/1490) fille du seigneur Jehan de Saint-Hilaire et de son épouse Marie Rozel, est le mayeur et fermier.
Guy de Saint-Hilaire émigre, et après lui le nom de la famille disparaît du village.
Le fief devient la propriété de plusieurs Familles successives jusqu’à la Révolution Française. L’une d’entre elles lui vaut le nom de fief de Bogny.
Personnages liés à la commune
Jules Margerin (1837/1920), médecin et entrepreneur en électricité, né à Saint-Hilaire-lez-Cambrai.
Issu d'une famille de mulquiniers et notables locaux (mayeurs, échevins), fils de François Margerin (1797/1863), fabricant de batiste et maire de Saint-Hilaire-lez-Cambrai en 1837, il rompt avec la tradition familiale et devient médecin à Valenciennes. Il épouse Rosalie Leriche, fille de Philippe Leriche (1816/1861), fabricant de batiste et maire de Neuville-sur-Escaut.
Passionné de sciences et de techniques, Jules Margerin transforme, vers 1895, le moulin sur l'Escaut hérité de sa femme à Neuville-sur-Escaut en une centrale de production d'électricité au service des fermes des environs. Il figure parmi les pionniers de l'électrification rurale en France. À cette époque, seule la grande industrie a droit à l'électricité, tandis que les grandes villes commencent tout juste à être reliées. L'électrification rurale n'est généralisée en France que dans les années 1920-1930.
Fernand Leprette (1890/1970, portrait de droite) né à Saint-Hilaire-lez-Cambrai, écrivain et intellectuel français s'étant illustré dans la vie littéraire et artistique francophone d’Égypte.
Il connaît une enfance paysanne, avant de rejoindre Lille et Douai pour ses études. Au cours de la Première Guerre Mondiale, il combat dans l'infanterie et l'aviation et reçoit la croix de la Légion d'honneur au titre militaire pour sa conduite. En 1919, il embarque sur le Lotus pour rejoindre Alexandrie, où il est détaché comme professeur de français dans les écoles du gouvernement égyptien. En 1929, il est appelé au Ministère de l'Instruction Publique en qualité d'Inspecteur de l'enseignement du français. Jusqu'en 1956, année de son retour en France, il mène de front sa carrière dans l'enseignement et sa carrière artistique et intellectuelle. Outre les Cahiers de l'Oasis, revue littéraire qu'il fonde en 1921, il participe activement à l'Association des Amis de la Culture Française en Égypte, fondée en 1925 et rédige des critiques d'art dans le journal la Semaine Egyptienne.
Il prend sa retraite en France à Boulogne-Billancourt où il meurt en 1970. Son fils Jacques (1920/2004) est un diplomate français.
Marceau Méresse (1905/1992), aviateur français, né à Saint-Hilaire-lez-Cambrai
Patrimoine
L'église Saint-Hilaire
À la fin du XIXème siècle, l’ancienne église fortifiée qui menace ruine est démoli. Une nouvelle est construite au même emplacement mais orientée en sens inverse.
La ferme de l'Abbaye du Saint-Sépulcre
Les bâtiments de la cense, dont il reste la maison d'habitation du censier, sont situés à Saint-Hilaire alors que l'Abbaye est à Cambrai.
Le censier est presque toujours nommé mayeur de la communauté, la maison, à l'entrée du terre-plein de l'église, sert pour les plaids de la justice de l'Abbaye.
Le moulin dit de Quiévy est l'ancien moulin banal de la cense de l’Abbaye.
La chapelle Notre-Dame de Pitié.
Le monuments aux morts des trois dernières guerres 1870, 1914 et 1939 inauguré en 1920.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Saint-Hilaire-lez-Cambrai
Carte de Cassini
Notes
(1) Les Scots Guards, gardes écossais, constituent l'un des cinq régiments d'infanterie de la Garde du souverain britannique.
Sources
Sites, blogs, livres, revues, photo... : Wikipedia.
Date de dernière mise à jour : 02/03/2021