Attichy
La commune, frontalière du département de l'Aisne, est entourée de collines aux crêtes boisées.
Elle se trouve près du chemin de Compostelle, il est de coutume qu'un pèlerinage se déroule à l'église Saint-Médard.
La commune d'Attichy est jumelée avec Einhausen (Allemagne).
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : De gueules aux trois haches d’armes d’argent, celle de semestre et celle de pointe contournées, au chef cousu écartelé d’azur à une abeille d’argent posée en fasce et de gueules plain.
Toponymie
Du Celte, Attegies = regroupement de cabanes de bûcherons.
Au cours de la période Gallo-romaine, Atticus ou Attipius = nom d'un noble gaulois de la tribu des Suessions qui fonde sur le site une riche villa.
Le bourg d'Atticiacum se développe ensuite autour de la villa.
Hydrographie
Les limites Sud de la commune correspondent au cours de la rivière Aisne, tandis que le ru de Milleville coupe le territoire en deux, afin de rejoindre l'Aisne.
Deux étangs, parallèles au cours de l'Aisne, séparent les lieux-dits du Bac et de la Maladrerie.
Histoire
Diverses trouvailles préhistoriques, gauloises et gallo-romaines, sont faites sur le territoire. En 1838, un sarcophage comportant des agrafes et des médailles impériales, est découvert dans le bourg même.
Vers 250 avant J.-C., le site d'une terrasse dominant l'Aisne (exploité aujourd'hui comme carrière de granulats) est utilisé comme nécropole, dans laquelle des archéologues découvrent en 2009 deux tombes à char celtique (1) parmi onze sépultures.
Vers 560, le roi des Francs Clotaire Ier (498/561) traverse l’Aisne à Attichy, avec la dépouille du défunt saint Médard (456/545), se rendant à Soissons, où est fondée une abbaye en l’honneur de l'évêque de Noyon.
La commune est titulaire de la Croix de Guerre 1914/1918, décernée en 1921.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Du XIIème au XVème siècle, le domaine d'Attichy est possession de la Maison de Montmorency :
Mathieu Ier de Montmorency (1100/1160), est seigneur de Montmorency, Écouen, Marly-le-Roi, Conflans-Sainte-Honorine et Attichy, connétable de France de 1138 à 1160 sous le roi des Francs Louis VII dit le Jeune (1120/1180). Vers 1132, il délaisse à l’abbaye de Prémontré des pâtures attenantes à son château et consent, en 1137, à la donation d'Hadvide d’Attichy de la cure Saint-Médard à cette même abbaye. Ce fait, est confirmé par mon ancêtre le roi Louis VI dit le Gros (1081/1137, portrait de droite).
Bouchard de Montmorency (1130/1189), époux en 1173 de Laurette de Hainaut, fille du comte Baudouin IV de Hainaut (1108/1171). Il meurt à Jérusalem.
Mathieu de Montmorency dit Le Grand (1174/1230, portrait de gauche) hérite de la seigneurie en 1160. Il est l'un des plus grands notables guerriers de son temps. Armé chevalier par le comte Baudouin V de Hainaut (1150/1195), il participe à la conquête de la Normandie. Il meurt en 1230 après avoir défendu le fils mineur de la reine Blanche de Castille (1188/1252) le futur roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270) contre les attaques des principaux vassaux de la couronne. Sa 3ème épouse, Emma de Laval (1200/1264) exerce le pouvoir sur ses terres sans partage.
Guy VII de Montmorency-Laval (1220/1267), fils de la précédente, succède à son père et fait en 1247, avec son frère consanguin, un partage qui lui apporte les terres d'Acquigny, Hérouville (près de Pontoise), l'Ile-Saint-Denis, Épinay, les Andelys. Il hérite par sa première femme, Philippa de Vitré (1225/1254), de la baronnie de Vitré, de la vicomté de Rennes et de la terre de Marcillé. Veuf, il épouse l'année suivante, Thomasse de La Guerche, veuve d'André de Vitré, son beau-frère.
Bouchard Ier de Laval (1265/1320), fils du précédent de son second mariage, époux de Béatrix d'Erquery.
Herpin de Laval (+ avant 1361), fils du précédent, sous la curatelle d'Erard de Montmorency par arrêt du parlement en 1320, mort sans descendance.
Puis suivent : Guy II de Laval (1326/1398) époux en premières noces, d'Isabeau de Châtillon (1330/1377) et en secondes noces d'Ade de Mailly (1340/1410) ; Jean de Laval, frère du précédent, vivant en 1386 meurt peu de temps après celibataire et sans descendance ; Guy III de Laval, hérite du précédent, épouse Jeanne de Nesle veuve et sans enfants en 1408.
Les terres d'Attichy et autres lieux sont la propriété de Guy de la Roche-Guyon (1400/1460) dont la fille Marie de la Roche-Guyon (1430/1497), épouse en premières noces en 1448 Michel d'Estouteville (1430/1469) chevalier, conseiller et chambellan du roi, et en secondes noces Bertin du Gilly, elle meurt sans descendance.
La terre d'Attichy est alors partagée et au XVIème siècle le titre de seigneur d'Attichy est porté par divers membres des Familles de Bochard, de Mazancourt et d'Hacqueville, puis ces derniers cèdent la plus grande partie du domaine au maréchal Louis de Marillac (1572/1632, portrait de droite) dont la soeur Valence de Marillac, épouse vers 1590 Octavien Doni (+1614), financier d'origine italienne, à qui elle apporte la terre d'Attichy ; leur fils, Antoine Doni dit le marquis d'Attichy (+1637) célibataire et sans descendance ; Angélique Doni, soeur du précédent, duchesse d'Atri, céde tout le domaine d'Attichy par contrat, à son cousin René de Marillac (+1719), conseiller au Parlement, avocat général au Grand Conseil, intendant en Poitou, maître de requêtes, conseiller d'Etat et intendant de Rouen ; François de Marillac dit le marquis d'Attichy (+1704), fils du précédent, tué à la Bataille de Hochstet, sans laisser de postérité, Attichy, revient alors à sa nièce la marquise Marie Madeleine Motier de La Fayette (1691/1717), petite fille de la comtesse de Lafayette (portrait de gauche) auteure de La Princesse de Clèves, qui épouse en 1706, le duc Charles Louis Bretagne de la Trémoille (1683/1719) pair de France, dans la Famille duquel cette importante seigneurie reste jusqu'en 1789.
Personnage lié à la commune
Jean Isaac Tondu du Metz (1789/1871) petit-fils d'un administrateur de l'Oise sous la Révolution, est juge de paix du canton d'Attichy sous l'Empire et maire en 1814. Opposé aux Bourbons, il est destitué en 1815. Il réintègre la mairie en 1830, et devient conseiller d'arrondissement de Compiègne. Elu, en 1848, représentant de l'Oise à l'Assemblée Constituante, il fait partie du Comité de Législation, et vote, avec la majorité, pour le bannissement de la Famille d'Orléans, pour les poursuites contre Louis Jean Joseph Blanc (1811/1882) et Marc Caussidière (1808/1861), contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, contre l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'ensemble de la Constitution, pour la proposition Rateau, pour l'interdiction des clubs, pour l'expédition de Rome, contre la mise en accusation du président et des ministres. Non réélu à la Législative, il ne reparait plus sur la scène politique.
Il meurt à Attichy où il est inhumé dans le cimetière (photo de droite) avec sa seconde épouse Louise Joséphine Stéphanie Chocus, fille de Louis Antoine Chocus, ancien juge de paix du canton d'Attichy.
Chronique communale
La Compagnie d’Arc les archers d’Attichy
Déjà mentionnée dans les archives communales en 1790, c'est la plus ancienne société d’Attichy. En 1819, les Attichois soumettent au Conseil Municipal une pétition demandant l’établissement d’un jeu d’Arc. En 1845, quelques passionnés de ce sport obtiennent l’autorisation de construire à leurs frais un jeu d’Arc sur un terrain inculte.
En 1912, il existe deux compagnies d’Arc, la première compte 18 membres, la seconde dissoute après la guerre 16 membres.
Les Archers fêtent la Saint Sébastien chaque fin janvier : ils se rassemblent le matin sur la place de l’Hôtel de Ville, assistent à la messe traditionnelle puis à un banquet. En avril, a lieu le Tir à l’Oiseau dont le vainqueur est sacré roi pour l’année. Leur grande manifestation le Bouquet Provincial se déroule au mois de mai : un cortège de jeunes filles en blanc, d’archers en uniforme, précédés de la fanfare, défile dans les rues. Des fleurs dans un vase constituent le bouquet qui reste dans la commune. Par deux fois, en 1925 et 1953, Attichy se voit confier l’organisation de cette manifestation.
Patrimoine
L’église Saint Médard
Eglise romane à l'origine, mentionnée dès 1119, dont le plan est altéré par divers ajouts au cours des XVème, XVIème et XVIIème siècles.
Précédée d’un clocher formant porche construit en 1736 en remplacement de celui qui, à l’origine, s’élève sur la croisée, écroulé l’année précédente, l’église est un édifice de style gothique tardif, résultat d’importants travaux effectués à partir de la fin du XVème siècle. Révélé par les travaux de restauration, le mur Sud de la nef est un magnifique exemple d’architecture romane.
La première église, bâtie à la fin du XIème siècle, comprend une nef avec bas-côtés, un transept saillant et un chœur terminé par une abside en hémicycle flanquée de deux absidioles. Ses quatre fenêtres en plein cintre sont encadrées par des colonnettes avec chapiteaux et leur archivolte est soulignée par une moulure décorée de billettes qui se poursuit d’une fenêtre à l’autre. Une corniche à modillons décorative termine le mur. Encore dissimulé sous le comble du bas-côté, le mur gouttereau Nord présente un décor similaire. Reprise en sous-œuvre à la fin du XVème siècle pour la doter d’arcades beaucoup plus grandes, la nef reçoit alors une charpente en carène et une toiture unique qui masquent les fenêtres romanes. Vers 1560,le transept et le chœur sont totalement reconstruits et l’abside est réduite à une seule travée en 1831 par suite du percement d’une rue.
Le château
Construit au XIIème siècle, il est considérable, entouré de fossés, de vastes jardins, d’un parc, d’eaux… Le cardinal Jules Raymond Mazarin (1602/1661, portrait de droite) y fait plusieurs fois mettre garnison pendant les Guerres de la Fronde.
Il devient au XVIIIème siècle l’apanage des seigneurs de La Trémoille jusqu’à la Révolution de 1789 ou le domaine est démembré.
Le château, après avoir passé dans plusieurs mains, est démoli vers 1796. Quelques vestiges sont encore visibles au début du XXème siècle comme un pont et une porte.
La villa des Avenues
Cette propriété du XVIIIème siècle, comportant une demeure bourgeoise, une serre, une écurie, une orangerie ainsi que d'autres dépendances accueille dans son jardin quatre platanes âgés de 250 à 300 ans.
Elle est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques en 2003.
Les locaux de l'ancienne usine de produits chimiques, spécialisés dans la fabrication de colles et gélatines.
L'ancien moulin à farine, transformé par la suite en sucrerie betteravière.
Le jardin de la ferme de Morenval.
Ces trois derniers sont répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel.
L’Hôtel de Ville
Il est édifié pendant la Restauration en 1824 sur l’une des deux halles de la commune, la halle d’en haut. Ses arcades accueillent le marché. Le fronton est modifié en 1934.
En bas de la place la Halle inférieure est détruite avant la Première Guerre Mondiale.
Le Pont
Jusqu’en 1836 seul un bac permet de relier les deux rives de l’Aisne. En 1836, un pont suspendu à péage est ouvert à la circulation. Il est remplacé en 1895 par un pont de fer que les Allemands font sauter en septembre 1914. En avril 1915 un pont suspendu provisoire est reconstruit. En 1926, on inaugure un nouveau pont en ciment que les troupes françaises font sauter le 7 juin 1940. Le pont actuel est inauguré en juin 1946.
La Gare
Elle est située à quelques centaines de mètres du bourg sur la ligne reliant Compiègne à Soissons mise en service en 1881 par la Compagnie des Chemins de Fer du Nord. Fin 1938, la ligne n’est plus ouverte qu’au service frêt.
La Piscine d'Attichy
A une époque où la devise mens sana in corpore sano est à l'honneur, par circulaire de février 1934, le Préfet de l'Oise exprime son désir de voir se développer l'enseignement de la natation. La construction d’une piscine est décidé le long de l'Aisne. Elle est précédée de la création du Club Nautique qui comprend une école de natation avec 2 maîtres-nageurs. Une passerelle est établie entre la piscine et la rivière avec un grillage de séparation, un plongeoir et des cabines sont construits à chaque angle du terrain et de bons nageurs sont prêts à intervenir en cas de besoin dans 3 barques équipées de bouées de sauvetage.
Hameaux, lieux dits et écarts
Les hameaux Maison Blanche, l'Arbre, La Treille, La Faloise, Les Moulins, Montplaisir, Navet, Saint-Laurent, Puisaleine et les lieux dits du Bac et de la Maladrerie.
Evolution de la population
Nos ancêtres d'Attichy …
Naissance/baptème et domicile :
LEROY Marguerite (sosa 957 G10) nait vers 1715, elle épouse ROSELET François (sosa 956 G10) et tous deux sont mentionnés comme y demeurant en 1770 sur l'acte de mariage de leur fils LEROY Alexi avec CROUET Marie Anne à Caisnes.
Carte de Cassini
Notes :
(1) L'expression tombe à char désigne un type de rite funéraire d'inhumation ou d'incinération pratiqué, entre autres, chez les peuples celtes et qui consiste à enfouir les restes de la ou les personne(s) défunte(s), homme ou femme, avec un char de guerre ou d'apparat dans une même fosse.
Ce type de sépulture, réservée à l'élite, apparaît au premier âge du fer et persiste au cours de La Tène, jusqu'au début de l'époque gallo-romaine avec quelques variations géographiques et/ou chronologiques.
Sources
Sites, blogs, photo, livres et revues... : Wikipedia ; Mémoire d'Attichy et de son canton ; article sur Madame la contesse de Maure et Mademoiselle de Vandy de Victor Cousin, bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1854.
Date de dernière mise à jour : 25/03/2021