PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département de l'Oise dans la région Hauts-de-France doit son nom à la rivière éponyme qui le traverse. Le département est situé à 30 kms au Nord de Paris, ce qui en fait le département non-francilien le plus proche de la capitale. Il est limitrophe des départements de la Somme, de l'Aisne, de Seine-et-Marne, du Val-d'Oise, de l'Eure et de la Seine-Maritime.
Héraldique
Taillé au premier d’or aux trois bandes d’azur, au second aussi d’azur semé de fleurs de lys d’or ; à la barre d’argent brochant sur la partition.
Les armoiries combinent les armoiries de l'ancienne province du Ponthieu avec celles de l'ancienne province d'Île-de-France. La barre représente la rivière Oise.
Hydrographie
Les rivières affluentes de la Seine : l’Oise, l’Epte ; affluentes de l’Oise : le Thérain, l'Aisne, l'Automne, l'Esches, la Brêche, le Matz, la Viosne.
La Noye, affluent de l'Avre et l'Aunette, affluent de la Nonette.
La Bresle, fleuve côtier se jetant dans la Manche au Tréport sur la Côte d’Albâtre.
Le transport fluvial s'organise dans le département autour de la rivière Oise qui connecte le canal du Nord et le canal latéral à l'Oise.
Lacs et étangs : le plan d'eau du Canada, lac artificiel crée en 1981, au Nord-Ouest de Beauvais, le long du Thérain et les 4 étangs de Commelles en pleine forêt de Chantilly.
Histoire
À l’époque de la conquête romaine le territoire de l’Oise est partagé entre différents peuples gaulois. La plus importante est celle des Bellovaques qui occupent la partie la plus vaste située à droite de la rivière Oise (Isara). La ville de Beauvais tire son nom de celui des Bellovaques. Les Silvanectes vivent sur la rive gauche de la rivière. La ville de Senlis tient son nom de cette tribu.
Le 1er juin 987 après la mort de Louis V dit le Fainéant (967/987), Hugues Capet (939/996, portrait ci-contre, mon ancêtre sosa n° 7 547 161 920 en 33ème génération), comte de Paris est élu roi à Senlis.
Le département est créé à la Révolution française principalement à partir d’une partie de la province d’Île-de-France.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo en 1815, le département est occupé par les troupes britanniques de juin 1815 à novembre 1818.
L'Armistice du 11 novembre 1918 entre l'Allemagne, la France et ses alliés, puis celui du 22 juin 1940 entre l'Allemagne et la France, sont signés tous deux à la clairière de Rethondes dans la forêt de Compiègne dans l'Oise.
Patrimoine
Anciennement dans le domaine royal, le département comporte de nombreux châteaux :
Le château de Chantilly (photo ci-dessous) est d'abord une ancienne forteresse médiévale cantonnée de sept tours et entourée de douves en eau, construite sur un terrain marécageux de la vallée de la Nonette, affluent de l'Oise, qui contrôle la route de Paris à Senlis. Le château appartient primitivement à Guy de Senlis (+1223), bouteiller du roi Louis VI dit Le Gros (1081/1137, mon ancêtre sosa n° 471 697 620 en 29ème génération) à la fin du XIème siècle.
La famille ajoute à son patronyme le nom de la fonction (Bouteiller de Senlis), et conserve le château jusqu'au XIVème siècle.
En 1347, Guillaume IV Le Bouteiller de Senlis (+1360) abandonne le château au duc de Normandie, futur roi Jean II dit Le Bon (1319/1364, portrait 1 de gauche) en échange du règlement de ses dettes. La même année, le château est transféré à Jean Ier de Clermont (1320/1356), chambellan du roi, maréchal de France.
Le château est pillé pendant la Grande Jacquerie de 1358.
Les Bouteiller récupèrent la seigneurie et Guillaume IV la donne à son cousin-germain, Jacques Herpin, seigneur d'Erquery en , quelque temps avant sa mort. Ce dernier lègue par testament en 1361 les seigneuries de Chantilly et de Moussy-le-Neuf à son cousin Jean de Laval, seigneur d'Attichy. À la mort de celui-ci, elle revient à Guy III de Laval, seigneur d'Attichy en 1386, qui la revend la même année à Pierre d'Orgemont (1315/1389), ancien chancelier de Charles V dit Le Sage (1338/1380). Celui-ci commence la reconstruction du château en 1386 qui s’achève en 1394. Après sa mort, son fils Amaury la poursuit.
Cette famille le possède pendant trois générations du XIVème au XVème siècle.
En 1484, Pierre IV d'Orgemont, sans enfant, lègue Chantilly à son neveu Guillaume de Montmorency (1453/1531).
Cette puissante famille possède Chantilly du XVème au XVIIème siècle et y fait réaliser d'importants travaux de modernisation.
C'est le plus illustre membre de cette famille, le connétable Anne de Montmorency (1492/1567, portrait 1 de droite), qui fait rénover la forteresse par Pierre Chambiges en 1528 et, en 1551, construire, au pied de la vieille forteresse, la Capitainerie ou Petit Château, par l'architecte Jean Bullant, qui a travaillé dans son château d'Écouen. Il fait également aménager en 1538 la terrasse sur laquelle se dresse actuellement sa statue équestre et édifier sept chapelles dont deux ont été conservées à l'intérieur du parc. C'est également lui qui fait tracer les premiers jardins.
Son second fils, Henri Ier de Montmorency (1534/1614, portrait 2 de gauche) fait construire, dans la partie haute du parc, la Chaumière (ou Maison de Sylvie) qui subsiste aujourd'hui, quoique remaniée. Destiné à recevoir le roi Henri IV (1553/1610), ce petit pavillon est le refuge du poète Théophile de Viau (1590/1626, portrait 2 de droite), condamné au bûcher pour libertinage. Il reçoit l'asile de Marie Félicie Orsini dite Marie des Ursins (1600/1666), qu'il a chantée sous le nom de Silvie, et sous la protection de son époux, le maréchal Henri II de Montmorency (1595/1632, portrait 3 de gauche). En révolte contre l'autorité royale, Henri II de Montmorency est exécuté à Toulouse en 1632, sa veuve entre au couvent et leurs biens sont confisqués par Louis XIII (1601/1643).
En 1643, Anne d'Autriche (1601/1666, portrait 3 de droite) restitue le domaine à la dernière des sœurs d'Henri II de Montmorency, Charlotte Marguerite de Montmorency (1594/1650, portrait 4 de gauche), femme d'Henri II de Bourbon-Condé (1588/1646), dont le fils Louis II de Bourbon-Condé dit Le Grand Condé (1621/1686), duc d’Enghien vient de remporter la bataille de Rocroi.
Chantilly passe ainsi à la Maison de Condé, branche cadette de la Maison de Bourbon, dont le domaine constitue la principale propriété.
Louis II de Bourbon-Condé, ayant pris parti contre Mazarin pendant la Fronde, se fait confisquer Chantilly en 1652 et ne recouvre le domaine qu'en 1659 lors de la Paix des Pyrénées.
En 1664, il vient définitivement habiter Chantilly. Éloigné de Versailles, il consacre tous ses soins à son domaine ; il fait dessiner le parc par André Le Nôtre (qui n'a pas encore travaillé à Versailles) qui canalise La Nonette entre 1671 et 1673 pour créer Le Grand Canal, dessine les parterres français au Nord du château, fait construire par Daniel Gittard Le Grand Degré, et crée la perspective actuelle allant de la grille d'honneur à la terrasse.
Il reçoit à Chantilly des écrivains comme La Fontaine, La Bruyère, Bossuet, Madame de La Fayette, Madame de Sévigné… en leur honneur, les deux allées parallèles, qui encadrent les parterres de Le Nôtre, prennent le nom d'allées des Philosophes. On donne à Chantilly des fêtes magnifiques. Molière y crée Les Précieuses ridicules en 1659 et y joue Tartuffe.
Sous la direction du maître d'hôtel Fritz Karl Watel dit François Vatel (631/1671) la chère y est raffinée (c'est à cette époque qu'on y aurait inventé la crème chantilly). En avril 1671, le Grand Condé scelle sa réconciliation avec Louis XIV en le recevant à Chantilly. Il consacre sa grande fortune à l'acquisition de tableaux, d'objets d'art et de meubles de prix et à enrichir les collections de manuscrits et de livres rares, dont le premier fonds avait été constitué par le connétable de Montmorency.
Vers la fin de sa vie, le Grand Condé charge Jules Hardouin-Mansart de restaurer l'intérieur du château.
Son fils, Henri Jules de Bourbon-Condé dit Condé Le Fol (1643/1709, portrait 4 de droite), fait moderniser le château et dépense des sommes énormes pour enlever tout caractère médiéval à l'ancien édifice.
Louis IV Henri de Bourbon-Condé dit Monsieur Le Duc (1692/1740), fait construite les Grandes Écuries de 1723 à 1726. Principal ministre de Louis XV de 1723 à 1725, il affectionne Chantilly. Il fait décorer les appartements du Petit Château, aménager un cabinet d'histoire naturelle et crée la manufacture de porcelaine de Chantilly.
À partir de 1720, il fait aménager la partie boisée située à l'Est du château et dénommée Petit Parc ou parc de La Caboutière. Il fait tracer une allée qui y mène, appelée allée du Quinconce et créer des salles de verdure reliées par des allées en zigzag. L'avenue de droite mène à un carré boisé où l'on construit un jeu de l'oie géant. Derrière La Maison de Sylvie d'autres salles de verdure et un petit labyrinthe sont aménagés, tandis qu'un grand labyrinthe est construit dans Le Parc de Sylvie, aujourd'hui séparé du domaine par la sente d'Avilly. Il ne reste rien de tous ces embellissements.
La mort prématurée du duc de Bourbon fait passer ce domaine à Louis V Joseph de Bourbon-Condé (1736/1818, portrait 5 de gauche), âgé de 5 ans. Il fait édifier le Jeu de Paume en 1756 et, entre 1769 et 1772, fait construire le château d'Enghien, long bâtiment de style classique situé à droite de la grille d'honneur. En 1774, il fait dessiner un jardin anglo-chinois et construire un hameau qui inspire Marie-Antoinette lorsqu'elle fait construire le hameau de la Reine à Trianon.
Pendant la Révolution Française, Louis V Joseph émigre au lendemain de la prise de la Bastille. Le domaine est mis sous séquestre en 1792. Le château est envahi par un groupe de gardes nationaux. Vidé de son mobilier, le Petit Château est transformé en prison sous la Terreur, les jardins de Le Nôtre sont abimés faute d'entretien. Une première partie est vendue par lots entre 1793 et 1795 et une bonne partie de ces premières aliénations ne réintègrent jamais le domaine.
En 1799, les adjudicataires du château entreprennent de le démolir pour récupérer les matériaux de construction. Seuls sont épargnés le Petit Château et les Grandes Écuries, les entrepreneurs s'étant vu retirer le marché avant d'avoir pu les détruire. La partie du parc située à l'Ouest du château, qui abrite les jeux d'eaux conçus par Le Nôtre, est lotie. Occupées par l'armée, les Grandes Écuries sont sauvées de la destruction et très peu abîmées.
Sous l'Empire, Chantilly est inclus dans l'apanage d'Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais (1783/1837, portrait 5 de droite), qui possède à proximité le château de Saint-Leu.
En 1814, lorsque Louis V Joseph de Bourbon-Condé rentre en possession du domaine à son retour d'émigration, c'est un vieillard de 78 ans. Il fait faire quelques réparations sommaires pour mettre le château hors d'eau, parvient à racheter une partie des terrains, mais il ne peut reconstituer le parc, désormais coupé en deux par la route de Chantilly à Vineuil-Saint-Firmin, créée à l'époque révolutionnaire. Pour la masquer, son fils, Louis VI Henri de Bourbon-Condé (1756/1830, portrait 6 de gauche), duc de Bourbon, fait traiter entre 1817 et 1820 la partie occidentale du parc en jardin à l'anglaise.
En août 1830, à sa mort, le jeune Henri d'Orléans duc d'Aumale (1822/1897), son petit-neveu et filleul, avant-dernier fils de Louis Philippe Ier, hérite de la quasi-totalité de son énorme patrimoine. Il projette des travaux de reconstruction mais après la chute de la Monarchie de Juillet, il doit prendre le chemin de l'exil. Il revient en France en 1871, veuf et ayant perdu ses deux fils jeunes. De 1876 à 1882, il fait reconstruire le château sur les anciennes fondations, sur les plans de l'architecte Honoré Daumet et y place et enrichit encore ses considérables collections.
La dernière grande fête familiale qui se déroule au château est en avril 1896 le mariage de Marguerite Marie Françoise Louise, princesse d'Orléans (1869/1940), fille du duc de Chartres, et de Marie Armand Patrice de Mac-Mahon (1855/1927, portrait 6 de droite), duc de Magenta, fils du maréchal de Mac-Mahon.
Henri d’Orléans, meurt en 1897 dans son domaine sicilien de Zucco, veuf et sans enfant vivant, il lègue l'ensemble à l'Institut de France, sous le nom de Musée Condé.
Le château et ses dépendances font l'objet de plusieurs protections au titre des Monuments Historiques en 1988 après une première protection par arrêté en 1963, annulée.
Le pavillon de la Manse, aussi appelé le Moulin des Princes, se situe au centre de la ville de Chantilly au bord de la Nonette canalisée, non loin du château. Il dépend du domaine de Chantilly et est la propriété de l'Institut de France.
Le Pavillon est construit en 1678 à la demande de Louis II de Bourbon-Condé (1621/1686, portrait 1 de gauche), héritier du château de Chantilly, cousin du roi Louis XIV (1638/1715), pour abriter la machine à faire jouer les Grandes Eaux. Contemporaine de celle du château de Versailles (la machine de Marly) son rôle est d'élever à 25m de hauteur l'eau d'une source pour remplir un réservoir et alimenter les bassins, fontaines, cascades et jets d'eau qui ornent les jardins à la française dessinés par André Le Nôtre (1613/1700).
Jacques de Manse (1628/1699), spécialiste de l'hydraulique, est le réalisateur de la machine (photo ci-dessous). Il a déjà travaillé aux aménagements du Canal de l'Ourcq et de la machine du Pont Notre-Dame.
Les plans du bâtiment sont dessinés par Jules Hardouin Mansart (1646/1708), premier architecte du roi Louis XIV.
À l'aide d'une grande roue en bois de 7,80m de diamètre activée par le canal de la Machine et de 6 corps de pompes en bronze, l'eau est puisée dans une source située à l'aplomb du bâtiment, puis élevée par des tuyaux en cuivre jusqu'au sommet du pavillon dans une bâche située sous les combles à 25m de hauteur. Cette eau est ensuite dirigée par une conduite souterraine vers un réservoir située à 400m de là, sur la pelouse, à proximité de l'actuel hippodrome. Ce réservoir est supprimé en 1768 car trop vétuste. Son voisin créé en 1720 existe toujours mais a été réduit considérablement dans sa taille ; il est aujourd'hui à sec. L'eau part ensuite approvisionner les bassins et les fontaines de la partie Ouest du parc ainsi que le bassin de la cour des chenils aux Grandes Écuries. Le débit de la pompe est alors de 62m3 à l'heure soit 1500m3 par jour. Un tel débit ne permet pas d'approvisionner les bassins en permanence.
Pendant la période révolutionnaire, le domaine de Chantilly est déclaré Bien National ; la machine élévatoire est municipalisée.
Dès la fin du XVIIIème siècle, le pavillon est flanqué d'un bâtiment horizontal dans le but d'accueillir des activités industrielles. Il est acheté par François Richard-Lenoir (1765/1839, portrait de droite) qui installe juste à côté une fabrique de tissage. D'autres activités industrielles d'y succèdent.
En 1840, Henri d’Orléans, duc d'Aumale (1822/1897, portrait 2 de gauche), fils du roi Louis Philippe Ier (1773/1850) transforme le site, fait démanteler la machine hydraulique hors d'usage et remplacer par une nouvelle pompe. Un nouveau système de turbine est installé en 1870. Un forage de plus de 100 m de profondeur permet d'alimenter en eau potable le château et ses dépendances.
En 1885, une blanchisserie mécanisée est ajoutée dans le bâtiment adjacent, une des plus modernes de son temps. Elle est toujours visible.
L'activité du pavillon cesse en 1987.
L'édifice et les machines sont classées aux Monuments Historiques en 1989.
En 1997, une association se constitue pour restaurer l'intérieur du bâtiment et ses machines hydrauliques.
Le château-fort de Pierrefonds (photo ci-dessous) est situé à la lisière de la forêt de Compiègne, au Nord de Paris.
Au XIIème siècle, un château s'élève déjà sur le site, construit par le puissant lignage des Nivelon, seigneurs de Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il n'en reste que des caves situées sous le logis du XIème siècle.
Ce château passe à la fin du XIIème siècle au roi Philippe II dit Auguste (1165/1223), et demeure ensuite dans le domaine royal.
En 1392, à la mort de son père Charles V dit Le Sage (1338/1380), Louis Ier d'Orléans (1372/1407, portrait 1 de gauche) reçoit en apanage le comté de Valois, plusieurs châtellenies, dont Pierrefonds, et le duché de Touraine. En 1406, le roi érige le comté en duché, y incluant entre autres Pierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la reconstruction du château. Les travaux s'interrompent après son assassinat en 1407, alors que les logis bordant la cour ne comportent encore que leurs deux niveaux gigantesques de caves, ils ne seront jamais achevés.
Le château est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, deux domaines qui appartiennent à la famille des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans. En 1411, les partisans du duc de Bourgogne dirigés par Waléran III de Luxembourg (1357/1415), comte de Saint-Pol, réussissent à occuper le château au nom du roi fou, Charles VI (1368/1422). Mais en 1412, le duc d'Orléans, après sa paix avec le roi, rentre en possession de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui est rendu par le comte de Saint-Pol qu'en 1413, après qu’il en est fait incendier les combles et les couvertures.
Charles Ier d'Orléans (1394/1465), fils de Louis d'Orléans, battu à la bataille d'Azincourt en 1415 par les troupes d'Henri V d’Angleterre (1386/1422), est emmené en captivité pendant 25 ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste au siège jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit, l'oblige à capituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusqu'aux environs de 1436, où elle est alors commandée par un Armagnac. Charles d'Orléans ne revient en France qu'en 1440 mais se retire dans ses apanages de Touraine. Toutefois, il fait réparer le château.
La forteresse échoit, ensuite, à son fils, le futur roi de France Louis XII (1462/1515).
En 1588, le château est occupé par le capitaine Jean de Rieux, partisan de la Ligue qui continue à lutter contre Henri de Navarre, devenu le roi de France Henri IV (1553/1610). Le capitaine Rieux repousse en 1591 deux tentatives de l'armée royale. En 1594, il est capturé et pendu. Antoine de Saint-Chamand, un autre ligueur, grâce à des complicités dans la place, prend le château et ne le livre que moyennant rançon à la fin de l'année 1594.
En 1595, le château est confié à Antoine d'Estrées (1529/1609, portrait 2 de gauche), gouverneur de l'Île-de-France, et, surtout, père de Gabrielle d'Estrées (1573/1599, portrait 1 de droite), favorite du roi Henri IV. Le 10 août 1595, Henri de Saveulx prend le château pour le compte de Philippe II d'Espagne (1527/1598). Il est fait prisonnier.
Durant la période de la Régence de Marie de Médicis et des débuts du règne de Louis XIII, le château est la propriété de François Annibal d'Estrées (1573/1670, portrait 3 de gauche) vicomte de Cœuvres, fils d'Antoine d'Estrées, et membre du parti des mécontents mené par Henri II de Bourbon-Condé (1588/1646), prince de Condé, désireux de renforcer son pouvoir au détriment de celui du roi de France.
Le château est assiégé en 1616, pris en 1617 par les troupes du gouverneur de Compiègne envoyées par Richelieu et démoli en mai 1617 par le comte d'Angoulême.
En 1798, les ruines sont vendues comme Bien National.
L'empereur Napoléon Ier (1769/1821) le rachète en 1813 et le fait entrer dans les dépendances de la forêt de Compiègne.
Au cours du XIXème siècle, l'engouement pour le patrimoine architectural du Moyen Âge le fait devenir une ruine romantique.
En 1832, Louis Philippe Ier (1773/1850) y offre un banquet à l'occasion du mariage de sa fille Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle d’Orléans (1812/1850, portrait 4 de gauche) avec Léopold Ier Georges Christian Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld, premier roi des belges (1790/1865, portrait 2 de droite).
Le prince-président, Charles Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873) le visite en 1850. En 1857, devenue l’empereur Napoléon III, il fait entreprendre sa restauration sur les conseils de Prosper Mérimée (1803/1870), par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814/1879). En 1862, le projet initial prend de l'ampleur, le souverain désirant en faire une résidence impériale : le château doit donc être entièrement reconstruit. Les travaux sont arrêtés en 1885, faute d'argent, la décoration des salles reste inachevée.
Viollet-le-Duc a fait montre dans cette reconstruction d'un exceptionnel sens de l'élévation et des volumes et d'une incontestable sensibilité au site, il ne fit pas œuvre d'archéologue, mais de créateur. Il a imaginé des sculptures, des boiseries, un décor peint, des meubles, tout un ensemble qui annonce plus l'Art Nouveau des années 1900 que le retour au Moyen Âge. Il s'est attaché à concilier le respect des vestiges médiévaux et les impératifs de la vie de cour telle qu'on la concevait sous Napoléon III.
Le château comporte huit tours dont chacune porte le nom d’un personnage issu des Neuf Preux (roman du début du XIVème siècle) : Artus, Alexandre, Godefroy de Bouillon, Josué, Hector, Judas Maccabée, Charlemagne et Jules César. David, non doté d’une tour est symbolisé par la présence d'une étoile de David dans la rosace de la chapelle. Ces neuf personnages se retrouvent dans chacune des tours du mur d’enceinte mais aussi, dans leur version féminine, dans la plus grande salle d’apparat du château : la salle des preuses.
Le donjon, habitation réservée au seigneur, comprend les deux grosses tours de César et de Charlemagne, tout le bâtiment carré, divisé en trois salles à chaque étage, et la tour carrée. Il a pour particularité d’être totalement accolé à la muraille du château. L’escalier du donjon, entièrement imaginé lors des restaurations du XIXème siècle, est greffé sur des murs restaurés. Son départ en perron couvert échappe à tout modèle médiéval mais assure une entrée majestueuse aux appartements impériaux.
La cour d'honneur distribue, le donjon qui enferme les appartements impériaux, le grand corps de logis qui abrite les salles d’apparat, l’aile des cuisines avec les appartements des invités et la chapelle et la cour des provisions.
Au milieu de la cour d’honneur, trône une statue équestre en bronze de Louis d'Orléans, et d'énormes salamandres, symbole du duc, font office de gargouilles.
Ce château fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1862.
Il sert de lieu de tournages de films et séries françaises et américaines, notamment : La Vie de Polichinelle en 1907, Le Bossu en 1959, Papy fait de la résistance en 1983, Les Visiteurs en 1993, Sydney Fox, l'aventurière en 1999 ou encore Merlin, sur BBC One en 2008. Il a aussi inspiré le château du roi Miraz dans Le Monde de Narnia/Le Prince Caspian sorti en 2008.
et encore ... Le Château de Compiègne, classé aux Monuments Historiques en 1994, est construit entre 1751 et 1788 de style néoclassique. C'est une ancienne résidence royale et impériale ; le château de Boury à Boury-en-Vexin, près de Gisors, occupe une position stratégique aux confins du Vexin français et du Vexin normand. Le château, son parc et ses annexes sont classés aux Monuments Historiques en 1931 ; le château de Trie à Trie-Château, à 60 kms au Nord-Ouest de Paris, est inscrit aux Monuments Historiques partiellement en 1956 ; le château Mennechet à Chiry-Ourscamp, , au sommet de la colline du Montconseil, date de la fin du XIXème siècle ; le château de Montvillargenne à Gouvieux ; le château de Troissereux près de Beauvais ; le château de Montataire près de Creil ; le château du Plessis-Brion dans le Noyonnais ; le château de Bellinglise à Elincourt-Sainte-Marguerite ; le château de Merlemont à Warluis ...
De nombreux monuments religieux, tels :
La maladrerie Saint-Lazare et son jardin médiéval, exemple de l'architecture hospitalière.
La cathédrale Saint-Pierre au chœur gothique le plus haut du monde (49 m) et son horloge astronomique.
L'église Saint-Etienne passée avec harmonie du style roman au gothique flamboyant.
Les imposants vestiges de l'ancienne abbaye cistercienne Notre-Dame d'Ourscamp, près de Noyon.
Le domaine de Chaalis, à proximité de Senlis, et les vestiges de la chapelle Sainte-Marie-de-l'Abbé.
L'abbaye royale du Moncel de Ponpoint, haut-lieu historique et archéologique du Moyen Âge.
L'abbaye de Saint-Germer-de-Fly avec son immense abbatiale de style gothique primitif (photo de droite).
L'abbatiale clunisienne de Saint-Leu d'Esserent, témoin clé du passage de l'art roman à l'art gothique.
L'abbaye de Saint-Martin-aux-Bois, chef-d'œuvre de l'art gothique, près de Maignelay-Montigny.
L'ancienne abbaye de Saint-Paul près de Beauvais.
La cathédrale Notre-Dame-de-Senlis, témoin majeur de l'évolution du style gothique.
L'église Saint-Jean-Baptiste de Chaumont-en-Vexin en gothique flamboyant.
L'église Saint-Samson de Clermont-de-l'Oise est classée aux Monuments Historiques.
L'église et le château de Hannaches, près de Saint-Germer-de-Fly.
L'église Sainte-Félicité, à l'écart du village de Montagny-Sainte-Félicité, et sa flèche haute de 65 m de style gothique flamboyant.
L'église Saint-Martin de Marquemont.
L'imposante église Saint-Léger d'Agnetz de style gothique.
L'ancien prieuré de Saint-Arnoult, rares exemples de construction à pans de bois et torchis.
Les églises Saint-Antoine et Saint-Jacques de Compiègne (paroisse royale), classées au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO.
Les 35 clochers de la vallée de l'Automne et le donjon de Vez.
Le sanctuaire gallo-romain de Champlieu à Orrouy,
Les beaux villages, comme :
Crépy-en-Valois, cité des ducs de Valois, avec ses anciennes maisons de notables, le château des seigneurs de Crépy-Nanteuil (photo de droite), l'abbaye Saint-Arnoul et les ruines de la collégiale Saint-Thomas.
Noyon et un ensemble canonial et épiscopal remarquable.
Saint-Jean-aux-Bois, en plein cœur de la forêt de Compiègne, fondé autour d'une abbaye bénédictine dont il ne reste qu'une vieille église abbatiale et sa salle capitulaire.
Senlis, cité médiévale avec ses ruelles pavées, ses vestiges du château royal, son prieuré, ses arènes et murailles gallo-romaines, ses fortifications médiévales, ses hôtels particuliers...
Dans ce département 14 villes et villages
ont été le témoin de la vie (naissance, baptême, union, décès, inhumation)
de 48 individus du VIIIème au XXIème siècle
Sources
Sites et photo : Wikipedia
Vidéo : You Tube
Date de dernière mise à jour : 16/11/2017