Montreuil
Installé sur un promontoire dominant le fleuve, isolée des plateaux voisins par les vallons d'Écuires et de La Madelaine, Montreuil jouit d'une position géographique privilégiée.
Malgré sa faible population et sa faible superficie, Montreuil est une commune rurale relativement importante puisqu'elle occupe les statuts de sous-préfecture du département aux côtés de grandes villes comme Calais, Boulogne et Lens et de chef-lieu d'un arrondissement départemental regroupant 164 communes. Elle est la 5ème sous-préfecture la moins peuplée de France et l'une des rares à ne pas faire partie des villes les plus peuplées de son département.
Ce village typique possède une Histoire riche, principalement connu pour ses fortifications et ses remparts et est devenu l'un des principaux lieux touristiques de la région.
Situé à 30 kms de Boulogne-sur-Mer, 40 kms d'Abbeville, 75 kms d'Arras et 185 kms de Paris, les communes limitrophes sont : Neuville-sous-Montreuil, La Madelaine-sous-Montreuil, Marles-sur-Canche, Beaumerie-Saint-Martin et Ecuires.
La ville est jumelée avec : Rheinberg (Allemagne) en 1986, Slough (Royaume-Uni) en 1988, et signe en 2004 un accord de coopération hospitalière avec Ewo (Congo).
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or à deux fasces d'azur, au chef du même chargé de trois fleurs de lys aussi d'or.
Les armes sont adoptés par la municipalité depuis le début du XVIIème siècle.
La devise est : Fidelissima picardorum natio =La plus fidèle nation des Picards.
Elle est attribuée à la ville par le roi Henri IV en 1606 lors de sa visite de la ville.
Toponymie
Le nom officiel est Montreuil, toutefois Montreuil-sur-Mer est souvent utilisé. Le suffixe -sur-Mer vient du port de Montreuil où les bateaux accostent en traversant la Canche depuis la Manche. Il est rejeté officiellement par l'INSEE à cause des 10 kms qui séparent la commune de la mer en 1943.
En 898, Mosterio uel ingue ou Mosterio uel vigue = Montreuil-en-Vic ou le petit monastère sur le Vic, en latin médiéval, Vic faisant référence à l'agglomération portuaire carolingienne de Quentovic située dans l'embouchure de la Canche à cette époque.
Au XIIème siècle, supra mare apparait de temps en temps dans des chartes, documents, cartes des époques médiévales.
En 1552, Monstoeul sur la mer sur les comptes des aides de la ville.
Durant la Révolution Française, la Convention Nationale décrète en 1793 le nom de Montagne-sur-Mer.
Montreuil-sur-Mer est rétabli en 1795 par le Conseil Général de la Commune.
Hydrographie
Le fleuve de la Canche se jette dans la Manche.
Bien que situé à plus de 10 kms de la mer, Montreuil est pendant longtemps un port maritime de première importance. Les bateaux naviguent sur la Canche jusqu'au port, qui ne permet plus aujourd'hui que la navigation de barques de pêche et de kayaks.
En 987 lors de l'accession au trône de mon ancêtre Hugues Ier dit Capet (939/996, portrait de droite), Montreuil est le seul port de mer du domaine royal.
Histoire
Montreuil est citée en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. A cette époque, mon ancêtre le comte Helgaud de Montreuil (810/863) a déjà doté la ville d'une enceinte et d'un château comtal (voir § Les seigneurs, et le tableau de mes ancêtres en bas de page).
Vers 913, les moines de Landévennec (Finistère) y trouvent refuge après la destruction de leur monastère par les Vikings et créent en 926 l'abbaye Saint-Walloy en l'honneur de ce saint, déformation locale du nom de saint Guénolé. Par la suite, l'établissement devient l'abbaye Saint-Saulve.
Mon ancêtre, le duc Guillaume de Normandie dit Longue Epée (906/942) l'enlève à mon ancêtre le comte et marquis de Boulogne, Arnoul Ier de Flandres (889/965) pour le restituer à son seigneur, mon autre ancêtre Herluin de Ponthieu (880/945), comte de Montreuil.
En 980, Montreuil est rattachée au domaine royal.
En 988, mon ancêtre Hugues Ier dit Capet fait de Montreuil le seul port de mer de la monarchie française, héritier de l'opulent et mystérieux port Quentovic (voir § Chroniques).
En 1091, mon ancêtre le roi Philippe Ier de France (1052/1108, portrait de gauche), lassé de son épouse Berthe de Hollande (1058/1093), la fait enfermer au château de Montreuil, qui fait partie de sa dot (voir § Personnages).
En 1188, le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223, portrait de droite) accorde une charte communale. Il fait édifier un puissant château royal, dont il reste aujourd'hui quelques éléments, afin de protéger cette façade maritime de premier plan.
En 1299, l'accord de Montreuil est conclu entre le roi de France Philippe IV dit le Bel (1268/1314) et le roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, Édouard Ier (1239/1307) .
De nombreuses reliques, pieusement vénérées au Moyen Âge, détenues dans les lieux de cultes, attirent les pèlerins et conférent à la ville un caractère de sainteté.
La ville exporte ses draps dont la renommée rivalise jusqu'en Italie avec ceux de Flandre ou d'Artois.
En 1435, Montreuil passe dans les possessions des Bourguignons par le Traité d'Arras.
En 1467, une catastrophe naturelle provoque l'effondrement d'au moins six édifices religieux, peut-être tremblement de terre ou effondrement de couches souterraines.
À la fin du Moyen Âge, l'ensablement de la Canche entraîne le déclin de la ville. Le commerce maritime périclite, la ville se referme sur elle-même.
En 1537, les troupes de Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558, portrait 2 de gauche) et du roi Henri VIII d'Angleterre (1491/1547) mettent le siège au pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville est en grande partie détruite. Elle est reconstruite plus petite en 1542 par le roi François Ier (1494/1547, portrait 2 de droite).
La peste frappe la ville en 1596.
En 1567, le roi Charles IX (1550/1574, portrait de 3 de gauche) ordonne l'édification d'une citadelle sur l'emplacement de l'ancien château du XIIIème siècle.
Vers 1670, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633/1707) perfectionne l'œuvre de ses prédécesseurs en remaniant la citadelle et en y ajoutant un magasin à poudre et un arsenal.
Au XVIIIème siècle, malgré l'ensablement de la Canche et le déclin du port, la prospérité de la ville lui permet de se parer de nombreux hôtels particuliers.
Le flanc droit du camp de Boulogne est installé à Montreuil en 1803 et redonne à la ville un peu d'animation. Les maréchaux Jean de Dieu Soult (1769/1851) et Michel Ney (1769/1815) y ont leur quartier général.
Au XIXème siècle, une partie des bas-remparts est détruite afin de permettre le passage de la ligne de chemin de fer Arras-Étaples mise en service en 1878.
Pendant la Première Guerre Mondiale 1914-1918, la présence dans les murs du grand quartier général britannique sous le commandement du maréchal Douglas Haig (1861/1928), secoue un peu la léthargie dans laquelle la ville a sombré.
Les seigneurs et gens de la noblesse
La Maison des comtes de Montreuil
L'origine de la Famille n'est pas connue avec précision, il est possible qu'elle soit apparentée aux Unrochides (2), implantés dans le Boulonnais et l'Artois vers 880.
Mon ancêtre Helgaud de Montreuil (810/863) dote la ville d'une enceinte et d'un château comtal.
Selon la Chronique de Saint-Riquier, le comte Helgaud III de Montreuil (860/926), comte de Ponthieu, de Boulogne et de Montreuil, succède en 881 au fils du welf Rodolphe comme avoué de Saint-Riquier (3). Son fils Herluin de Montreuil (880/945) lui succède. Là se termine mes ancêtres.
Puis, Roger de Montreuil, fils du précédent, est comte de Montreuil et avoué de Saint-Riquier. Il ne peut empêcher la prise de la ville en 948 par le comte de Flandre. Il est cité pour la dernière fois en 957 par l'historien, chroniqueur et poête, Flodoard de Reims (894/966). Son fils, Hugues de Montreuil (+961) ne semble pas avoir gouverné Montreuil, conquis à cette époque par le comte de Flandre, Arnoul Ier (890/965).
Chroniques communales
Montreuil fait partie des 100 plus beaux détours de France. Elle est labellisée par la Fédération Française des stations vertes de vacances et des villages de neige comme Station Verte. Elle est reconnue par arrêté préfectoral station touristique. En 2016, elle est retenue pour représenter la région Hauts-de-France dans l'émission Le Village préféré des Français, diffusé sur la chaîne de télévision France 2, et arrive en deuxième position, derrière Rochefort-en-Terre en Bretagne.
Morphologie urbaine
Un cadastre de la fin du XVIIIème siècle indique que la morphologie urbaine de Montreuil n'a pas évolué depuis le milieu du XVIème siècle.
La ville des Xème et XIème siècles s'est développée autour de deux sites religieux, les abbayes Sainte-Austreberthe et Saint-Walloy (Saint-Saulve) et de deux sites castraux, les mottes comtale et royale. Au pied de la ville, au fond de l'estuaire de la Canche, se trouvent les activités portuaires. Le cœur religieux est protégé par des palissades de bois.
À partir du XIIIème siècle, la ville s'agrandit considérablement vers le Sud et l'Est incluant la Grand'place et le quartier des Garennes. Montreuil est à son apogée, le rempart enveloppe un espace urbain de plus de 63 ha.
La Guerre de Cent Ans et la peste mettent un terme à cette extension démographique et en 1542 la ville rasée est reconstruite plus petite. L'espace urbain, ville-basse incluse, se réduit alors à 48 ha.
Montreuil dans la littérature
La ville est citée à deux reprises dans la littérature : Lawrence Sterne, qui a visité la ville en 1765, raconte sa visite dans son roman Voyage sentimental à travers la France et l'Italie.
Une grande partie de la première partie du roman de Victor Hugo (1802/1885, portrait de droite) Les Misérables se déroule dans la ville. Le personnage principal du roman, Jean Valjean, y possède une grande usine qui a fait la prospérité de la ville dont il est devenu le maire. Cette usine et la longue tradition d'une industrie de verroteries noires à Montreuil n'existent que dans l'imagination de l'auteur. Montreuil est le théâtre de l’essentiel du conflit entre Valjean et Javert. C’est également la ville natale de Fantine, la mère de Cosette.
Le mystérieux port de Quentovic
Quentovic est situé à l'embouchure de la Canche, entre la Morinie et le Ponthieu, probablement à l'emplacement du village de La Calotterie, où sont localisés en 2004 des vestiges entre Montreuil et Etaples, au mont de Beck, dans le hameau de Vis-et-Maretz.
Il reçoit une partie de la flotte romaine, la Classis Sambrica, entre la fin du IIIème et le début du IVème siècle.
L'hypothèse d'un port de la tribu gauloise des Morins à l'origine du site, est attesté par la proximité d'un four gallo-romain et divers objets découverts sur le site. Il est cité pour la première fois par Étienne de Ripon dans sa Vita sancti Wilfrithi, puis par Bède dit le Vénérable (672/735) dans son Histoire ecclésiastique au début du VIIème siècle qui note que Théodore de Tarse (602/690), évêque de Canterbury, passe en 669 par Quentovic.
À partir du VIIIème siècle, Alcuin (735/804), abbé de Ferrières-en-Gâtinais, ami et conseiller de mon ancêtre, l'empereur Charlemagne (742/814, portrait de gauche), gère la fondation. A cette époque le port atteint le summum de son développement, mais sa prospérité en fait une cible de choix pour les invasions normandes répétées qui ravagent le pays à partir de 842 où les Normands y débarquent pour la première fois.
A la fin du IXème et au début du Xème siècle, les rois vikings d'origine danoise de l'Est de l'Angleterre tel mon ancêtre Siegfried Ier dit le Danois (+966) occupent le grand port vers 898, époque où se situe précisément le siège de Montreuil par ces mêmes rois précités
Le nom de Quentovic est cité une dernière fois dans les textes en 864 puis semble disparaître.
La découverte à Fécamp en 1963 d'un important trésor en pièces de monnaie infirme de façon indiscutable l'hypothèse d'une destruction du port par les Vikings et montre que Quentovic continue d'exister dans les deux premiers tiers du Xème siècle avec un atelier monétaire en fonctionnement jusqu'à environ 980, date du rattachement de Montreuil au domaine de mon ancêtre Hugues Ier dit Capet.
Le rôle spirituel de Quentovic s'appuie sur une fondation monastique, placée en aval sur la même rive à une lieue du port en mémoire de saint Josse, le moine breton fondateur.
Patrimoine
Le château royal
À la fin du XIIème siècle, la ville est pourvue de deux mottes, la motte du comte et celle du roi. Cette dernière est délaissée vers 1200 par Philippe II dit Auguste (1165/1223) au profit de la construction d'un château philippien (1) à l'emplacement de l'actuelle citadelle. À l'origine, le château est de forme polygonale, probablement flanqué de huit tours, sans donjon. Vingt ans plus tard, il pourrait avoir servi de modèle à Philippe de Hurepel (1200/1234), comte de Boulogne et de Clermont, et fils bâtard du roi Philippe II dit Auguste, pour la construction des châteaux de Boulogne-sur-Mer et d'Hardelot.
La porterie flanquée deux tours massives pourvues d'archères, des éléments de courtines et deux autres tours subsistent aujourd'hui du château philippien.
La citadelle
Eperon sur la rive gauche de la vallée de Canche, ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais, le site fortifié place sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil aujourd'hui disparues.
La citadelle est assise sur une porte d'entrée de la ville, la tour de la Reine Berthe, et d'une partie de l'enceinte urbaine. La tour-porte de la reine Berthe est érigée au début du XIVème siècle, elle est munie d'un corps de garde et d'une importante salle à l'étage remaniée au XVIème siècle.
En 1537, la ville défendue par ses fortifications médiévales est attaquée et détruite par l'armée de Charles de Habsbourg dit Charles Quint. En réponse le roi François 1er transforme profondément les remparts de la ville en appliquant pour l'une des premières fois en France, l'architecture bastionnée. En 1567, c'est au tour du château philippien, partiellement démantelé sur ordre du roi Charles IX, à être transformé en citadelle bastionnée. Vers 1600, le site forme une étoile irrégulière de cinq bastions.
Vers 1670, la citadelle est renforcée par l'ingénieur militaire du roi Louis XIV (1638/1715), Sébastien Leprestre de Vauban (1633/1707, portrait de gauche) qui y ajoute un arsenal, protège l'entrée côté ville par l'édification d'une demi-lune, refaçonne le bastion de la porte de secours ainsi que les glaçis et chemins couverts extra-muros.
A partir de 1886, la citadelle prend le nom de Caserne Coligny et devient le lieu d'entrainement des Enfants de Troupe de l'Ecole Militaire préparatoire située en ville.
En 1914, ces militaires quittent Montreuil et laissent leurs casernes aux armées Françaises et Britanniques.
En 1926, la citadelle est classée aux Monuments Historiques avant d’être déclassée militairement en 1928 et achetée par la ville en 1929.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’armée allemande utilise le bastion situé devant la Tour de la reine Berthe comme cimetière militaire. En 1944, la citadelle sert à loger les détenus de droit commun réquisitionnés pour le percement du complexe souterrain allemand.
En 2015, le site Landes, mares et bois acides du plateau de Sorrus Saint-Josse, prairies alluviales et bois tourbeux en aval de Montreuil incluant la citadelle est classé zone de conservation Natura 2000 notamment en raison d'une nurserie d'une espèce de chauves-souris, le Grand Rhinolophe.
Le chemin de ronde
Sa construction date du XVIème siècle, mais son renforcement par une succession d'arches date du XVIIème siècle.
Il emprunte une partie de son tracé aux courtines du château royal et relie l'enceinte en se connectant à la Tour Blanche. Il facilite les déplacements de long du front d'attaque Nord.
Depuis le chemin de ronde, le fleuve Canche au pied de la citadelle, le phare du Touquet et les villes côtières, les éoliennes de Widehem, la chartreuse de Neuville-sous-Montreuil sont visibles.
Les souterrains allemands
En octobre 1943, Adolph Hitler (1889/1945) ordonne la construction d’une caserne souterraine sous les remparts de Montreuil dans le cadre de la construction du Mur de l’Atlantique, fortifications côtières allant de la frontière franco-espagnole à la Norvège.
Fin 1943, 150 prisonniers français de droit commun, venus de la prison de Loos, creusent les souterrains. Une main d’œuvre locale composée de villageois, de paysans, est également réquisitionnée. Occupée à partir de l’été 1944, en plein débarquement Allié, la caserne est équipée de cuisines, de sanitaires, de chaufferies, de ventilations, de générateurs électriques, d’une réserve d’eau, de mobiliers... Elle est abandonnée telle quelle par l'armée allemande en déroute.
La mairie, construite aux XVIIIème et XIXème siècles ; la place Darnétal ; la grande place du Général de Gaulle ; la gare ; le site paysager classé de la Cavée Saint-Firmin ; la statue équestre du maréchal Douglas Haig, inscrite aux Monuments Historiques, oeuvre du sculpteur Paul Landowski (1875/1961) ; la rue du Clape-en-Bas inscrite aux Monuments Historiques qui est jalonnée de petites maisons typiques du XVIIIème siècle, occupées aujourd'hui par des artisans d'art et des restaurateurs ; les caves médiévales du XIIIème siècle inscrites aux Monuments Historiques en 2012 ;
Une quarantaine d'Hôtels particuliers sont construits entre 1730 et la fin du XIXème siècle dans certains quartiers de la ville,n il sont comparés par Victor Hugo (1802/1885) à un petit faubourg Saint-Germain.
Sur le parvis Saint-Firmin : L'Hôtel Guéroult de Boisrobert ; l'Hôtel de la fontaine d'Hémencourt ; l'Hôtel de Jacquemin de Châteaurenault et de Rougeat ; l'Hôtel d'Hurtrel d'Arboval ; l'Hôtel du maréchal Henri Dominique d'Acary-de-la-Rivière né en 1745 à Montreuil, construit par les réputés maçons d'Ecuires en 1810. Une cour d'honneur s'ouvre sur la remarquable façade, sur laquelle quelques draperies et emblèmes militaires sont sculptés. L'arrière possède un agréable jardin depuis lequel une passerelle permet d'accéder à l'hôtel-restaurant Le château de Montreuil. L'ensemble est légué à la ville par Mary Wooster en 1973. Elle décède en 1978 et le musée qu'elle aurait souhaité y voir se créer attend toujours. Actuellement, les lieux sont épisodiquement occupés par la Compagnie des Malins plaisirs, des passionnés du XVIIIème siècle. Cet hôtel particulier est inscrit aux Monuments Historiques.
Ainsi que l'Hôtel Loysel le Gaucher inscrit aux Monuments Historiques rue Victor-Dubourg ; la Maison à pans de bois dite du Pot-d'Étain, du XVIème siècle, rue Pierre-Ledent classée aux Monuments Historiques ; les maisons adossées aux anciens remparts.
Le Musée d'art et d'histoire Roger Rodière (1870/1944), ancien musée de la Société des amis du Vieux-Montreuil, fondé en 1935 par Roger Rodière. Après le pillage des collections pendant la seconde Guerre Mondiale, il présente quelques restes d'archéologie gallo-romaine et mérovingienne, d'importants fragments et quelques statues de bois provenant des églises disparues. Depuis, le fonds du musée s'est enrichi de donations et de dépôts dont le trésor d'art sacré de l'hôtel-Dieu de Montreuil. Le musée Roger Rodière a rouvert officiellement en 2009 dans le cadre prestigieux de l'Hôtel Saint-Walloy.
L'église abbatiale Saint-Saulve
Elle est construite au XIIème siècle et occupe l'emplacement d'un monastère plus ancien dédié à saint Walloy, fondé par les moines bretons de Landévennec en 926.
A l'origine, l'édifice présente un plan caractéristique des églises de pèlerinage avec chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Reconstruite après la catastrophe naturelle de 1467, incendiée lors du siège de 1537, elle perd définitivement son chœur, son transept et l'étage de ses fenêtres hautes.
Dernier vestige de l'édifice du XIIème siècle, le bloc de façade est constitué d'une tour massive coiffée d'un clocher à lanternon du XVIIIème siècle. Son portail sculpté est exécuté après 1467.
L'Hôtel-Dieu et la chapelle Saint-Nicolas
Il est fondé vers 1200 par le seigneur Gauthier de Maisnières dit de Maintenay (1338/1401) avec pour mission d'accueillir les pèlerins et les malades.
Un premier lieu de culte est érigé vers 1370 puis réédifié vers 1428. En 1467, une catastrophe naturelle provoque l'effondrement de la chapelle. Elle est réédifiée en 1472. En 1537, la toiture est refaite à la suite des dégâts réalisés par les troupes des Impériaux qui annexent la ville.
Entre 1871 et 1974, les bâtiments se dégradent et la chapelle est reconstruite intégralement en style gothique flamboyant.
Les vitraux datent du XIXème siècle et les boiseries du XVIIIème siècle.
Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 2000.
L'abbaye Sainte-Austreberthe
Elle est fondée autour du Xème siècle par les religieuses de Pavilly fuyant les invasions Vikings et apportant avec elles les reliques d'Austreberthe.
Largement remaniée au XVIIIème siècle, la congrégation est dispersée après la Révolution Française.
De ce monastère, il reste la chapelle et le cloître, aujourd'hui partie intégrante du lycée Eugène-Woillez.
Son trésor est conservé dans l'abbatiale Saint-Saulve. Il compte parmi les plus prestigieuses collections d'orfèvrerie médiévale du Nord de la France.
L'orphelinat et la chapelle Saint-Simon/Saint-Jude
Situé rue du Paon, il dépend des Hospices Civils de Montreuil.
Aujourd'hui occupé par l'Ecole Communale Les Remparts, les bâtiments du XIXème siècle ont toujours vovation a accueillir es enfants
La chapelle du XVIIIème siècle, non affectée aux cultes, est destinée à la vie associative.
L'église Saint-Josse-au-Val, dont la plus ancienne mention de cette église date de 1042 ; l'église Saint-Wulphy ; l'église Saint-Jacques, ancienne église paroissiale médiévale, aujourd'hui transformée en habitation, sa cloche du XVème siècle est conservée dans l'église d'Écuires.
D'autres églises, aujourd'hui totalement disparues : l'église Saint-Pierre ; l'église Notre-Dame en Darnétal, principale paroisse de la ville avant 1789, détruite par la catastrophe naturelle de 1467, reconstruite en 1486, la Révolution Française et la diminution de la population sonnent son glas, elle est désaffectée avant d'être rasée en 1806 ; l'église Saint-Firmin.
Evolution de la population
Au Moyen-Age, la ville compte plus de 10 000 habitants.
Avec 1952 habitants en 2018, Montreuil occupe seulement le 145ème rang des communes du département, ce qui constitue le record pour une sous-préfecture en France.
Personnages liés à la commune
Mes ancêtres, Berthe de Hollande (1058/1093, portrait de droite), reine de France, fille de Florent Ier (1017/1061) comte de Frise Occidentale et de Gertrude de Saxe (1028/1113), épouse en 1072 monancêtre Philippe Ier, 4ème roi de France de la Dynastie des Capétiens Directs qui vient d'être vaincu par un vassal révolté. Pour sauver par d'habile négociation la Dynastie, l'honneur et le prestige, il reconnait le beau-père de Berthe, Robert Ier de Flandre dit le Frison (1035/1093) comme comte de Flandre. Ses conseillers lui imposent pour sceller la paix un mariage avec Berthe.
Philippe Ier épouse Berthe de Hollande en 1072. De 1078 à 1087, 5 enfants naissent : Constance, mon ancêtre Louis (1081/1037, futur roi Louis VI le Gros), Henri, Charles et Eudes.
En 1090, lassé de sa femme, Philippe la fait enfermer au château de Montreuil qui constitue l'essentiel de sa dot, puis, comme il prévoit de se remarier, la répudie en 1092 au motif d'une consanguinité après 20 ans de vie commune. Il envoie une ambassade au comte Roger Ier de Hauteville dit Le Bosso (1031/1101), comte de Sicile, envisageant d'épouser sa fille Emma de Sicile (1063/1119). Mais, en 1092 il rencontre Bertrade de Montfort (1070/1117, portrait de gauche), épouse du comte Foulques IV d'Anjou dit le Réchin (1043/1109). Nouvelle Ève corruptrice, épouse infidèle et ambitieuse, elle le séduit. Il l'enlève, vit avec elle et l'épouse, au grand scandale de la chrétienté.
Berthe meurt à Montreuil, dans le donjon nommé à présent la Tour de la reine Berthe, le 30 juillet 1093, probablement de chagrin, peut-être empoisonnée, mais sûrement malheureuse.
Gerbert de Montreuil (début du XIIIème siècle) né à Montreuil, est un trouvère, continuateur de Chrétien de Troyes, auteur du roman en vers Gérard de Nevers ou La Violette qui est mis en prose au siècle suivant.
Denis Lambin (1516/1572, portrait de droite) humaniste de la Renaissance, est né à Monteuil. Il meurt de chagrin en apprenant la mort de Pierre de La Ramée (1515/1572) lors du massacre de la Saint-Barthélemy.
Citons encore : Adrian Le Roy (1520/1598) luthiste, compositeur et imprimeur de musique ; Jean Baptiste de Caux de Blacquetot (1723/1793) lieutenant-général du génie ; Pierre Hugues Victoire Merle (1766/1830) général des armées de la Révolution et de l'Empire ; Alexandre Isidore Leroy de Barde (1777/1828) artiste peintre scientifique, collectionneur de curiosités et grand promoteur des cabinets de curiosités ; Louis Henry Joseph Hurtrel d'Arboval (1777/1839) vétérinaire, un des pères fondateurs de la pratique vétérinaire en tant que science ; Eugène Woillez (1811/1882), médecin qui donne son nom au lycée de Montreuil ; Émile de Lhomel (1813/1906), maire de Montreuil, conseiller général et député du Pas-de-Calais de 1885 à 1889 ; Hippolyte Castille (1820/1886), journaliste et écrivain ; Henri Potez (1863/1946) poète, professeur de langues et de lettres à la Faculté de Lille ... tous nés à Monteuil.
Nos ancêtres de Montreuil
Carte de Cassini
Notes :
(1) Château philippien : Le roi Philippe II dit Auguste fait construite ou améliorer de nombreux châteaux. On parle de modèle philippien car les architectes du roi respectent globalement les mêmes principes de construction originale (formes, dimensions, organisation de la défense) qui sont par la suite largement imités ou repensés. Les châteaux philippiens suivent un plan ramassé rectangulaire ou polygonal car la surface à défendre est ainsi réduite. Les tourelles sont également multipliées pour ne laisser aucun angle mort. Le donjon perd sa prédominance, devenant une tour plus imposante que les autres servant à défendre un point sensible. Dans l’enceinte du château, les bâtiments s’appuient le long de la courtine afin de dégager le centre de la cour, simplifiant les manœuvres et les déplacements. Plus grands et confortables, une partie des logis de la cour sert d‘habitat et de salle d’apparat (de plus en plus rarement situés dans le donjon). Parmi les nombreux châteaux philippiens, le Louvre à Paris reste le modèle absolu en la matière.
(2) Les Unrochides sont une Famille de la noblesse franque établie en Italie. D'elle est issu un roi des Lombards puis empereur, Bérenger de Toulouse (790/835) dont le père, Unroch Ier de Ternois (770/853), marquis de Fioul et comte de Ternois, est ami de l'empereur Charlemagne et le fondateur de la Dynastie.
(3) Saint-Riquier, autrefois appelé Centule = la ville aux cent tours, est une ancienne cité monastique qui se développe autour du monastère fondé en 625, par Riquier de Centule (570/645), propriétaire terrien converti au catholicisme, qui évangélise le Nord de la France. L’abbaye connait son apogée à l’époque de mon ancêtre l'empereur Charlemagne et compte, en l’an 800, plus de 300 moines et une école réputée.La ville de Centule, protégée par des fortifications, abrite jusqu’à 15000 habitants et est capitale du Ponthieu aux Xème et XIème siècles, avant d’être supplantée par Abbeville. Centule prend le nom de Saint-Riquier en raison de la ferveur des pèlerinages aux reliques du saint, mais les habitants conservent le nom de Centulois.
Les ducs des terres maritimes, comtes de Montreuil puis de Ponthieu, administrent le Ponthieu et l'abbaye de Saint-Riquier.
Sources
Sites, blogs, livres et revues, photo... : Wikipedia,
Date de dernière mise à jour : 27/05/2021