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Péronne

 

Peronne somme adm

 

Péronne est située dans le Santerre et dans la Vallée de la Somme, à la frontière entre le Vermandois à l'Est et l'Amiénois à l'Ouest.
Le cœur historique se situe sur une petite colline dominant le reste du paysage, autrefois nommée Le Mont des Cygnes, à son pied, une île, Sobotécluse, reliée par une digue.
Peronne somme geoLe paysage visible dans les environs proches est celui des marais de la Haute-Somme. Ces marécages déterminent des îlots transformés en hardines, lieux autrefois destinés à la culture maraichère.
Incendiée, pillée lors des incursions des Vikings, gravement endommagée lors du siège des Espagnols, dévastée par les Allemands en 1870, totalement détruite en 1917 durant la Première Guerre Mondiale, bombardée et incendiée en mai 1940 par l'aviation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale, Péronne porte en son blason deux Croix de Guerre.
La commune absorbe en 1963 Mont-Saint-Quentin et en 1965 Sainte-Radegonde.
Les communes limitrophes sont : Allaines, Bussu, Doingt, Eterpigny, Barleux, Biaches.
Jumelage avec : Altena (Allemagne) en 1967, Blackburn (Royaume-Uni) en 1970, Salobrena (Espagne) en 1992.
Trois Fleurs sont attribuées à Péronne en 2015 au Concours des Villes et Villages Fleuris. La ville est élue Terre de Jeux pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Peronne somme blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur au « P » gothique couronné d'or accosté de deux fleurs de lis d'or, une troisième en pointe.

Ces armoiries datent du rattachement définitif de la ville à la France sous le roi Louis XI au XVème siècle. Elles sont modifiées en 1537 par le roi François Ier, qui, par lettres patentes, permet à la ville d'ajouter à son blason une couronne fleurdelisée au-dessus du « P », en souvenir du siège soutenu victorieusement par les Péronnais contre les Impériaux, en 1536. Elles sont confirmées par le roi Louis XVIII en 1815.

La devise : Urbs nescia vinci = ville ignorant la défaite ou ville inconnue, j'ai vaincu. Elle est adoptée en 1536.

Les décorations :
- Légion d'Honneur décernée par le décret du 3 octobre 1913 : " [...] Au nombre des villes frontières qui, aux diverses époques de notre histoire, ont eu à subir les assauts de l'ennemi, il en est peu qui possèdent dans leurs annales des titres aussi glorieux que la ville de Péronne. Le siège mémorable qu'elle soutint en 1536 contre les Impériaux du comte de Nassau est devenu légendaire et suffirait à lui seul pour l'illustrer. Plus près de nous, le siège de 1870-1871, pendant lequel la ville de Péronne eut à supporter un bombardement des plus violents, constitue également des titres dont cette cité peut, à bon droit, s'enorgueillir. Il a donc paru qu'il convenait au gouvernement de la République de perpétuer le souvenir de ces événements mémorables en autorisant la ville de Péronne à ajouter à ses armoiries la croix de la Légion d'honneur. » [...]."
- Croix de guerre 1914-1918 avec palme. Citation à l'ordre de l'armée du 24 août 1919 : " Cité qui, au cours de cette guerre, s'est montrée digne de son passé. Tombée dès les premières heures de la campagne sous le joug de l'envahisseur, délivrée en 1917, captive de nouveau en 1918, ayant vu la rage de l'ennemi détruire sur son territoire ce que le canon avait épargné, a mérité la reconnaissance du pays par la noblesse de son attitude. "
- Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Citation à l'ordre du régiment du 11 novembre 1948 : " Ville à l'esprit magnifique et au patriotisme exemplaire. Point de passage important, particulièrement visé en mai 1940. A eu le tiers de ses habitations détruites, sept de ses fils tués et vingt autres touchés. Surmontant courageusement ses épreuves et sa douleur, s'est remise avec cœur et acharnement au travail ".

Medaille legion chevalierCroix de guerre met palm van milan rastislav stefanikCroix de guerre 1939 1945

 Toponymie 

Le nom Péronne apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIème siècle, dans la Vie de Sainte Radegonde. 
De l'anthroponyme perros et du suffixe onna =  la source, d’origine gauloise, ou d'une déformation du celtique piron, = oie, ou lieu désert où les oies sont communes.
Ancienne appellation de Péronne : mons cygnorum = le mont des cygnes.

 Hydrographie 

Péronne est située au confluent du fleur côtier, la Somme, et d'un affluent en rive droite, la Cologne. La ville est traversée  par le fleuve qui y forme des étangs naturels entourant le centre-ville. Un tronçon de 20 kms du canal de la Somme est intégré dans le canal du Nord  permettant le passage des péniches.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Des silex taillés retrouvés dans les environs prouvent que la région est peuplée dès le Paléolithique. La présence d'un menhir dit Doigt de Gargantua sur le territoire de la commune voisine de Doingt, montre que le site est peuplé à l'époque Néolithique. La tombe d'un haut personnage de la tribu gauloise des Viromanduens, datée de 50 avant J.-C., est mise au jour en 2011.Clotaire ier dit le vieux
La princesse thuringienne, Radegonde (520/587), est faite prisonnière avec son frère Hermanfield par le roi des Francs, Clotaire Ier dit Le Vieux (498/561, buste de droiteet conduite à la villa royale d'Athies, près de Péronne. Clotaire décide de l'épouser mais elle tente de s'enfuir, et est rattrapée aux alentours de Péronne en un lieu nommé depuis Sainte-Radegonde. Devenue l'épouse de Clotaire, elle mène une vie austère. Le culte de sainte Radegonde est célébré à Péronne et dans les environs.
Erchinoald (580/661), premier seigneur de Péronne et maire du Palais, accueille dans son château le moine Irlandais, Fursy (567/648, voir § suivant) qui baptise son fils. Il fonde un monastère, l'abbaye du Mont Saint-Quentin, dans un des domaines royal.Pepin ii de peronne
En 817, le château est donné à mon ancêtre, le comte de Vermandois, Pépin II de Péronne (817/878, portrait 1 de gauche), fils de Bernard d'Italie (797/818) et petit-fils de l'empereur Charlemagne (747/814). En 849, mon ancêtre le roi Charles II dit le Chauve (823/877) et son frère Lothaire Ier d'Italie (795/855) y concluent une alliance.
A la fin du IXème siècle, Péronne fait partie du comté de Vermandois.
En 887, les Vikings, remontant la Somme pillent et incendient Péronne et l'abbaye du Mont Saint-Quentin. Mon ancêtre, le comte Herbert Ier de Vermandois (840/902) dote la ville de sa première fortification en grès, dont l'emplacement est encore visible aujourd'hui.
Charles iii le simpleEn 924, le roi des Francs, Raoul Ier (890/936), confirme à mon ancêtre Herbert II de Vermandois (880/943) la possession du château de Péronne. Ce dernier est un des plus puissants seigneurs du Nord de la France. En 923, il capture son cousin, mon ancêtre le roi Charles III dit le Simple (879/929, portrait de 2 droite) qui, récemment détrôné, est venu chercher son soutien. Il le garde prisonnier à Péronne jusqu'à sa mort, il est inhumé dans la collégiale Saint-Fursy de Péronne jusqu'à la destruction du bâtiment juste après la Révolution Française.
Pendant tout le Moyen Âge, Péronne est une ville de passage pour les voyageurs et commerçants de la route des Flandres et pour les pèlerins de la Via Francigena, route reliant Canterbury en Angleterre à Rome en Italie, ce qui permet à la ville de développer ses activités commerciales par un marché et une foire.
Dès le XIIème siècle, la ville est dotée d'une organisation municipale.
En 1109, mon ancêtre le roi Louis VI dit le Gros (1081/1137, portrait 3 de droite) ratifie à Péronne les donations faites à l'abbaye du Mont Saint-Quentin.
En 1192, l'archevêque de Reims, Guillaume de Blois dit aux Blanches Mains (1135/1202) conclut un accord pour le compte du roi Philippe II dit AugusteLouis vi le gros 943 395 188 g30 (1165/1223), reconnaissant le comte de Flandre Baudouin V de Hainaut (1171/1195) comme successeur du comte de Flandre, Philippe d'Alsace (1143/1191) contre le versement de 5 000 marcs d'argent. En 1200, le Traité de Péronne met fin au conflit à propos de l'héritage d'Élisabeth de Vermandois, épouse du comte de Flandre Philippe d'Alsace, décédée en 1183 dont l'héritage est partagé en 1185 par le Traité de Boves.
Le roi Philippe dit Auguste fait construire le château fort vers 1204 confirmant ainsi le rôle de place-forte royale de la ville.
Philippe le belLa ville est à cette époque une ville drapante qui fait partie de la Hanse des dix-sept villes, dont le but est de favoriser l'écoulement de la production textile aux Foires de Champagne.
Elle bénéficie de la bienveillance du roi Philippe IV dit le Bel (1268/1314, portrait 2 de gauche). En 1292, il confirme la foire marchande de la Saint-Michel franche de droits ce qui favorise le commerce local.
En 1301, il passe par Péronne avant la bataille de Courtrai, accompagné de son frère Charles de Valois (1270/1325) et y rencontre Amédée de Savoie (1249/1323) venu y conclure une trêve. En 1304, après la bataille de Mons-en-Pévèle, il accorde à la ville de Péronne, en remerciement des hommes et de l'argent fournis pour cette expédition, la seigneurie de Sobotécluse et des grands moulins contre le paiement d'une redevance.
En 1356, le roi de Navarre Charles dit le Mauvais (1332/1387) est détenu à Péronne.Jean ii le bon
Le roi Jean II dit Le Bon (1319/1364, portrait 4 de droite) donne la seigneurie et le château de Péronne au comte d'Eu, Jean d'Artois dit Sans Terre (1321/1387), captif avec lui en Angleterre.
En 1369, les Anglais commencent le siège de Péronne mais ils sont si vigoureusement repoussés qu'ils ne peuvent la prendre et abandonnent morts et blessés sur le terrain. L'année suivante, Robert Knolles (1325/1407) et ses troupes ravagent le Vermandois sans attaquer Péronne.
En 1368, le roi Charles V dit Le Sage (1338/1380), rend aux Péronnais leurs anciens privilèges, le droit d'avoir un mayeur, de reconstruire un beffroi, leur accorde une nouvelle charte communale. En contre-partie, la ville doit réparer ses remparts.
En 1382, le roi Charles VI dit Le Fol (1368/1422) arrive à Péronne lors de l'expédition pour mater les Flamands révoltés. Après la Bataille de Roosebeke, il y crée la charge de capitaine de la ville et accorde la création d'un grenier à sel.
Jean ier de bourgogne dit sans peurDans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, Péronne est bourguignonne dès 1410 et repousse une attaque des Armagnacs.
En 1412, les Péaronnais refusent l'ouverture des portes au duc Jean Ier de Bourgogne dit Sans Peur (1371/1419, portrait 3 de gauche) qui marche sur Paris. En juin 1414, le roi Charles VI dit Le Fol séjourne dans la ville après avoir reconquis Compiègne, Soissons et Laon. Il y reçoit la visite de la comtesse de Hainaut, Marguerite de Bourgogne (1374/1441) et d'Antoine de Brabant (1384/1415), frère et soeur de Jean dit Sans Peur, qui tentent de réconcilier ce dernier avec le roi, mais la tentative échoue. Le roi quitte Péronne en juillet et marche sur Bapaume et Arras.
La paix signée met la ville sous la dépendance du duc qui fait son entrée dans Péronne le 26 août 1418, mais c'est toujours le roi qui nomme le capitaine du château.
En 1420, le roi sépare Péronne, Roye et Montdidier du gouvernement de Picardie et crée pour ces trois villes un gouvernement et une élection dont le siège se trouve à Péronne.Philippe de bourgogne dit le bon
En 1435, par le Traité d'Arras qui scelle la réconciliation entre le duc de Bourgogne, Philippe III dit le Bon (1396/1467, portrait 5 de droite) et le roi de France Charles VII (1403/1461), Péronne est incluse dans les villes de la Somme accordées au duc de Bourgogne. Ces villes, qui gardent la frontière du Nord du royaume sont l'objet de manœuvres et d'intrigues de 1463 à 1477 entre le roi Louis XI (1423/1483) et le puissant duc, Charles dit le Téméraire (1433/1477) qui succède à son père à la tête de l'Etat bourguignon et dont l'alliance avec le roi d'Angleterre, Edouard IV (1442/1483) est jugée dangereuse pour la France. Le 9 octobre 1468, le roi, accompagné des princes du sang, de son principal ministre le cardinal Jean de la Balue (1421/1491), de son conseiller Olivier Le Daim (1428/1484) et d'une petite centaine d'hommes, principalement des archers de sa garde écossaise. arrive à Péronne pour négocier un traité de paix. Mais, le 12 octobre, les habitants de Liège se révolte contre leur prince-évêque, Louis de Bourbon (1438/1482) et le gouverneur bourguignon. Le duc  y voit un complot du roi de France et fait fermer les portes du château et de la ville. Le roi est pris au piège de son bouillant cousin. Philippe de Commynes (1447/1511), chambellan du duc, fait parvenir au roi  un message disant que si le roi accepte les deux conditions du duc de Bourgogne aucun mal ne lui sera fait mais que s'il refuse il se met en si grand péril que nul plus grand ne pourra lui advenir. En danger de mort, Louis XI se voit contraint de signer le Traité de Péronne et d'accompagner Charles dit le Téméraire dans son expédition punitive contre Liège pour y mater la rébellion.
En 1477, à la mort de Charles dit le Téméraire, le duché de Bourgogne et la Picardie sont récupérés par Louis XI qui vient à Péronne confirmer les privilèges accordés aux habitants dont l’exemption de taille.
Louis xiiEn 1482, Philippe de Crèvecœur, seigneur d'Esquerdes (1418/1494), gouverneur général de Picardie et d'Artois, fonde un couvent de clarisses.
En 1507, les coutumes de la ville sont publiées. En 1509, le roi Louis XII dit Le Père du Peuple (1462/1515, portrait 4 de gauche) lui accorde la perception des droits seigneuriaux des prévôtés de Péronne, Roye et Montdidier pour financer la reconstruction de l’Hôtel de Ville. L'église Saint-Jean-Baptiste est terminée la même année.
En 1513, la disette entraîne le pillage des magasins de grains. En 1514, une épidémie de Peste sévit.
En 1515, une attaque des Impériaux dans les faubourgs est repoussée par la population.
En 1536, le comte Henri III de Nassau (1483/1538) seigneur de Breda, général de l'armée de Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558) assiége la ville. Malgré plusieurs assauts, la ville, défendue par Robert III de La Marck dit Fleuranges (1491/1536) tient bon. Par cet épisode glorieux, Péronne obtient du roi François Ier (1515/1547) plusieurs privilèges et  l'honneur de porter un « P » couronné sur son blason.Charles ix 1550 1574
En prolongement de son Grand Tour de France organisé par sa mère Catherine de Médicis (1519/1589), le roi Charles IX (1550/1574, portrait 6 de droite) passe à Péronne en août 1567.
L'Édit de Moulins du 10 février 1566 donne lieu à la rédaction des coutumes générales du Gouvernement de Péronne, Roye et Montdidier. Les députés des trois ordres se réunissent à Péronne, le 15 septembre 1567, pour y mettre la dernière main.
En 1576, Henri Ier de Bourbon-Condé, chef protestant et gouverneur de Picardie, obtient du roi Henri III, que Péronne soit une place protestante. Les habitants refusent que les faubourgs accueillent un lieu de culte huguenot. Une échauffourée entre protestants des faubourgs et habitants aggrave la situation. Les seigneurs d'Estourmel et d'Haplaincourt intercédent auprès du roi qui leur donne satisfaction, Péronne ne devient pas une place protestante, néanmoins, le 14 septembre 1577, la liberté de conscience et de culte est accordée aux Protestants pour 6 ans dans tout le royaume.Henri IV
En 1584, Henri de Navarre (1553/1610, portrait 5 de gauche), futur roi Henri IV, prince protestant devient le nouvel héritier du trône. Parallèlement, Henri II de Lorraine-Guise (1614/1664), archevêque de Reins puis duc de Guise, prend la tête d’une nouvelle Ligue qui publie sa proclamation le 31 mars 1585, à Péronne, et déclare vouloir rétablir la religion unique, soustraire le roi à l'emprise de ses favoris, et l'obliger à faire appel régulièrement aux Etats Généraux. Henri III (1551/1589) est assassiné, Henri de Navarre devient roi de France mais doit combattre l'armée de la Ligue. En 1593, Péronne se rallie au roi Henri IV qui confirme ses privilèges et prend possession de Péronne le 15 août 1594.
En 1595, les Espagnols restent quatre jours devant Péronne sans pouvoir la prendre et partent pour Cambrai.
En 1611, le maréchal Concino Concini (1569/1617), favori de la régente Marie de Médicis (1575/1642), est gouverneur de Péronne. En 1614, l'assemblée des trois ordres se réunit à l'Hôtel de Ville de Péronne pour désigner les députés aux Etats Généraux. Louis xiiiEn 1616, les habitants en appellent au roi et se soulèvent contre Concino Concini, qui tente de rogner leurs privilèges. Louis XIII dit Le Juste (1601/1643, portrait 7 de droite) casse toutes les décisions prises par Concini et confirme les privilèges accordés antérieurement à la ville. En 1617, Concini est assassiné dans la cour du Louvre, par ordre du roi.
En 1621, un incendie au faubourg de Bretagne détruit une trentaine de maisons. En janvier 1632, une épidémie de Peste sévit dans la ville. En janvier 1635, le dégel Richelieurapide provoque un débordement de la Somme qui emporte la moitié de la chaussée du faubourg de Paris, le corps de garde et les soldats qui s'y trouvent.
Du 1er au 8 mai 1635, le roi Louis XIII, la reine Anne d'Autriche (1601/1666), le cardinal, Armand Jean Duplessis de Richelieu (1585/1642, portrait 6 de gauche), les princes du sang et la Cour, séjournent à Péronne. 
En 1636, les Espagnols entrent en Picardie. La ville reçoit des renforts pour tenir en cas de siège mais la peste y sévit encore. Les troupes espagnoles concentrées au Mont Saint-Quentin tirent au canon sur la ville en juillet. Péronne tient bon. La ville est définitivement dégagée de la pression étrangère et le duc Gaston d'Orléans (1608/1660) y entre en septembre.
En 1638, Richelieu vient à Péronne pour inspecter les réparations des fortifications. Il y séjourne un an après avec le roi Louis XIII puis par deux fois en 1641. Deux traités sont signés à Péronne au cours de ce dernier séjour : le premier du 14 septembre par lequel Honoré II Grimaldi (1562/1604), seigneur de Monaco, détache la principauté du protectorat espagnol pour se placer dans la mouvance de la Couronne de France ; le second du 19 septembre, par lequel le roi Louis XIII s'engage à respecter les libertés catalanes, comme comte de Catalogne.Cardinal mazarin
Pendant la Fronde des princes de 1650 à 1653, Péronne reste fidèle au roi de France. En 1651, le cardinal Jules Raymond Mazarin (1602/1661, portrait 8 de droite), principal ministre de la régente Anne d'Autriche, doit quitter Paris et se réfugier à Péronne avant son départ en exil à Cologne. Il est rappelé par le roi Louis XIV (1638/1715) et repasse par Péronne en 1653.
Le roi et sa Cour séjournent à Péronne en 1654. En 1655, Louis XIV et Mazarin passent par Péronne en se rendant en Flandre. En 1656, Louis XIV remercie les Péronnais pour leur fidélité durant la Fronde en leur accordant la devise Urbs Nescia Vinci.
En 1668, une nouvelle épidémie de Peste sévit.
En mai 1744, le roi Louis XV séjourne plusieurs jours à Péronne avant de se rendre en Flandre.
En 1751, le faubourg de Paris (ancien Sobotécluse) est entièrement détruit par un incendie. En 1765, le pont entre la porte de Paris et le couvent des clarisses est reconstruit, deux ans plus tard, la porte et le corps de garde. En 1783, l'Hôtel de Ville est agrandi. En 1787, la ville est dotée d'un éclairage public de 16 réverbères. En 1779, un service de diligence relie Paris à Lille trois jours par semaine pour un temps de trajet d'une journée entre chacune des deux villes, et  Paris à Saint-Omer une fois par semaine.
Le 19 mars 1789, dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Péronne a lieu la réunion des trois ordres des bailliages de Péronne, Roye et Montdidier. Les cahiers de doléances sont rédigés et des députés sont élus. En 1790, à la création du département de la Somme, Péronne devient chef-lieu de district et siège d'un Tribunal Civil. En 1793, après la défection du général Charles François du Perrier du Mouriez dit Dumouriez (1739/1823), la Convention Nationale ordonne de rassembler à Péronne les éléments de l'armée du Nord désorganisée. Le 8 frimaire an II (28 novembre 1793), l'église saint Fursy est transformée en Temple de la Raison et le culte de l'Être Suprême est instauré.Arthur wellesley wellington
Le 26 juin 1815, la garnison de Péronne se rend au général duc Arthur Wellesley de Wellington (1769/1852, portrait 7 de gauche). Quelques jours plus tard, Louis Stanislas Xavier de France, le roi Louis  XVIII (1755/1824) et Alexandre Pavlovitch Romanov, le tsar Alexandre Ier (1777/1825) traversent la ville pour se rendre à Paris.
Du 27 décembre 1870 au 9 janvier 1871, l'armée prussienne assiége Péronne. La ville résiste 13 jours et capitule le 9 janvier 1871. Plus de 600 immeubles sont détruits ou endommagés. En 1873, le chemin de fer arrive.Raymond poincare
Le 12 juillet 1914, quelques jours avant la déclaration de guerre, la ville reçoit la croix de la Légion d'Honneur des mains du président de la République, Raymond Poincaré (1860/1934, portrait 9 de droite).
Dès le 23 août 1914, le grondement du canon se fait entendre. Le sous-préfet et l'administration municipale évacuent la ville. Le 28 août 1914, vers 1h, les obus allemands tombent. Vers 6h, les Allemands pénétrent dans la ville au son du canon. La ville est en flamme. Le 29 août, les notables restés en ville : conseillers municipaux, juge de paix, curé... sont retenus sur la Grand-Place comme otages. Les Allemands abandonnent Péronne le 15 septembre après la Bataille de la Marne pour la récupérer le 23 et y installent un camp retranché solidement fortifié.
En 1916, l’église Saint-Jean-Baptiste est transformée temporairement en prison. Près de 500 prisonniers français capturés sur le front à Frise y sont détenus avant d'être embarquer dans des wagons à bestiaux pour la captivité en Allemagne. Le 1er juillet débute la Bataille de la Somme. Le 7 juillet, le centre-ville croule sous les obus. Le 20 mars, les troupes britanniques entrent dans Péronne ou tout est détruit.
Péronne est occupée une nouvelle fois de mars à août 1918 au cours de la Bataille du Kaiser. Le 31 août à 5h, deux bataillons australiens appuyés par l'artillerie donnent la charge sur le Mont Saint-Quentin. Le 1er septembre, les forces australiennes entrent dans Péronne.
En 1921, la croix de guerre 1914-1918 avec palme est descernée à la ville. La reconstruction commence.
Le 17 mai 1940, au matin, l'ordre préfectoral d'évacuation des populations civiles arrive par télégramme à la mairie. Dans l'après-midi, la ville est bombardée par 6 avions allemands. De nombreuses maisons du centre ville sont incendiées ainsi que l'aile droite de l'Hôtel de Ville. Le lendemain, les Allemands entrent dans Péronne.
La ville est libérée le 1er septembre 1944 par l'armée américaine et les résistants. 36,6 % des immeubles de la ville sont détruits.
En 1948, la croix de guerre 1939-1945 est descernée à la ville.

Les seigneurs et gens de la noblesse

Jusqu'au règne de Dagobert Ier (602/638), Péronne est une possession des rois Francs puis revient à mon ancêtre le roi Clovis II dit Le Fainéant (635/657) qui l'attribue à Erchinoald (580/661) son parent, premier seigneur de Péronne et maire du Palais. 
Le domaine et la mouvance féodale des comtes de Vermandois s’étendent essentiellement dans les vallées de la Somme et de l’Oise, articulés autour des lieux centraux que sont Saint-Quentin, Péronne, Chauny, Roye et Montdidier, auxquels il faut ajouter les importants biens acquis en Valois et concentrés autour de la forteresse de Crépy-en-Valois. L’autorité comtale y est forte, même s’il existe des poches d’autonomie seigneuriale. 
Quelques uns de mes ancêtres (voir tableau en bas de page) issus de la Maison de Vermandois porte le titre de comte de Péronne.

 Chroniques et légendes communales 

Fursy, le saint patron de la ville

Fursy de Péronne (567/648) est le fils de Fintan et Gelgès. Son père, Fintan, est le fils du roi de Munster (une des quatre provinces d'rlande) et sa mère, Gelgehes, est la fille d’un chef de clan irlandais. Ses frères Feuillen (+655) et Ultan de Fosses sont également des saints missionnaires.
Saint fursy et le moineÉduqué par des religieux, il devient expert dans la connaissance des Saintes Écritures et se fait moine. Il fonde en Irlande le monastère de Kilursa, près de Galway, en Angleterre le monastère de Cnobheresburg à Burgh Castle dans le Norfolk.
Avec ses frères Feuillen et Ultan. ils passent en Gaule dans le possible dessein d'aller à Rome et débarquent à Quentovic (Etaples) vers 639.
Fursy accomplit des miracles et Erchinoald, maire du Palais sous le roi des Francs Clovis II, l'accueille au château de Péronne et lui demande de baptiser son fils.
Il fonde un monastère, l'Abbaye du Mont Saint-Quentin, dans l'un des domaines d'Erchinoald tout près de Péronne, dont Ultan est le premier abbé. Feuillen de Fosses quant à lui quitte Péronne pour Nivelles en Austrasie où il fonde le monastère de Fosses-la-Ville.
Il décide de retourner en Angleterre pour visiter le monastère qu'il a créé. Arrivé à Mézerolles, village du Ponthieu, il tombe malade et expire vers 648. 
Une querelle oppose alors, Haynuon, gouverneur de la région et Erchinoald au sujet de la sépulture du saint homme. Erchinoald décide de s'en remettre au jugement de Dieu : La dépouille est déposée sur un chariot attelé de deux bœufs et reposera dans le domaine sur lequel le chariot s'arrêtera. Sur le parcours, de nombreux miracles de guérison ont lieu. Le chariot s'arrête à Péronne.
Le corps est déposé dans l'église Saint-Pierre en construction. Plusieurs translations de ses reliques ont lieu ensuite : en 654 pour la reposition du corps dans l'église achevée ; en 1256, en présence du roi Louis IX dit Saint Louis (1214/1270) ; en 1641, où un fragment du chef est donné à l'abbaye bénédictine de Lagny.
En 1793, des ossements échappent à la profanation, et une reconnaissance solennelle est faite en 1853.
Fursy est le saint patron de la ville.

Marie Fouré, l'héroïne de Péronne

Péronne cité imprenable... 1536, elle résiste a un mois de siège mené par les armées du comte Henri III de Nassau-Breda au service de l'empereur du Saint Empire Germanique Charles de Habsbourg dit Charles Quint en réponse à l'invasion de la Savoie par le roi de France François Ier.Marie foure
Une femme, face à l’envahisseur, entre dans la légende pour sa bravoure, Marie Fouré.
Le 11 août 1536, 60.000 soldats impériaux sont aux portes de Péronne. Le siège commence le 14, mais après des échecs répétés d’invasion et devant la résistance acharnée des Péronnais, le comte de Nassau lance une grande offensive le 25 août.
Les habitants de Péronne gagnent les remparts, au nombre de ceux-ci, Marie Fouré ou Catherine de Poix, épouse de Jean François de La Rocque de Roberval dit L'élu de Poix (1495/1560), qui apercevant un porte-drapeau en train d’escalader la muraille, lui arrache son étendard des mains et le tue. Puis elle brandit fièrement la bannière prise aux envahisseurs, pour donner de l’espoir aux Péronnais et les encourager à défendre la ville. Les dernières tentatives de l'envahisseur  échouent et il lève le siège le 11 septembre.
Il n’existe  aucune preuve attestant de l’existence de Marie Fourré ou de son acte de bravoure mais la légende est probablement un moyen de rendre hommage à l’apport très important des femmes dans la défense de la ville.
Un premier monument en bronze lui est dédié en 1897 mais cette statue est détruite par les Allemands en 1917 qui la remplacent par un mannequin représentant une prostituée.
En 1928, une statue identique à la première est replacée sur son socle originel, mais elle non plus n'est pas au goût des Allemands qui, sous l'Occupation, l'envoie à la fonte en 1942.
Une troisième statue (ci-contre) est érigée en 1996 près de l'église Saint-Jean-Baptiste.

La Gare de Péronne-Flamicourt
Elle est située à Flamicourt (commune rattachée à Doingt aujourd'hui), et mise en service en 1873, lors de l'ouverture de la section Montdidier/Péronne de la ligne Saint-Just-en-Chaussée/Douai, par la Compagnie des Chemins de Fer de Picardie et des Flandres. Le prolongement vers Épehy un mois plus tard en fait une gare de passage. En 1876, elle dessert Cambrai et en 1883, la ligne est concédée à la Compagnie des Chemins de Fer du Nord. Parallèlement, elle devient un nœud ferroviaire en étant desservie par la ligne Albert/Ham des Chemins de Fer Départementaux de la Somme en 1889.
Vers 1900, la section Montdidier/Cambrai est mise à double voie et le bâtiment voyageurs est reconstruit plus vaste en 1908. Elle est partiellement détruite lors de la Première Guerre Mondiale et restaurée. En
 1938, la SNCF en devient propriétaire.
Le trafic voyageurs est interrompu en mars 1970 par manque de rendement. La gare compte alors 56 employés, outre des trains express, s'y arrêtent également des omnibus permettant d'assurer des liaisons avec des villages situés le long de la ligne.
Le bâtiment voyageurs est vendu en 1980 à un charcutier. L'ancien quai latéral contigu au bâtiment subsiste et sert de fondations à une extension réalisée par le propriétaire du commerce. La plate-forme ferroviaire de la ligne de Saint-Just-en-Chaussée/Douai est devenu une voie verte entre Péronne-Flamicourt  et l'ancienne gare de Roisel.

Légende : Le miracle des loups

En 1461, sous le règne du roi Louis XI, les amours de Robert Cottereau et Jeanne Laisné dite Jeanne Hachette, héroïne de Beauvais, sont contrariés par le seigneur Delau, ami de Charles dit le Téméraire, que Jeanne a repoussé.
Une lutte pour le pouvoir s'engage entre le roi de France et le duc de Bourgogne. Jeanne, filleule et fidèle soutien du roi, est sur le point d'être capturée près de Péronne par les Bourguignons lorsqu'une horde de loups surgit et l'entoure, la protégeant des soldats ennemis...

 Patrimoine 

Péronne est une des destinations phares du tourisme de mémoire en lien avec la Première Guerre Mondiale de 1914-1918.
La commune compte 3 monuments et 9 objets répertoriés à l'Inventaire des Monuments Historiques, 15 lieux ou monuments et 3 objets répertoriés à l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel.

Le château-fort
Au VIème siècle, à l'époque mérovingienne, une résidence royale où réside Radegonde de Poitiers existe. Au siècle suivant, Erchinoald, maire du palais de Neustrie y accueillit Fursy de Péronne. En 884, la résidence royale estt incendiée par les Vikings.
Peronne somme le chateau au moyen age gravureMon ancêtre le comte Herbert Ier de Vermandois fait construire les fortifications de la ville et le château dans lequel mon ancêtre le roi Charles III dit Le Simple est retenu prisonnier de 923 à 929.
À la fin du XIIème siècle, le roi Philippe II dit Auguste fait construire un château typique de l'architecture philippienne avec quatre tours de grès reliées par des murailles en briques bordées de fossés et une porte d'entrée avec pont-levis et herses. En 1214, après la bataille de Bouvines, le comte de Boulogne, Renaud de Dammartin (1165/1227) y est retenu captif.
Le roi Louis XI y loge lors de son entrevue avec Charles dit le Téméraire en 1468 qui l'y retient prisonnier.
Un donjon, situé dans la partie Ouest du château est détruit au cours du Siège de Péronne en 1536.
La forteresse est transformée au XVIIème siècle afin de résister aux attaques de l'artillerie.
Il est détruit en partie pendant la Première Guerre Mondiale, et restauré pour accueillir en 1992 l'Historial de la Grande Guerre (voir § suivant).
Aujourd'hui, il subsiste quatre tours rondes en grès dont deux défendent l'entrée unique de la forteresse. Une fois franchie, de la cour intérieure, les ruines de la résidence du gouverneur datant du XVIIIème siècle sont visibles, avec à gauche, les magasins de manutention et les fours à pain, à droite la chapelle disparue et un puits. A proximité des marches conduisent aux salles souterraines voutées qui ont vraisemblablement servies de prison. Dans les parties hautes, se trouve la salle de garde et deux salles voûtées de brique. L'accès à la tour de gauche se fait par un souterrain d'une trentaine de mètres. Dans les murs de la tour des meurtrières, des couleuvrines et en  haut d'un escalier les terrasses dominant la ville et l'étang du Cam.
Les ruines des trois tours subsistantes et des courtines qui les relient sont classées aux Monuments Historiques en 1924.

L'Historial de la Grande Guerre
Installé dans un bâtiment jouxtant l'ancien château médiéval, propriété du département, un musée est consacré à l'histoire de la Première Guerre Mondiale.
L'édifice, construit en 1992, est caractérisé par la blancheur de son béton ponctué de petits cylindres, symbolisant des tombes militaires. 

La Porte de Bretagne
Cette porte fortifiée fait partie des anciens remparts de la ville. Son nom provient du faubourg de Bretagne, quartier de la ville ainsi nommé en souvenir des Irlandais, Bretons insulaires (Anglais, Écossais, Gallois), qui accompagnent Fursy de Péronne et qui s’installent à l'extérieur de la cité, hors de l'enceinte fortifiée.
Le nom s'est ensuite transmis à la nouvelle porte de la ville qui débouche dans ce quartier.
La porte de Bretagne est composée de deux pavillons rectangulaires en brique et pierre qui se font face, séparés l'un de l'autre par un espace à ciel ouvert. Sur le pavillon ouvrant sur l'extérieur des remparts, les armoiries de la ville de Péronne sont sculptées dans la pierre. Sur le pavillon intérieur, une niche abritait autrefois une statue de la Vierge. Un pont-levis, toujours en place et en état de fonctionnement, permettait de franchir la porte ou de protéger la ville en cas de danger.
Cette porte est prolongée par des fortifications reconstruites en 1647, le bastion royal et une série de défenses (cavaliers, demi-lunes, chicanes).
La porte est restaurée après la Première Guerre Mondiale et classée aux Monuments Historiques en 1925. Les vestiges des fortifications qui l'entourent sont classés en 1944.

L'Hôtel de Ville et le baillage
La ville est dotée d'un Hôtel de Ville surmonté d'un beffroi dès 1293. En 1397, le beffroi est démoli car jugé dangereux.
Le bâtiment est reconstruit en 1509 puis réparé après le siège de 1536 grâce aux libéralités du roi François Ier. La façade est alors ornée de salamandres sculptées avec la devise du roi nutrisco et exstinguo datant de 1583.
En 1751 et 1771, il est agrandi et reconstruit en grande partie.
La maison du bailliage, située juste à côté, sur la Grand-Place possède une façade de style Renaissance qui s'écroule en 1701. Elle est relevée grâce aux libéralités de Louis XIV en 1704. En son honneur, le fronton est orné d'un soleil en plomb doré avec la devise du Roi-Soleil Nec pluribus impar. 
En 1863, l'Hôtel de Ville et le bailliage réunis abrite le musée Alfred-Danicourt et la bibliothèque municipale. En 1866, un clocheton et une horloge à plusieurs cadrans sont placés sur le toit.
Détruit pendant la Première Guerre Mondiale, l'édifice est reconstruit à l'identique en 1927. En 1940, il subit de nouveaux dommages et est restauré après 1945.

Le Musée Alfred-Danicourt
Il est installé dans les locaux de l'Hôtel de Ville, comme à sa création. Il est fondé en 1877 par le mare, Alfred Danicourt qui fait don de ses collections à la ville à sa mort en 1887. Il propose l'une des plus belles collections de monnaies gauloises connues, de l'orfèvrerie antique, du mobilier funéraire mérovingien, des outils et armes de silex préhistoriques et quelques beaux exemples de la peinture picarde des XIXème et XXème siècles.
Seul musée de la Somme à être détruit par les combats et pillé par les troupes allemandes entre 1914 et 1918. Il perd alors 95 % de ses collections. Seuls quelques trésors archéologiques sont sauvés par le conservateur qui les enterre à l'arrivée des Allemands en août 1914. Entre les deux guerres, les collections sont reconstituées en partie grâce à des dons et des achats d’œuvres d'artistes contemporains via les dommages de guerre. Mais l'installation du musée n'est pas prévue dans le nouvel Hôtel de Ville reconstruit en 1927 et les collections sont dispersées. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les objets sauvés en 1914 sont à nouveau enterrés pour être soustraits à l'intérêt de l'Occupant.
Frappée par les bombardements en mai 1940, l'aile droite de l'Hôtel de Ville est reconstruite après la guerre et le musée municipal est réinstallé en 1955.

La bibliothèque municipale
Créée en 1863, elle s'est enrichie de dons, comme celui fait par Alfred Danicourt qui, outre ses collections d'objets anciens, lègue sa bibliothèque personnelle à sa ville natale. En 1880, une salle de l'Hôtel de Ville est spécialement aménagée pour accueillir les collections. En 1914, la bibliothèque compte plus de 4000 volumes. La Première Guerre Mondiale n'épargne pas la bibliothèque. Grâce à la générosité des bibliothèques avoisinantes et aux dons de particuliers, la bibliothèque est reconstituée et conserve aujourd'hui, outre des ouvrages littéraires, de nombreux ouvrages sur l'Histoire locale.
Les deux ouvrages les plus anciens conservés sont :  daté de 1569, un volume enluminé Coustumes du Gouvernement de Péronne, Montdidier et Roye, don d'un habitant à la ville en 1864. et un journal daté de 1890, La Gazette de Péronne.

L'église Saint-Jean-Baptiste
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Érigée à l'emplacement d'une petite chapelle bâtie en 1101, l'église est construite en pierre calcaire de 1509 à 1525, le clocher est édifié en 1540.
En 1632, la Confrérie du Mont-Carmel en fait son siège.
À la Révolution Française, la loi stipule qu'il ne doit y avoir qu'une seule église paroissiale par commune, c'est la seule qui subsiste sur les 6 que comptait la ville à cette époque.  Elle est fermée pendant la Terreur et rendue au culte sous le Directoire, en 1795. Elle est restaurée en 1829.
En 1870, pendant le siège de Péronne, elle est partiellement détruite par le feu prussien.
En 1901, les grilles en fer forgé du chœur datant du XVIIIème siècle sont classées aux Monuments Historiques et l'église dans son ensemble est classée en 1907. Deux tableaux, une peinture murale du XVIème siècle, et deux retables sont également classés au titre d'objet.
La Première Guerre Mondiale estt fatale à l'église. Dès octobre 1914, les Allemands l'occupent et le clocher devient un poste d’observation principal du front. Une mitrailleuse lourde y est montée pour assurer la défense anti-aérienne de la ville. En janvier 1916, l’église se transforme temporairement en prison et reçoit près de 500 prisonniers français capturés sur le front à Frise avant d'embarquer dans des wagons à bestiaux pour la  captivité en Allemagne.
Le 7 juillet 1916, alors que le centre-ville croule sous les obus, la façade de l'église reçoit ses premiers éclats d'obus qui l'endommage. L’abbé Dubois dépose les reliques de Saint Fursy dans le coffre-fort de la sacristie avant d’abandonner l’édifice. Confiant en l’âme humaine, il laisse la clef sur la serrure du coffre ... les reliques de Saint-Fursy disparaissent à jamais.
Après 1918, seuls les murs ont résisté, ainsi qu’une voûte. En 1925, le relèvement de l'église commence, il dure plus de 7 ans. Le dimanche 10 juillet 1932, la bénédiction solennelle, présidée par Mgr Charles Albert Joseph Lecomte, évêque d’Amiens, a lieu.
L’église estt également touchée par la Seconde Guerre Mondiale. Les vitraux sont soufflés par l’explosion d’un wagon de munitions en 1944. À la Libération, la tour-clocher est touchée par des éclats d'obus tirés par les Allemands à l’arrivée des Américains. Le reste de l'édifice demeure intact. En 1948, les dégats sont réparés.
L'église est construite en pierre, en style gothique flamboyant, avec trois nefs de hauteur égale et un chevet plat. La croix du sommet du clocher culmine à 45m. La façade est divisée en trois porches de style gothique avec arcades trilobées de dimensions inégales. Des pierres anciennes et des éléments sculptés sont réemployés lors de la restauration de 1927.
À l'intérieur, les voûtes sont à nervures, des clés de voûte sont armoriées et les piliers sans chapiteaux.
La plaque funéraire de Jean Lévèque, bourgeois de Péronne, mort en 1525 est conservée dans l'église et classée aux Monuments Historiques au titre d'objet en 1923.
Le monument funéraire en marbre de Jean Bauduin, avocat de Péronne, mort en 1583, comporte une épitaphe entourée d'un encadrement sculpté. Au-dessus un bas-relief semi-circulaire représente le défunt à genoux devant son crucifix. Il est classé aux Monuments Historiques au titre d'objet en 1908.
Dans la chapelle du Sacré-Cœur, une grande peinture murale La Bonne Mort, datée de 1601, subsiste aux destructions. À droite et à gauche, sont représentés les donateurs à genoux, un couple de bourgeois de Péronne, Jehan Roussel et Jacqueline Aubé, son épouse. Cette œuvre est restaurée au XIXème siècle et en 2013.
L'orgue de tribune détruit durant la guerre est remplacé, en 1932. Il subit plusieurs remises en état en 1987, 1994, 2008 et 2013. L'orgue de chœur est construit dans les années 1930.

La chapelle Notre-Dame-des-Victoires de Halles
Dans le hameau de Halles, cette chapelle est édifiée au XIXème siècle en briques. Son propriétaire en fait don en 1853 pour qu'elle serve de chapelle de secours à la population. Délabrée par les ans, la municipalité de Péronne décide sa démolition en 1979 mais la mobilisation des habitants empêche sa destruction. Depuis 2001, sa restauration est achevée.

La statue de Marie Fouré
La ville fait élèver trois statues à son héroïne, qui symbolise la résistance des habitants face aux troupes de Charles de Habsbourg dit Charles Quint lors du siège de 1536 (voir § chroniques et légendes). Les deux premières en bronze sont datées de 1897 et 1928 et la troisième est en pierre. Elles sont fondues ou volées par les Allemands pendant les deux dernières guerres mondiales.
En 1996, une nouvelle statue est placée devant l'église.

Les monuments aux morts
Le monument du marin Delpas rappelle la défense et la chute de la ville lors du siège par les Prussiens pendant la Guerre franco-allemande de 1870
Le monument aux morts Picardie maudissant la guerre, représente une femme picarde dressant le poing au-dessus du corps de son fils ou mari tué à la guerre. Deux bas-reliefs en bronze sdont l'un représente l'action héroïque de Marie Fouré lors du siège et 1536, l'autre les poilus de la Grande Guerre. Le monument est inauguré en 1926.
Le monument à la 2ème Division Australienne, sur la route de Bapaume, rappelle la prise héroïque du village de Mont-Saint-Quentin (aujourd'hui quartier de Péronne) par les soldats australiens en 1918.
Le mémorial départemental aux anciens combattants d'Afrique du Nord est inauguré en 2011.

Le Cam
Promenade ombragée qui serpente autour d'un étang situé au pied du château et de l'Historial de la Grande Guerre et théâtre de verdure.

Le marais de Halles
Il est sauvé de la disparition totale en 1993 et entretenu par une association en partenariat avec le Conservatoire d'espaces naturels de Picardie. Plusieur plantes rares, comme l'ache rampante, sont observées dans les 5ha restants du marais.

La Via Francigena part de Canterbury (Royaume-Uni) pour rallier Rome en passant par Péronne.

 Personnages liés à la commune 

Jacques Longueval (1680/1735) né à Péronne, est un prêtre jésuite français, théologien, érudit et historien de l'Église Catholique.

Antoine de Haussy de Robecourt (1755/1828) est  issu d'une lignée d'hommes de loi péronnais : Jean de Haussy, licencié ès loi est mayeur de Péronne au XVIème siècle, Mathias de Haussy de Robécourt est mayeur de Péronne au milieu du XVIIIème siècle et Jean de Haussy de Robécourt, son père, est avocat et mayeur à la fin du XVIIIème siècle.
Quant à lui, il est avocat, élu président du Tribunal du District de Péronne en 1790, élu député de la Somme à l'Assemblée lLégislative en 1791. Il siége sur le côté droit de l'Assemblée et soutient la Monarchie Constitutionnelle.. En 1792, après la chute de la royauté, il se retire à Péronne où il est nommé maire. Après la Terreur, il est élu député de la Somme au Conseil des Cinq-Cents. Sous le Consulat, il est  nommé président du Tribunal Civil de Péronne. Il est fait baron d'Empire par l'empereur Napoléon Ier en 1811. Favorable au retour des Bourbons à la chute de l'Empire, il est confirmé en 1819 dans ses fonctions de Président du Tribunal Civil de Péronne. Il est Chevalier de la Légion d'Honneur.

Charles Alfred Danicourt (1837/1887, portrait de droite) issu d'un milieu aisé, fils d’avoué et petit-fils de notaire, il embrasse la carrière des affaires en devenant receveur des rentes des plus grandes familles de l’arrondissement. Alfred danicourtCette position d’intermédiaire entre les notables et leur argent fait sa fortune. Il entre au conseil municipal de Péronne en 1871 où il siège durant 16 ans, dont six en tant que maire. Il s’investit énergiquement dans ses mandats, et se bat pour le relèvement de Péronne après les destructions provoquées par le siège de la ville par les Prussiens en 1870-1871. Très lié avec des archéologues et des antiquaires parisiens, il fréquente les salles des ventes françaises et étrangères et consacre une grande partie de sa fortune à l’achat de pièces rares qu’il place au musée, qui porte son nom, après son inauguration en 1877. 
Décédé à l'âge de 50 ans, il n'oublie pas sa ville dans son testament et laisse aux Péronnais toutes ses collections d'art, tous les trésors archéologiques accumulés. Il lègue également à la ville son importante bibliothèque, et une somme (colossale pour l'époque) de 200 000 Francs, à partager entre le musée, la bibliothèque municipale, les projets d'embellissement de la ville et le bureau de bienfaisance. Il est décrit comme une personne très cultivée, très alerte, pleine d'esprit et d'entrain, et reste aujourd’hui le principal bienfaiteur de la ville.

Francis Tattegrain (1852/1915), peintre de l'Ecole Naturaliste, né à Péronne, issu d’une longue lignée de magistrats et d’une des plus anciennes familles de Péronne.  Issu d’une longue lignée de magistrats et d’une des plus anciennes familles de Péronne, son bisaïeul était mayeur de Péronne en 1781. Il ne reçoit l’approbation paternelle pour s’adonner à la peinture que contre la promesse d’entamer des études de droit. Il obtient donc brillamment son doctorat en droit pour ensuite ne plus se consacrer qu’à la peinture. 

Pierre Dumarchey dit Pierre Mac Orlan (1882/1970, portrait de droite), écrivain, essayiste et poète, né à Péronne. Auteur d'une œuvre abondante et variée, il débute par l'écriture de contes humoristiques, après avoir en vain tenté une carrière dans la peinture. Après la Première Guerre Mondiale, son inspiration se tourne vers le registre fantastique et le roman d'aventures. La dernière partie de sa carrière littéraire est consacrée à l'écriture de chansons, d'essais et de mémoires.Pierre mac orlan
En 1899, il vit à Montmartre, où il se lie d'amitié avec Guillaume Apollinaire, Francis Carco, Roland Dorgelès ou encore Frédéric Gérard, le futur patron du Lapin Agile, dont il épouse la fille Marguerite de la nuit.
Ses moyens d'existence, souvent précaires, lui servent de matériau pour élaborer une œuvre à forte connotation autobiographique, qui influence entre autres André Malraux, Boris Vian et Raymond Queneau. Témoin attentif de son temps, fasciné par les techniques modernes et les nouveaux moyens de communication, mais se tenant autant que faire se pouvait à distance des vicissitudes de l'histoire, il forge la notion de fantastique social pour définir ce qui lui apparait comme étant l'envers trouble et mystérieux de son époque.
Mobilisé en août 1914, il rejoint le 69ème d'Infanterie à Toul, et est blessé au cours de la Bataille de la Somme en septembre 1916 près de Péronne. Évacué vers l'hôpital d'Ouistreham, il ne retourne plus au front, et est décoré de la Croix de Guerre.
En 1950, alors que la presse évoque les noms de Joseph Kessel ou de Louis Guilloux, c'est lui qui est élu à l'unanimité, membre de l'Académie Goncourt. Il rejoint ainsi ses vieux amis Francis Carco, André Billy et Roland Dorgelès, et se rend régulièrement aux réunions de l'Académie au restaurant Drouant.
Son épouse meurt en 1963 après 50 ans de vie commune. Il la suit 7 ans plus tard, emporté par une crise cardique

et bien d'autres encore ...

 Evolution de la population 

Peronne somme demo

 Hameaux lieux dits, faubourgs, quartiers, écarts... 

Faubourg de Bretagne, Faubourg de Paris, Halles, Château Gonnet, La Ferme de Bellevue, la Ferme Mon Idée, La Chapelette, Lamire, Le Qinconce, Le Mont Saint-Quentin, Saint-Denis, Sainte Radegonde.

 Nos lointains ancêtres de la noblesse de Péronne 

Peronne somme ancetres 1Peronne somme ancetres 2Peronne somme ancetres 3

Toutes les dates et filiations de ce tableau sont approximatives, les hypothèses soumises par les généalogistes et les historiens étant souvent contradictoires à cette époque.

 Carte de Cassini 

Peronne somme cassini

 

 


 

Sources
Sites, blogs, livres et revues, photographies :
Wikipedia...

Date de dernière mise à jour : 26/06/2021