PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département de la Somme dans la région Hauts-de-France doit son nom à la rivière éponyme. Il est limitrophe des départements du Pas-de-Calais, du Nord, de l'Aisne, de l'Oise et de la Seine-Maritime.
Héraldique
Écartelé : au premier et au quatrième d'azur aux trois fleurs de lys d'or, au deuxième et au troisième de gueules aux trois lionceaux d'or ; à la burelle d'argent brochant sur la partition.
Hydrographie
L’estuaire (la baie de Somme) du fleuve, qui parcourt son territoire, s'ouvre sur la Manche. Ce fleuve côtier est le plus long du Nord de la France et compte 192 kms pour un bassin versant de 5 842 km2. Son cours terminal est canalisé entre Abbeville et Saint-Valéry-sur-Somme.
Histoire
L'histoire du territoire est très ancienne puisque d'importants vestiges des époques les plus anciennes de la Préhistoire y ont été découverts : l'Abbevillien et l'Acheuléen tirant leurs noms de sites archéologiques du département.
Les fouilles archéologiques entreprises au XIXème siècle sur les terrasses alluviales et les tourbières de la vallée de la Somme ont permis de mettre au jour dans les dépôts de limon, sables et graviers des ossements d'animaux disparus (éléphants, rhinocéros...) et des silex taillés par l'homme datant de 500 000 ans. Une régression marine liée à une période de glaciation, a laissé trace d'une station préhistorique sous-marine au large de la falaise d'Ault.
Le territoire de l'actuel département de la Somme est intégré par les Romains dans la province de la Gaule Belgique dont la capitale est Durocortorum (Reims), sous le règne d'Auguste.
Dans le courant du Ier siècle, les Romains fondent les premières villes, Samarobriva (Amiens) est l'une d'entre elles. Elle est traversé par plusieurs voies romaines dont la plus importante la Via Agrippa de l'Océan reliait Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). D'autres agglomérations secondaires comme Rodium (Roye) existent à cette époque.
En 367, Valentinien Ier s'installe à Amiens et y fait acclamer son fils Gratien (359/383) qui devient Auguste avant d’avoir été César.
Le territoire des Ambiens est envahi par les peuples germaniques dont les Francs.
Au VIIème siècle sont fondées les premières abbayes sous l'impulsion du monachisme irlandais : Abbayes de Saint-Valery-sur-Somme, Saint-Riquier, Corbie, Forest-Montiers, Saint-Fuscien, du Mont Saint-Quentin...
En juin 687, se déroule, près de Péronne, la Bataille de Tertry qui voit la victoire de Pépin II de Herstal dit le Jeune (640/714, portrait 1 de gauche, mon ancêtre sosa n° 3 864 146 759 872 en 42ème génération), roi d'Austrasie, sur la Neustrie, bataille qui prépare l'avènement des Carolingiens.
Du IXème au XIème siècles naissent les puissantes familles nobiliaires de la région : Maison de Vermandois, Maison de Coucy, Maison de Ham, Maison de Mailly, Maison de Rambures, Maison de Soyécourt … et les principautés ecclésiastiques : abbés-comtes de Corbie …
En 1066, l'expédition maritime de Guillaume le Conquérant (1027/1087), contrariée par des vents défavorables, s’abrite deux semaines dans le port de Saint-Valery-sur-Somme, avant de traverser la Manche et faire la conquête de l’Angleterre.
Vers 1095, Amiens bénéficie d'une ébauche d'organisation municipale ; la commune est jurée en 1113 avec l’accord de l’évêque mais le comte d’Amiens, Enguerrand Ier de Boves (1042/1116, portrait 1 de droite, mon ancêtre sosa n° 943 395 232 en 30ème génération) et son fils Thomas de Coucy (1073/1130, portrait 2 de gauche, mon ancêtre sosa n° 471 697 616 en 29ème génération) refusent de reconnaître la commune.
En 1115, le roi Louis VI dit le Gros (1081/1137, portrait 2 de droite, mon ancêtre sosa n° 471 697 620 en 29ème génération) vient en personne à Amiens soutenir la rébellion des bourgeois contre leurs seigneurs.
En 1264, le roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270) prononce dans la cathédrale Notre-Dame d'Amiens encore en construction, un arbitrage dans un conflit opposant le roi Henri III d'Angleterre (1207/1272) à ses barons révoltés autour de Simon V de Montfort (1208/1265).
Le territoire souffre de la Guerre de Cent Ans. En 1346, le Ponthieu voit l'affrontement terrible et lourd de conséquences de la Bataille de Crécy.
En 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière des Anglais, passe notamment par Lucheux, Le Crotoy, Doullens et Saint-Valéry-sur-Somme, avant d’être conduite à Rouen pour son procès.
En 1463, les villes de la Somme, cédées par Charles VII (1403/1461) lors du Traité d’Arras, sont rachetées par Louis XI (1423/1483) à Philippe le Bon (1396/1467) contre 400 000 écus, afin de protéger la frontière Nord du royaume par une série de places fortes. Il s'agissait des villes de : Saint-Quentin, Corbie, Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil-sur-Mer, Rue, Saint-Valery, Le Crotoy, Saint-Riquier, Crèvecœur-en-Cambrésis et Mortagne ainsi que des châtellenies de Roye, Péronne et Montdidier.
De la Renaissance aux décennies précédant la Révolution, la Somme est à la fois le théâtre permanent de luttes de frontières et le cadre d'un essor de l'industrie textile. Au nombre des épisodes douloureux pour la population : la grande disette de 1562 et la peste en 1587 et 1596.
Militairement, les Espagnols s'illustrent en 1593 en se répandant dans le Vimeu, pillant et brûlant tout sur leur passage, puis en 1636 en prenant Corbie.
De la Paix des Pyrénées en 1659 à la Révolution française en 1789, le territoire connait une période de paix qu'elle met à profit pour se reconstruire.
La Seconde moitié du XVIIème siècle est une période de prospérité. Sous l'impulsion de Colbert, des manufactures sont créées comme la Manufacture des Rames à Abbeville qui fabrique des draps de luxe...
En 1802, est signé la Paix d'Amiens entre la France et le Royaume-Uni.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo en 1815, le département est occupé par les troupes britanniques de juin 1815 à novembre 1818.
Le Second Empire est une période de prospérité avec le développement de l'industrie et le prolongement du réseau ferré : en 1867 mise en service des lignes Amiens-Laon et Amiens-Rouen.
Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, le département est envahi et occupé par les Prussiens. Des combats se déroulent en particulier à Amiens, Longpré-les-Corps-Saints et Pont-Noyelles. La bataille d’Amiens (ou de Villers-Bretonneux) a lieu le 27 novembre 1870. Des combats se déroulent également à Cachy, Gentelles, Boves et Dury et à la citadelle d'Amiens qui capitule le 29 novembre 1870. À l'issue de cette bataille, Amiens est occupée par les Prussiens. La Bataille de l'Hallue (ou de Pont-Noyelles) se déroule les 23 et 24 décembre 1870, dans la plaine dominant Pont-Noyelles et la vallée de l'Hallue. Les Français subissent de lourdes pertes dans le village devant leurs positions.
Le département est très durement touché par la Grande Guerre 1914-1918, notamment lors de Bataille de la Somme. Sa partie Est (Albert, Péronne et Roye) est sillonné de tranchées et de sapes, dans lesquelles un nombre considérable de soldats sont tués et blessés. Les villages de cette zone sont évacués puis complètement rasés. Après la guerre, Albert, Péronne, Ham, Roye, Montdidier, Moreuil, ne sont plus qu'un amas de ruines.
En 1918 et 1919, la grippe espagnole sévit et fait de nombreux morts.
1940, la seconde Guerre Mondiale : les 18 et 19 mai, la ville d'Amiens subit de très violents bombardements aériens et est occupée dès le 20 mai par les Allemands. Du 20 mai au 8 juin, de durs combats se déroulent autour d'Amiens, dans la vallée de la Somme et sur le plateau du Santerre. La Bataille d'Abbeville se déroule du 28 mai au 4 juin. Elle a pour but de couvrir les ports de Dieppe, Le Havre et Rouen et de repousser les Allemands pour ancrer une ligne défensive sur la Somme.
Les rigueurs de l'Occupation se font sentir dès le mois de juillet 1940. La Somme sert de limite entre deux zones d'occupation : au Nord la zone interdite, au Sud la zone occupée. La ville d'Amiens est ainsi coupée en deux.
La Résistance intérieure débute dès 1940 dans le département.
La Citadelle d'Amiens est un lieu de détention, de torture et d'exécution pour les résistants tombés dans les griffes de la police française ou de la Gestapo. Le Camp de Doullens situé dans l'enceinte de la citadelle est un lieu de détention pour les résistants et les Juifs des départements de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord de septembre 1941 à mars 1943.
Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, 83 familles de Harkis, rapatriées d'Algérie, sont accueillies à la citadelle de Doullens, dans les locaux du Ministère de la Justice. 600 personnes dont 300 enfants pour la plupart en bas-âge s’y trouvent rassemblées, démunies de tout.
Patrimoine/Tourisme
Au 31 décembre 2011, la Somme compte 361 édifices protégés au titre des Monuments Historiques.
Les châteaux :
Le Château de Clermont-Tonnerre à Bertangles (photo ci-dessous), une allée d'arbres centenaires mène à sa grille d'honneur, véritable chef-d'œuvre du maître ferronnier, Jean Baptiste Veyren dit Vivarais (1707/1788) de Corbie, créateur également de la grande grille et des clôtures entourant le chœur de Notre-Dame d'Amiens. Cette grille ornait à l’origine le château d’Heilly avant sa démolition en 1847.
La seigneurie appartient à Jeanne de Bertangles qui épouse Jean de Glisy, puis à leur fils Antoine de Glisy (+1563), au fils de celui-ci Jean de Glisy, puis à sa fille Gabrielle de Glisy (+1624) qui épouse en 1611 Jacques de Clermont, comte de Thoury. Suivent Charles de Clermont (+1671) et Louis de Clermont (+1728).
Louis Joseph, comte de Thoury, 1er marquis de Clermont-Tonnerre (+1760) fait bâtir le château actuel de 1730 à 1734, pour remplacer l'ancien édifice du Moyen Âge qui, reconstruit une première fois au début du XVIème siècle, a été restauré en 1597 après avoir été incendié par les Espagnols. Il n'en reste que le portail datant de 1625 donnant accès à la ferme.
En 1789, les Clermont-Tonnerre soutenus par la totalité des villageois, refusent de quitter Bertangles. Au plus fort de la Terreur, pour éviter l’arrestation par les révolutionnaires venus d’Amiens, un compromis est trouvé : les têtes des statues de lions donnant sur la forêt sont guillotinées et jetées dans un fossé. Après Thermidor, les têtes de lions sont tout simplement remises en place. Les traces de décapitation sont laissées apparentes.
En 1916, le château est le siège de l’Etat-Major britannique pendant la Bataille de la Somme puis en 1918 celui de l'Etat-Major australien sous le commandement du général John Monash (1865/1931, portrait 1 de gauche), anobli par le roi d'Angleterre George V (1865/1936, portrait de droite) le 12 août 1918 lors d'une cérémonie sur le perron du château.
En 1930, un incendie détruit l'intérieur et en particulier les boiseries. Elles sont refaites à l'identique dans les années qui suivent. L'escalier et sa rampe en fer forgé ont été préservés.
En avril 2016, le Gouverneur Général d'Australie, Sir Peter Cosgrove (portrait 2 de gauche), vient y rendre hommage au général Monash et honorer sa mémoire par la plantation d'un arbre et l’apposition d'une plaque commémorative.
Le château fait l’objet de multiples protections au titre des Monuments Historiques : classements en 1982 et 2006, inscriptions en 1982, 2001 et 2009.
Le château d'Heilly (photo ci-dessous), mi-féodal mi-classique, aujourd'hui détruit pour partie, situé sur le territoire des communes d'Heilly et de Ribemont-sur-Ancre.
L’histoire remonte à l’époque des Mérovingiens. Le premier seigneur connu est le comte Henri Ganelon de Hautefeuille. Selon la légende il est accusé de la mort de Roland à Roncevaux. L'empereur Charlemagne (747/814, portrait 1 de gauche, mon ancêtre sosa n° 483 018 361 096 en 39ème génération) est venu en personne à Heilly pour s’assurer que Ganelon ne l’a pas trahi. Celui-ci jure par la tour de son château qu’il est innocent, au même instant, la tour se fend. Ganelon est écartelé dans le potager du château et la terre de Hautefeuille est donnée par Charlemagne à Karl d’Heilly.
Depuis cet épisode légendaire, le village et la seigneurie portent le nom d’Heilly, mais les habitants sont restés des Hautefeuillois.
Heilly passe dans la Famille de Créqui par le mariage en 1270 d’Aalis d’Heilly avec Baudouin IV de Créqui (1235/1280) puis dans les Familles de Chambly, de Bailleul, de Belloy, d’Hargicourt, puis de Pisseleu par le mariage en 1444 de Marie d’Hargicourt avec Jean II de Pisseleu, conseiller et chambellan des rois Louis XI (1423/1483) et Louis XII (1462/1515). Leur petite-fille, Anne de Pisseleu (1508/1580, portrait de droite), duchesse d’Etampes, demoiselle d’honneur de Louise de Savoie et favorite du roi François Ier (1494/1547), y passe une grande partie de son enfance, y retourne vivre après son exil à la mort du roi et y meurt.
Le mariage en 1621 de Françoise de Pisseleu (1601/1653) avec Charles Antoine Gouffier (+1654) fait entrer Heilly dans la Maison de Gouffier.
En 1771, Adélaïde Marie Louise de Gouffier (1751/1816) épouse Marie Gabriel Florent Auguste de Choiseul (1752/1817, portrait 2 de gauche), dernier seigneur d’Heilly.
Leur fille, Alexandrine Eugénie Olympe Zéphyrine de Choiseul-Gouffier (1782/1828) épouse en 1803, Aimé Jacques Marie Constant de Moreton (1780/1847), comte de Chabrillan, officier d'ordonnance, puis chambellan de l'empereur Napoléon (1769/1821), gentilhomme de la chambre du roi Charles X (1757/1836). Leurs quatre enfants vendent en 1846 le château d'Heilly.
Les Espagnols saccagent la forteresse féodale en 1553 puis le château en 1636.
Il est en grande partie transformé à partir de 1737 par Charles Antoine de Gouffier, marquis d’Heilly. Un corps de logis est bâti en pierre de style classique sur une seule face du château, en remplacement de murailles d'aspect médiéval, la façade sur le parc conserve son aspect ancien. Le vaste parc est parsemé de magnifiques grilles en fer forgé exécutées par le ferronnier Jean Veyren. Face à la façade nouvelle du château, un grand canal est creusé, et sur le côté, face à l'orangerie, un petit canal. L'intérieur du château est, lui aussi, réaménagé avec la création d'un grand escalier en pierre et l'ornementation des pièces avec un somptueux décor de style rocaille. Au rez-de-chaussée, se trouvent les espaces de service : cuisine, office et salles de bains. Au premier étage, les espaces de réception : grand salon, salle à manger, salon d'hiver, petite salle à manger, billard, bibliothèque, appartement du marquis, appartement de la marquise, chapelle (bénie en 1756). Au second étage, les autres chambres.
Pendant la Révolution Française, le château et son domaine sont relativement épargnés.
Au début du XIXème siècle, le château est encore entretenu, mais n'est plus habité qu'épisodiquement et partiellement.
En 1846, le château est cédé, démoli l'année suivante, il sert de carrière de pierres.
Une des grilles du parc, ornée d'attributs cynégétiques, prend place à l'entrée du château de Bertangles, où elle se trouve toujours. Une autre grille est placée par la famille de Chabrillan en son château de Digoine (Saône & Loire), où elle se trouve toujours. La grille d'entrée du jardin potager, ornée de fruits et de légumes, est placée à l'entrée du château de Marcelcave, où elle est détruite, avec ce château, en 1914-1918. La grille au chardon est remontée à Albert, où elle disparait pendant la Première Guerre Mondiale.
Les boiseries d'un des salons sont placées dans une maison à Amiens.
Après 1847, un pavillon, resté debout de la façade du XVIIIème siècle, est accolé à un logis en brique pour former une habitation, qui est occupée jusqu'au XXème siècle. Après plusieurs décennies d'abandon, ce pavillon et ce logis subsistent aujourd'hui dans un état très dégradé.
Les vestiges du château sont protégés au titre des Monuments Historiques en 2001.
Le Château de Querrieu (photo ci-dessous) situé sur le territoire des communes de Querrieu et de Pont-Noyelles, est construit au Moyen Âge.
Il reçoit la visite des rois François Ier (1494/1547) en 1517 et Henri IV (1553/1610) en 1595.
Il est incendié en 1636, pendant la Guerre de Trente Ans, par les armées espagnoles au moment du siège de Corbie.
La seigneurie de Querrieu est à la famille de Gaudechart par le mariage en 1596, de Robert de Gaudechart (1553/1619), chevalier, seigneur du Fayel avec Gabrielle de Saveuse, dame de Querrieu.
Leur fils, François Ier de Gaudechart (1608/1679), maréchal de camp, fait reconstruire le château en brique et pierre.
En 1652, la seigneurie de Querrieu est élevée en marquisat.
En 1735, Anne Françoise Perrin de Flancourt, marquise douairière, après la mort de son époux, Pierre François II de Gaudéchart, entreprend de transformer le château.
Après la mort de Louis François de Gaudechart (1758/1832), le château connait d'importantes transformations sous l'impulsion de sa veuve, Clémentine Charlotte, princesse de Rohan-Rochefort (1786/1850) : élévation d'un étage d’attique couronné d ’une balustrade de pierre ; deux tours semi-circulaires, dont les bases sont d'origine médiévale, cantonnent le corps central prolongé de chaque côté par une aile rectangulaire ; le parc à l’anglaise entourant le château est agrandi ; une grande allée conduit à un canal avec un bassin circulaire ; et un nouveau mur d'enceinte est construit avec une large grille ouvrant sur le village.
En 1878, après la mort de son fils, Raoul de Gaudechart, dernier marquis de Querrieu, le château devient la propriété de Marie Thérèse de Gaudechart (1853/1916), épouse d’Alvar d’Alcantara (de noblesse belge).
En 1927, Juan d'Alcantara (1879/1945) obtient le droit d'ajouter le nom de Querrieu a son patronyme.
De nos jours, le château est toujours habité par la famille d'Alcantara de Querrieu.
En 1916, le château de Querrieu, situé à l'arrière du front, joue un rôle de premier plan dans la prise de décisions militaires. Il sert de Quartier Général à Henry Seymour Rawlinson (1864/1925, portrait 1 de gauche), général commandant la 4e armée britannique. C'est là qu’est mise au point la participation de l'armée britannique à l'offensive de la Somme de 1916 avec Douglas Haig (1861/1928, portrait 1 de droite), général commandant en chef des forces britanniques en France.
Le château reçoit la visite du roi d’Angleterre, George V (1865/1936) et du maréchal Ferdinand Foch (1851/1929), le 10 août 1916. Le roi remet des décorations aux généraux Marie Emile Fayolle (1852/1928, portrait 2 de gauche) et Maurice Balfourier (1852/1933, portrait 2 de droite).
Des canons pris aux Allemands pendant cette guerre sont entreposés dans le parc du château.
1940, une autre guerre et à nouveau la tempête. Le Général Heinz Guderian (1888/1954) fait une brève apparition au château et le Maréchal Hermann Goering (1893/1946) vient y inspecter un dépôt d’armement.
Le château est partiellement inscrit au titre des Monuments Historiques en 1998.
et encore ... le château de Tilloloy, construit en 1645 pour Charles Maximilien de Belleforière, marquis de Soyécourt et comte de Tilloloy, nommé en 1669 Grand Veneur. Le château est classé aux Monuments Historiques avec son parc en 1994 ; le château de Rambures, ancien château fort du XVème siècle, démantelé au XVIIème siècle et restauré au XVIIIème siècle, est un des rares châteaux du Moyen Âge à subsister dans le département ; la maison-forte de Nampont où le roi François Ier (1494/1547) ratifie le Concordat de Bologne en 1517 ; le château de Long ou Folie de Buissy, construit dans la première moitié du XVIIIème siècle, sur une terrasse dominant la Somme, par le seigneur Honoré Charles de Buissy, il est classé aux Monuments Historiques en 1944 et en 2003 ; le château du Broutel à Rue, son lac et son parc, aujourd'hui un hôtel trois étoiles qui sert également de centre résidentiel pour des enfants britanniques sous le nom de Château Aventure ...
Les édifices religieux comme :
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Ailly-le-Haut-Clocher construite au XIIIème siècle, est classée au titre des Monuments Historiques en 1910.
Le prieuré clunisien d'Airaines et l'église Notre-Dame qui le jouxte, fondés en 1130. Le prieuré est classé aux Monuments Historiques en 1932. L’église, un des plus anciens édifices religieux du département, est classée aux Monuments Historiques en 1840.
La basilique Notre-Dame de Brebières d'Albert est construite à la fin du XIXème siècle, en remplacement de l'église paroissiale, édifiée après l'incendie de 1660 et terminée en 1705. Son architecture originale en fait un édifice majeur du patrimoine religieux de la région. Elle est classée aux Monuments Historiques en 2004 (photo de droite)…
L’architecture militaire comme :
La citadelle de grès de Doullens dont la construction décidée par François Ier en 1530, est confiée à Robert Mailly, est une forteresse de pierre à quatre bastions. François Ier, en 1526, puis Henri II, en 1547, viennent en personne surveiller l'avancement des travaux. Cet ouvrage fait la transition entre les châteaux forts du Moyen-âge et les citadelles bastionnées de Vauban du XVIIème siècle. Elle est agrandie et renforcée en 1599 sous Henri IV. Elle perd son statut militaire en 1659 et devient lieu de détention (photo de gauche).
Le trou de mine de La Boisselle, appelé encore la Grande Mine est un lieu de mémoire de la Bataille de la Somme, pendant la Grande Guerre, situé sur le territoire de la commune d'Ovillers-la-Boisselle à 600 m au Sud-Est du village de La Boisselle, sur le Circuit du Souvenir. Aujourd'hui, il a un diamètre d'au moins 90 m, et fait 22 m de profondeur. Le trou a été formé par près de 30 tonnes d'explosif.
Le Beffroi de Lucheux, construit sur une ancienne porte du bourg, en fait aujourd'hui le seul beffroi-porche du Nord de l'Europe. La rue principale du village passe toujours sous la voûte de cette porte. En 1430, Jeanne d'Arc est enfermée une nuit dans le beffroi avant de prendre la route de Rouen pour y être jugée. C’est également dans ce beffroi que Louis XI signe l’Edit des Postes en 1464. Il est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO au titre de Beffrois de Belgique et de France depuis 2005.
Le patrimoine médiéval remarquable de la vieille ville de Saint-Valéry-sur-Somme (photo ci-dessous en 2017).
L’architecture Gothique Flamboyant de la Picardie Maritime comme à Abbeville, Saint-Riquier et Rue.
La Baie de Somme (vidéo en bas de page) située entre la pointe du Hourdel au Sud et la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont au Nord, s’étend sur 70 kms2. Elle est d'une grande richesse écologique notamment en tant que haut lieu ornithologique.
Elle est principalement constituée de deux milieux (la slikke, zone de vasières recouverte par la mer deux fois par jour et le schorre, couvert par la mer seulement lors des grandes marées) et de deux estuaires emboités (ceux de la Somme au Sud et de la Maye, petit fleuve côtier au Nord).
La périphérie de la baie de Somme et de son estuaire ont fait l'objet de drainages et d'aménagements depuis le Moyen Âge.
Depuis 1999, la baie appartient au club des plus belles baies du monde, au même titre que la baie d'Halong ou la baie du Mont Saint-Michel.
Depuis 2011, La baie de Somme est officiellement devenue Grand Site de France.
Le Parc de Marquenterre, parc ornithologique situé en bordure de la baie de Somme sur un ancien polder agricole de 200ha, est créé en 1973. C’est une halte de migration pour des milliers d’oiseaux entre la Sibérie et l’Afrique du Nord-Ouest.
Les Hortillonages d’Amiens, à quelques centaines de mètres de la cathédrale gothique, les hortillonnages sont un ensemble de jardins flottants sur un dédale de 65 kms de canaux, au cœur de la cité.
Ils sont inscrits à l'Inventaire National des Sites et l'UNESCO envisage leur classement comme Site d'Intérêt Mondial.
D'après la légende, la cathédrale d'Amiens est construite, au XIIIème siècle, sur un champ d’artichauts cédé par les maraîchers des hortillonnages.
À l'époque Gallo-Romaine, Amiens ou Samarobriva, et ce qui devient plus tard les Hortillonnages n'est encore qu'un ensemble de marais et d'îlots de la Somme en amont de la ville. On y cultive déjà la terre fertile pour y produire des légumes.
Les documents d'archive mentionnent explicitement les Hortillonnages dès 1492.
Au XVème siècle, le site couvre une surface de plus de 1500 ha. En 1900, il est réduit à 500 ha. En 1973, le site est enfermé dans l'agglomération urbaine amiénoise et occupe 300 ha.
En 1762, on dénombre environ 47 hortillons, formant une communauté bien identifiée, avec ses règles propres, qui fournit la ville d'Amiens en primeurs. On est hortillon de père en fils, formant ainsi de véritables dynasties.
Les hortillons ont conçu une embarcation spécifique, la barque à cornets, dont la forme est étudiée pour pouvoir accoster sur les parcelles sans détériorer les berges et dont la taille (jusqu'à 10 m) leur permet de charger jusqu'à une tonne de produits. Ils se sont équipés d'outils de culture et d'entretien des rieux et des berges, comme le louchet, la faucarde ou le fourchet.
Au XXème siècle, beaucoup d'hortillons abandonnent l'activité et une grande quantité d'aires sont transformées en jardins d'agréments pour les citadins.
Aujourd’hui, les hortillons produisent des fruits et légumes de manière simple, équitable et naturelle. L'attrait des consommateurs amiénois pour la vente de ces produits sur le quai Bélu, chaque samedi, ne cesse de grandir.
Par ailleurs, les hortillonages se visitent : d'une île à l'autre, on peut y voir des maisons cabanes insolites, les ports à fumier autrefois utilisés pour l'acheminement du fumier de corps de meule vers les parcelles des hortillons (photo de droite), le chemin de halage, qui longe la Somme au départ du parc Saint Pierre, est une balade bucolique au bord de l'eau et des jardins.
La ferme des hortillonnages propose de découvrir le métier de maraîcher, et de repartir avec des légumes de saison.
Dans ce département, 3 villes ou villages
ont été témoin de la vie (naissances/baptêmes/unions/décès/inhumations…)
de 4 lointains ancêtres du Vème au Xème siècle
Le département et ses cantons (2016)
Sources
Sites et photo : Wikipedia
Vidéo : YouTube
Date de dernière mise à jour : 17/11/2017