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Millau

 EN COURS

Millau aveyron geoLe territoire communal s'étend au cœur des Grands Causses, sur une partie du Causse Rouge, à l'Est du Plateau du Lévézou, une partie du Larzac et une partie du Causse Noir.
La ville se situe dans une vaste dépression au confluent du Tarn et de la Dourbie.
La ville est labellisée en 2010 Ville et Pays d'Art et d'Histoire.
La ville est jumelée avec : Louga (Sénégal) en 1962 ; Bad Salzuflen (Allemagne) en 1975 ; Bridlington (Royaume-Uni) en 1992 ; Sagunto (Espagne) en 2006 ; Mealhada (Portugal) en 2010 ; Plopeni (Roumanie) en 2015 après près de 40 ans de coopération sur l'acheminement de jouets et vêtements destinés aux orphelinats et à l'accueil et la formation de personnes handicapées à Millau.

Millau aveyron blason Héraldique 

Les armes de la communes se blasonnent ainsi :  D'or à quatre pals de gueules, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.

Les armes du royaume d'Aragon depuis 1187, surmontées depuis 1271 du chef de France (d'azur à trois fleurs de lys) indiquant qu'il s'agit d'une bonne ville, c'est-à-dire d'une commune relevant directement du roi. 

 Toponymie 

Millau = Condatomagus, sous sa forme gauloise (condato = confluent et magos = marché) ; Amiliavum au Vème siècle ; Millavensis en 874 ; Amiliavense en 912 ;  Amilianensi et les formes occitanes Amilhau, Amiliau en 1061 ; Ameliano en 1079 et en 1258 au Traité de Corbeil ; Amiliano en 1204 ; Amiliani en 1249 ; puis Milhau en rouergat cohabitant avec Millau en français.

Drapeau francais fond blanc Histoire  

La ville nait, il y a près de 3000 ans, sur les hauteurs de la Granède qui dominent Millau et la vallée du Tarn. L'oppidum de la Granède compte trois lignes successives de murailles qui attestent de trois périodes distinctes : 1000 ans avant J.-C. (début de l'Âge du bronze) ; du Ier au IIème siècle avant J.-C. (époque gauloise) ; IVème siècle après J.-C. (Bas-Empire romain).
Situé entre le Causse du Larzac et la vallée du Tarn, l'oppidum permet le contrôle des échanges sur les voies de communications, notamment sur la voie romaine reliant l'oppidum de Cessero (Saint-Thibéry, Hérault) à Segudunum (Rodez, Aveyron) via L'Hospitalet-du-Larzac.
Au 1er siècle avant J.-C., la ville se développe sur la rive gauche du Tarn dans la plaine alluviale du confluent. La cité devient un centre important de fabrication de céramique de luxe sigilée dit de la Graufesenque qui est exportée dans tout l'Empire romain.
Vers le milieu du IIème siècle, le commerce s'effondre.
Avec les invasions barbares des IVème et Vème siècles, la ville s’installe définitivement sur l’autre rive du Tarn, à l’intérieur d’une boucle de la rivière. Alphonse ii roi d aragon
Au IXème siècle, la ville est un gros bourg, siège d’une viguerie et centre de fabrication du gant d'agneau. Elle s’entoure de remparts.
Louis xiEn 1183, Curbaran, capitaines des Routiers, est pendu en ville.
En 1187, le roi d’Aragon, Alphonse II (1157/1196, portrait 1 de droite) concède à Millau le sceau et la liberté communale par charte consulaire. Le consulat ainsi créé, est chargé d’administrer la ville, de lever l’impôt et d’appliquer la justice.
En 1361, au cours de la Guerre de Cent Ans, la ville passe sous domination anglaise.
Au XVème siècle, retour à la paix, un nouvel élan est sensible. En 1476, le roi de France, Louis XI (1423/1483, portrait de gauche), rattache Millau à la couronne par lettres patentes.
Au XVIème siècle, ville de foires, Millau se développe et passe de 3500 habitants en 1515 à 5500 habitants en 1547.
Pendant les Guerres de Religion, les protestants s'en prennent à l'église et au prieuré à trois reprises, en 1561, 1568 et 1582, détruisant les bâtiments.
Louis xiii en 1622Les prémices de la Réforme atteignent Millau dès le milieu du siècle, faisant rapidement de la ville une place forte protestante. La ville accueille plusieurs assemblées politiques de huguenots notamment en 1573 et 1574, qui marquent la création des Provinces de l'Union. Durant, un siècle les protestants dominent politiquement et économiquement Millau.
Au début du XVIIème siècle, les protestants sont défaits par les troupes du roi de France, Louis XIII (1601/1643, portrait 2 de droite). La paix d'Alès, signée en 1629, confirme la tolérance de culte établie par l'Edit de Nantes de 1598.
Au XVIIIème siècle, l’industrie drapière laisse la place à l’industrie du cuir et de la peau qui se développe après 1750.
Au XIXème siècle, le Coup d'Etat du 2 décembre 1851 à lieu. (voir § suivant).
En 1818, en novembreMillau subit une inondation.
Le XIXème siècle voit la modernisation et l'expansion de la ville. Entre 1835 et 1837, de nombreux travaux d'embellissement de la ville sont lancés : construction d'une fontaine, d'une halle au blé, d'un palais de justice, de la place du maréchal Foch et du boulevard de l'Ayrolle.
Le mouvement républicain se développe parmi les ouvriers tanneurs, mégissiers et gantiers.
D'importants travaux d'urbanisme sont réalisés pendant le Second Empire, sous l'impulsion du maire, le banquier Hilarion Achille Villa (1818/1901).
Au XXème siècle, près de 12000 personnes sur les 18000 que compte la ville, vivent de l'industrie des cuirs et peaux. La prospérité est parfois marquée par des conflits sociaux : crise économique de 1929 entrainant la faillite de la banque Villa en 1934.
La ville est paralysée par une grève générale de 6 mois pendant l'hiver 1934-1935, à la suite de la décision des patrons gantiers de baisser de 25 à 30 % les salaires des ouvriers. Les ouvriers cèdent finalement car la famine gagne peu à peu la ville.
L'industrie gantière commence à décliner dans les années 1960, et Millau devient une ville de services.
De nos jours, Millau conserve une activité de cuir et de peau, spécialisée dans le luxe, et les entreprises fabriquent plus de 800000 gants par an, le tiers de la production française.

Millau aveyron atelier couture gants cpa

Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 à Millau
Il est organisé à l'instar du président de la IIème République Française Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873, portrait de gauche). A Millau, les Républicains tentent en vain de s'y opposer. L’année 1851 commence dans un climat politique tendu : situation politique dans une impasse, situation économique peu encourageante, et période morose pour les entreprises de cuirs et peaux qui emploient une grande partie des Millavois.Napoleon iii 1
La IIème République, instaurée par la révolution parisienne de 1848, est partagée depuis 1849 entre une Assemblée plutôt monarchiste et un président qui a des ambitions impériales. Les républicains, minoritaires mais déterminés, sont victimes d’une répression croissante depuis 1849 : censure, interdiction des réunions, surveillance policière et administrative, procès. La peur de l’agitation sociale et du retour de la Révolution unit tous les partisans de l’Ordre, bonapartistes et monarchistes, les Blancs, contre les démocrates, progressistes républicains et socialistes, les Rouges.
Millau est alors une petite ville industrieuse de 10000 habitants, le secteur des cuirs et peaux fait sa richesse. La ganterie commence son irrésistible croissance, même si elle est encore devancée par la tannerie et la mégisserie. Le statut de sous-préfecture, avec son tribunal de première instance, confère à la cité un modeste caractère administratif. Millau, ville quasiment apolitique début 1848, devient sensible aux tendances nationales et le bonapartisme prend un essor considérable en 3 ans.
Après avoir tenté en vain de réformer la Constitution, Bonaparte organise un Coup d'État pour dissoudre l'Assemblée, établir l'état de siège, et organiser une nouvelle constitution qui lui donne le pouvoir.
Victor hugo in 1873L'Opération Rubicon a lieu à Paris le matin du 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre impérial de Napoléon 1er et de la victoire d'Austerlitz. L’armée boucle la capitale, investit le Parlement, arrête les leaders républicains et les députés de l’opposition monarchiste. Victor Hugo (1802/1885, portrait de droite) entre en résistance, mais les Parisiens, durement éprouvés en 1848, bougent relativement peu et la tentative d’insurrection est noyée dans le sang le 4 décembre. Toutefois, la révolte se propage dans une partie des provinces françaises.
La nouvelle du Coup d'État arrive à Millau, via Toulouse, par la malle-poste de Rodez, le matin du 4 décembre vers 9h.
Le sous-préfet, partisan de l'ordre donc du prince-président, réunit le lieutenant de gendarmerie qui dispose de 6 hommes, le commissaire de police qui en a 2, le maire Aristide Rouvelet qui peut s'appuyer sur 3 sergents de ville et la compagnie de sapeurs pompiers. Le maire convoque le Conseil Municipal pour 13h.
Depuis les cafés de la place du Mandarous, les républicains appellent à un rassemblement à midi, envoient des hommes alerter les ouvriers dans les ateliers. Les Millavois commencent à affluer. Vers 13h, 300 à 400 hommes, conduits par Jules Bonhomme, se rendent à la mairie, y pénètrent et demandent au maire que la municipalité prenne part au Comité de Résistance. Le maire refuse et ne veut pas donner la clé de la grande salle de la mairie. La porte est enfoncée. La foule y entre, et quelques leaders montent sur la table pour organiser le Comité. La porte de l'arsenal est forcée et 300 fusils et quelques sabres sont distribués.
Le Conseil Municipal rédige une proclamation appelant au calme et à l'attente de la suite des événements. Il fait le tour de la ville pour la diffuser. Un groupe de républicains, avec tambours et drapeau, fait le même tour pour appeler à la résistance.
L'attente des nouvelles de l'extérieur fait monter la tension. Les insurgés-résistants interceptent les malles-postes et arrêtent des gendarmes des environs, appelés en renfort par le sous-préfet. Les altercations se multiplient, et l’atmosphère devient électrique.
La résistance à Rodez échoue et la situation n'est guère favorable aux républicains. A 23h, tout le monde abandonne son poste et rentre chez lui en laissant la plupart des fusils sur place (ils n’ont ni poudre, ni munitions).
Le lendemain matin, le sous-préfet fait placarder un appel au calme, et le procureur Pujade commence son travail d'enquête. Les premières arrestations ont lieu le 8 décembre. Puis, en janvier 1852, il dresse des dossiers d'inculpation qui sont transmis à un tribunal spécial appelé Commission mixte, composée du préfet, d'un militaire et d'un magistrat. Pas d’avocat de la défense, pas de comparution des accusés, les peines sont fixées uniquement d'après les dossiers du procureur.
Les inculpés sont d'abord les trois leaders qui ont excité à l'insurrection, Jules Bonhomme, Antoine Tarayre et Joseph Maury mais aussi ceux qui sont allés dans les ateliers appeler au rassemblement, d'autres dangereuxméchants et ardents démagogues qui ont commandé des groupes d'insurgés armés, ceux qui, arme à la main, ont bravé les autorités, également inculpés le porteur de drapeau, les tambours, et des éléments modérateurs qui ont le tort d'être des républicains de longue date.
Les dossiers sont divisés en deux groupes : 14  plus coupables pour lesquels le procureur requiert Algérie plus soit 10 ans de bagne, et 17 moins coupables pour lesquels il demande Algérie moins soit 5 ans de bagne. La plupart des inculpés passe plusieurs mois en détention provisoire. 3 prévenus sont relaxés, 3 sont placés sous surveillance, 5 sont condamnés à des peines de prison sur le territoire français, 2 sont bannis, 19 sont condamnés à la déportation en Algérie.
En février 1853, une grâce générale est décrétée. Elle ne s’applique que si le condamné prête serment d’allégeance au nouveau régime. Entretemps, le plébiscite donnant les pouvoirs constitutionnels au prince-président recueille une majorité écrasante, puis l'Empire est proclamé, le 2 décembre 1852. Le président Bonaparte devient l’empereur Napoléon III.
En 1853, les derniers condamnés de Millau rentrent au pays. La plupart restent très hostiles à l'Empire, ainsi qu’une partie de la population ouvrière millavoise, au contraire des notables et des paysans. La revanche arrive avec la chute de Napoléon III en 1870 et l'avènement de la IIIème république.
En 1881, 2 ans après la victoire totale des républicains aux élections et 30 ans après les événements de décembre, une loi organise l'indemnisation des survivants ou de leur famille.

« Il était nécessaire qu’on sût bien, et qu’on sût à jamais, que, dans la bouche des hommes du passé, ce mot, Ordre, signifie : faux serment, parjure, pillage des deniers publics, guerre civile, conseils de guerre, confiscation, séquestration, déportation, transportation, proscription, fusillades, police, censure, déshonneur de l’armée, négation du peuple, abaissement de la France, sénat muet, tribune à terre, presse supprimée, guillotine politique, égorgement de la liberté, étranglement du droit, viol des lois, souveraineté du sabre, massacre, trahison, guet-apens. » - Victor Hugo, Napoléon-le-Petit, Bruxelles, août 1852.

Les Seigneurs et gens de la noblesse

Au Xème siècle, la vicomté de Millau naît : 
De 916 à 937, Bernard de Millau, est vicomte de Millau et de Gévaudan, puis suivent...
De 1000 à 1002, Bérenger de Millau, vicomte de Millau.
De 1002 à 1023, Richard 1er de Millau (+1023), vicomte de Millau, époux de Sénégonde, fille du vicomte de Béziers.
Richard II de Millau (+1050), vicomte de Millau, époux de Rixinde, fille du vicomte de Narbonne.
Bérenger II de Millau (1025/1080), vicomte de Millau et de Gévaudan, époux d'Adèle de Carlat, vicomtesse de Lodève, fille et héritière de Gilbert II, vicomte de Carlat, et de Nobilia, qui lui apporte Carlat et Lodève.
Gilbert de gevaudan et gerberge de provenceEn 1108, Gilbert 1er de Millau (1055/1111, portrait de droite), vicomte de Millau, du Raimond berenger iii de barceloneGévaudan et en partie de Carlat, époux de Gerberge de Provence (1060/1115, portrait de droite), héritière du comté d'Arles et de Provence.
En 1112, Douce 1ère (1090/1129), comtesse de Provence, vicomtesse de Millau et de Gévaudan, épouse Raimond Bérenger III de Barcelone (1082/1131, portrait de gauche) futur roi d'Aragon.
De 1130 à 1144, Raymond Bérenger II de Provence (1114/1144), vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Béatrix (1130/1190), comtesse de Melgueil (Maugio), il donne en 1133 une maison de Millau à l'abbaye de Saint-Guilhem-du-Désert et meurt en 1144 frappé par une flêche dans le port de Melgueil en combattant contre les Génois alliés aux Baux.
De 1144 à 1166, Raimond Bérenger II, vicomte de Millau et de Gévaudan, trop jeune, est sous la tutelle de son oncle Raimond Bérenger III de Barcelone, roi d'Aragon.
De 1166 à 1172, Douce II de Provence (1163/1172), comtesse de Provence vicomtesse de Millau et de Gévaudan et en partie de Carlat et de Melgueil, elle meurt sans être marié, tous ses biens sont donnés, par Alphonse 1er roi d'Aragon, à son frère qui suit.
De 1172 à 1181, Raymond Bérenger III, vicomte de Millau et de Gévaudan, il meurt sans postérité. De 1181 à 1185, Sanche d'Aragon, frère d'Alphonse 1er roi d'Aragon, comte de Provence, vicomte de Millau et de Vintimille, il donne aux Templiers divers mas et les droits de péage qu'il perçoit sur le Larzac (charte signée à Millau sur la place publique). 
En 1185, Alphonse 1er, époux de Sancie de Castille, reprend le comté de Provence et la vicomté de Millau et de Gévaudan pour en faire l'apanage de son fils âgé de 3 ans, ,jusqu'en 1196 ; En 1187, confirmation du Consulat, Millau a le droit de porter les armes d'Aragon.
De 1181 à 1185, Alphonse d'Aragon, fils du précédent, gouverne le comté de Provence et la vicomté de Millau sous la tutelle de son oncle Sanche d'Aragon, il a 14 ans à la mort de son père en 1196, la nue-propriété appartient à son frère Pierre, roi d'Aragon.
De 1197 à 1213, Pierre II d'Aragon (1175/1213), roi d'Aragon, comte de Provence, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Marie, fille héritière de Guillaume, dernier seigneur de Montpellier ; en 1203, il confirme le Consulat et accorde que tout homme qui viendra habiter la ville de Millau soit libre toute sa vie, sauf pour la garde de la ville et le service militaire ; son mariage, son voyage à Rome, son couronnement par le pape Innocent III en 1204, occasionnent de grandes dépenses, pour y faire face il doit engager la vicomté de Millau et du Gévaudant à Raymond VI de Toulouse pour la somme de 150000 sous melgroriens (la transaction est signée à Millau en 1204).
De 1204 à 1207, Raymond VI de Toulouse (1156/1222), comte de Toulouse, époux de Béatrix de Trencavel.
Pendant la croisade des Albigeois, la vicomté de Millau et de Gévaudan est confiée à la garde de l'évèque de Mende, Guillaume de Peyre (+1223), beau-frère de Pierre II d'Aragon. Après la croisade, la vicomté est restituée à Jacques 1er d'Aragon (1213/1276), roi d'Aragon, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Yollande de Hongrie.
Saint louisPuis elle est reprise de 1222 à 1249 par le comte de Toulouse, Raymond VII de Toulouse (1197/1249), comte de Toulouse et de Rouergue, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Sancie d'Aragon (1186/1241). En 1229, a lieu le Traité de Paris entre le roi de France Louis IX dit Saint-Louis et le comte de Toulouse, Raymond VII. Il accorde à la ville de Millau, en raison de son inviolable fidélité, le privilège du sceau rigoureux et arributif de juridiction qui donne aux habitants le droit de contraindre par corps leurs débiteurs au paiement de lePhilippe iii dit le hardi 1245 1285urs créances, de les appeler et de les assigner de toute la France devant leur juge-bailli à qui la connaissance des affaires des habitants de Millau est attribués exclusivement.  En 1249, Raymond VII meurt des suites de fièvres alors qu'il accompagne à Aigues-Mortes sa fille Jeanne et son gendre Alfonse, frère du roi de France Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270, portrait de gauche), en partance pour la Palestine.
5 juillet 1271, Alfonse de Poitiers (1220/1271), comte de Poitiers et de Toulouse, et son épouse Jeanne de Toulouse (1220/1271) visitent leurs états et sont à Millau. Il sont empoisonnés à Savone (Italie) et décèdent le 21 août pour Alfonse et le 26 pour Jeanne.
En 1271, Philippe III dit Le Hardi (1245/1285, portrait de droite), fils et successeur du roi Louis IX dit Saint-Louis, prend alors possession du comté de Toulouse dont il hérite conformément au Traité de Paris signé en 1249. La ville de Millau est rattachée à la couronne de France.

 Chronique communale 

Le fantôme du château du Monna
En 1897, les deux domestiques qui habitent le château du vicomte, Marie Etienne de Bonald (1814/1897), dernier descendant de cette Famille à l’avoir habité en permanence et décédé depuis peu, reçoivent la visite d'un fantôme...
Un soir, dans la lucarne de la grande tour la plus élevée, des bruits effrayants se font entendre, et dans la pâle clarté de la lune qui l’éclaire, on voyait contre la vitre une forme incertaine qui s’agite nerveusement.
Grand ducLes habitants du village se rassemblent dans le ravin pour regarder cet étrange spectacle. Ils s’interrogent inquiets. Des histoires de fantômes et de revenants, de morts revenus sur la terre, pour quémander des prières pour le repos de leurs âmes, ou simplement pour se venger en effrayant les vivants, circulent. Et chaque soir, les jours de lune, le spectacle se reproduit.
L’abbé Arnal, curé du Monna, depuis 1894, est averti et essaye de calmer les esprits. Les domestiques interrogés, disent ne rien voir ni entendre à l’intérieur de la grande maison. L'abbé et le fermier du château, tous deux excellents chasseurs, munis de leurs fusils frappent à la porte du château. Les domestiques ouvrent, le silence règne à l'intérieur des murs épais de la vieille demeure. Ils prennent une chandelle et gravissent lentement les escaliers suivis par les domestiques. Arrivés au sommet de la tour, ils s’arrêtent derrière la porte de la chambre du dernier étage et écoutent. Un étrange bruit se fait alors entendre, comme un froissement d’ailes, avec des cognements saccadés et parfois un bruit sec comme une fenêtre qui se ferme. Il faut entrer. Ils poussent doucement la porte et  éclatent de rire, un rire bruyant, tonitruant, qui brave l’émotion ressentie auparavant. Le fantôme est là...
C’est un Grand Duc, énorme, qui volète contre la vitre et qui  les regarde de ses gros yeux ronds éblouis par la clarté de la chandelle. 
Les domestiques ont l’habitude de laisser la petite lucarne entr’ouverte pour aérer la chambre. Un courant d’air ouvre la fenêtre, l’oiseau s’y réfugie mais un autre courant d’air referme la fenêtre, le faisant prisonnier. Et tous les soirs à la tombée de la nuit, vainement, il essaye de retrouver la liberté.
Un coup de crosse du fermier abat le fantôme. A cette époque, pas d'amour particulier pour ce genre d’animal !

Le vélorail du Larzac
Attraction touristique qui utilise des voies de chemin de fer désaffectées, avec viaducs et tunnels. Les pratiquants profitent d’un panorama exceptionnel le long de la vallée du Cernon et sur les contreforts du Larzac, au cœur d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Millau aveyron velorailCette nouvelle technologie émerge lors du périple transibérien à vélorail, en 1930, de l'ouvrier français Lucien Péraire (1906/1997), qui atteint Irkoutsk par les voies du trans-sibérien sur sa bicyclette qu'il a modifiée au bord de la Volga, au Tatarstan.
Le vélorail du Larzac utilise l'ancienne ligne reliant Tournemire (Aveyron) à Le Vigan (Gard). Début 1938, la SNCF la récupère lors de la nationalisation des compagnies ferroviaires. En 1939, elle est fermée au trafic des voyageurs, puis des marchandises en plusieurs étapes à partir de 1952. Vétuste, elle est presque abandonnée jusqu’à sa remise en état dans les années 1970 sur la portion Tournemire-Lhospitalet par l’armée française dans le cadre de l’extension du camp militaire du Larzac. Abandonnée en 1981 à la suite de la mobilisation et de la lutte du Larzac, débouchant sur l'arrêt du projet d'extension du camp militaire du Larzac. La ligne devient touristique à partir de 2011. Deux parcours différents sont proposés avec douze tunnels et six viaducs.

 Personnages liés à la commune 

Curbaran, chef de routiers du XIIème siècle, au service du roi de France Philippe II Auguste (1165/1223) d'abord, puis du vicomte d'Aymar ensuite. À la fin, n'ayant plus de seigneur à servir, il pille pour son propre compte. Il finit pendu à Millau en 1183.

 Patrimoine 

Les lieux de culte de Millau : 
L'église Notre-Dame de l'Espinasse, située dans le centre ville place du Maréchal Foch, est bâtie à l'instigation des rois de France, elle est leur propriété avant de passer à celle des Pape urbain iivicomtes de Millau. Elle doit son nom à une relique de la c​​​​​​​ouronne d'épines du Christ conservée jadis dans son trésor.
En 1070, Béranger II de Millau (voir § Les Seigneurs), cède la propriété aux bénédictins de l'abbaye Saint-Victor de Marseille ainsi qu'un vaste terrain leur permettant d'y établir un monastère. Un prieuré s'y établit et l'église prend le nom de Sainte-Marie de Millau. Eudes de Châtillon (1042/1099, portrait de droite), pape Urbain II, consacre l'église en 1096 après son prêche pour la Première Croisade à Clermont.
Pendant les Guerres de Religion, les protestants détruisent l'église et les batiments. Le culte catholique étant interdit à Millau à cette époque, l'église reste en ruine jusqu'en 1601 et son clocher s'écroule en 1613. La reconstruction commence en 1633 grâce au prélèvement d'un droit de péage sur le Tarn et l'église est réouverte en 1646, bien avant la fin des travaux qui intervient 11 ans plus tard. Trois chapelles sont ajoutées de 1683 à 1715 et les tribunes latérales le long de la nef en 1759.
Pendant la Révolution Française, Notre-Dame devient le Temple de la Raison durant 2 ans.
Sont ajoutées de 1822 à 1850, quatre nouvelles chapelles ; en 1869, les vitraux du chœur ; en 1911, un nouveau vitrail. En 1939, le plafond de l'abside est repeint, reprenant des scènes de la vie de la Vierge et du Christ ; en 1982, 8 vitraux modernes remplacent ceux de la nef détruits lors d'une tempête en 1981.
L'intérieur de l'édifice actuel présente une nef de 5 travées que prolonge une abside à 5 pans coupés, dont le plafond est entièrement orné par la fresque. Recouverte d'une voûte d'ogives. La nef présente côté Sud un escalier à vis, une ancienne sacristie, deux chapelles et le clocher, alors que côté Nord, les anciennes chapelles et les fonts baptismaux ont disparu. Des tribunes ceinturent l'intérieur de la nef au Nord, au Sud et à l'Ouest, au-dessus du portail d'entrée, endroit où est installé l'orgue construit en 1873.
Le clocher octogonal à trois étages surmonte côté Sud la cinquième travée de la nef. Côté Nord, la base symétrique de l'autre clocher est conservée et la toiture à deux pans est recouverte de lauzes calcaires. À l'Ouest, un double portail de style Renaissance permet l'accès.
L'intérieur recèle 3 tableaux du XVIIIème siècle inscrits en 1999 au titre des Monuments Historiques ; la chaire à prêcher en bois datant de la fin du XVIIIème siècle ; le retable de Saint Joseph date du XIXème siècle.
Les bâtiments du monastère initial sont détruits, une école primaire occupe la place.
L'église est classée au titre des Monuments Historiques en 1945.

L'église du Sacré-Cœur,
L’abbé Joseph Rouquette, alors vicaire à Notre-Dame de l’Espinasse, reçoit mandat pour fonder une paroisse, mais aussi bâtir son lieu de culte.

Mgr Joseph Christian Ernest Bourret (1827/1896, portrait de gauche) évêque de Rodez et futur cardinal, achète pour 23500 francs, un vieux théâtre privé sur l’Esplanade (place de la Capelle). Celui-ci transformé en chapelle, sert de lieu de culte temporaire à partir de mars 1875, dans l’attente de bâtir une grande église. L’obsession première du curé et de l’évêque est de trouver un terrain assez spacieux pour construire l'église. Leur choix commun s’arrête sur un vaste jardin potager que posséde Me Dieudonné Lubac, avoué. En novembre 1875, l’abbé Rouquette signe une promesse de vente pour l’achat de cet espace, mais il faut trouver les financements. Quatre ans plus tard le terrain est finalement payé devant notaire. 
L'élaboration du plan de l'église provoque des échanges assez musclés entre l'abbé et l'évêque. Le premier voulant une église aux formes modestes, de proportion réduite, à une nef ; le second voulant du clinquant, du grandiose, une église à trois nefs avec deux tours, clocher et trois chapelles.
​​​​​​​Sept années passent et c'est toujours l'impasse. L’évêque, suivant son idée première, fait dresser un plan définitif, l'église, de style néo-byzantin, aura une grande nef et des collatéraux à colonnes. Epuisé, l’abbé Rouquette (portrait 2 de gauche), las de onze années de querelles, démissionne début 1886 et se retire tout près de sa future église au numéro 10 de la rue du Sacré-Cœur dans la maison qu’il a fait bâtir.

L’abbé Théophile Massabuau (1841/1895, portrait 2 de gauche) lui succède immédiatement.
Les travaux commencent en février 1887. 
De 1887 à septembre 1889 s’élèvent les bas-côtés, les sacristies, les chapelles latérales, le chevet et les transepts sur une hauteur de 20m. A l’intérieur, les douze colonnes monolithes en marbre jaune de l’Echaillon, avec leurs chapiteaux, sont en place pour soutenir la grande voute ainsi que les arceaux qui s’y arc-bouteront. Des écriteaux portant les noms des donateurs sont  placés sur les chapelles, colonnes et piliers. Les grandes fenêtres de la façade sont cintrées. Le porche, soutenu par deux colonnes en marbre de Norwège, est fort avancé et la maçonnerie atteint sur ce point la même hauteur que les transepts.
En 1990, la façade de l'église est achevée ainsi que la voûte de la nef, la coupole du chœur, les deux campaniles flanqués aux côtés latéraux du porche, la croix byzantine plantée à 25m du sol. Les vitraux se terminent et les orgues sont commandées à M. Merkin.
Le 18 décembre 1890 se termine la pose de la charpente, en partie revêtue d’ardoises, ainsi que la coupole suspendue à 27m au-dessus du sol. 

L'église Saint-François d'Assise
Ferdinand francois auguste donnet cardinal de bordeauxLa ville fait l’acquisition en 1825 du vaste enclos des Capucins acheté en 1791 par des personnes pieuses lors de la vente des Biens Nationaux.  Auparavant, ce terrain a été cédé aux Capucins par les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem à la suite de l'Edit de Nantes (1598).
L'enclos comporte également des bâtiments et l’église des Pénitents qui, ruinée à l’époque des Guerres de Religion, a été reconstruite par les Pénitents Blancs.​
En 1861, la reconstruction de l'église est envisagée, encouragée par le maire Achille Villa (1818/1901) et la Famille de Sambucy. En 1866, les plans et devis sont approuvés. La reconstruction de l’église commence en 1868.

La consécration solennelle a lieu en octobre 1871 en présence de Mgr Joseph Christian Ernest Bourret (1827/1896), évêque de Rodez. Le cardinal Ferdinand François Auguste Donnet (1795/1882, portrait de droite), archevêque de Bordeaux, préside au baptême des cloches.
L’église est bâtie clans le style roman secondaire avec bas-côtés et abside. La façade principale en pierre de taille, offre un portail monumental aux colonnettes et archivoltes finement travaillées. Une rosace à meneaux donne à la façade un aspect imposant. Une série d’arcatures supporte les corniches et la décoration du pignon est complétée par des clochetons. Le clocher est un simple campanile situé au-dessus de la sacristie.
L'édifice est inscrit à l'Inventaire Général Région Occitanie.

D'autres églises : L'église Saint-Martin ; l'église Notre-Dame de La Salvage ; l'église Saint-Germain de Saint-Germain  et la chapelle (ancienne église) ; l'église Saint-Pierre de Brocuéjouls, inscrite à l'Inventaire Général Région Occitanie tout comme l'église Saint-Martin de Saint-Martin-du-Larzac et la chapelle de la Blaquière ;  l'église Saint-Pierre du Monna ; la chapelle des Clarisses ; la chapelle Notre-Dame-de-la-Salette de Cureplat ; la chapelle Saint-Thomas de la Maladrerie ; la chapelle de Potensac ; la chapelle de la salle René Rieux (ancienne chapelle de l'institution Sainte-Marie de Millau) ; la chapelle du collège-lycée Jeanne d'Arc ; la chapelle de l'école Marguerite Marie ; la chapelle Saint-Michel.

et encore : Le Temple protestant construit au cours des années 1870 dans un style néoroman, l'orgue installé au-dessus d’une tribune et de la chaire est inauguré à Pâques 1881, l'édifice est progressivement abandonné en raison de sa taille, et est désaffecté en 1996 ;  la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah.

L'Hôtel de Ville
Tout d'abord banque, l'édifice est édifié entre 1872 et 1876 pour le banquier Achille Villa, maire de Millau de 1855 à 1865, sur une vaste parcelle polygonale.
Le bâtiment est bâti le long de l'avenue de la République laissant son jardin se développer à l'arrière, à l'Ouest. Il est élevé en U autour d'une cour close par une grille de fer forgé et composé d'un corps central flanqué de deux ailes. Au centre du corps principal, précédé par un degré, un vestibule donne accès au bâtiment. Il est accessible par un portail couvert d'un arc en plein cintre orné d'une clef et cantonné de deux consoles ornées de motifs végétaux portant le balcon du 1er étage. L'ensemble comprend un sous-sol, un étage et des combles.
L'ensemble du bâtiment est bâti en pierres de taille ocre et est couvert par une toiture en pavillon.
A l'intérieur, dans l'angle Sud-Ouest, un escalier équipé d'une rampe en fer forgé dessert le 1er étage.
En 1937, la ville achète le bâtiment, en remplacement de l'ancien Hôtel de Ville, sis dans l'Hôtel particulier de Pégayrolle depuis 1856,  pour y transférer ses bureaux.

Le Beffroi
La tour est citée en 1172. En 1187 Alphonse II (1157/1196), roi d'Aragon et comte de Barcelone, accorde aux Millavois les libertés communales permettant une administration consulaire.
Propriété privée au XIIIème siècle, le donjon carré est acheté par les consuls de Millau en 1613.
Symbole de la domination du roi d'Aragon sur un territoire nouvellement acquis, la tour carrée devient, avec l'adjonction de la tour polygonale en 1617 abritant la cloche et l'horloge communales, symbole de l'autorité municipale.
L'ensemble constitué de deux parties bien distinctes, tour des rois d'Aragon et beffroi appartient à la commune depuis le XVIIème siècle. De 1790 à 1818, le donjon, contiguë de l'Hôtel de Tauriac alors Hôtel de Ville, sert de prison communale.
En 1811, l'édifice est privé de sa flèche incendiée par la foudre et un escalier latéral est construit.
La tour carrée est couverte de voûtes en plein cintre à tous les étages. Des escaliers droits ou en vis ménagés dans l'épaisseur des murs permettent de communiquer d'un étage à l'autre. La tour est éclairée par des fenêtres, généralement couvertes d'arcs en plein cintre, ménagées aux 2ème et 3ème niveaux. Les 1er et 2ème étages sont chacun dotés d'une archère à large ébrasement orientés au Nord et à l'Est, de vastes dimensions. Au 2ème niveau, un escalier droit conduit à un réduit de 2m de large, sorte de loge bâtie dans l'épaisseur du mur Sud, qui accueille une banquette couverte d'un arc en plein cintre.
À l'origine, la tour est ouverte sur la rue par un balcon d'apparat. L'ensemble est construit en pierres de taille de calcaire gris bleu régulièrement assisé de grand appareil, hormis l'encadrement des baies, de calcaire ocre.

La tour octogonale compte trois niveaux planchéiés éclairés par des fenêtres couvertes d'arcs brisés. Elle est couronnée d'une terrasse accessible par un escalier ménagé dans la tourelle qui lui est accolée.
Elle est bâtie en pierres de taille régulièrement assisées de moyen appareil de grès ocre, caractéristique des constructions du XVIIème siècle à Millau.
Au pied de la tour au Nord, un bâtiment en L s'élève sur deux niveaux, représentant le palais mentionné dans un acte d'Alphonse II d'Aragon, en 1172. Les parties hautes sont antérieures au Moyen Âge, le rez-de-chaussée présente, malgré des remaniements, un appareil en pierres de taille de calcaire caractéristique des constructions des XIème au XIIIème siècles à Millau. De grandes arcades en plein cintre prouvent qu'il était largement ouvert sur une cour, à l’Est.
Aujourd'hui, on accède à l'étage de ce bâtiment par un escalier rampant ménagé contre l'élévation Nord desservant une galerie qui appartient alors probablement aux travaux de construction de l'Hôtel de Tauriac à l'Est de la tour.
Cet ensemble est classé aux Monuments Historiques en 1931.

Le château du Monna
Le castrum del Monnar est mentionné en 1204, dans l'énumération de diverses places fortes de la vicomté de Millau, lors de l'engagement des comtés de Millau et de Gévaudan, par Pierre II d'Aragon (1175/1213) à Raymond VI (1156/1222), comte de Toulouse. Il figure également dans le cartulaire de Gellone, en 1110.
Il est reconstruit par Honoré de Bonald (1630/1711) en 1669.
Le château se compose d'une tour, de plus de 20m de hauteur, à laquelle est adossée une salle. Si elle compte aujourd'hui 5 étages et un niveau de combles, elle ne posséde à l'origine que 3 niveaux, le deuxième et le troisième n'en formant qu'un seul. Le rez-de-chaussée est un caveau relié à la salle attenante, semi-enterrée, par une porte logée dans le mur Sud. Une seule fenêtre percée surplombant l'aplomb, l'éclaire. L'ensemble est protégé par une enceinte rectangulaire sécurisant l'entrée de la tour et du bâtiment sur la face Ouest.

Le château de Cabrières
Château de type médiéval dont les origines remontent au XIème siècle est posé sur un promontoire rocheux quidomine la vallée et le Causse.
Il est formé d’un corps de logis flanqué de deux tours rondes avec en rez-de-chaussée la salle des gardes, datant du XIIème siècle ; côté précipice se trouve un donjon carré datant du XIVème siècle, avec entre les deux la cage d’un grand escalier en noyer.

Le château comporte 4 étages, des combles et 3 vastes terrasses. Emma calveRemanié à de nombreuses reprises, il est entièrement restauré en 1895 par la cantatrice Emma Calvé (1858/1942, portrait de droite) qui le fait surélever et ajouter une aile, ouvrir des fenêtres à meneaux, couvrir les tours. A la fin du XIXème siècle, les occultistes, amis d'Emma Calvé, y ont fait tourner les tables. Le château est magique et certainement inspiré, faisant vagabonder l’imagination, aujourd’hui les nuits de pleine lune, des bruits de chaînes se font entendre.
Le château a connu la Guerre de Cent Ans, les Guerres de Religion, il est probable aussi que des Cathares l'aient habité secrétement. Ses propriétaires successifs sont : 
Emenon de Cabrières en 1070 ; au XIVème siècle, à la Famille de Bessodes ; au XVème siècle, à la Famille de Montvallat ; au XVIème siècle, aux Familles de Laury et de Cahuzac ; au XVIIème siècle, à la Famille de Foucras ; au XVIIIème à la Famille de Barthélemy, puis aux Familles de Prévinquières et de Carbon. 
En 1857, la Famille Buscadet de Millau l'achète et le revend en 1894 à Emma Calvé. Sans héritier, et après la mort subite de son neveu, cette dernière revend Cabrières en octobre 1929 au riche industriel et gantier de Millau, Victor Guibert.
Depuis novembre 1987, le château est la propriété de la SCI Altos.

Le château de Pépissou
Il se situe au tournant de la route de Massebiau au Monna, à mi-chemin entre ces deux villages, dominant du haut éperon rocheux la grande courbe que forme en cet endroit sauvage la rivière de la Dourbie Cet antique château fort, sentinelle vigilante, garde au XIème siècle les voies d’accès du Causse Noir, à côté du village fortifié du Monna, il est en ruine depuis 1383.
D’après les recherches, cette forteresse comporte au moins deux tours carrées, reliées par des courtine en partie disparues aujourd’hui, plusieurs murs d'enceinte. Pas de trace d’escalier, l'accès aux divers étages se fait à l’aide d’échelles et de trappes aménagées dans les planchers.
La tour supérieure est la moins ruinée et s’aperçoit du fond de la vallée. Sa défense doit être assurée par un hourd. Elle présente une fenêtre au linteau de pierres en encorbellement et, au-dessous, une ligne de maçonnerie en épi ou arête de poisson. La façade Nord, intacte, présente quatre ouvertures traversant de part en part le mur de l’étage supérieur, laissant supposer le passage vers l’extérieur de quatre poutres supportant une galerie de bois aménagée dans le haut de la tour pour la défense rapprochée du pied.

Les niveaux des 4 étages du donjon, marqués par un rétrécissement intérieur du mur, supportent les planchers. Les murs horizontaux du haut de la tour permettent de supposer soit une terrasse, soit une toiture à quatre pans. Il est probable que les divers planchers devaient être constitués par des poutres plus ou moins équarries et juxtaposées.
Certains détails de la construction indiquent le Haut Moyen Age à l’époque des invasions.

Hôtel-particulier de Sambucy de Sorgue
Il est élevé dans la seconde partie du XVIIème siècle par le maître des eaux et forêts en Quercy-Rouergue, conseiller du roi, Jacques Duchêne, en bordure des anciennes fortifications. Bâti hors les murs, il échappe aux ruelles étroites et encombrées de la ville.
Commencé dans les années 1672, il est achevé vers 1679, il est construit en pierres de tailles entre cour et jardin sur un plan en U, comprenant un corps de logis et deux ailes en retour. La création d’un jardin à la française, équipé d’un bassin agrémenté de jets d’eau, suit à l’achèvement des travaux, donnant un caractère remarquable à l’édifice qui tranche par son caractère classique avec les architectures fortifiées alors en vigueur dans le pays. Les couvertures sont en lauzes de schiste et des communs sont aussi créés.

En 1720, il devient la demeure de Marc Antoine de Sambucy de Sorgue (1695/1764), capitoul de Toulouse en 1745, époux de Marie Antoinette de Laverne, petite-fille de Jacques Duchêne, fille d'Edme Hubert de Laverne, comte de Gamache, et de demoiselle Duchêne.
D’importants travaux sont réalisés en 1787, avec les extensions des ailes, notamment l’adjonction du dôme sommital couvrant le corps de logis principal, et ses décorations intérieures d’inspiration italianisante. 
Au XIXème siècle, la demeure s’agrandit : les ailes latérales sont surélevées et une orangerie est édifiée en 1853. Le jardin est remis au goût du jour et remodelé autour d’une grande pièce d’eau aux contours courbes.
La Famille Sambucy de Sorgue est toujours propriétaire du château et de ses jardins.
L'édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1992 et classé en 1995.

Hôtel particulier de Sambucy de Miers
Il est implanté dans un quartier central de la ville, à proximité immédiate de la Place Foch, au-dessus de l'enceinte qui ceinture la ville jusqu'au XVIIIème siècle.
Autour d'une cour centrale, accessible depuis un couloir, il comprend un sous-sol voûté, deux étages et un étage de combles, desservis par un escalier rampant de pierre puis de bois (aujourd'hui la rampe pleine du premier niveau, masque les balustres de pierres d'origine). Cet escalier conduit aux deux coursières superposées qui surplombent la cour et qui donnent accès aux appartements de chaque niveau.

Dévolus à l'habitation, ils conservent dans des pièces en enfilade, parfois équipées de cabinets, des cheminées, des gypseries, des huisseries et des parquets en pointe de Hongrie probablement du XVIIème siècle.
Au rez-de-chaussée, la cour, bordée de pièces de stockage permet d'entreposer des denrées, du matériel et d'abriter des animaux. Mais au-delà de sa fonction de service, elle révèle aussi une fonction d'apparat avec l'escalier dans le prolongement de l'allée d'entrée, et les coursières en surplomb.
Vers 1643, Etienne Malbois acquiert deux maisons contiguës, la première élevée en bordure de la rue Saint-Antoine, du côté de la place Mage, la deuxième en retrait. Afin de les relier, il édifie un escalier rampant dans la cour qui les sépare.
Antoine de Sambucy (1687/1750), baron de Miers et de Sorgue, s'en rend acquéreur. Il est chevalier de Saint-Louis, capitaine de Cavalerie, il fait connaître à sa Famille une importante ascension.
En 1738, l'hôtel perd de sa valeur par la construction de celui, contigu, de Jacques Julien de Pégayrolles qui le prive de la vue sur la Place Foch. 
Au milieu du XVIIIème siècle, la façade semble vétuste et est reconstruite vers 1778.
La Famille de Sambucy quitte l'hôtel qui est finalement vendu au début du XIXème siècle. A présent, le rez-de-chaussée accueille le Café de la Poste avant de devenir un atelier de menuiserie tandis que les étages sont loués.

Hôtel particulier de Pégayrolles
Construit vers 1738 par le baron de Saint-Beauzely, Jacques de Julien de Pégayrolles (1677/1747), il borde une partie de l'aile orientale de la Place Foch et occupe à l'origine une longue parcelle qui descend jusqu'aux limites des fortifications en contrebas.
Elevé en U autour d'une cour centrale, l'ensemble du bâtiment est bâti en pierres de taille ocre. L'Hôtel compte 2 étages et un sous-sol voûté. Une porte ouvrant sur un hall en permet l'accès. Un escalier tournant équipé d'une rampe en fer forgé ménagé à l'angle Sud-Est dessert tous les niveaux. En sous-sol, il conserve les vestiges des bâtiments précdents, et notamment d'une chapelle voutée d'ogives. A l'étage, il compte des pièces en enfilade. A l'origine, il était couronné de balustres aujourd'hui remplacés par une toiture en pavillon.
En 1856, il est vendu à la ville afin qu'elle y transfère l'Hôtel de Ville ainsi que les bureaux des postes et télégraphes, la Caisse d'Epargne, le commissariat de police, la bibliothèque municipale.
Au début du XXème siècle, la partie basse du jardin, qui longe le boulevard, est dévolue à la construction de la Maison du Peuple.
En 1937, devenue trop éxigue, la mairie est ensuite déplacée dans l'ancienne banque Villa, qu'elle occupe encore. Restent dans l'Hôtel de Pégayrolles, le musée, la bibliothèque et l'école de musique. En 1987, ces deux derniers déménagent, l'hôtel est alors entièrement consacré aux collections du musée.

Hôtel particulier de Galy
Le bâtiment actuel résulte de l'adjonction, ou du remaniement, de plusieurs bâtiments antérieurs, notamment un premier élevé en bordure de rue et accessible par un  portail roman orné de colonnes et de chapiteaux médiévaux. Il ouvre sur un couloir voûté d'ogives qui dessert un escalier monumental de style Louis XIII. A l'origine, cet escalier devait être ouvert, comme le laissent supposer, sur la façade orientale, la trace de deux arcades superposées correspondant aux étages et la rangée de balustres du premier étage.
Des transformations sont apportées au XIVème siècle.
Le second bâtiment, à l'arrière atteste d'une construction plus tardive, vraisemblablement du XVIIème siècle, et de remaniements dans le denier quart du XXème siècle. Le portail en plein cintre, probablement de la fin du XIIème siècle, élevé à proximité immédiate de la tour royale, indique la richesse de son propriétaire.
Le baron de Galy l'achète en 1826 pour en faire une école de jeunes filles, confiée à des religieuses. La transformation en école entraine la démolition de la partie Sud du corps de logis principal et l'obstruction des loggias qui s'ouvrent à chaque palier. 
Il a fait l'objet de travaux dans les années 1980 et abrite maintenant l'Hôtel de la Communauté des Communes.
Il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1978.

Hôtel particulier de Tauriac
En 1633, le châtelain de Millau, Jacques de Tauriac, achète une maison fort ruinée qui appartient depuis 1382 à la Famille de Pelegry, une des principales familles nobles de Millau.
Il élève l'Hôtel à son emplacement en y intégrant l'ancienne aula du palais des rois d'Aragon contigue.
En 1793, l'Hôtel est vendu comme Bien National et divisé en deux lots.
En 1805, la commune de Millau en acquiert une partie pour en faire sa mairie, en remplacement de la maison commune située à l'emplacement de la place Emma-Calvé. Jugé trop exigu et détérioré, l'Hôtel est abandonné en 1855 au profit de l'Hôtel de Pegayrolles.
L'autre partie, qui se développe sur la cour, demeure la propriété de la Famille de Tauriac avant d'être transformée en école, jusqu'au début du XXème siècle.
A l'origine, l'Hôtel présente sur la rue une façade étroite et régulière de deux travées, ouverte au rez-de-chaussée par un portail central unique qui conserve, au-dessous des fenêtres du 1er étage, un amortissement qui suggère que le fronton, triangulaire, est brisé. Il porte l'inscription : Noble Jehan de Pellegrin, escuier, seigneur de la Roque, fils de Françoise Lestaine, dicte de Poumayrols. Damoiselle Marguerite de Montcalm, femme dudit de Pellegrin, anciens propriétaires du lieu.
Au XIXème siècle, une travée et un étage sont ajoutés à l'ensemble occasionnant la condamnation du portail d'origine au profit d'une ouverture plus centrale, celle qui subsiste, couverte d'un linteau à clef légèrement débordante. L'une des deux ouvertures qui cantonnent aujourd'hui l'entrée actuelle conserve le linteau d'origine à triglyphes et métopes, dont la bordure est bordée de gouttes. Les deux étages d'origine sont chacun éclairés par deux fenêtres couvertes de tympans triangulaires, et portées par des modillons ornés de motifs végétaux tandis que chaque niveau est souligné par un cordon décoratif qui court le long de la façade. Le portail d'origine dessert un vestibule voûté de grandes dimensions, auquel a été adossé, au XIXème siècle, une boutique à l'Est. Ce vestibule, dégageant un vaste espace, dessert, au Nord, la cour et l'escalier hors-oeuvre, rampe sur rampe. D'élégantes colonnes aux chapiteaux toscans ornent les extrémités des murs noyaux, au niveau des paliers constitués de grandes dalles de pierre. Les voûtes porteuses sont ornées de caissons dont les motifs varient d'une volée à l'autre. A l'extérieur, les sablières du toit sont ornées de pendentifs de bois. L'ensemble est bâti en moellons de calcaire ocre, caractéristique des constructions contemporaines de Millau. La cour est bordée au Nord et à l'Ouest, d'un bâtiment en L sur deux niveaux, qui appartient probablement à une construction antérieure et qui constitue certainement l'aula du palais des rois d'Aragon. Il comporte un rez-de-chaussée en partie voûté et un étage, desservi par une galerie extérieure accessible par un escalier droit rampant.
L'inventaire réalisé pour la vente de l'immeuble comme Bien National après la Révolution Française montre que le rez-de-chaussée abritait les communs, les écuries, tandis qu'à l'étage se succédaient des chambres, des cabinets et des salons. Aujourd'hui, il abrite d'anciennes salles de classe de l'école du beffroi.

 

 

 

 

 

 
Millau aveyron lavoir de l ayrolle nocturne

Le lavoir de l'Ayrolle
Il est construit en 1749 par Ramon, ingénieur du roi de France Louis XV (1710/1774).
Un bassin supérieur alimente deux bassins inférieurs. Il est cerné d'arcatures disposé en fer à cheval et fermée par une façade d'entrée donnant sur la rue et constituée par un portique d'ordre toscan à trois arcades couronnée d'un fronton et d'une balustrade.
L'ensemble est, à l'origine, recouvert d'une toiture, effondrée en 1773.
Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1931.

Le pont vieux
Construit au XIème siècle, il remplace un pont antique d’origine romaine située en amont. L’ancien lieu de passage sur le Tarn se trouve à l'époque au pied de la Terre Noire, à l’endroit appelé le Trajet, là où la voie romaine, après avoir traversé la vieille ville, de la Porte de l’Ayrolle à la Porte Saint-Antoine, atteint la berge du Tarn au lieu-dit la Grave.Bâti en aval de Millau, il assure, pendant plus de 600 ans, la communication avec tout le Midi, et sa notoriété est grande dans un temps où de pareils ouvrages sont rares. Il est vraisemblablement bâti au moyen d’impositions sur les habitants et comme attesté en 1156, des droits de péage sont prélevés au profit des vicomtes de Millau et de leurs successeurs.
De l’autre côté de la rive, les comtes de Rodez, possesseur de la vicomté de Creissels, exigent des passants et des marchands des droits de leude et de péage, qui sont perçus à l’entrée de leurs possessions. Une dualité de perception qui occasionne certains désordres, il est donc décidé d’unifier tous les péages et de ne les percevoir que sur le Pont Vieux.
En avril 1156, le prince d'Aragon, comte Raymond II de Barcelone (1113/1162) et son neveu le comte Raymond Béranger III de Millau (1136/1166), accordent l’exemption de tous les droits de péage tant à Millau que sur le pont au monastère de Sylvanès et à ses religieux.
Dans des actes du XIIIème siècle, l'édifice est nommé le Pont. A partir de la construction du Pont Neuf de Cureplats, en 1287, il prend la dénomination de Pont Vieux qui lui reste. 
Lieu de passage stratégique, le Pont Vieux est à l'origine de nombreuses tensions entre les vicomtes de Creyssels et les consuls de Millau, jusqu’à un accord passé en 1339.

Cette transaction a lieu entre le roi qui succède aux vicomtes de Millau, le vicomte de Creissels et le commandeur de Sainte-Eulalie-du Larzac. Les nombreux actes relatifs à cette transaction sont consignés dans le Livre de l’Epervier, ainsi nommé parce qu’un épervier est dessiné en première page : cet oiseau, considéré comme le roi des oiseaux de chasse, est franc de péage et affranchit de ces droits les oiseaux qui l’accompagnent.
Une crue du Tarn détruit le pont en partie en 1758. Le pont qui comportait 17 arches à l'origine, n'en a plus que 2. 
La seconde pile du pont porte un moulin (voir § suivant).
Il fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques en 1934.

Le moulin du Pont Vieux
Appelé moulin du roi, ce moulin à grains est mentionné en 1371 comme appartenant au roi, qui l’a inféodé à la ville moyennant une rente annuelle de 40 sous en 1414. Il est élevé  à fleur d’eau contre la 2ème pile du pont vieux.
En 1393, il est emporté une première fois par une inondation.
En 1414, à peine le meunier a-t-il le temps de commencer son ouvrage, après l’annonce de la mise afferme publiée en 1413, qu’une inondation détruit entièrement l’usine. Les consuls se trouvent alors dans un très grand embarras pour faire moudre le blé car le moulin de la Roque voisin a également été détruit. Les consuls font relever les ruines du moulin et pour se faire jettent une imposition générale sur tous les contribuables de la commune. En 1415, le moulin est relevé sur la pile du Pont Vieux ruiné.

En 1436, une autre crue du Tarn endommage la chaussée desservant le moulin. Le consul-boursier commande aussitôt la réparation aux frais de la caisse de la ville.
En 1474, après le Tarn, ce sont les gens d’armes qui s’acharnent sur le vieux moulin.
En 1529, un moulin drapier lui est ajouté, alors que depuis un siècle, l’industrie drapière domine la ville.
En 1557, Guillaume et Jean Chimbert, père et fils, meuniers, sont les rentiers du moulin, à eux arrenté par les consuls. 
En 1578,  Pierre Baldoy est dit meunier du Pont Vieux. 
Après ce dernier, les consuls de Millau engagent en 1586, Antoine Alric, lui accordant une location du moulin pour un bail de 5 ans. Il est tenu d’avoir et tenir deux serviteurs de la religion et lui fera le troisième, chacun ayant son arquebuse, pour la garde et défense dudit pont et dudit moulin… 
En 1598, vétusté ou dommages occasionnés par les guerres, les consuls se voient obligés d’acheter plusieurs poutres pour la réparation du moulin.
Entre 1614 et 1617, le meunier se nomme Jehan Balcenq.
En juin 1656, la ville endettée vend, après autorisation de la Cour de Montpellier, à Jacques de Tauriac, seigneur d’Altayrac, ce moulin de deux étages ainsi qu’un petit jardin situé à l’extrémité du pont ainsi que tous les droits de courratage (1). Sa famille le conserve jusqu’à la Révolution Française.
En 1795, son propriétaire Philippe Louis Gaspard de Tauriac émigre et le moulin est vendu comme Bien National à Fulcrand Fabreguettes, habitant de Millau.
Les crues suivantes de 1808 et 1812 sont fatales au pont. 
En 1819, sur les quatre arches restantes, deux arches sont abattues pour permettre la construction du Pont Lerouge, les deux arches restantes sont réparées pour établir la communication du rivage au moulin de Joseph Laurens.
De 1824 à 1829, le moulin est brièvement équipé d’une meule destinée à la fabrication d’huile de noix.
Aujourd'hui, la ville de Millau met à la disposition de l’Association des Peintres et Sculpteurs Millavois pour ses activités : au rez-de-chaussée une belle salle d’exposition de 80m2, au 1er étage un grand atelier de même taille sous une charpente ancienne, ainsi qu’un petit atelier de sculpture et un bureau d’accueil.

Le pont Lerouge
Depuis 1758, Millau est privé du passage du Pont Vieux, ébranlé aux cours des siècles par les crues du Tarn et dont deux arches s’étaient écroulées (voir § précédent). En attendant une éventuelle reconstruction, le Tarn est traversé tant bien que mal à l'aide d'un bac, on sautait l'eau.
La construction d'un nouveau pont est envisagé et un premier projet est dressé en 1813 faisant passer le nouveau pont face à l'Hôtel Dieu, dans l’axe du Boulevard de l’Ayrolle. Mais le terrain trop mouvant en cet endroit, déplace son tracé près du Vieux Pont.
83 actionnaires se présentent et font une soumission de 150 000 francs. Le projet, plans et devis, rédigés par M. Le Rouge, ingénieur de l’arrondissements sont approuvés par ordonnance royale du 25 mars 1818.
Ce pont en maçonnerie constitué de 8 arches, dont les voûtes sont en tuf extrait des carrières de Creissels, au service de la route impériale 9, est mis en service en 1821. Un droit de péage y est perçu jusqu’en 1875.
Au nouveau Pont, il faut une nouvelle avenue : en 1821, une large voie, l’avenue du Pont Lerouge, est ouverte à travers l’enclos de l’ancien Couvent des sœurs de Sainte Claire. La place circulaire du pont de 25m, est nommé place ronde du pont le Rouge et une fontaine trouve sa place en son centre. 
La place est rebaptisée vers 1950 place de l’Industrie par rapport aux importants ateliers de tannerie qui l’entoure et qui font d’elle, le centre d’un quartier industriel.
Le pont reste dans son état primitif, bordé d’un parapet de pierre et de bornes protectrices, jusqu’en 1937 où il est élargi et reçoit une rambarde métallique, des trottoirs et des lampadaires.
Suite à de nombreuses inondations, notamment en 1996, une 9ème arche est créée en 2001. Elle permet en cas de crue record de faire baisser le niveau du Tarn de 20cm.

 

 

Millau aveyron viaduc vue depuis creissels

Le Viaduc de Millau
Les études techniques et financières commencent en 1987, sa construction dure 3 ans et l’ouvrage est mis en service en 2004.
Conçu par l’ingénieur Michel Virlogeux (1946/-) et dessiné par l’architecte britannique Lord Norman Foster (1935/-), il est salué comme un ouvrage architectural majeur du XXIème siècle.
Ce pont à haubans franchit la vallée du Tarn portant l'autoroute A75 permettant la liaison Clermont-Ferrand/Béziers.
Il assure la jonction entre le causse Rouge et le causse du Larzac en franchissant une brèche de 2460m de longueur et de 343m de profondeur au point le plus haut. Il subit des vents puissants, susceptibles de souffler à plus de 200 km/h.
D’un coût de 320 millions d’euros, il est financé et réalisé par le groupe Eiffage dans le cadre d’une concession, la première de ce type, par sa durée de 78 ans, définie par un décret en 2001.​​​​​​​

 Evolution de la population 

Millau aveyron demo

 Faubourgs, quartiers, lieux-dits, hameaux et écarts ... 

Le domaine de Potensac est mentionné dans les documents depuis le début du XIIIème siècle. Il relève alors du prieuré bénédictin de Millau qui l'afferme dès le début de ce siècle et lui donne la possibilité d'y faire paître le bétail du fermier du domaine des Fons, situé non loin sur les pentes du Larzac.
Au début du XIVème siècle, du blé et du vin y sont produits. A cette époque, un procès oppose les consuls de Millau au prieur de Notre-Dame de l'Espinasse au sujet de sa possession.
Au XVIIème siècle, du charbon pour le four à chaux du quartier des Carmes de Millau est extrait des mines de liginites exploitées non loins du hameau. 
La chapelle est élevée par les Petits Frères des Pauvres, au Nord du hameau, en bordure des falaises, dans la seconde moitié du XXème siècle.

La Maladrerie située au Sud de Millau, sur la rive gauche du Tarn, en amont du Pont Vieux. A la fin du XIXème siècle, une chapelle et une partie des bâtiments, derniers témoignages des établissements charitables qui accueillaient et apportaient des soins aux pauvres et aux lépreux. Ne subsiste aujourd’hui que la chapelle dédiée à Saint-Thomas.

La Salvage est située au carrefour d’une antique draille, chemin de transhumance reliant le Larzac au Causse Noir, qui serpente et entaille de hautes falaises. Au sommet de la côte, une grande citerne gallo-romaine, d’une contenance de 147m3, est placée. Elle donne son nom à l’église primitive de la Salvage, Sainte-Marie de la Cisterne, Notre-Dame de la Citerne et quelquefois l’église de la Cisterne ou Cisterna.
La vaste forêt de la Salvage compte de nombreux chênes blancs, des pins sylvestres et des ormes. Elle est partagée en 1201, entre le commandeur du Temple de Sainte Eulalie et noble Aldebert Senhoret. En 1492, Les consuls de Millau pour faire rebâtir le toit de leur maison commune, demandent des poutres au commandeur de Sainte-Eulalie qui leur accorde la permission de prendre le bois nécessaire dans sa forêt de la Salvage. En 1580, la forêt, alors gardée par un garde-bois payé par le commandeur de l’Ordre de Malte, brûle.
A l'époque Gallo-romaine, le lieu relève de la très importante Villa Solatico. En 471, Euric, roi des Wisigoths s’empare du Rouergue, la Villa est détruite. Le mas Cassanac (situé à l’endroit actuel de la Salvage) est rasé, les troupeaux décimés, les habitants tués ou dispersés. Il ne reste plus que des ruines et la citerne souterraine.
En 1837, lors d’un agrandissement de la chapelle actuelle, des fondations d' une antique construction sont découvertes. 
L’oratoire de la Citerne, qui précéde la chapelle actuelle, est construit au Xème siècle avec des matériaux issus des ruines du mas de Cassanac. Cet antique sanctuaire avec une voûte en plein cintre, quelques fragments de peintures assez vives, une étroite fenêtre, un siège dans l'épaisseur de la muraille et un arceau très épais qui relie l'ancienne construction au chevet de la nouvelle, sont encore visibles en 1856.  

La Blaquière : Le village se caractérise par la présence d'un édifice fortifié datable de la fin du Moyen-Age. Le mas de la Blaquière est mentionné avant 1127. Il est donné par Douce de Gévaudan (1090/1129), vicomtesse de Millau et comtesse de Barcelone, aux Frères Hospitaliers de l'Ordre de Jérusalem de Bouloc (Haute-Garonne). En 1489, un moulin à vent est mentionné et son seigneur est alors Jean Dolmières. En 1501, les habitants décident de faire élever une chapelle non loin de la maison-forte.
La rareté de l'eau sur le Causse entraine l'aménagement de nombreuses citernes visibles par les puits qui leur sont reliés. 

Le Monna

Saint-Martin du Larzac

Saint-Germain

 Mes ancêtres de Millau 

 

 

 Carte de Cassini 

 

 

 


 

Notes
(1) Droits de courratage  : droit de poids et de mesures sur les transactions les plus usuelles qui s’appliquent à toutes les denrées qui se pèsent ou se mesurent.

Date de dernière mise à jour : 16/09/2024