Autignac
Situé à 160m d'altitude, les ruisseaux de Tabernole, de Valignères, de Gournautuc sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
D'hermine, au pairle losangé de gueules et d'or.
Histoire
La vie communautaire sous l'ancien régime
L’autorité dans la communauté est exercée par un maire assisté d’un premier et d'un second consul.
Les conditions pour pouvoir élire le maire étaient : avoir plus de 25 ans, ne pas être domestique et payer une contribution égale à trois journées de travail.
Selon la coutume locale les consuls nomment annuellement (le dimanche après la Saint Antoine) chacun trois conseillers. Ce sont des personnes du village qui savent lire et écrire.
Avant d’être une cérémonie républicaine, l’investiture des édiles est un acte sacré.
Cérémonie d’investiture des consuls en l’église d’Autignac en janvier 1722 :
« Hier, samedi 17 janvier 1722, jour de Saint-Antoine, le premier consul de l’année 1721, Pierre Pastre, propose quatre noms pour lui succéder, le deuxième consul, Jacques Libes, en propose quatre autres.
Raymond Baluffe et Henri Laurés sont élus. Hors donc, ce dimanche 18 janvier, dès notre entrée dans l’église, le bailly Louis Gallon, accompagné des anciens consuls, installe les nouveaux aux bancs et places qui leurs sont réservées.»
Courant février, les conseillers, les auditeurs des comptes, les estimateurs, le greffier consulaire… prêtent serment les mains mises sur les saints évangiles.
Ils ont la charge :
- de la bonne marche de la communauté et la juste répartition des impôts par le biais du compoix.
- de la sécurité des terres et cultures (ce sont les garçons de la jeunesse qui dénoncent les contrevenants et touchent en retour le montant de l’amende).
- de l’ouverture des moulins (ils délibèrent également sur la manière de presser les olives).
- du jour de la vendange.
- des indemnisations pour dégâts et intempéries.
Ils sont responsables de la conservation des archives et de la gestion de l’eau.
Chroniques communales
Catastrophes naturelles
Les plus récentes inondations et coulées de boue sur le territoire de la commune ont lieu : les 14 juin 2000, du 28 au 30 janvier 1996, du 15 au 18 décembre 1995, du 26 au 30 septembre 1992, du 13 au 17 octobre 1986, du 4 au 15 novembre 1984… Une grosse tempête du 6 au 10 novembre 1982 …
La croix de Carratié
Sur cette croix figure le texte suivant : "Ce monument érigé à la mémoire de Charles Carratié d’Autignac, assassiné en ce lieu par Jean Pommarèdes de Caux le 17 décembre 1841 à 6 heures du soir. Exécuté sur la place de Pézenas le 4 janvier 1843. Passants priez pour ce brave honnête homme."
Pomarèdes le Bandit
Il y a moins de deux siècles, sévissait le très célèbre voleur de grands-chemins : Jean Pomarèdes. Né à Caux le 7 avril 1801 d'une famille de cultivateurs assez aisée, se révéla être un enfant turbulant, voire violent, n'obéissant qu'à son père. A sa majorité, il hérite de plusieurs biens familiaux (maison, 4 champs, 6 vignes, oliveraies) représentant une valeur de plus de 10.000 francs, ce qui, pour l'époque, représentait une somme rondelette (un ouvrier agricole gagnait 1 franc par jour). Après son mariage, en 1830 à Fontès avec Jeanne Rouyre, ses affaires commencent à décliner , il vend les biens de la dot apportée par sa femme, mais cela ne suffit pas à payer toutes les dettes. Pomarèdes débute sa vie de brigand.
Un de ses employés, le berger de Fontès (à une lieue de Caux) qui lui garde ses chêvres et moutons vient à Caux chercher son salaire mensuel, Pomarèdes simule être atteint de l'influenza et reçoit le berger entre plusieurs quintes de toux, lui remet son salaire et le laisse partir. Sur la route du retour, un homme à cheval, masqué et coiffé d'une casquette, braque son arme sur lui et l'oblige à lui remettre son argent. Le berger, croyant avoir reconnu la voix de son patron, s'en revient à Caux "Maître, on vient de me voler mon argent et l'homme qui m'a attaqué avait votre voix ! Si je ne vous voyais pas là, au coin du feu, je croirais que c'était vous !" Pomarèdes lui répond "Tu vois bien que je suis malade, que j'ai la fièvre et que je ne peux pas sortir par ce temps très froid, mais tu sais, à notre époque, les routes ne sont pas sûres et il faut faire attention." L'affaire en reste là, fautes de preuves.
La veille de Noël 1836, il tente une escroquerie à l'assurance avec l'aide du beau-frêre Félix en faisant brûler sa maison. L'assureur conclut à un incendie criminel et ne paye que 2.400 Francs.
Il entreprend alors d'attaquer les marchands qui reviennent des marchés avec le produit de leurs ventes. Pour commettre ses vols, il prend soin de se barbouiller le visage de noir, porte une fausse barbe et se coiffe d'une casquette plate et large. Parfois, il porte un masque lui couvrant le nez et le haut du visage. Il utilise un fusil de chasse à deux canons ainsi qu'un révolver. Il porte en bandoulière une gibecière d'où émerge le col d'une bouteille noire. La technique d'attaque est simple, il surgit devant ses victimes, l'arme à la main et se fait remettre la bourse.
Les attaques continuent jusqu'en 1842 autour de Béziers, Autignac, Bédarieux, Clermont-l'Hérault, Florensac, Paulhan et Pézenas. De nombreuses personnes sont détroussées (pas toutes, sans doute, par Pomarèdes, car sous le règne de Louis Philippe, les bandes de brigands sont monnaie courante et la notoriété d'un bandit à fausse barbe et casquette fait des émules...).
Durant cette période, trois attaques se terminent par la mort des victimes : la première EN juillet 1840, sur la route de Bouzigues, la seconde en décembre 1840, sur la route de Bélarga et en décembre 1841 sur la route de St Géniès. La victime de ce dernier meurtre est un dénommé Carratier qui rentre chez lui à Autignac, sur son cheval. Il vient de Béziers pour ses affaires ou il a retiré 3.000 Francs à la banque. Dans l'après-midi, il rencontre Pomarèdes avec qui il déjeune. Lors de l'agression, vers 18h, il croit reconnaître la voix de son ami, celui-ci lui tire dessus. Le cheval de Charles Carratier alerte les secours. Avant de mourir, il a le temps de désigner son meurtrier. Pourtant, sans preuve, Pomarèdes n'est pas inquiété, mais les gens commençent à jaser.
La dernière agression est celle de Pierre Boularand qui a vendu une vingtaine de cochons sur le marché de Béziers. Ce samedi 19 février 1842, il revient tranquillement, à pied, en direction d'Hérépian. Vers 10 h, un homme coiffé d'une casquette surgit des fourrés et lui dérobe, sous la menace, la ceinture où se trouve le produit de la vente. Pomarèdes s'enfuit en direction de Laurens où il est aperçu par plusieurs personnes. Il dissimule son butin dans un champs de seigle, sans se douter qu'il est observé car les gendarmes prévenus, aidés de nombreux habitants de Laurens, ont organisée une battue. Le bandit est ceinturé et emmené manu militari au poste de Farniès. Il est ensuite transféré à la prison de Béziers puis à la prison de Montpellier où doit se dérouler le procès (ci-contre au moment du procès).
La première audience a lieu le 25 novembre 1842. La foule, amassée devant le palais de justice depuis l'aube, crie "Il faut le guillotiner !", "A mort, à mort !". 256 témoins défilent à la barre. Le greffier fait la lecture de l'acte d'accusation : un incendie volontaire, 58 agressions, 35 tentatives de vol, 5 tentatives d'assassinat et 3 assassinats. Le procès dure treize jours à l'issu desquels le verdict est "Pomarèdes est condamné à mort". La foule explose de joie et il faut doubler le service d'ordre pour ramener Pomarèdes à la prison.
Par deux fois il tente de se suicider. Il essaye, sur le conseil de son avocat, Maître Cazals, de demander sa grâce, par courrier, au président de la cour de cassation, mais le rejet de pourvoi lui parvient le 12 février 1843.
La guillotine est commandée et le jour de l'exécution fixé au samedi 18 Février 1843 à Pézenas. Toutes les routes menant au village sont prises d'assaut. Pomarèdes, réveillé à 4h du matin, après s'être confessé et avoir revêtu l'habit rayé et le bonnet noir des pénitentiaires, est transporté sur une charette à bancs, accompagné de l'aumônier, tenant un crucifix à la main, d'un maréchal des logis et d'un gendarme. Vers 10h30, on le fait monter sur l'échafaud. Le bourreau, qui venait de Perpignan, lui enleve son gilet et coupe le col de sa chemise. Pomarèdes, ému, demande une tasse de café, le boit et ramasse soigneusement un peu de sucre dans le fond avec sa petite cuillère. Puis, il demande à sa femme de lui pardonner tous les tourments qu'il lui cause et se dirige vers l'échaffaud avec grand courage. Il embrasse l'aumônier qui vient de lui retirer son bonnet, se débarasse de sa veste d'un coup d'épaule et s'allonge sur la planche qui bascule aussitôt. Il est 11h15, les cris de la foule cessent et il y a un grand silence.
Le corps est enseveli par les frères pèlerins de Pézénas, dans une fosse ouverte sur le seuil de la porte du cimetière. Au-dessous de lui repose déjà un guillotiné, nommé Hilaire, exécuté en 1815 et, par la suite, on y enterrera aussi une demoiselle Rigal.
Camille Carratié, distillateur d’eau-de-vie et maire en 1891
Né le 15 novembre 1832 au foyer de Marie Barral et de Charles Carratié (voir texte ci-dessus), n'a pas eu une enfance heureuse en raison de la démence de sa mère, suite à l’assassinat de son père en 1841.
Entre 1850 et 1860, trois de ses quatre enfants meurent en bas-âge.
Il rouvre en 1859, une distillerie d’eau-de-vie.
Il est élu au conseil municipal en 1871, mais en 1874, son élection fait l’objet d’une annulation en Conseil d’Etat au profit de son neveu qui lui prend la place pendant 2 ans jusqu’au 4 février 1876, date à laquelle un arrêt du Conseil d’Etat annule l’élection de son neveu à son profit. Il est battu à la fin de l’année 1876, mais réélu en 1888. Le 16 juin 1891, il est élu maire par ses pairs alors qu’il était absent de la séance du conseil municipal.
Il décède le 1er novembre 1906 à l’âge de 73 ans et est inhumé dans le caveau de la famille Carratié-Pons du cimetière vieux.
Personnages liés à la commune
Alfred Cazes, 1875/1952 (ci-contre à gauche), journaliste, économiste et homme de lettres.
Fils de Constantin Cazes et d’Alide Maurel, nait à Autignac, dans la maison de ses grands-parents Edouard Maurel et Appolonie Cure, au Plan de la Fontaine, qui deviendra plus tard le Pousse-Tire, maison connue pour avoir été l’Hôtel Geïsse, puis la maison Buetas-Jobé.
Parti d’Autignac pour rejoindre l’Algérie française, il devient en 1920, secrétaire général de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Oran avant d’être nommé en 1931 aux fonctions de directeur général du quotidien « Oran-Matin », l’un des plus influents d’Afrique du Nord, tout en exerçant plusieurs activités annexes dont l’écriture de ce récit d’histoires ayant pour cadre sa région natale et notamment Autignac qu’il met en valeur au travers d’une citation : « Vainqueur ou vaincu, Autignac toujours ! ». Il est notamment l’auteur du recueil de contes Mon vieux Languedoc publié en 1925.
Alfred Cazes a laissé une œuvre littéraire qui honore sa commune de naissance, cette commune où il vécut jusqu’à l’adolescence.
Marc Lucien Emile Cassot, 1923/- (ci-contre à gauche), comédien de théâtre et de télévision, se spécialise dans le doublage français de voix parmi les plus célèbres (Paul Newman, Steeve McQueen ...). Il tient une relation particulière avec Autignac dont une partie des origines familiales sont liées.
Louis Lavit, 1818/1899 (ci-contre à droite), maire de la commune d’Autignac de 1852 à 1870 et père fondateur du château de la famille Rouanet de Lavit à la fin du XIXème siècle, désormais siège du Domaine des Prés Lasses. Fils d’Anne Louis Roumégas, 1790/1833, et d’André Lavit, 1790/1864, lui-même maire de la commune de 1815 à 1816, Louis fait de brillantes études et obtient le diplôme de Bachelier ès Lettres avant de revenir à Autignac pour administrer la propriété viticole. En 1852, il est le premier signataire d’une lettre envoyée à Louis Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III, dans laquelle il lui réaffirme « pleine et entière adhésion, ce qui lui vaut d’être reconduit dans ses fonctions de maire tout au long du Second Empire. Il termine sa vie en 1899 au sein du château qu’il avait fait construire quelques décennies plus tôt. Il est inhumé auprès de son épouse, Eugénie Batut, dans le caveau situé au fond du cimetière vieux.
Jules Louis Gaston Pastre, 1880/1939 (ci-contre à gauche), ingénieur, auteur de romans historiques et de mémoires de guerre, fils de Jules Pastre et d’Augustine Marie Lognos et époux de Renée Chaffard. Mobilisé le 2 août 1914 au 57ème Régiment d’Artillerie en qualité de lieutenant. Il écrit jour après jour ses propres pensées, certaines fois anticonformistes vis-à-vis de celles de l’Etat Major ou du Gouvernement, ce qui lui vaut la censure de certains passages lors de l’édition de son livre intitulé Trois ans de front, réédité fin 1980 par les Presses Universitaires de Nancy. Il est nommé capitaine par décret présidentiel en 1917 et combat dans les batailles de Belgique, d’Aisne et de Champagne, de Verdun, d’Argonne et de Lorraine. Démobilisé en 1919, il reprend sa carrière d’ingénieur à Toulouse avant de revenir à Autignac pour gérer la propriété de son père. Il continue de siéger à l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier et devient Président d’Honneur de la Distillerie Coopérative d’Autignac.
Apollonie Pelissier, 1809/1869 (ci-contre à gauche), épouse en 1831 Charles Antoine Eugène Cure. Celui-ci décède subitement en 1848 à l’âge de 46 ans. Le couple n'a pas d'enfants, probablement une des raisons qui les rapproche du père Gailhac, 1802/1890, prêtre, aumônier de l'hôpital civil et militaire de Béziers, fondateur du Bon Pasteur (à l’origine refuge de femmes prostituées puis de femmes et orphelinat). Ils œuvreront ensemble et, au décès de Charles Antoine, Apollonie s'investit totalement y compris financièrement. A cette époque, le père Gailhac cherchait à fonder une communauté religieuse capable de s’occuper du refuge et de l'orphelinat. En février 1849, Apollonie et cinq autres femmes deviennent les premiers membres de cette communauté, la congrégation des Religieuses du Sacré-Cœur de Marie). Appollonie, devenue Mère Saint-Jean, en est la première Supérieure Générale.
En mars 1850, elle vend la propriété Cure à Autignac pour acheter, au nom de Jean Galhiac, le domaine de Bayssan-le-Haut afin d’y ouvrir la Colonie agricole pour les orphelins en 1853.
Patrimoine
L’église Saint Martin date de la fin du XIXème siècle, elle est de style néo-gothique. Initialement, elle possédait un petit clocheton en façade avec une seule cloche. Il s'est effondré dans les années 1920. Le clocher actuel a été construit entre 1930 et 1933, il est doté de 3 cloches de volée fondues en 1931 par la fonderie Granier. Elles se nomment : Sainte-Thérèse (660 Kgs), Blanche-Marie (333 Kgs) et Emma-Marcelle (198 Kgs). Une horloge est située sur le toit du clocher.
La Mouline de Ciffre, situé sur la haute vallée du Taurou, comprenait deux moulins à farine, aujourd'hui désaffectés :
- un moulin à eau, très ancien, établi sur une forte dénivellation du Taurou. Le bief du moulin était alimenté par un canal depuis une retenue d'eau en amont, la Pensière. La turbine avait un axe vertical,
- et un moulin à vent, beaucoup plus récent. Dressé plus haut sur la colline, en un lieu où la vallée se resserre, ses ailes profitaient du moindre souffle de vent.
Ce dernier, au cœur du domaine viticole, a été rénové pour la location de vacances.
La propriété Le château Moulin de Ciffre, comprend actuellement 30 hectares de vignes, classés en trois Appellations d'Origine Contrôlées, Faugères, Saint-Chinian et Coteaux du Languedoc. On y produit aussi des Vins de Pays, Vins de Pays des Coteaux de Murviel et Vins de Pays d'Oc.
Hameaux, lieux dits et écarts
Le moulin de Ciffre.
Evolution de la population
Nos ancêtres d’Autignac…
Naissance/baptême
NAYRAC Catherine (sosa 3169G12) vers 1626
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Wikimedia, Moulin de Ciffre, Midi-Libre, Les pages rondes, Les croix du village, Histoire de Jean Pomarèdes, Mémoire des Cauquilhats, Blog Autignac.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021