Présentation de la région
La région Occitanie est une région administrative française créée par la réforme territoriale de 2014, effective en 2016, et qui résulte de la fusion des anciennes régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.
C’est une région historique où l’Occitan fut la principale langue vernaculaire. Ce territoire était déjà uni à l'époque romaine sous le nom de Viennoise et Aquitaine (Aquitanica, royaume wisigoth de Toulouse) au début du Moyen-âge avant la conquête franque.
L’Occitanie est caractérisée par la culture occitane qui représente depuis le Moyen-âge le second versant de la culture romane en France et dans une moindre mesure en Italie, en Espagne et à Monaco.
Le Languedoc (région où l'on parle la langue d'oc) est en grande partie rattaché au domaine royal au XIIIème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois (1208-1229) mettant fin au catharisme et permettant aux Capétiens d'étendre leur influence au Sud de la Loire. Sont ainsi intégrés au fisc les anciennes principautés des Trencavel (vicomtés d'Albi, Carcassonne, Béziers, Agde et Nîmes) en 1224 et des Comtes de Toulouse en 1271. Les dernières enclaves féodales vont progressivement être absorbées à leur tour dans un mouvement qui se poursuit jusqu'au début du XVIème siècle, avec le comté de Gévaudan en 1258, le comté de Melgueil (Mauguio) en 1293, la seigneurie de Montpellier en 1349 et la vicomté de Narbonne en 1507.
En 1542, la province est divisée en deux généralités : celle de Toulouse pour le Haut-Languedoc, et celle de Montpellier pour le Bas-Languedoc. Celles-ci perdurent jusqu'en 1789. En revanche, à partir du XVIIème siècle, il n'y a qu'une seule intendance pour l'ensemble du Languedoc, siégeant à Montpellier.
13 départements (dont 6 soulignés sont concernés par la vie de mes ancêtres) : Ariège, Aude, Aveyron, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Lot, Lozère, Hautes-Pyrénées, Pyrénées Orientales, Tarn et Tarn-et-Garonne.
Communes : 4516
Superficie : 72 724 km2
Population : 5 730 753 habitants (2014)
Densité : 78 habitants au km2
Préfecture : Toulouse
Deux métropoles : Toulouse et Montpellier.
Hydrographie :
La région recoupe en grande partie le territoire du bassin versant de la Garonne. Ce fleuve s'écoule sur environ 250 kms sur son territoire, entre la frontière franco-espagnole au Pont-du-Roy (Fos, Haute-Garonne) et la limite avec la Nouvelle-Aquitaine à Lamagistère (Tarn-et-Garonne). Son bassin s'étend sur 55 600 kms2 en France, correspondant à la quasi-totalité de l'ancienne région Midi-Pyrénées, au Nord du Languedoc-Roussillon (surtout la Lozère), et à une partie du Nord de l'ancienne Aquitaine.
Neuf des dix principaux affluents de la Garonne s'écoulent entièrement ou en grande partie en Occitanie : le Lot, le Tarn, l'Ariège, le Gers, la Save, la Baïse, la Gimone, l'Arrats et la Louge
La limite orientale de la région, dans le Gard et la Lozère, se rattache pour sa part au bassin du Rhône. Elle comprend la partie occidentale du delta du Rhône, en Camargue : la Petite Camargue. Deux affluents s'écoulent dans les départements de la Lozère et du Gard : la Cèze et le Gardon.
Le point triple de rencontre des lignes de partage des eaux entre les bassins du Rhône, de la Garonne et de la Loire se trouve au sommet du Planas, près de la limite entre les communes de Belvezet et Allenc en Lozère.
Entre ces deux bassins versants, la plaine littorale languedocienne est traversée par deux autres fleuves de relative importance, l'Aude et la Têt.
S'y ajoutent plusieurs fleuves côtiers, dont les principaux restent l'Hérault et l'Orb.
De nombreuses rivières et fleuves ont creusé, dans les reliefs de roche sédimentaire de la région des passages encaissés appelés gorges : les gorges du Tarn, les gorges de l'Hérault (photo ci-contre au Pont du Diable), les gorges du Gardon.
De nombreuses lagunes ou étangs littoraux jalonnent la côte méditerranéenne, séparées de la mer par des cordons littoraux formés par l'apport sédimentaire du Rhône et reliées à elle par des chenaux appelés localement des graus. Le plus important de la région est l'étang de Thau situé dans l'Hérault, entre Agde et Sète. D'autres étangs importants sont ceux de Bages-Sigean, de Salses-Leucate et de l'Or (ou de Mauguio).
Histoire :
Sous la domination romaine tardive, l'Occitanie était connue comme le Diocèse des Sept Provinces. Elle a été souvent politiquement unie pendant le haut Moyen-Âge, lors du royaume Wisigoth et sous plusieurs souverains Mérovingiens ou Carolingiens.
À la division de l'Empire Franc au IXème siècle, l'Occitanie fut divisée en différents comtés, duchés, royaumes, évêchés et diocèses, ainsi qu'en communes fortifiées autonomes. Depuis lors, le pays n'a jamais été politiquement uni à nouveau.
Du IXème au XIIIème siècles, l'Occitanie a subi un enchevêtrement de différentes allégeances envers des souverains nominaux. Plusieurs tentatives d'unification politique ont eu lieu, surtout entre le XIème et le XIIIème siècles. L'Occitanie est restée unie par une culture commune qui se jouait des frontières politiques, en perpétuels mouvements.
Depuis le Moyen-âge, l'Occitanie a une certaine conscience de son unité comme le montre l'important développement de la littérature de langue occitane aux XIIème et XIIIème siècles. La littérature occitane était glorieuse et prospère, les troubadours ont inventé l'amour courtois (le fin'amor). La langue d'Oc était utilisée dans tous les milieux cultivés européens.
Entre les XIIIème et XVIIème siècles, les rois de France ont conquis progressivement l'Occitanie, parfois par la guerre et l'extermination de la population, parfois en usant d'intrigues politiques subtiles.
En 1789, les Comités Révolutionnaires ont essayé de rétablir l'autonomie des régions du Midi et ils ont utilisé la langue occitane pour propager les idées de la Révolution. Mais ils seront neutralisés lors de la prise du pouvoir par les Montagnards en 1793, partisans de la Terreur et de la centralisation.
Depuis le XIXème siècle, plusieurs mouvements régionalistes ont essayé d'améliorer l'utilisation sociale de l'occitan et d'obtenir la reconnaissance publique de la culture occitane. Le XIXème siècle a connu une forte reprise de la littérature occitane et l'écrivain Frédéric Mistral a reçu le prix Nobel de littérature en 1904.
Le XXème siècle a vu la naissance du nationalisme occitan.
L'histoire occitane est jalonnée de révoltes et de rébellions contre les pouvoirs dominants.
La révolte des vignerons
En 1866, à Saint-Martin-de-Crau est découvert un dépérissement inexpliqué d'un certain nombre de pieds de vigne, puis à Chateauneuf-du-Pape, Orange, Saint-Rémy-de-Provence... les spécialistes de l'Ecole d'Agriculture de Montpellier voient un insecte inconnu de couleur jaunâtre pompant la sève, puis des centaines de milliers de pucerons apparaissent. L'insecte est nommé par le Pr Planchon Phylloxera Vastatrix. Cet insecte détruit en 20 ans la totalité du vignoble national. C'est d'abord le département du Gard qui est atteint, puis le Lubellois et le Montpelliérain. Le Bitterois est touché en 1878, le Narbonnais en 1885.
Le greffage est mis au point en 1871 à Montpellier. En 1879, 450ha de vignes sont greffées dans l'Hérault et 20 ans plus tard 200 000ha.
Les années 1900 à 1906 sont marquées par des difficultés de vente du vin, des grèves d'ouvriers viticoles... Les choses s'aggravent en 1906, la vendange est problématique, beaucoup de vin reste en cave, peu de récipient pour la nouvelle récolte, on brade, on donne les vins, certains vident leurs tonneaux au ruisseau. Une commission parlementaire est nommée le 25 janvier 1907 à la Chambre des Députés. Elle arrive à Narbonne le 11 mars. Les viticulteurs languedociens s’estiment de plus en plus menacés et mettent en cause l'importation des vins d’Algérie qui arrivent par le port de Sète et la chaptalisation. Les petits viticulteurs sont ruinés, les ouvriers agricoles sont au chômage. Il y a un effet domino sur toute la population, la ruine des vignerons entraîne celle des commerçants et des autres corps de métiers, la misère règne sur tout le littoral.
Le , le signal de la révolte est donné par un groupe de vignerons du Minervois, dans le village d'Argeliers. Ils sont menés par Marcelin Albert et Élie Bernard qui fonde le Comité de défense viticole ou Comité d'Argeliers. Ils organisent une marche, avec 87 vignerons, vers Narbonne, pour avoir une entrevue avec la commission parlementaire, le Comité de défense fait un tour de ville en chantant pour la première fois La Vigneronne, qui dès ce jour là devient l'hymne de la révolte des gueux.
Le 14 mars, Albert Sarraut, originaire de Bordeaux, sénateur de l'Aude et sous-secrétaire d’État à l’Intérieur, se fait tancer par Clémenceau, président du conseil qui siège place Beauveau, au Ministère de l'Intérieur, pour avoir tenté de plaider la cause de son électorat : Je connais le Midi, tout ça finira par un banquet lui affirme Clémenceau.
Le 24 mars, devant 300 personnes se tient un premier meeting organisé par le Comité d’Argeliers à Sallèles-d'Aude. Marcelin Albert, se fait remarquer par ses dons d'orateur et son charisme. Pour les viticulteurs présents, il devient l'apôtre, le roi des gueux, le rédempteur. Le principe de tenir chaque dimanche un meeting dans une ville différente est adoptée. Le mouvement s'accélère et gagne en ampleur. Les rassemblements mobilisent des dizaines de milliers de personnes et vont s'amplifier jusqu'au avec le gigantesque rassemblement de Montpellier qui va marquer l'apogée de la contestation vigneronne dans le Midi de la France. La place de la Comédie est envahie par une foule estimée entre 600 à 800 000 personnes (en 1907, le bas Languedoc compte environ un million d'habitants). C'est la plus grande manifestation de la IIIème République. Tout le Languedoc est ligué contre Clémenceau.
Les manifestations dominicales se déroulent dans le calme et se veulent pacifiques. Mais Clémenceau juge que force doit rester à la loi et pour rétablir l'ordre fait appel à l'armée.
Depuis le 17 juin, 22 régiments d’infanterie et 12 régiments de cavalerie occupent tout le Midi, soit 25 000 fantassins et 8 000 cavaliers. La gendarmerie reçoit alors ordre d’incarcérer les responsables des manifestations. Albert Sarraut refuse de cautionner cette politique et démissionne du gouvernement.
Le 19 juin, Ernest Ferroul, maire de Narbonne, est arrêté au petit matin à son domicile par les militaires, et emprisonné à Montpellier. Trois autres membres du comité de défense viticole se livrent aux gendarmes à Argeliers. La nouvelle de l'arrestation programmée de tous les membres du Comité d'Argeliers met le feu aux poudres. La foule entrave la progression des gendarmes en se couchant par terre. Narbonne est en état de siège. Des incidents éclatent durant toute la journée, la sous-préfecture est prise d'assaut, des barricades barrent les rues. Le soir, dans la confusion générale, la cavalerie tire sur la foule. Il y a deux morts, dont un adolescent de 14 ans. Marcelin Albert, qui n'a pas été arrêté, est caché dans le clocher d'Argeliers. Un nouveau comité de défense clandestin est aussitôt formé.
Dans les départements du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, les conseils municipaux démissionnent collectivement (il y en aura jusqu'à 600) certains appellent à la grève de l'impôt. La situation devient de plus en plus tendue, les viticulteurs furieux attaquent perceptions, préfectures et sous-préfectures.
Le lendemain 20 juin, la tension monte encore et le Midi s'embrase. À Perpignan, la préfecture est pillée et incendiée. Le préfet doit se réfugier sur le toit. À Montpellier, la foule se heurte aux forces armées. À Narbonne, l’inspecteur de police, auteur de l’arrestation d'Ernest Ferroul, est pris à partie et mis à mal par la foule. Pour le dégager, il est donné ordre à la troupe de tirer sur les manifestants. Les coups de feu font 5 morts dont une jeune fille, âgée de 20 ans, Julie Bourrel qui se trouve là par hasard. Près de 33 blessés gisent à terre. Dans le café Paincourt, qui a été mitraillé, agonise l'ouvrier Louis Ramon.
Le 22 juin, à Narbonne, 10 000 personnes assistent aux obsèques de la jeune fille qui est la dernière grande manifestation du Midi viticole.
Entre-temps, le Parlement renouvelle sa confiance au gouvernement,
Le journal L'Humanité de Jaurès titre en cinq colonnes à la une "La Chambre acquitte les massacreurs du Midi".
Environ 500 soldats de la 6ème compagnie du 17ème régiment d'infanterie de ligne d'Agde se mutinent, pillent l’armurerie et prennent la direction de Béziers en marche de nuit. Ils arrivent en ville le 21 juin, en début de matinée, et sont accueillis chaleureusement par les BiterroisIls fraternisent avec les manifestants, occupent les allées Paul Riquet et s'opposent pacifiquement aux forces armées en place. La population leur offre vin et nourriture.
Le Midi est au bord de l'insurrection. À Paulhan, la voie ferrée est mise hors service par des manifestants qui stoppent un convoi militaire chargé de mater les mutins. À Lodève, le sous-préfet est pris en otage. À Paris, la République tremble, Clémenceau doit faire face à un vote de défiance. Il annonce la fin de la mutinerie et obtient la confiance du gouvernement par 327 voix contre 223.
Le 29 juin une loi est enfin votée. Elle protège le vin naturel contre les vins trafiqués. Elle interdit la fabrication et la vente de vins falsifiés ou fabriqués. Tous les propriétaires doivent désormais déclarer la superficie de leurs vignobles. Le législateur impose également les déclarations de récolte et de stock, et le droit pour les syndicats de se porter partie civile dans les procès pour fraudes. Elle est complétée le 15 juillet par une loi tendant à prévenir le mouillage des vins et l'abus du sucrage par une surtaxe sur le sucre et obligation de déclaration par les commerçants de vente de sucre supérieur à 25 kilos et réglemente la circulation des vins et des alcools.
Le 31 août, le gouvernement accepte d'exonérer d'impôts les viticulteurs sur leurs récoltes de 1904, 1905 et 1906.
Les 13 départements de la région Occitanie
Sources
Sites et photo : Wikipedia.
Date de dernière mise à jour : 19/01/2020