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Murat-sur-Vèbre

Murat sur vebre adm

Chef-lieu de canton, marqué par l’influence du Languedoc, par les habitudes et les traditions d’une région de montagne, Murat-sur-Vèbre est une halte appréciée des pèlerins en route vers St Jacques-de-Compostelle et un point de départ prisé par les randonneurs pour la beauté et la grandeur de ses panoramas sur les monts de Lacaune.
Convivialité, douceur de vivre et traditions pourraient qualifier parfaitement ce village dont les rues s’animent à la belle saison.
Murat est arrosée par la Vèbre qui se jette dans l’Agout, par le Dourdou qui se jette dans le Tarn et par les ruisseaux de la Barraque et du Graissentous.

Murat sur vebre blasonHéraldique

Blasonnement de la commune :
d’argent à trois pals de gueule, au chef de même qui est de Labessière, chargé de deux étoiles d’or à cinq branches, avec en chœur un écusson de sable à deux pointes d’or posées en chevron, qui est de Boissezon de Matviel.

Drapeau francais fond blancHistoire

Il y a plus de 5000 ans, des hommes du Néolithique ont habité cette terre accueillante. Ils y ont laissé des statues-menhirs, des dolmens et des pierres dressées dont la signification est aujourd’hui encore mystérieuse.
Une région de montagne traversée par les chemins de passage entre la plaine Languedocienne et l’Albigeois, des chemins étaient déjà empruntés à l’époque romaine.
Murat, signifiant "pourvu de murs", devait donc être fortifiée dès l'époque de Saint-Didier au VIIème siècle.
Un des tous premiers manuscrits sur le pays en 1329, en précise l’organisation : la paroisse de Murat avec celles de Canac, La Bessière et Boissezon constituent la communauté de Boissezon de Matviel.
Avant la Révolution, la communauté d’habitants portait le nom de Boissezon de Matviel, dans la sénéchaussée de Castres. Elle renfermait quatre paroisses : Saint-Étienne de Murat, Saint-Pierre de Canac, Saint-Pierre-et-Saint-Paul de la Bessière, Notre-Dame de Boissezon, dépendant du diocèse de Castres.
Pendant la période révolutionnaire, la conscription et la Constitution civile du clergé qui sera refusée par les prêtres du pays conduira à des troubles. L’un des meneurs ou réputé comme tel sera guillotiné à Lacaune en 1793 et il en sera de même pour un vicaire de la paroisse.
Murat, avec ses nombreux et peuplés hameaux, était devenu le centre économique de la communauté de Boissezon.
En 1790, la municipalité de Murat devient chef-lieu de canton.
En l’An X de la République Française, le chef-lieu de Canton, comprend  les communes de Cabannes-et-Barre et Murat fait partie de l’arrondissement de Castres. La paroisse de Notre-Dame de Boissezon est supprimée, puis est rétablie le 3 décembre 1826. Les registres les plus anciens de cette paroisse ne remontent pas au-delà de 1614.
En 1777, le prêtre Mathieu Cros était à la tête de la paroisse où le trouva la Révolution. Victor Rascol raconte que, durant la Terreur, des patriotes résolurent de l’arrêter, averti, il se sauva dans la direction de la grotte des fées où il se réfugia.
Au début du XIXème siècle, les sentiers muletiers qui relient Murat au Bas-Languedoc ou à Castres s’améliorent et deviennent accessibles aux charrettes. La construction du pont de La Mouline se termine en 1826 et l’ouverture de la grande route de Toulouse à Lodève facilite les communications.
Les échanges se développent et le conseil municipal décide de rajouter à la foire annuelle du 22 juillet, deux autres foires les 8 mai et 18 septembre. La commune, chef lieu de canton, dispose ainsi de trois foires à Murat et de deux à Boissezon, les 11 juin et 29 avril.
En 1804, la paroisse de Murat avec ses 1 540 habitants devance largement celles de Canac, La Bessière et Boissezon.
En 1862, Murat avec ses quatre paroisses compte 2 964 habitants y compris ceux qui dépendent des paroisses voisines de Condomines et de Moulin-Mage où se sont construites de nouvelles églises.
En 1876, La  Bessière est érigée en commune distincte.
En 1891,  la commune prend le nom de Murat-sur-Vèbre par décret du 17 juillet.
L'amélioration des routes et l'arrivée du petit train de Castres en 1901, en facilitant le commerce, contribue à faire connaitre "la charcuterie de caractère" et les autres produits agricoles. Ce fut aussi le début du tourisme qui anime à la belle saison les rues du village et le pays.

Seigneurs et gens de noblesse

A l’apogée des comtes de Toulouse, ses terres appartiennent aux Trencavel avant d’être rattachées au comté de Castres, donné aux Montfort, les « français » vainqueurs de la croisade qui a conduit au rattachement du Languedoc à la couronne de France.
Les droits seigneuriaux se partagent entre Guillaume de l’Estendard et ses frères, fils de Gui de Montfort, qui vivent dans le fort de Boissezon et Déodat de Caylus, co-seigneur des baronnies de Caylus et d’Olargues.
Le prince noirA la veille de la Guerre de Cent ans, la seigneurie de Boissezon et Murat voisine avec la Guyenne anglaise et se trouve sous la menace des chevauchées du Prince Noir, Edouard de Woodstock  (ci-contre).
Aux de l’Estendard succèdent au début du XVème siècle, Antoine de Peyrusse (branche cadette des Peyrusse), né au château de Boissezon-de-Matviel, calviniste, nommé en 1568 gouverneur pour le roi de la ville et du diocèse de Castres, par l'autorité des princes de Navarre et de Condé. Son fils Pierre de Peyrusse, participera à nombre de combats dans le Castrais ou sur des champs de bataille plus éloignés. Lieutenant du comte de Montgomery, il participera localement à la reddition du fort de Nages. Tué lors d’un siège, en 1586, la seigneurie de Boissezon revient à sa sœur Aldonce de Peyrusse qui avait épousé en 1575 Guillaume de Génibrouse 1545/1593, seigneur de Saint-Amans et de Canac. Il teste et lègue le château de Canac le 27 avril 1588 et y décède en 1593. Le testament a été retrouvé dans le chartrier du château de Grandval (aujourd’hui noyé dans le barrage de Rassize, près de Teillet).
Lui succède, de père en fils, Nicolas de Génibrouse 1582/1647 marié à Anne Sarah de Châlons,  Jacques de Génibrouse marié en 1645 à Isabeau de la Tour du Pin, Bernard de Génibrouse marié en 1689 à Marguerite de Percin de Montgaillard, Jacques de Génibrouse marié à Marie Anne Françoise de Capriol, Maurice de Génibrouse marié à Jeanne Marie Irène de Guihem du Bourguet.
Une église réformée dite de Boissezon, Murat, Canac, Arnac et La Moline Basse, confirmée par un registre de son Consistoire (Source : Archives Nationales, TT235, dossier 16) s'est constituée autour des seigneurs et des notables de la communauté.
Aux Caylus, autres co-seigneurs, succèderont les Thésan-Poujol, une importante famille, si ce n’est la plus puissante du Haut-Languedoc au XVIIème siècle. Les relations entre ces deux familles alterneront entre épousailles et procès.
Lors d’un mariage en 1687, Boissezon et Murat passeront dans les biens de Thomas de Thésan, vicomte du Poujol, alors seigneur de Nages, puis reviennent bientôt aux Génibrouse par décision de justice.
Les Génibrouse, seigneurs de Saint-Amans et souvent d’autres places par leurs mariages, resteront seigneurs de Boissezon jusqu’à la Révolution.

Chronique communale

Les statues-menhirs

Mégalithe anthropomorphe sculpté en ronde-bosse dans une pierre fichée en terre à la manière des menhirs. Leurs périodes d'érection se situent entre le Néolithique final et l'âge du cuivre (3500 à 2000 avant J.-C.).Les premiers paysans et éleveurs ont façonné et dressé ces statues-menhirs retrouvées en grand nombre dans les Monts de Lacaune. L'homme ne s'installe durablement dans les Monts de Lacaune que beaucoup plus tard : à la fin du IVème millénaire et durant le IIIème millénaire avant notre ère. Après une phase apparente de déprise humaine au cours de la Protohistoire, la région est densément occupée à l'époque gallo-romaine. Les vestiges archéologiques emblématiques en sont, sans nul doute, les statues-menhirs.  Le Rouergue (à la charnière des départements de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault) offre un ensemble d’une centaine de statues-menhirs en grès, stylistiquement très homogènes, datées du IIIème millénaire av. J.-C. Ces statues-menhirs sont sexuées, les attributs des personnages variant selon le sexe. On remarque que certaines statues ont été féminisées, et d'autres plus rarement masculinisées.
Découvertes il y a plus d'un siècle par l'abbé Hermet, elles restent une des dernières énigmes archéologiques du territoire national.

Personnalités liées à la commune

Pierre rivemaleVictor Rascol 1824/1909, docteur en médecine à Murat, profession qu'il exercera sur Murat jusqu'à la fin de sa vie, membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse a publié de nombreuses études scientifiques et proposé la première "Histoire du canton de Murat". Il assurera aussi le service médical gratuit de quatre paroisses du canton pour les indigents.
Il est né à Lacour, une belle propriété agricole à quelques kilomètres du bourg de Murat-sur-Vèbre, dans une famille de la bourgeoisie catholique locale. Son père était percepteur des contributions, son oncle curé de la paroisse de Murat, un de ses frères juge de paix, maire ... etc.

Pierre Rivemale 1910/1945, un artiste hors-pair, né et mort à Castres. Il est de santé fragile et consacre sa vie à peindre et dessiner ce qui l'entoure. Il débutera par les habitants de Canac/Murat-sur-Vèbre où résident ses grands parents, avant de continuer son talent sur Castres (ci-contre).
Il a réalisé des paysages mais aussi des portraits et des caricatures.

Patrimoine

Dès le XIIème siècle, l'église Saint-Etienne de Murat et la « Maison des Jacquets » (ancienne auberge à colonnades) ont accueilli des pèlerins de Saint-Jacques qui empruntaient la Voie Tolosane, encore très fréquentée de nos jours.
L’église semble avoir une fondation ancienne. Elle est mentionnée en 1098 dans une donation au chapitre du prieuré de Cassan (Hérault) par le vicomte Raymond de Minerve. Cette donation fut confirmée en 1101 par son fils, Bernard II de Minerve.
Au moment des guerres de religion, l'édifice est incendié par les protestants en 1623 et partiellement ruiné, il connaît diverses réparations dans les années 1636/1637. L'église est agrandie dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. La nef est rallongée vers 1750 et la date de 1758 portée sur la clé d'arc en témoigne. La chapelle latérale Nord semble avoir été construite en 1785. En 1799, l'église sert de grange pour le foin des chevaux des hussards. Il faut attendre les années 1830 pour que la chapelle Sud soit édifiée. Une série de travaux transforment l'église dans le second quart du XIXème siècle. Le clocher sera également transformé entre 1870 et 1897.
En 1922, la toiture de l'église est totalement remaniée. Les toits d'ardoise qui recouvraient chacune des chapelles latérales sont remplacés par des toits à longs pans entrainant le surhaussement de la façade et la création de la fenêtre centrale. Le porche d'entrée est construit au milieu du XXème siècle. Une restauration récente entraîne la disparition des enduits intérieurs et extérieurs du chevet.

L’église Notre-Dame de Boissezon a été reconstruite en 1823, car elle était devenue trop petite et passablement délabrée. Le clocher fut élevé avec les pierres de la vieille tour seigneuriale. Sa cloche est dénommée "Sauveterre". Le curé J. Razimbaud, originaire de Paillemalbiau  fit dresser la croix de fonte qui se trouve au milieu du village, près de la statue de la Vierge Marie au-dessus de la fontaine.

La tour de Boissezon est citée dès le Xème siècle.

Le château féodal de Canac a eu, dés l’origine, une vocation guerrière. Sa construction est attribuée à Bérenger de Canac, vers 1180. Ce seigneur et ses descendants eurent aussi des biens aux environs de Rodez. Rodolphe de Canac s’illustra en 1248 lors de la croisade en Egypte avec le roi Saint-Louis. Un acte de vente de 1652 décrit le déjà vieux château comme garni d’une tour ronde et d’une tour carrée avec logis sur deux étages, cour, patus et bois; l’escalier de la tour ronde était rompu et la toiture de la tour carrée était effondrée. Comme le village de Canac, il sera vite rattaché à la seigneurie de Boissezon-de-Masviel, et en 1672 le seigneur de l’époque, Jacques de Génibrouse, cite dans ses biens le château noble de Canac, depuis longtemps inhabité. L’ancienne forteresse, pillée et abandonnée se délabre lentement et deviendra masade, terre cédée contre redevance par le seigneur aux habitants du village. En 2005, le groupement forestier de Canac héritier des masades, le donne à la collectivité de Murat-sur-Vèbre pour en assurer la conservation. Un débroussaillage est réalisé, un sentier d’accès retrouvé …

Le Pont de La Mouline sur le Dourdou, marque la limite entre Castanet-le-Haut (Hérault) et Murat-sur-Vèbre (Tarn). Le 23 août 1944 un combat entre le Corps Franc de la Montagne Noire et une colonne allemande y eut lieu : 9 maquisards perdirent la vie. Un mémorial y fut dressé.

Le Rocher de Pèira sus Autra (Pierre sur l'autre) culmine à 1014m. Ce rocher remarquable, composé par une pierre reposant sur une autre pierre, marque depuis des temps immémoriaux, la limite des communes de Nages, Murat-sur-Vèbre et Fraisse-sur-Agout.

Le moulin à eau de Narulle a délivré ses dernières poignées de farine en 1971, lorsque le dernier fermier résident a pris sa retraite à Nages. La meule, comme tout le bâtiment d'habitation, étaient abandonnés. En 1990, 2 hommes entreprennent de la sortir de l'oubli et depuis plus de 10 ans, le moulin tourne de nouveau. Une pierre portant fleur de lys donne accès à la pièce à vivre de jadis.

Le barrage de Laouzas situé sur la Vèbre, a été construit entre 1961 et 1965.

Le lac de Laouzas est un lac paisible dominé par les monts de Lacaune, enchâssé dans la verdure et son écrin forestier. Il couvre 335ha de superficie et atteint par endroit 40m de profondeur.

Hameaux, lieux dits et écarts

La commune est très vaste et comporte de multiples hameaux, regroupement des quatre anciennes paroisses dont il reste aujourd'hui les églises.
Le hameau de Moulin-Mage confronte l’actuelle commune de Moulin-Mage, dont il n’est séparé que par le ruisseau du Viau.
Citons aussi : Canac, La Bessière, Boissezon de Masviel, Candoubre, Le Louat, La Pise,  Condomines, Montaigut, les Senausses, Plos, Cambert, Bessoles, Révaliès, La Fontblanque, Le Causse, etc…

Evolution de la population

Murat sur vebre demo

Nos ancêtres de Murat-sur-Vèbre...

Unions :
MARTY Marguerite (sosa 13116/G64) le 30 mars 1598 et François BONNEL. Il semble que cette famille s’installe ensuite à Saint-Pierre-des-Cats d'où François est natif,  car tous leurs enfants y naissent.

 


 

Les menhirs...

Date de dernière mise à jour : 22/01/2017