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VISAGES DE SAVOIE

Mes lointains ancêtres de ce département

 

Des IXème au XIIème siècles


6 lointains ancêtres de la noblesse (roi, comte, prince...)
ont vécu dans ce département,
dans 6 communes où 9 actes
ont été enregistrés : 

4 de naissance/baptême °
4 de décès +
1 inhumation (+)

 

 Roi de franceCharles II dit Le Chauve (823/877)
roi de Francie Occidentale de 843 à 877, couronné empereur d'Occident en 875
Comte de franceGriffon de France (726/753)
Prince carolingien, comte de Paris et du Mans, duc de Bavière
Comte de franceHumbert Ier de Savoie dit aux Mains Blanches (970/1047)
1er comte en Maurienne, à l'origine de la Maison de Savoie
Comte de franceOthon Ier de Savoie (1023/1060)
3ème comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais
Comte de franceAmédée II de Savoie (1050/1080)
5ème comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais et marquis de Suse et d'Italie
Comte de franceHumbert II de Savoie dit Le Renforcé (1065/1103)
6ème comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais et marquis de Suse

 

Tableaux ville

 

Détails historiques

 

 Charles II dit Le Chauve 

Famille : Fils de Louis Ier dit Le Pieux (778/840) et de sa seconde épouse Judith Von Altdorf de Bavière (802/843).
Il est un des petits fils de Charlemagne qui se partagent l'Empire en 843.
Il est duc de Souabe en 829, roi d'Aquitaine en 832 durant le règne de son père et roi des Francs de 843 à 877.

Mon arbre généalogique : n° sosa 120 754 586 246++ en 37ème génération.

Biographie :
Il est né le 13 juin 823 à Francfort-sur-le-Main et mort le 6 octobre 877 à Avrieux (voir lien page Avrieux).
Il est confié, à l'âge de 7 ans à un précepteur de renom, Walafrid Strabon (808/849), moine au monastère de Reichenau en Alémanie, qui assure son éducation  pendant 9 ans.
En 829, à Worms, son père le fait duc d'Alémanie, incluant la Rhétie, l'Alsace et une partie de la Bourgogne.  
En 832, il le nomme à Limoges, roi d'Aquitaine en remplacement de son demi-frère Pépin Ier d'Aquitaine qui récupère son trône en 834 à Quierzy.
En 836, Charles II est armé chevalier.
En 837, à l'Assemblée d'Aix-la-Chapelle, Louis Ier lui accorde les territoires côtiers situés entre la Frise et la Seine.
En 838, il obtient un territoire assimilé à un royaume incluant le Maine et la région comprise entre la Seine et la Loire.
En 839, à l'Assemblée de Worms, son père lui donne une partie de la Francie Occidentale comprise entre la Meuse et la Seine, l'Ouest et le Sud de la Bourgogne, la Provence, la Neustrie, la marche de Bretagne, le royaume d'Aquitaine, la Gascogne et la Septimanie.
Les faveurs que lui accorde son père, au détriment de ses demi-frères, constituent la cause des troubles qui agitent la fin du règne de Louis Ier, et de la mésintelligence qui existe entre ses héritiers. En 840, à la mort de Louis le Pieux, la guerre commence entre ses fils.
Charles s'unit à son demi-frère Louis II dit le Germanique (806/876), contre l’ainé de la fratrie Lothaire Ier (795/855). Ensemble, ils remportent en 841 la bataille de Fontenoy-en-Puisaye en Bourgogne. En 842, ils renforcent leur alliance en prononçant réciproquement les Serments de Strasbourg (voir gravure dans diaporama). Les hostilités cessent avec le Traité de Verdun en 843 (voir carte dans le diaporama), partageant l'empire de Charlemagne en trois royaumes de taille comparable :
- Lothaire Ier reçoit la Francie médiane (ultérieurement Lotharingie) de la mer du Nord à l'Italie et est nommé Empereur ;
- Louis II reçoit la Francie Orientale (Germanie) ;
- Charles II reçoit la Francie Occidentale, origine du royaume de France.
Le 6 juin 848, dans la cathédrale d'Orléans, Charles II dit le Chauve, élu puis acclamé par les grands du royaume, est sacré par l’archevêque de Sens, Wénilon.
Les Vikings multiplient les raids dès 840 dans l'Ouest du royaume (pillage de Nantes et mort de l'évêque en 843). Puis de 843 à 851 : guerres contre les Bretons.
De 856 à 861, la Francie Occidentale est plusieurs fois rançonnée par les Vikings. En raison de son incapacité à soumettre l'envahisseur, les grands du royaume, ayant à leur tête Robert le Fort (815/866), se rebellent contre Charles et demandent l'aide de son frère Louis II dit Le Germanique.
En 858, tandis que Charles II assiège l'île d'Oscelle occupée par des Vikings, Louis II quitte Worms et envahit le royaume de Charles. Il reçoit l'hommage des Aquitains, de la plupart des vassaux de la couronne et d'une faible minorité de prélats sous l'autorité de l'archevêque Wénilon de Sens qui lui donne même l'onction du sacre. Charles est contraint de se réfugier en Bourgogne. Plusieurs évêques réagissent, sous la conduite de l'archevêque Hincmar de Reims. Réunis à Reims en 858, ils demandent le départ des Francs orientaux et le retour de Charles. Louis s'exécute et licencie une partie de son armée. Profitant de la situation, Charles rassemble des troupes et marche vers le Nord. Les deux armées se font face à Jouy, près de Soissons ; voyant que l'armée de Charles est plus importante que la sienne, Louis se retire sans combattre.
En 867, Charles devient abbé laïc de Saint-Denis.
Après la mort de Lothaire II de Lotharingie, il est couronné roi de Lotharingie le 9 septembre 869 à Metz par l'archevêque Hincmar de Reims.
En 873, il fait aveugler son fils, Carloman, qui se réfugie chez son oncle Louis II dit Le Germanique et devient abbé d'Echternach.
Girard II de Fézensac (815/877), gouverneur du Lyonnais et du Viennois, lui cède sa charge. Charles II est couronné roi de Bourgogne en 870 à Vienne.
Après la mort de Louis II dit Le Jeune (825/875), fils aîné de Lothaire Ier, héritier du trône impérial et des royaumes d'Italie et de Provence, le pape Jean VIII pour éviter toute guerre civile, s'arroge le droit de choisir le nouvel empereur : le 25 décembre 875 à Rome, Charles II est couronné empereur. Puis roi d'Italie à Pavie.
Louis II dit le Germanique meurt à Francfort en 876. Charles en profite pour envahir la Lotharingie Orientale. Mais les fils de Louis lui infligent une sévère défaite à Andernach près de Coblence. Il reconnait alors la légitimité de ses neveux et renonce au trône de Germanie.
Le 5 mai 877, jour de la consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille à Compiègne, il se fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église, malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs. Il porte de longues moustaches tombantes.
S'étant ensuite rendu en Italie afin de porter secours au pape Jean VIII en lutte contre les Sarrasins, il est contraint de revenir en France pour faire face à une attaque de Carloman, fils de Louis II le Germanique.
Sur le chemin du retour, il est atteint d'une pleurésie, se réfugie à Aussois et meurt des suites de cette maladie, le 6 octobre 877, au village de Brios (actuel Avrieux), au pied du Mont-Cenis. Au cours du retour vers Paris, en raison de la décomposition du corps, il est enterré à Saint-Pierre de Nantua.
En 884, ses ossements sont ramenés à l'abbatiale de Saint-Denis.
Trois siècles et demi plus tard, un nouveau tombeau est réalisé : un gisant sur dalle en bronze porté par des colonnettes. Le monument se trouve au milieu du chœur des moines, devant la croix que Charles II le Chauve avait offerte à l’abbaye. En 1792,  la Convention décide de faire fondre toutes les statues et monuments en bronze de la monarchie abolie.
Par testament, il désigne son fils Louis II dit Le Bègue comme successeur.

Union et descendance :
Le 14 décembre 842 à Quierzy, Charles épouse Ermentrude d'Orléans (823/869). De cette union nait 8 enfants :
- Judith de France (843/870) qui épouse en 856 Æthelwulf de Wessex (795/858), roi de Wessex, puis en 858 Æthelbald de Wessex (829/860), fils de son précédent époux et enfin  Baudouin Ier dit Bras de Fer,
- Louis II dit le Bègue (846/879), roi des Francs (877/879) qui épouse en 862 Ansgarde de Bourgogne et en 878 Adélaïde de Frioul,
- Charles dit l'Enfant (+866),
- Carloman (847/876),
- Ermentrude,
- Hildegarde,
- Rotrude,
- Lothaire dit le Boiteux (850/866), abbé de Saint-Germain d'Auxerre,

Puis, Charles épouse en 870, deux mois après le décès d’Ermentrude, sa concubine Richilde d’Ardennes (845/910) qui lui donne plusieurs enfants (dont 5 morts en bas-âge) et :
- Rothilde (871/928) qui épouse Hugues de Bourges puis Roger du Maine.
- Charles né en 876.

Notes :
Sous son règne la brillante culture carolingienne atteint son apogée. Prince raffiné et cultivé, il a fait de sa cour le plus grand centre culturel de l'époque, notamment avec Jean Scot Erigène (800/876), clerc et philosophe irlandais,  qui y vit et enseigne de 845 à 867.

 Humbert Ier de Savoie dit aux Blanches Mains 

Famille : Il est à l'origine de la dynastie des Humbertiens, qui sont comtes en Maurienne, puis qui portent le titre de comte de Savoie, à partir du comte Amédée III, considéré comme fondateur de la Maison de Savoie.
À ce jour, les ascendances du comte Humbert sont inconnues tout comme ses date et lieu de naissance précises.

Mon arbre généalogique : n° sosa 7 547 161 936++ en 33ème génération.

Biographie :
Il est né vers 970 et mort le19 juillet 1047.
Il doit son surnom, non pas à la couleur de ses mains mais en référence, selon certains historiens, à ses qualités politiques. Ce surnom est apparu bien après sa disparition au XVème siècle.
La première mention d'Humbert se fait aux alentours de 1000 dans le Cartulaires de Saint-Hugues.
Humbert s’installe au château-fort de Charbonnières d’Aiguebelle (voir lien page Aiguebelle), capitale du comté. Ses domaines, à cette époque, ne se composent que d'une faible partie de la vallée de l'Arc, avec Aiguebelle pour capitale et Charbonnières pour château-fort.
En mars 1018, il représente l'abbé de Cluny lors d'un échange entre un certain Ratcherius et l'abbaye de Romainmôtier.
En 1022, il est mentionné comme comte en Maurienne dans la donation de la terre d'Ambilly (comté de Genève) par Lambert, évêque de Langres, en échange des droits sur l'église de Cusy.
En 1025, il intervient pour approuver un échange entre Brochard, évêque d'Aoste et fils du comte, et un certain nommé Katelme.
Ses deux comtés du Viennois et du Sermorens sont reçus en douaire en 1014 et 1016 par la reine Ermengarde (+1057), à la suite de son mariage avec le dernier roi des deux Bourgognes, Rodolphe III (970/1032). Le fils d'Humbert, Bouchard, obtient des suites de ce mariage l'évêché d'Aoste.
Il prête serment pour ces différents comtés au concile d'Anse de 1025.
Il obtient, grâce à son mariage, des droits en Valais et dans le Chablais, devenant notamment l'abbé laïc de l’abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune vers 1032.
En 1032, à la suite de la mort du roi Rodolphe III, la reine Ermengarde se réfugie auprès du comte Humbert qui devient son conseiller.
Face au conflit de succession du roi, deux camps s'opposent. La reine Ermengarde et le comte Humbert prennent le parti de l'empereur du Saint-Empire Conrad II dit Le Salique, duc de Franconie. L'empereur constitue un assez riche patrimoine à son fidèle vassal.
Il est nommé commandant de la marche de Maurienne  et marquis en 1033 pour soumettre l’évêque rebelle de Maurienne, qui, soutenu par Eudes II, comte de Blois, de Troyes et de Meaux, veut s’affranchir de l’autorité impériale. Avec quelques troupes qu’il a levées en Piémont, Humbert, organise un long siège de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne, résidence de l’évêque, puis la prend d’assaut et la fait entièrement raser. Il marche ensuite sur la cité de Genève où il obtient la reddition du comte de Genève, Gérold II et l'archevêque de Lyon, Bouchard III, son propre fils. L’empereur Conrad annexe l’évêché de Maurienne à celui de Turin, et le siège épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne est interdit jusqu’en 1061. Vers 1046, Humbert est titré comte de Maurienne. Quelques temps après, Humbert possède les titres de comte de Tarentaise, du Val d'Aoste, du Bugey et de Sermorens en 1038. Il entre en possession du Chablais après 1032.
Il meurt le 19 juillet 1047 au château d'Hermillon (voir lien page Hermillon) et est enterré au prieuré des Échelles, qu’il a fondé en 1042.
Un cénotaphe est sous le porche de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne (voir lien page Saint-Jean-de-Maurienne).

Union et descendance :
Il épouse aux alentours de 1000 une certaine Auxiliende qui décède vers 1030. Il aurait pu avoir une seconde épouse. De ce mariage naissent 4 enfants :
- Amédée Ier dit Cauda  (1016/1051), 2ème comte en Maurienne ;
- Bouchard, coadjuteur puis évêque d'Aoste, archevêque de Lyon et enfin prieur de Saint-Maurice d’Agaune ;
- Aymon, abbé bénédictin de Saint-Maurice d’Agaune, évêque de Sion de 1034 à 1054 ;
- Othon Ier (1023/1060), marquis en Italie vers 1045 et 3ème comte en Maurienne.
- peut être Adélaïde de Turin vers 1025, qui épouse Guigues le Vieux (1000/1070), comte d’Albon et de Grésivaudan.

Notes :
Sous son règne, originaires de ses terres, vivent :
- Saint Anselme (1033/1109), qui devient archevêque de Canterbury ;
- Le moine Gérald l’Allobroge (980/1061), qui est pape sous le nom de Nicolas II ;
- Saint Bernard de Menthon (1020/1081), prédicateur et fondateur des hospices du grand et du petit Saint-Bernard.

 Othon Ier de Savoie 

Famille : Quatrième fils du comte Humbert Ier dit aux-Blanches-Mains et de son épouse, Auxillende (précédents).
Il succède à son frère, Amédée Ier en 1051, et est le 3ème comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais.
Les Humbertiens, à l'origine de la Maison de Savoie, bien que possédant le comté de Savoie, ne portent le titre de comte de Savoie qu'à partir du comte Amédée III.

Mon arbre généalogique : n° sosa 3 773 380 968++ en 32ème génération.

Biographie :
Il est né vers 1023 au château de Charbonnières et mort le 19 mars 1060.
Par son mariage en 1048,après la mort de son père et avec l’autorisation de l’empereur, il obtient de vastes possessions en Italie du Nord, avec des droits sur Suse et sa vallée (relié à la Maurienne par le col du Mont-Cenis) et sur le Piémont, notamment Ivrée et Pignerol. Cette alliance lui permet aussi de se rapprocher de la famille impériale.
En 1051, il hérite de la couronne à la mort de son frère le comte Amédée Ier de Savoie, qui n'a pas de descendance mâle, au préjudice de ses deux frères Bouchard et Aymon, placés avant lui dans l'ordre généalogique, probablement en raisons de leur carrière religieuse.
Il semble être le premier de la dynastie à faire battre monnaie au château d'Aiguebelle..
Son épouse fonde en Piémont l'abbaye de Sainte-Marie de Pignerol. L'implantation revêt une importance stratégique pour les Humbertiens pour contrôler la marche d'Italie et le Val de Suse.

Union et descendance :
Vers 1048, il épouse Adélaïde (1015/1091), marquise de Suse et comtesse de Turin, descendante des Arduinides, dont c’est le 3ème mariage. De cette union, naissent 5 enfants  :
- Pierre Ier (1048/ 1078), 4ème comte de Savoie ;
- Amédée II (1050/1080) 5ème comte de Savoie ;
- Othon, évêque d’Asti (+ vers 1088) ;
- Berthe de Savoie (1051/1087), qui épouse en 1066 Henri de Franconie, futur empereur Henri IV ;
- Adélaïde (1052/1079), qui  épouse en 1067 Rodolphe de Rheinfeld-Souabe, duc de Souabe (1057/1079), futur antiroi des Romains (roi potentiel qui se déclare le roi en opposition avec un monarque en place).

 Amédée II de Savoie 

Famille : Il est le second fils du comte Othon Ier (1023/1060) et de son épouse Adélaïde de Suse (1015/1091), héritière des marches de Suse et d'Italie.
Il succède à son frère, Pierre Ier. Amédée II est le 5ème comte en Maurienne, également seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais et marquis de Suse et d'Italie.
Les Humbertiens, à l'origine de la Maison de Savoie, bien qu'étant implantés dans le comté de Savoie, ne portent le titre de comte de Savoie qu'à partir du comte Amédée III.

Mon arbre généalogique : n° sosa 1 886 790 484++ en 31ème génération.

Biographie :
Il est né vers 1050  au château de Charbonnières à Aiguebelle et meurt le 26 janvier 1080.
Il succède à son frère Pierre Ier (1048/1078), mort sans descendance mâle mais reste sous l'influence de sa mère Adélaïde de Suse (1020/1091) surnommée La Grande Comtesse  et considérée comme une maîtresse-femme.
Sous son règne, ont lieu les difficiles démêlés entre le pape Grégoire VII et le souverain du Saint-Empire, Henri IV de la maison de Franconie, au sujet des investitures. Adélaïde et Amédée II servent de médiateurs entre les deux puissances. Parents par alliance, ils aident efficacement l'empereur, notamment en autorisant son passage par le Mont-Cenis pour se rendre à Canossa en 1077. En échange, la comtesse et son fils négocient l'obtention de cinq évêchés italiens. Ils obtiennent la cession du Bugey, du Bas-Chablais rhodanien, et les droits et l’inféodation du marquisat d'Ivrée à Adélaïde de Suse.
L'apport politique essentiel du comte Amédée II, réside dans le début de la prise de conscience par les princes de la maison de Savoie, de l'importance de leur position géographique, au carrefour du Saint-Empire, des États pontificaux, de Venise, du royaume de France, mais surtout en tant que gardiens des passages alpins.
Amédée II accorde un grand nombre d'immunités au clergé, et en particulier aux ordres de Saint-Bernard et de Saint-Augustin.
À sa mort, la succession passe à son fils Humbert.

Union et descendance :
En 1065, il épouse Jeanne de Genève (1050/1095), fille de Gérold II (1020/1080), comte de Genève qui lui donne :
- Humbert II dit le Renforcé (1065/1103),  6ème comte de Maurienne ;
- Adélaïde (1070/1116), mariée à Manassès V, seigneur de Coligny ;
- Auxilia, mariée vers 1080 à Humbert II (+1101), sire de Beaujeu ;
- Constance, mariée à Otton II (+1084), marquis de Montferrat ;
- Othon.

 Humbert II de Savoie dit Le Renforcé 

Famille : Fils d'Amédée II de Savoie (1050/1080) et de Jeanne de Genève (1050/1095).
Il est le 6ème comte en Maurienne, également seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais et marquis de Suse.
Les Humbertiens, à l'origine de la maison de Savoie, bien qu'étant implanté dans le comté de Savoie, ne portent le titre de comte de Savoie qu'à partir du comte Amédée III.

Mon arbre généalogique : n° sosa 943 395 242++ en 30ème génération.

Biographie :
Il est né après 1065 et mort le 14 octobre 1103 à Salins en Tarentaise (Jura).
Selon la tradition historiographique, il est surnommé le Renforcé (plus que fort) parfois le Gros, en raison d'une taille et d'un poids remarquable pour l'époque.
Il succède à son père en 1080. Mineur à ce moment-là,  la régence est confiée à sa grand-mère Adélaïde de Suse.
Dès le début de son règne, il doit faire face à de nombreux ennemis, menacé par les princes voisins contre lesquels il doit affirmer son pouvoir : deux prélats sont plus riches et plus puissants que lui, l'évêque de Maurienne, dont l'évêché a été refondé en 1061, et l'archevêque-comte de la Tarentaise ; des petits barons des grandes vallées alpines, relevant directement de l'Empereur Henri IV, avec à leur tête le vicomte de Briançon ; de grands seigneurs piémontais qui contestent et revendiquent une part de l'héritage piémontais ; de grands seigneurs, comme Aimon de Chambéry et Aimon Ier de Genève. En cette fin de siècle, les populations locales perçoivent mal la volonté de l'archevêque Héraclius à vouloir asseoir son pouvoir temporel sur la vallée et surtout la cité de Moûtiers. Le vicomte Aimery de Briançon, soutenus par d'autres seigneurs de la vallée, se soulève contre l'archevêque. Ce dernier fait appel à l'Empereur Henri IV pour lui venir en aide qui fait intervenir le comte Humbert. Les hommes du vicomte de Briançon sont défaits vers 1082.
Humbert profite de cette victoire pour s'imposer en Tarentaise, permettant ainsi de relier ses différents territoires du Val d'Aoste, de Savoie et de Maurienne. Il fait entrer, par droit de conquête, le bourg de Salins et son château dans le domaine comtal, en en faisant une rivale direct de la cité de Moûtiers.
Il tient désormais pour vassaux les vicomtes de Maurienne, les La Chambre, de Tarentaise, de Briançon, ainsi que de nombreux seigneurs dont les évêques d'Aoste et de Maurienne.
Il dirige son action vers les prieurés à qui il fait des donations ou en pratiquant l'avouerie. En contrepartie de la protection aux monastères, le comte accroît également ses droits et donc son autorité sur les différents territoires. Il fait une donation au prieuré de Yenne en Bugey et au prieuré de Saint-Victor de Genève. En 1091, il autorise la donation pour la fondation du prieuré de Bellevaux en Bauges. Il est à l'origine de la fondation, vers 1094 de l'abbaye d'Aulps dans le Chablais. Il fonde également le prieuré d'Innimond en Bugey.
Il effectue en 1101 un pèlerinage à Rome auprès du pape. Favorable à la première croisade, certains historiens ont considéré ce déplacement à Rome comme l'engagement du comte à se rendre en Terre sainte.
Du côté du Piémont et de la vallée de Suse, il affirme son pouvoir sur les villes et passe également des accords avec les monastères, notamment avec la puissante abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse.
Humbert créé un atelier de monnaie à Suse.
À la mort de sa grand-mère, la comtesse Adélaïde de Suse en 1091, l'empereur Henri IV réclame l'héritage de sa femme, Berthe, fille d'Adélaïde et fait occuper le PIémont. Le comte Humbert, de retour de Rome, parvient à garder le contrôle du Val de Suse en faisant lever ses troupes.
Ses droits sur le versant italien sont contestés par les seigneurs de Saluces : Boniface marquis de Savone, Boniface marquis de Montferrat et quelques autres grands seigneurs. Après de sanglants combats, il doit se défaire d'une partie de son héritage piémontais afin de préserver l'essentiel de l'héritage d'Adélaïde, sa grand-mère.
Il meurt  en 1103 dans le château de Salins *, où  il vit à la fin de sa vie. Il est inhumé dans la cathédrale Saint-Pierre de Moûtiers.

Union et descendance :
Vers 1090, il épouse Gisèle de Bourgogne-Ivrée (1070/1133), fille de Guillaume Ier le Grand dit Tête hardie, comte de Bourgogne et de Mâcon, qui lui donne 7 enfants :
- Amédée (1095/1149) lui succède à la tête de la principauté sous le nom d'Amédée III ;
- Guillaume (+1130) est chanoine à Liège ;
- Humbert (+1131) ;
- Guy, devient abbé à Namur ;
- Reynald est prévôt de Saint-Maurice d'Agaune (+ après 1150) ;
- Adélaïde (1100/1154) épouse le roi de France Louis VI le Gros le 3 août 1115 ; qui poursuit mon arbre généalogique.
- Agnès (1105/après 1180) épouse Archambaud VII de Bourbon (+1171), sire de Bourbon.

Notes :
* La ville de Salins est protégée par un château appelé château de Salins puis château de Melphe, construit sur les hauteurs dominant la ville.
La présence d’un château romain composé d’une tour de pierre entourée d’une enceinte de retranchement semble attestée dès le IVème siècle. Les époques suivantes sont marquées par les invasions des Ostrogoths et des Lombards. En 939, les Sarrasins, qui occupent la Tarentaise, bâtissent (ou rebâtissent) au-dessus de Salins le château de Melphe.
Le château est pris en 1082 par le Comte de Savoie, Humbert II, qui établit à Salins un châtelain et un juge mage. C'est en ce lieu qu'il décède en 1103.
Du château, il ne subsiste que son souvenir perpétué dans les noms de Salins-les-Thermes comme la Dame Blanche, Melphe, le Donjon, les Créneaux, les Douves, avenue du Château…

 Griffon de France de Paris 

Famille : Prince carolingien, fils de Charles dit Martel (686/741) et de sa seconde épouse Swanahilde de Bavière (705/741).

Mon arbre généalogique : n° sosa 1 932 073 379 960++ en 41ème génération.

Biographie : Il est cité comme comte du Vexin en 741, comte du Mans en 748 et duc de Bavière en 748.
Quand Griffon naît vers 726, son père, Charles Martel, est le maître des royaumes Francs. Sa mère, qui vient d'être épousée, est une princesse agilolfinge, proche parente d'Hugobert et de Tassilon II, ducs de Bavière.
Bien que Charles Martel prévoit de ne léguer les mairies de palais qu'à ses deux fils aînés, Swanahilde harcèle son mari pour que Griffon en ait une part, si bien que Charles accepte à la fin de sa vie un partage en trois parts. Après sa mort, Griffon est écarté par ses deux demi-frères, Pépin dit le Bref et Carloman, lors du partage fait à Vieux Poitiers en 742. N’obtenant que des territoires épars, sa mère l'incite à la révolte en lui donnant l’espoir d’avoir tout le royaume. Il se réfugie dans la cité fortifiée de Laon et déclare la guerre à ses frères. Ceux-ci mobilisent rapidement une armée et après avoir entrepris le siège de Laon, obtiennent la soumission de Griffon.
Griffon est interné à Novum Castellum (l’actuel Vaux-sous-Chèvremont près de Liège en Belgique) et sa mère Swanahilde est enfermée à l'abbaye de Chelles en Seine-et-Marne où elle reste prisonnière à vie.
En 747, Carloman se retire dans un monastère et Pépin libère Griffon, qui se réfugie en Saxe, puis en Bavière chez son oncle Odilon. À la mort de ce dernier, Griffon devient duc de Bavière, au détriment de Tassilon, le fils d'Odilon âgé de 7 ans. Pépin, frère d'Hiltrude, la mère de Tassilon, rétablit son neveu dans ses droits et, voulant éviter la guerre, donne à Griffon Le Mans et plusieurs comtés neustriens dont le comté de Paris.
Dès que Pépin entreprend de renverser Childéric III, le dernier mérovingien, pour monter sur le trône, Griffon reprend la lutte contre Pépin, lui refuse l'accès au Maine et s'allie avec les Bretons et avec Waïfre, duc d'Aquitaine.
Au bout de 2 ans de combat, Griffon, contraint de quitter l'Ouest du royaume, décide de se rendre en Italie afin de se joindre au roi des Lombards, Aistolf, le plus puissant adversaire de son frère. Mais en 753,  en traversant les Alpes, Griffon trouve la mort, tué par des hommes de Pépin à Saint-Jean-de-Maurienne.

Union et descendance : Aucune épouse ou d'enfant ne lui sont attribués mais un autre Griffon et un Carolus pourraient être ses deux fils.

 

 

 

 

 

 

 


 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia, Histoire de l'Europe et de la Méditerranée, Salins-les-Thermes.

Date de dernière mise à jour : 15/12/2017