Bazoches
Située dans un cadre tranquille, lieu de passage depuis des siècles, le bourg a conservé sa voie romaine et son chemin des Pèlerins de Vézelay à Saint Jacques-de-Compostelle.
Il est difficile de dissocier Bazoches du Maréchal Vauban (voir § suivants).
Toponymie
Bazoches est une formation toponymique médiévale, basée sur l'ancien français basoche (église).
Histoire
Les premiers hôtes de marque qui passent à Bazoches à la fin du XIIème siècle sont le roi Philippe II dit Philippe Auguste (1165/1223, portrait 1 ci-dessous) et son cousin Richard Ier d’Angleterre dit Richard Cœur de Lion (1157/1199, portrait 2 ci-dessous), lorsque quittant Vézelay où vient d'être prêchée la 3ème croisade (1189-1192) et guidés par le Comte de Chastellux, seigneur de la région, ils se dirigent vers la Terre Sainte. L'empereur du Saint Empire Romain Germanique, Frédéric Ier de Hohenstaufen dit Frédéric Barberousse (1122/1190, portrait 3 ci-dessous), s'arrête également à Bazoches.
Bazoches sort indemne de la Guerre de Cent Ans (1337-1453), des Guerres de Religion (seconde moitié du XVIème siècle) et de la Fronde contre Mazarin (1648-1653).
Pour remercier le maréchal Vauban de ses services, le roi Louis XIV (1638/1715, portrait 4 ci-dessous) érige ses terres en comté.
Pendant la Révolution Française, la sépulture de Vauban est profanée et le plomb des cercueils est récupéré pour faire des munitions.
Le curé Cognier durant la Révolution Française
Le 13 février 1791, il prête serment avec une restriction qu'il fait insérer au procès-verbal : ... dans tout ce qui ne sera pas opposé à la religion catholique, apostolique et romaine, dont je suis ministre et dans laquelle je veux vivre et mourir. Il se rétracte rapidement et est sommé en novembre de quitter son presbytère avec défense de dire des messes, les fêtes patronales et solennelles.
Il se cache au Bourg Bassot dans les familles Boileau et Magdelénat, mais découvert, il fuit à nouveau pour éviter des ennuis à ses hôtes.
Son vicaire, Jacques Eustaches Ducrot, originaire d'Empury, refuse de prêter serment et part à l’étranger conformément à la loi du 26 août 1792.
Ne voulant pas abandonner ses paroissiens, il est découvert, arrêté, traduit devant le Tribunal Révolutionnaire et condamné à 10 ans de réclusion et à l'exposition publique.
En février 1794, il est tiré de son cachot pour Brest, où il meurt martyr de sa foi à 31 ans.
Le cœur de Vauban
Alors qu'il est enseveli, selon sa volonté, sous l'autel de l'église Saint Hilaire, son coeur est transporté sur ordre de Napoléon en 1808 aux Invalides.
Une brigade est envoyée de Paris pour mener à bien cette mission. Sur le chemin, arrivé près de Paris, un brigadier s'aperçoit que le coffret contenant la relique a disparu des fontes de la selle du cheval le transportant. La brigade reprend la route en direction de Bazoches et retrouve le coffret dans la mangeoire de l'écurie où le brigadier avait laissé son cheval.
Actuellement le cœur repose toujours aux Invalides dans un cénotaphe de marbre.
Seigneurs et gens de noblesse
A partir du Xème siècle, mes ancêtres qui portent le nom du village en sont les seigneurs (voir § Mes ancêtres en bas de page).
Au milieu du XIIème siècle, la terre appartient à Guy de Châtillon (+1157). son épouse Hermengarde de Roucy donne naissance à Hugues de Châtillon en 1120 (voir § suivant).
A Guy, succède son second fils, Gervais de Châtillon, en 1150, puis Nicolas Ier de Châtillon...
Hugues de Châtillon, le moine maudit
Le méchant rejeton est incapable d'honorer sa Maison. Son père le met au couvent à Cîteaux, il s’y conduit mal, scandalise. Il est transféré a Clairvaux puis au monastère d'Igny. A la mort de son père, il se rapproche de Bazoches ou il est mis en cellule close, sur injonction de l’abbé Gérard de Clairvaux. En 1177, ce dernier vient visiter sa maison d’lgny. Hugues, qui voue à l’abbé une veritable haine, le tue d’un coup de couteau. Son crime consommé, il parvient à s’échapper et se présente à la poterne de Bazoches. Nicolas, son neveu, sire depuis peu, le fait éconduire par ses gens.
Après quelques années d’errance, il va à Rome où le Pape Alexandre III, souverain plus politique que religieux, se trouve au terme de 22 années de pontificat. Hugues se prosterne devant lui, confesse ses fautes et implore sa clémence mais le Saint Père le repousse du pied.
Il quitte la Ville Eternelle et disparait. Il est probable qu'il revient se réfugier à Bazoches, au logis seigneurial.
Les vilains de la vallée assurent entendre, les nuits de grand vent, une voix qui hurle dans les saules, une clameur d’effroi qui s’échappe des roseaux, notamment à la Rosière, à Chante-Reine, au Basinet... Peut-être Hugues, le méchant moine, qui implore sépulture en terre bénie.
Chronique communale
Un crime mystérieux
Le samedi 12 décembre 1942, Fernande Chouard (ci-contre), 14 ans, est chargée de ramener le pain à la ferme. Chez René Liétard, le boulanger, elle retrouve son amie Alice et son petit ami du moment, Jean. De retour à la ferme, la jeune fille a une autre mission, celle de porter le déjeuner à son frère, François, qui laboure un champ à 2 Kms de là.
Malgré le froid de décembre, elle fait le chemin à pied et emmène avec elle son petit chien noir et blanc. En repassant devant la boulangerie, elle demande à Alice puis à Jean de l'accompagner, mais ils ont d'autres choses à faire et Fernande part seule.
Inquiet de ne pas la voir revenir, son père part à sa recherche et refait deux fois le chemin qui passe par la petite chapelle Saint-Roch sur les hauteurs de Bazoches. C'est là qu’il la retrouve allongée sur le sol au milieu des vignes, la gorge tranchée.
Le plus beau parti du village, une fille aux yeux bleus perçants, et plus mûre que son âge peut le laisser croire, vient d'être assassinée. C'est la stupeur à Bazoches. Ça ne peut pas être quelqu'un d'ici, clament les habitants. Les gendarmes de Lormes interrogent d'abord ces petits Parisiens placés à la campagne en ce temps d'Occupation. Parmi eux, le commis boulanger, vite mis hors de cause. Puis, c'est le tour des nomades qui campent près de Neuffontaines d'être soupçonnés. Les gendarmes piétinent.
La Police judiciaire de Dijon prend le relais et s'intéresse au boulanger. René Liétard, qui jure de son innocence, devient le principal suspect de ce meurtre, malgré de nombreux témoignages qui attestent de sa présence à la boulangerie à l'heure du crime, il le reste pendant les trois vagues d'enquêtes qui se succèdent jusqu'en 1957.
Personne ne comprend pourquoi cette jeune fille de 14 ans a été égorgée. Les enquêteurs imaginent même une vengeance contre le père de Fernande, syndic de ravitaillement et chargé des réquisitions pour l'Allemagne dans le canton, mais c'est une fausse piste.
Il n'est guère possible d'envisager les mobiles du crime, l'enquête est des plus complexes écrit un journaliste nivernais 3 jours après le meurtre. Elle est toujours valable 75 ans après.
Patrimoine
Le château de Bazoches est construit au XIIème siècle pour Jean de Bazoches sur l'emplacement d'un ancien poste romain.
Il est situé à mi-pente d'une colline boisée et offre une vue dégagée sur le Morvan. Il a la forme d'un trapèze irrégulier avec une tour ronde à chaque angle et un donjon carré, autour d'une cour intérieure.
Charlotte de Chastellux (1485/1523), héritière du fief, épouse Jean Baptiste Saladin de Montmorillon. Leur fille, Charlotte, l'apporte en dot à son époux, Gabriel de La Perrière, seigneur de Billy, qu'elle épouse le 22 février 1532. Elle apporte également la seigneurie du Bouchet, et la vicomté d'Avallon.
Leur fils, Louis de La Perrière (+1588) et son épouse Jeanne de Lanty, prennent la succession, puis leur fille Françoise de La Perrière qui épouse le 29 octobre 1591 Jacques le Prestre de Vauban (1537/1633).
En février 1675, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633/1707) occupe la bâtisse de ses aïeux. Il fait modifier l'architecture et l'aménagement intérieur.
Le château devient la demeure familiale de sa femme et de ses enfants, lui-même n'y fait que de rares et brefs séjours entre les campagnes militaires et le service du roi. Il profite de ces moments de repos pour parcourir la région et y rédige certains de ses ouvrages tels que ses Oisivetés et la fameuse Dîme royale en 1707.
Les études et les plans des nombreuses places-fortes sont réalisés dans la grande galerie qu’il a fait construire et où sont installés ses ingénieurs militaires.
Les communs du château abritent les écuries nécessaires aux chevaux des ingénieurs et des messagers.
Au XVIIème siècle, Vauban fait ouvrir une porte dans la façade arrière.
Les actuels propriétaires, Amaury de Sigalas et son épouse, descendants de la fille aînée de Vauban, Charlotte, épouse du comte de Mesgrigny d'Aunay, conservent avec soin, parmi un riche mobilier, de nombreux souvenirs de leur illustre ancêtre.
Il est classé aux Monuments Historiques en 1994.
Le château de Vauban, au lieu dit Vauban, est situé sur un contrefort du Morvan au Sud du bourg, et domine la vallée de Bazoches, avec une vue exceptionnelle sur la colline de Vézelay et les monts environnants.
Cet ancien poste de garde sur la voie romaine de Vézelay à Lormes, maison-forte, puis château, existe depuis le XIIème siècle.
A cette époque, les deux hameaux de Champignolles Haut et Bas appartiennent à Jean de Saillenay.
En 1284, l'un des deux fiefs est vendu à Jean de Bazoches.
De 1403 à 1486, il revient à la Maison de Champignolles dont Guillaume de Champignolles est le seigneur.
En 1533, Charles de Champignolles en devient propriétaire et la revend avec les droits féodaux et seigneuriaux qui y sont attachés en 1548, à Émery le Prestre, écuyer, châtelain de Bazoches, qui achète le fief de Vauban, terres et droits féodaux et seigneuriaux et prend le nom de Le Prestre de Vauban en 1558. Son petit fils, le maréchal de Vauban, après avoir acquis en 1675 le château de Bazoches, le rachète à ses cousins en 1684.
Actuellement, il est la propriété d'une descendante de cette Famille, Madame Bernard Ay, née Madeleine de La Brosse.
La croix de chemin située au carrefour devant le château face à Vézelay, à triple représentations (Christ en croix, Vierge à l'Enfant et colombe) date du XVIIIème siècle.
L'église Saint Hilaire, édifice gothique du XIIème siècle, est remaniée au XVIème siècle. Elle se compose de trois chapelles respectivement dédiées à Saint Franchy, à la Vierge Marie, et à Saint Sébastien. C'est dans cette dernière que se trouve le caveau familial du Maréchal Vauban qui y est inhumé le 16 avril 1707 alors que son cœur se trouve à Paris aux Invalides par la décision de Napoléon en 1808.
L’ancien presbytère, est en partie détruit il y a environ 200 ans, avec 6 autres maisons voisines couvertes également en chaume, par un terrible incendie. Avec son jardin et son verger, c'était la résidence des curés de Bazoches.
La commune y réalise d’importants travaux et la Maison Communale, où les associations organisent leurs manifestations festives et culturelles, voit le jour en 1987.
La chapelle Saint-Roch, petite chapelle, nichée dans la verdure, sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Elle est dédiée à Saint Roch, patron des pèlerins, des chirurgiens et protecteur des animaux.
Au début du XIVème siècle, Saint Roch soigne les pestiférés en Italie. Atteint par la maladie, il s’isole dans la forêt. Seul, un chien le nourrit d’un pain qu’il vole régulièrement à la table de son maître. Celui-ci, intrigué par ce manège, suit le chien et peut ainsi soigner et sauver Saint Roch.
Pendant de nombreuses années, le 16 août, les paroissiens de Bazoches et des alentours viennent faire bénir le pain, nourriture des hommes, et l’avoine, nourriture des animaux. Des invocations sont faites pour la protection des maladies de la vigne (nombreuses aux abords de la chapelle).
Personnage lié à la commune
Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633/1707, portrait de gauche), ingénieur, architecte militaire, urbaniste et essayiste.
Son père, Albin Le Prestre, qualifié d’écuyer sur le registre de baptême de son fils, appartient à une lignée noble depuis trois générations, et cousine par sa mère avec des Maisons d’ancienne chevalerie : les Montmorillon et les Chastellux.
Sa mère, Edmée de Carmignolles sort d’une famille de marchands et de paysans enrichis, des principaux de village. Elle apporte en dot une demeure paysanne à Saint-Léger-de-Foucherets.
Il y nait le 1er mai 1633 et y est baptisé le 15 en l’église de Saint-Léger-de-Fougerets (qui deviendra en 1867 par décret impérial Saint-Léger-Vauban).
Il épouse le 25 mars 1660, une petite cousine, Jeanne d’Aunay-en-Bazois
Il meurt à Paris, dans une maison aujourd'hui détruite au 1 rue Saint-Roch actuelle. En 1933, la ville de Paris y fait apposer une plaque commémorative.
Il est inhumé dans le caveau familial de l’église Saint-Hilaire de Bazoches. Son coeur est transféré à l'Hôtel des Invalides à Paris sur ordre de Napoléon en 1808.
Hameaux, lieux dits et écarts
Armance : La ferme est située dans la vallée au Sud de Bazoches. L’Armance y prend sa source et forme le ruisseau qui arrose Neuffontaines, Nuars et Dornecy où elle se jette dans l’Yonne.
Bourg Bassot : Au pied du château.
Champignolles le Bas : Gros hameau sur les hauteurs de la commune, bordé par le bois, est une porte d'entrée vers le Morvan.
Champignolles le Haut : Le manoir de Champignolles aussi appellé la Bergerie date du début du XIIIème siècle et est agrandi au XIXème siècle.
Cueugne : Dans le prolongement du château, il domine le village. C'était autrefois la résidence d'artisans, tisserands et tapissiers grâce à ses cultures de chanvre.
Moulin Vérot et Moulin de Serres : Deux anciens moulins à grains sur la Rioule et le Bazoches. Durant les mois d'été, les faibles débits en eau de ces deux ruisseaux obligent les moulins à rester au repos. En 1860, le moulin Vérot ne fonctionne plus, suivi quelques décennies plus tard du moulin de Serres.
Vauban : Le château et sa ferme, propriété d'Emery Leprestre, arrière grand-père de Sébastien Leprestre.
Vassy : Le manoir de Vassy est une belle maison forte des XVème et XVIème siècles, située au Sud-Est de la commune à la limite d’Empury et de Pouques-Lormes.
Plusieurs scènes du film Mon oncle Benjamin avec Jacques Brel y ont été tournées.
Villars le Haut : Le plus petit hameau de la commune en limite du département de l'Yonne, autrefois nommé l'Huis Guenin Renault.
Evolution de la population
Nos lointains ancêtres de Bazoches-en-Morvan ...
11 naissances/baptêmes, 1 union et 7 décès/inhumations y ont été célébrés :
Carte de Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Mairie, Les châteaux.
Date de dernière mise à jour : 09/09/2019