Isenay
Le petit bourg s’articule autour d’une dizaine de maisons sur le flanc méridional d’une colline autour de l’église Sainte Marie Madeleine, dans un isolement relatif, près de l’Aron et du Canal du Nivernais.
Les villes voisines sont Saint-Gratien-Savigny, Montaron, Thaix, Montigny-sur-Canne, Vandenesse. Nevers, la plus grande ville, se situe à 43 Kms au Sud.
Toponymie
Isenay dont le nom, orthographié Izenay ou Dizenay en 1335, Ysenay en 1364, provient du latin Ilianum, Isnacum ou Isenayum, évocation du Héros Isis.
En 1796, intervient la fusion des deux paroisses : de Sauzay, dont l'église est transformée en grange, et d’Isenay. La commune résultante de cette fusion s'appelle du nom des deux paroisses, Ysenay-et-Sosay. La forme Isenay apparue en 1364, est retenue après 1801, lors du redécoupage cantonal, avec l'abandon du deuxième toponyme.
Autrefois, la terre d'Isenay, beaucoup plus grande que la commune actuelle, s'étendait jusque vers Champvert et Montigny-sur-Canne.
Vers 1380, la terre d’Isenay est réunie à celle du Tremblay.
En 1793, la paroisse d'Isenay, devenue commune, est rattachée au canton de Moulins-Engilbert suite à la suppression du canton de Montigny-sur-Canne, cette organisation est confirmée en 1800.
Durant la période révolutionnaire, l'influence des féodaux est énorme. Après le marquis Nicolas François Xavier de Fussey, seigneur du Tremblay, la nouvelle commune, issue de l'ancienne paroisse, est administrée par le citoyen Vincent Poulet, curé d'Isenay, né en 1758.
Le domaine du Tremblay, bien qu'affermé, et le château en particulier, inoccupés depuis déjà quelques années, échappent aux adjudications.
Au XIXème siècle, durant la Guerre de 1870, un enfant d’Isenay, le cuirassier Gaspard Goujon, s'illustre brillamment par ses exploits.
Seigneurs et gens de noblesse d’Isenay, Tremblay et Mazille
La Famille d’Isenay jusqu’à la fin du XIIIème siècle (voir chapitre Mes ancêtres en bas de page).
La Famille de Courvol, une des plus anciennes du nivernais, ses alliances, ses biens considérables et la qualification de chevalier, affecté seulement à la haute noblesse, dont plusieurs membres sont honorée, la place parmi la noblesse militaire la plus distinguée du nivernais. Elle a pris son nom d’une petite ville, près de Clamecy, Courvol, aujourd’hui Corviol-l’Orgueilleux.
Gaucher Ier de Courvol, chevalier, seigneur de Courvol, est mentionné en 1301 et son fils, Gaucher II de Courvol, chevalier, est seigneur d’Isenay et rend hommage au comte de Nevers pour sa maison d’Isenay et pour des rentes à Braignon et Charmoy dépendants de Corvol-l’Orgueilleux en 1327.
Guy de Courvol (+1397), chevalier, fils du précédent, est co-seigneur d’Isenay, il achète le fief de Tremblay en 1380 où il fait construire un modeste hôtel (voir § « Patrimoine, le château du Tremblay »).
La Famille de Reugny, règne sur les châtellenies de Decize, Saint-Saulge, Montceau-le-Comte, Cercy-la-Tour, Donzy, Savigny-Poil-Fol, Riéjot, etc...
Elle s'éteint définitivement avec le décès des deux frères, Louis Alexandre Reugny du Tremblay (+1768) et Anne Edouard Reugny de Poussery (+1772).
Les trois fils de Louis Alexandre sont décédés fort jeunes et enterrés en l'église d'Isenay.
Quant au domaine de Mazille, au moment de la Révolution Française, il est la propriété de Pierre Claude des Jours, comte de Mazille, seigneur de La Goute. Il est réquisitionné et vendu comme Bien National en 1790 et acheté par le baron Jean Baptiste Desplaces de Charmasse dont une fille, Thérèse (1807/1892), épouse du baron Jean Henri Edouard d'Espiard (1791/878), est inhumée le 6 avril 1892 à Isenay.
Patrimoine
Le château du Tremblay domine le canal du Nivernais.
En 1380, Guy de Courvol fait construire un hôtel particulier au Tremblay. Les ravages occasionnés durant la Guerre de Cent Ans, incitent ses descendants à construire une forteresse. Autorisation leur en est donnée par le roi Charles VII (1403/1461). Un des plus puissants donjons du pays nivernais est édifié à l'angle Nord de l'ancienne demeure par Jean et Philibert de Courvol vers 1450.
En 1674, Georges de Reugny, chevalier, seigneur et comte du Tremblay, de Poussery, Saint-Gratien, Savigny et Montaron, fait partie de l'expédition alsacienne sous les ordres d’Henri de la Tour d’Auvergne dit Turenne (1611/1675). Il est tué au combat de Leuze-en-Hainaut (Belgique) en 1691. En 1707, les seigneuries du Tremblay et de Poussery sont données par Louis de Reugny, écuyer, seigneur et prieur de Mazille, à ses fils Louis Alexandre (1701/1768) et Anne Edouard (+1772). Le château revient à Anne Elisabeth de Reugny (1738/1813), fille de Louis Alexandre, qui le confie un temps à son époux le marquis Nicolas François Xavier de Fussey, dont elle se sépare en 1776. Elle conserve le château jusqu’à sa mort mais demeure à Autun (à l’emplacement aujourd’hui de la Préfecture et des jardins). Après 1813, les héritiers n'occupent plus le château, la terre du Tremblay passe par mariage à Louis Antoine Bruneau de Vitry (1795/1827), chevalier, marquis de Vitry-sur-Loire, qui la garde jusqu'en 1820, année où le domaine délaissé, est acquis en partie par Jean Bourdereau, négociant à Paris de souche nivernaise.
En 1827, le château est revendu spéculativement au maire du IIème arrondissement de Paris, Alexandre Petit de Touteuille (1787/1869), avocat, dont une fille, Caroline (1826/1905), épouse en 1856 le vicomte Joseph René Charles de La Forest d’Armaillé (1822/1872). Le couple s’installe au château en 1889 au terme de la reconstruction des bâtiments d'habitation sur l'ancien fort. Elle anime sur Isenay, en 1877, un mouvement de congrégations religieuses féminines.
Cette reconstruction brûle spectaculairement le 22 décembre 1920 à 18h, et est remaniée depuis : les quatre tourelles d'angle du donjon disparaissent, le toit est restructuré, les fossés sont comblés et le pont-levis, qui enjambe le Canal du Nivernais, est démonté.
C'est actuellement un beau corps de logis de style néo-Renaissance, flanqué d’un donjon rectangulaire à mâchicoulis datant du XVème siècle et d'une tourelle d'escalier circulaire. Entouré d’un parc à l'anglaise au terme d'une magnifique allée boisée rectiligne. Le domaine est ponctué de son vieux moulin et de son paratonnerre. A l'intérieur, une cheminée monumentale du XVème siècle et des tapisseries du XVIIème siècle.
Le domaine appartient toujours à la Famille de La Forest d'Armaillé, bien investie dans l'agriculture et l'élevage des chevaux de course depuis le Second Empire.
Le Château des Jalluerds, ancienne propriété de la Famille de Montchanin, originaire d’Issy l’Évêque, est construit au Nord d’Isenay au XIXème siècle.
Après le mariage en 1899 de Marie Albertine de Montchanin (1880/1967) avec Marie Joseph Ludovic Guy Jacquetot de Chantemerle de Villette (1871/1929), le château des Jalluerds passe en 1922 à Monsieur de Charmen, d’Autun.
Il est acheté ensuite par un mécène allemand, Helmke Reinhart.
Le corps du château est de plan rectangulaire avec, à gauche de son entrée, une tourelle d’escalier octogonal couverte en ardoises. Des armoiries sont sculptées sur le linteau de la porte d’entrée. Le bâtiment de deux étages est construit de moellon de calcaire. Il est restauré à la fin des années 1970.
Le Canal du Nivernais passe derrière la propriété.
L’église Sainte-Marie-Madeleine est une ancienne église romane du XIIème siècle, remaniée au XVème siècle et en grande partie reconstruite en 1860.
A l’intérieur, la nef, voutée en berceau composé d’un seul vaisseau, possède une chapelle ajoutée au XVème siècle. Deux autres chapelles se font face et forment le transept. Un mobilier du XIXème siècle de style néogothique, confessionnal et chaire, ainsi que deux hauts reliefs polychromes, sont remarquables. Le chœur vouté se termine par une abside en cul de four.
La dernière restauration du XIXème siècle, est due à un certain Paillard qui ressuscite la riche ornementation de l'abside du XIIème siècle où Guy de Courvol, seigneur du Tremblay, est inhumé vers 1420 comme, plus tard, Louis de Reugny en 1707.
L’ancien Prieuré bénédictin de Mazille, autrefois rattaché à Saint-Germain-d'Auxerre, date du IXème siècle .
Il est détruit en 1462, le jour de Pâques, par un incendie et reconstruit.
Ce prieuré, qui est prospère et dispose de son propre moulin, a autorité, notamment par ses hautes et basse justices, jusqu'à la fin du XVIème siècle sur les paroisses d'Isenay, Saint-Gratien, Vandenesse, Montaron, Saint-Michel-en-Longue-Salle et une grande partie de la paroisse de Thaix.
Le dernier prieur régulier est Charles Ier de Thiard vers 1500.
Il est devenu aujourd’hui un ensemble de bâtiments d'exploitation et d'habitation agricoles. Il subsiste une porte à accolade surmontée d'un écusson et le portail occidental de l'église prieurale.
Le port ou gare d’eau d’Isenay est construit à partir de 1842, sur la rive gauche du canal du Nivernais, près des ruines du moulin.
Les Moulins d’Isenay et de Choumigny.
Le bourg est à l’image des grosses fermes historiques de la commune à toits à longs pans et escaliers extérieurs menant aux combles, pour la plupart des XVIIIème et XIXème siècles, dont certaines sont répertoriées aux Monuments Historiques en 1986.
Personnage lié à la commune
Gaspard Goujon négociant en bière à Angers, nait à Isenay le 28 septembre 1834. Il s’illustre pendant la Guerre de 1870.
Hameaux, lieux dits et écarts
Mazille qui, comme lieu-dit, constitue actuellement l'agglomération la plus importante de la commune.
Baudin, Bourg Joly, Château du Tremblay, L’Orsil, La Bretonnière, Sauzay, Sommery, etc...
Evolution de la population
Nos lointains ancêtres de la noblesse d’Isenay ...
7 naissances/baptêmes et 8 décès/inhumations y sont enregistrés :
Carte de Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Isenay.
Date de dernière mise à jour : 09/09/2019