Prémery
Nichée au cœur de la verdoyante vallée de la Nièvre, la petite ville de Prémery est située au Centre-Ouest de la Nièvre.
Distante de 29 kms de Nevers, de 80 kms d'Auxerre et de Bourges et à 70 kms des grands lacs du Morvan, ce bourg castral, encadré de forêts, appartenait autrefois aux évêques de Nevers.
Les villes voisines sont Nolay, Sichamps, Lurcy-le-Bourg, Giry, Saint-Bonnot.
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : De gueules aux trois tours donjonnées de trois pièces d'or, au chef cousu d'azur semé de fleurs de lys aussi d'or.
Toponymie
Le nom de la ville aurait été donné par les Gaulois : prem = proche et ry = rivière en langue celtique.
Hydrographie
Les mares de la forêt communale
Les mardelles tourbeuses, uniques en Bourgogne, recèlent des informations uniques sur les climats et l'écologie des temps anciens. Des forages effectués par le Centre National de la Recherche Scientifique ont permis de dressé la liste de pollens de plantes et d'arbres. Un tronc de 2800 ans, enfoui sous des mètres de sédiment, y est découvert et daté.
Ces mardelles restaurées, des écosystèmes fragiles se reconstituent et des animaux et des plantes rares réapparaissent dont l'osmonde royale...
En 802, Charlemagne (742/814 portrait de droite) restitue aux évêques de Nevers trois possessions : Prémery, Parzy et Urzy dont ils avaient été spoliés au cours du siècle précédent et qui figurent sous forme de trois châteaux sur le blason de l'évêché.
En 887, un capitulaire du roi Charles III dit le Gros (839/888 portrait de gauche) confirme cette possession. Jusqu'à la Révolution Française, Prémery reste un fief des évêques de Nevers.
A la fin du XIIème siècle, un chapitre de 9 prêtres est constitué et la construction de la Collégiale Saint-Marcel est entreprise. Les travaux se poursuivent jusqu'au début du XIVème siècle.
En 1225, les serfs de Prémery obtiennent de leur seigneur une charte leur accordant quelques libertés et favorisant le développement économique.
Entre 1675 et 1680, le jeune évêque de Nevers, Édouard Vallot de Maignan (1637/1705), fils du premier médecin du roi Louis XIV, Antoine Vallot (1594/1671 portrait de droiite), habitué des fastes de la cour de Versailles, trouvant sinistre et peu confortable son château féodal, fait édifier à Urzy, sur la rive gauche de la Nièvre, une agréable demeure qui figure sur le blason des évêques de Nevers. Le château de Prémery est abandonné.
Pendant des siècles, l'économie est basée sur l'agriculture. La vigne y est cultivée, d'importants marchés aux grains drainent vers le bourg une clientèle rurale grâce à laquelle commerce et artisanat prospèrent. La vente des coupes de bois permet des travaux d'urbanisation et de voirie.
En 1886, les frères Lambiotte venus de Belgique installent une usine de charbon de bois. Au fil des années l'activité se développe avec l'exploitation des dérivés de la carbonisation des bois. Lambiotte devient ainsi l'un des plus gros producteurs français de charbon de bois et de produits chimiques dérivés du bois (acétone, formol, méthanol, arômes…). Rachetée par la société Borden puis Bostik, le site a été fermé en 2003.
Seigneurs et gens de la noblesse
Du XIème au XIIIème siècle, les seigneurs de Prémery sont mes ancêtres qui portent le nom de la ville (voir tableau en bas de page).
Puis, jusqu'à la Révolution Française, Prémery est un fief des évêques de Nevers, comtes de Prémery.
Patrimoine
Le château dont l’origine est attesté par des documents de 1173 et 1225, est un palais épiscopal, Prémery est alors une seigneurie importante appartenant aux évêques de Nevers.
La plate-forme quadrangulaire du château actuel du XIIème siècle est ceinte de courtines reliant quatre tours d’angle.
Adossé à la courtine Nord, le corps de logis est reconstruit au début du XVIème siècle sur ordre de l’évêque Jean VII Bohier (1464/1512) puis poursuivi par Jacques Ier d'Albret (+1540), premier évêque nommé par le roi (François Ier). Il se compose de trois pièces à vivre par étage dont une salle de billard. La cave est un vestige du logis primitif. Un escalier creusé dans l'épaisseur du mur, construit après 1510, permet de relier la cave à la cuisine voûtée du bâtiment reconstruit en 1510. La croisée d’ogives repose sur de forts piliers engagés.
L'escalier à vis du XVIème siècle, contenu dans la première tour à pans de la façade Sud, dessert la cave, les pièces de réception du logis, la cuisine et les pièces du premier étage et aboutit d'une part aux combles et d'autre part à une tourelle en encorbellement menant à la pièce située au-dessus.
De l'époque de la construction subsistent une tourelle d’escalier hexagonale surmontée d’une pièce en encorbellement.
A l’Est, la courtine, la tour Sud-Est, la porte fortifiée et le pont-levis, qui permet de franchir le fossé, sont ruinés avant 1840. Cette partie est rasée après l’incendie de 1863.
Le côté Est du premier étage contient encore une partie du chemin de ronde.
Sur la tour Nord-Est, des fenêtres ont été percées à différentes époques mais des canonnières sont encore visibles. Elle est en partie arasée mais des bretèches sont visibles. Une vaste cheminée sans décor du XVIème siècle se trouve dans une salle ronde. Le chemin de ronde de la façade Nord aboutit dans cette salle.
La courtine Ouest porte la trace de l'escalier de la galerie. La façade en encorbellement comprend encore la poutre de bois supportée par des corbeaux massifs taillés en consoles. Elle s'appuie sur un contrefort portant la date de 1650 orné de trois blasons très endommagés.
À la fin du XVIIème siècle, le château de Prémery est délaissé après la construction du château d'Urzy.
Il fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques en 1927 et héberge actuellement l'Office du tourisme et l'Ensemble musical de Prémery.
L’église Saint Marcel, collégiale des XIIIème et XIVème siècles, remarquable par son chœur à deux étages de baies.
A l’intérieur une Pietà en pierre polychrome de la fin du XVème siècle et le tombeau du chanoine Appeleine
L’église est classée aux Monuments Historiques en 1907.
Près de l'église, la façade de la vieille maison à pans de bois et encorbellement où est né Nicolas Appeleine (voir § suivant).
Personnages liés à la commune
Nicolas Appeleine (1405/1466) né dans une maison à colombages située près de la collégiale, étudie et devient clerc, reçu chanoine, il consacre sa vie au service de Dieu et des pauvres. En 1466, il est inhumé dans la cathédrale de Prémery et de nombreux malades, en quête de guérison, accourent pour se recueillir devant son tombeau. Selon la tradition, des miracles justifient sa réputation de sainteté. Les rumeurs parviennent aux oreilles du roi de France Louis XI (1423/1483 portrait de droite) qui, malade, fait demander à l’évêque Pierre de Fontenay (+1499), la robe portée par le saint homme avant sa mort, ce qui est fait.
Les bourgeois espèrent un geste de générosité en remerciement de leur bonne volonté, et c’est en vain qu’ils demandent au roi Charles VIII (1470/1498 portrait de gauche), successeur de Louis XI, d’être exemptés pendant 12 ans des tailles et subsides. Cependant, la demande de Louis XI était accompagnée d’une lettre et d’une somme destinée à la réparation de la collégiale et à la construction d’une chapelle abritant le tombeau du saint. Le pouillé de l’évêché mentionne effectivement une chapelle dédiée à saint Nicolas construite en dehors de l’enceinte de la ville.
En 1646, l’évêque Eustache de Chéry de Mongazon (1592/1669) fait faire la levée du corps de Nicolas Appeleine dont les ossements quittent la chapelle pour être déposés derrière l’autel de la collégiale.
En 1731, l’évêque Charles Fontaine des Montées (1662/1740) fait mettre ses restes dans la paroi Sud du chœur. Une plaque commémorant ce transfert y est apposée en 1885.
Maurice Mignon (1882-1962), universitaire et écrivain, né à Prémery (photo à droite de la plaque apposée sur sa maison), est reçu premier à l'agrégation d'italien en 1906 à l'École normale supérieure de Paris. Il fonde la Société des Serate italiane, à l'université de Lyon ou il est professeur.
En 1919, il fonde le lycée français de Rome et la bibliothèque française du palais Farnèse.
En 1921, il est chargé de cours à la Faculté des Lettres de Grenoble, puis à la Faculté de Lettres d'Aix-en-Provence en 1923, il crée ensuite des conférences d'enseignement supérieur à Nice et devient en 1933 directeur des études au Centre universitaire méditerranéen. Il fonde également le collège international de Cannes, la Société d'études dantesques et l'Institut d'études littéraires de Nice et participe à la création de l’Université de Nice en 1965.
Il écrit de nombreux ouvrages consacrés à la littérature française et italienne, et consacre plusieurs études aux écrivains nivernais : Jules Renard, Adam Billaut, Ravisius Textor, Cotignon de la Charnaye, Achille Millien, Romain Rolland…
Il a également laisse une œuvre poétique importante.
À la fin de sa vie, il se retire dans son château de Pressures de Clamecy mais meurt à Nice.
Louis Arveau (1872/1937), éditeur, imprimeur et phototypiste, né à Prémery où il s’installe rue du Commerce. Il est un des premiers imprimeurs/éditeurs de cartes postales illustrées.
L'atelier de Prémery a joué un rôle important mais discret pendant toute la période de l'Age d'Or de la carte postale. Le déclin est arrivé avec la Grande Guerre. En 1919, l'imprimerie est revendue. Le logo de l'hirondelle est supprimé, les fontes de caractères changées et les dos banalisés, mais on peut estimer qu'ils continuent à imprimer des cartes postales jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
Aujourd'hui, il ne reste qu'un pan de mur de l'atelier, et Louis Arveau, qui n’a pas eu de descendance, est tombé dans l’oubli.
André Gilbert François Brunot (1879/1973 portrait de droite) est un acteur français, sociétaire de la Comédie Française, né à Prémery.
Il mène de front une carrière théâtrale et une carrière cinématographique, même s'il ne tourne qu'une vingtaine de films jusqu'en 1959.
Son rôle le plus marquant au cinéma est celui du père Lecouvreur, patron de l'Hôtel du Nord dans le film du même nom de Marcel Carné en 1938.
Alix Marquet (1875/1939 autoportrait de gauche), est un sculpteur français. Sa famille déménage d’Oudan à Prémery peu de temps après sa naissance et s’installe en face du cimetière, son père Charles étant tailleur de pierre.
Il s’intéresse très tôt à la taille de la pierre et au dessin et, avant ses 15 ans, il est remarqué par Henry Ferrier, receveur des postes à Prémery et artiste peintre, qui lui enseigne ses premières notions d'art.
En 1891, il obtient une subvention du département de la Nièvre et part s'installer à Paris, rue Delambre, dans un humble logis qu'il partage avec un autre jeune sculpteur, Ernest Nivet (1871/1948).
Dès 1893, il réalise le buste de son père qui est accepté au Salon des artistes français. Il déménage rue Boissonnat, puis cité Falguière, avant de s'installer dans un atelier rue Gager-Gabillot à Paris, dans lequel il exerce jusqu'à sa mort.
Il s'implique dans la Société des artistes français et est membre du jury du Salon de 1927.
Bien qu'installé à Paris, il ne cesse de retourner régulièrement à Prémery dans la maison familiale avec son épouse Claudia et leur fille Lysiane.
Il meurt à Paris en son domicile du XVème arrondissement et est enterré à Prémery dans la tombe familiale.
Hameaux, lieux dits et écarts
Cervenon, Doudoye, La Valotte, Les Chaumes Grand jean, Pourcelanges, Les Granges, Le Gué, Le Fourneau, Nantin, Le Chaillou, Nouleau, La Castinière, La Roche, Le Donloups, La chaume de l'étang, Les Battants, La Coudroie, Les Bernets, Le Breuil, La Garenne, La belle Epine, La Moquerie, Le Clou, Valvry, Les Cités, Sainfoins, Les Réaux...
Evolution de la population
Nos lointains ancêtres de la noblesse de Prémery ...
19 individus connus, au moins 13 naissances/baptêmes, 12 décès/inhumation et 1 mariage y sont enregistrés :
Carte Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Mairie de Prémery.
Date de dernière mise à jour : 09/09/2019