PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département de Maine-et-Loire de la région Pays de la Loire est créé en 1790, sous le nom de Mayenne-et-Loire, ses limites reprennent en grande partie celles de l'ancienne province d'Anjou.
Il est limitrophe avec huit départements voisins : la Mayenne, la Loire-Atlantique, la Sarthe, la Vendée, l’Indre-et-Loire, les Deux-Sèvres, la Vienne et l’Ille-et-Vilaine.
Le territoire angevin est un territoire de rencontre entre le Massif armoricain et le Bassin parisien. L'Anjou noir, situé à l'Ouest de la région, à partir d’Angers englobe les Mauges et le Segréen. L'Anjou blanc, à l’Est, se confond avec le Saumurois et le Baugeois.
Héraldique
D'azur à trois fleurs de lys d'or, à la bordure cousue de gueules.
Langues
L'Angevin, dialecte faisant partie de la famille des langues d'oïl, branche des langues romanes et anciennement parlé dans l'ancienne province d'Anjou. Quasiment disparu, il se perpétue via les rimiaux, des poèmes rédigés en angevin, ainsi que dans certaines expressions quotidiennes.
En 1835, la langue usitée dans les villes du département est le Français, avec un accent un peu traînant.
Hydrographie
Le territoire est traversé d'Est en Ouest par la Loire où se déversent de nombreux affluents faisant de lui un des départements les plus drainés de France avec environ 4 500 kms de cours d'eau.
A Montsoreau, en frontière avec l'Indre-et-Loire, la Loire reçoit les eaux de la Vienne, puis à Saumur, les eaux du Thouet grossies par la Dive vers Montreuil-Bellay.
Aux Ponts-de-Cé, la Loire reçoit les eaux de l'Authion, qui coule dans la Vallée angevine et se trouve grossie par le Lathan et la Couasnon.
Dans La Sarthe, grossie par le Loir, rejoint la Mayenne dont les affluents drainent tout le nord-ouest du département avec l'Oudon rejoint par la Verzée, l'Argos et l'Araize.
En se rejoignant, la Sarthe et la Mayenne forment la Maine qui parcourt 12 kms avant de se jeter dans la Loire au niveau de Bouchemaine.
Les rivières du Louet qui reçoit l'Aubance, et du Layon qui reçoit les rivières Lys, Hyrôme et Jeu se jettent dans la Loire à hauteur de Chalonnes-sur-Loire. Le fleuve recueille enfin les eaux de la Romme sur sa rive droite, et de l'Èvre sur sa rive gauche.
Seules, l'Erdre et une petite section de la Sèvre nantaise qui reçoit la Moine traversent le département pour se jeter dans la Loire près de Nantes, dans le département voisin de la Loire-Atlantique.
L'Anjou subit les crues répétitives de la Loire. Afin de contrer ce fléau, Henri II Plantagenêt décide en 1161 la construction d'une première levée de la Loire afin d'atténuer les crues et d'augmenter les terres cultivables. Le Maine-et-Loire continue néanmoins de subir les crues de la Loire, parfois dévastatrices.
Histoire
La Terreur en Poitou pendant la période révolutionnaire
De février 1794 à début mai 1794, le révolutionnaire Nicolas Hentz (1750/1830) se signale en Vendée par un zèle inconsidéré, dont les Fusillades d'Avrillé sont un tragique exemple. Fin 1793 il est présenté comme le guillotineur à Rochefort (cf. Moniteur du 14 novembre 1793). En juin 1794, on lui reproche sa violence et l'incendie de la ville de Kusel. Il est envoyé en mission à Angers avec Marie Pierre Adrien Francastel (1761/1831) dont l’extrême violence est également soulignée.
Tous deux, comme Jean Baptiste Carrier (1756/1794) à Nantes, dont le nom reste associé aux massacres et aux noyades de Nantes de 1793 et 1794, sont confrontés à l'arrivée de milliers de prisonniers vendéens après la bataille de Savenay du 23 décembre 1793.
En janvier 1794, une commission militaire, la commission Parein, du nom du général révolutionnaire Pierre Mathieu Parein du Mesnil (1755/1831), est formée et condamne à mort 2 000 personnes, essentiellement des femmes, dans la plupart des cas pour activité contre-révolutionnaire .
À Angers, 290 prisonniers sont fusillés ou guillotinés et 1 020 meurent en prison par les épidémies. Une tannerie de peau humaine est établie, 32 personnes sont écorchées pour faire des culottes de cavalerie.
Aux Ponts-de-Cé, 12 fusillades ont lieu faisant près de 1 600 morts et quelques noyades qui font plusieurs dizaines de victimes.
Les 9 fusillades d'Avrillé ont lieu au parc de la Haie-aux-Bonshommes, rebaptisé par la suite le Champ des Martyrs, font près de 3 000 morts. Une chapelle dédiée à Saint-Louis y est achevée en 1852, elle est agrandie dans les dernières années du XIXème siècle (CPA ci-dessous).
À Saumur, près de 1 800 personnes sont emprisonnées, 950 sont exécutés par les fusillades ou la guillotine, 500 à 600 périssent en prison ou meurent d'épuisement.
À Doué-la-Fontaine, 1 200 personnes sont emprisonnées, près de 370 sont exécutées et 184 meurent en prison.
A Montreuil-Bellay, 800 femmes sont emprisonnées, 200 d'entre elles meurent de maladie, 300 sont transférées à Blois ou Chartes où elles disparaissent pour la plupart.
Près de 700 vendéens capturés lors de la Virée de Galerne sont évacués vers Bourges où seule une centaine d'entre eux survivent. Des centaines d'autres prisonniers sont encore fusillés à Sainte-Gemmes-sur-Loire et Le Marillais.
Au total, en Maine-et-Loire, près de 15 000 personnes, hommes, femmes et enfants, sont emprisonnées, parmi celles-ci 7 000 sont fusillées ou guillotinées et près de 2 200 meurent dans les prisons.
99 victimes des fusillades d’Avrillé et de la guillotine de la place du Ralliement à Angers, sont béatifiées par le pape Jean-Paul II en 1984. Ce sont les Martyrs d'Angers.
La Seconde Guerre Mondiale en Anjou
Elle débute avant l'invasion de la France, Angers devenant le lieu de refuge du gouvernement polonais en exil qui met sur pied une armée polonaise pour continuer le combat aux côtés de l'allié français. Le Président polonais Wladyslaw Raczkiewicz (1885/1947) s’installe au château de Pignerolle à Saint-Barthélémy-d’Anjou de novembre 1939 à juin 1940.
Lors de la Bataille de France (10 mai au 22 juin 1940) et de la défaite de l'armée française, le département assiste à la défense de la Loire quand les cadets de Saumur et d'autres éléments de l'Armée française, s’opposent, en juin 1940, à l’avancée allemande sur la Loire. Les principaux affrontements ont lieu à Saumur et à Gennes.
Les déportations et exécutions s'ajoutent aux privations et aux réquisitions allemandes.
Traversé par la Loire, le département se trouve dans un axe stratégique pour couper la route aux renforts allemands du Sud de la France en cas de débarquement. De nombreux bombardements anglais et américains ont lieu le long de la Loire, causant de nombreux dommages matériels et humains.
La Libération arrive au début du mois d'août 1944, Pouancé est libéré le 5, Angers le 10, puis l'ensemble du Nord de la Loire le lendemain. Il faut cependant attendre le 1er septembre, après la libération de Saumur le 30 août, pour proclamer la Libération officielle de l'ensemble du département de Maine-et-Loire.
Tourisme/Patrimoine
Le tourisme en Maine-et-Loire représente un pan important de l'économie du département.
Se situant juste en arrière de la façade atlantique, deuxième destination touristique après la façade méditerranéenne, le Maine-et-Loire possède de nombreux atouts : département rural, il mise sur le thème de la nature et du végétal mis en valeur par l'ouverture du Parc Terra Botanica, la Loire, le vignoble angevin, les châteaux de la Loire, les musées, la tenture de l’Apocalypse, l’habitat troglodyte …
Les sites archéologiques et antiques :
Le Dolmen de Bagneux (photo ci-dessous) situé près de Saumur, monument mégalithique parmi les plus importants d’Europe, se présente comme l’un des plus exceptionnels de l’ère Néolithique.
A l’origine, le Grand Dolmen devait être une chambre funéraire.
En 1775, Dolomieu y réalise les premières fouilles. Le portique est détruit mais permet de constater que les fondations des supports s’enfoncent jusqu’à 3 m.
Le premier écrivain ayant parlé du dolmen est Claude Robin en 1764 dans ses Remarques sur le Camp de César .
L’ allée couverte ne paraît pas avoir été décrite avant J.F. Bodin dans une première édition de ses Recherches historiques sur la ville de Saumur en 1812. Voici ce qu’écrivait cet historien à propos de ce monument : « Dans un carrefour, on trouve le grand dolmen de Bagneux, le plus beau monument de ce genre qui existe dans la contrée. Son plan est un carré long d’environ 7 m de largeur sur 19 m un tiers de longueur, mesuré en dehors sur le toit. La hauteur est de 3 m. Il est composé de quinze pierres de grés, dont neuf posées de champs, quatre pour chaque côté et une pour le fond. Deux autres sont debout… l’une à l’entrée du dolmen sert à rétrécir l’ouverture et fermé la porte ; l’autre, placée dans l’intérieur, sert de support à la plus grand pierre du toit qui est fendue. Ce toit est composé de quatre pierres de différente largeur ; la plus grande a 7 m et demi de longueur sur 7 m de largeur. L’épaisseur de ces pierres varie depuis 10 cm jusqu’à 80. Les pierres qui forment les côtés et le fond ne sont pas posées verticalement, elles inclinent leur partie supérieure au-dedans du monument, mais celle qui est à l’entrée et celle qui sert de support sont à plomb ».
Le Dolmen a été classé au titre des Monuments Historiques en 1853 par Prosper Mérimée.
Note : Le mot Dolmen vient du Breton : Dol = table et men = pierre.
Définition : Le Dolmen est un monument le plus souvent mégalithique, formé d'une ou plusieurs chambres rondes ou polygonales, couvertes par une ou plusieurs dalles de pierre ou par un toit en encorbellement. Il abrite fréquemment des sépultures collectives et, il est inclus dans un tumulus.
Le théâtre gallo-romain de Mazerolles à Gennes (photo ci-dessous) est considéré comme une des plus grands de l'Ouest de la France, avec une capacité estimée à 5 000 personnes, sa construction remonte au début du IIème siècle après J.-C., sous le règne de l’empereur Antonin dit Le Pieux (86/161, buste de gauche).
Derrière le mur de protection de l'arène, l'euripe (fossé rempli d'eau qui, dans les cirques romains, sépare l'arène des gradins et les bêtes féroces des spectateurs), dallé de terres cuites et recouvert d'un plancher de bois, servait aussi de couloir d'accès aux dix portes débouchant sur l'arène.
La zone Sud, encastré dans la colline de Mazerolles, était composé d'un podium (tribune), aujourd’hui disparu, réservé aux édiles (magistrats de la Rome antique), la partie cavea (partie ou se trouve les gradins) accueillait l'ensemble de la population sur sa pente engazonnée. La masse de terre de la colline est soutenue par un puissant mur à contrefort.
La partie Nord n'ayant pas été édifiée, il s’agit d'un semi amphithéâtre avec une arène de forme ellipsoïdale de 44m sur 39m caractéristique de ce type d'édifice.
Des collecteurs d'eaux pluviales et un vestiaire (des gladiateurs) y ont été découverts.
Le théâtre est classé au titre des Monuments Historiques en 1986.
La Chevalerie de Sacé (photo ci-dessous) aux confins de l’Anjou et de la Touraine, à Brain-sur-Allonnes sur les hauteurs de la rive droite de la vallée de la Loire.
La découverte de haches à talons, au lieu dit la Cave Peinte, laisse supposer que la commune est habitée au Bronze moyen (1500-1200 avant J.-C., voir Echelle des Temps). Les recherches archéologiques mettent à jour deux sites gallo-romains. Leur situation est certainement liée à la voie romaine reliant Tours à Angers.
Une première ferme fortifiée est érigée au XIIème siècle. Au XIIIème siècle, le chevalier Jehan Gaudin de Sacé fait construire une maison-forte sur l’emplacement de celle-ci.
Cette résidence seigneuriale avec les fossés, l’enceinte, le logis principal, les étables et les dépendances, est le centre d’une exploitation agricole que le chevalier tient en fief du baron de Montsoreau. Les habitations principales sont couvertes en ardoise, les pièces communes en tuiles. Elle est détruite vers 1361 par une bande de bretons commandée par Basquin du Poncet, chevalier servant sous la bannière du roi d’Angleterre.
Les ruines tombent dans l’oubli.
Les fouilles entreprises dans la cave peinte en 1961 permettent de découvrir des pièces de monnaies frappées sous le règne de Jean II dit le Bon (1319-1364), 14244 carreaux de pavages (qui donnent leur nom à la cave peinte), des fers, de la céramique, de la poterie…
La découverte plus récente de vestiges de plusieurs dizaines de bâtiments concentrés à l'extérieur des douves donne à penser qu'un village entourait la maison-forte et qu'il a subi la même destruction en 1361.
Les châteaux :
Le château de Montsoreau (photo ci-dessous) est le seul château de la Loire à avoir été construit dans le lit de la Loire. Il se situe à un emplacement stratégique, immédiatement à la confluence de la Loire et de la Vienne, à l'intersection de trois régions l'Anjou, le Poitou et la Touraine, et au cœur de la vallée de la Loire.
L'existence d'un lieu-dit La Motte en léger retrait du coteau et la présence de mobilier gallo-romain témoigne de l'existence d'un site antique. La fouille du talus au sud du château a livré un fût de colonne cannelée provenant vraisemblablement d'un temple ou d'un édifice public antique. L'occupation pérenne du lieu n'apparait dans les sources écrites qu'au VIème siècle avec la mention du domaine de Restis. Il est transformé en place forte vers 990 par le comte de Blois, Eudes Ier, puis passe sous domination angevine un peu avant 1001. Le comte Foulques III d’Anjou dit Nerra (965/1040, portrait 1 de gauche) en confie la garde au chevalier Gautier Ier de Montsoreau. Une agglomération se développe rapidement aux abords du château.
Guillaume IV de Montsoreau prend le parti de Geoffroy VI d’Anjou Plantagenêt (1134/1158) contre son frère Henri II Plantagenêt (1133/1189), futur roi d'Angleterre et époux d'Aliénor d'Aquitaine (1122/1204). Ce dernier assiège le castrum et l'enlève à la fin du mois d'août 1156 malgré le soin pris à sa fortification.
En 1213, la seigneurie passe à la famille Savary de Montbazon, à la suite du mariage de Ferrie de Montsoreau avec Pierre II Savary de Montbazon (1170/1238).
En 1362, Jeanne Savary de Montbazon (+1394) épouse Guillaume II de Craon (1318/1387), vicomte de Chateaudun. Puis la maison passe à la famille de Chabot en 1398 par le mariage de Marie de Craon avec Louis de Chabot.
En 1450, afin de régler ses dettes, Louis II de Chabot vend ses domaines de Montsoreau et de la Coutancière à son beau-frère Jean II de Chambes (1405/1476), conseiller et chambellan de Charles VII (1403/1461) et de Louis XI (1423/1483), qui a déjà entrepris entre 1443 et 1453 la construction du corps de logis dans le style Renaissance de l'actuel château.
Jean III de Chambes, succède à son père et épouse en 1490, Marie de Chateaubriant, qui fonde en 1519 la collégiale Sainte-Croix de l'autre côté du fossé ceinturant le château.
En 1505, Anne de Bretagne (1477/1514) et sa fille Claude de France (1499/1524, portrait 1 de droite) séjournent pendant un mois au château de Montsoreau avant de redescendre la Loire vers la Bretagne. Claude de France est alors fiancée au duc Charles de Habsbourg, futur Charles Quint (1500/1558), alliance annulée par le roi Louis XII (1462/1515) qui ordonne son mariage avec François de Valois-Angoulême, futur François Ier (1494/1547).
En 1560, Jean IV de Chambes (1530/1575) hérite de Montsoreau, du domaine de la Coutancière, et voit ses terres érigées en baronnie. Quatre années plus tard, la baronnie est érigée en comté.
Après sa mort en 1575, son frère Charles de Chambes (1549/1621) devient comte de Montsoreau et épouse l'année suivante Françoise de Maridor (1555/1620, portrait 2 de droite) dame d’honneur de Catherine de Médicis. En 1579, Louis de Clermont d’Amboise, seigneur de Bussy (1549/1579, portrait 2 de gauche), qui la connaissait, vient lui rendre visite et a l'imprudence de faire état de ses succès auprès de la dame dans une lettre que le roi remet au mari. Rentré à Saumur, le comte de Montsoreau s'assure de la complicité de son épouse pour donner rendez-vous à son présumé galant et le fait assassiner au château de la Coutancière de Brain-sur-Allonnes, épisode qui inspire à Alexandre Dumas (1802/1870) certaines péripéties de son roman La Dame de Monsoreau quelques années plus tard.
En 1568, Montsoreau est pillée par les protestants, la collégiale Sainte-Croix est rasée et les fortifications de la ville détruites.
Après le décès de Bernard de Chambes, né en 1622, le château de Montsoreau n’est que rarement occupé par ses divers propriétaires. Sa fille Geneviève épouse Louis François du Bouchet, marquis de Sourches (1645/1716).
Le château et ce qui subsiste du domaine de Montsoreau est vendu à partir de 1804 et la propriété est occupé par 19 propriétaires qui remodèlent le site.
En 1910, le château est dans un état pitoyable dont s'émeuvent les membres de la Société Française d'Archéologie. Le département de Maine-et-Loire acquiert progressivement les différentes propriétés à partir de 1913, et les travaux de restauration, engagés en 1923, se poursuivent sans interruption jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
En 2016, les clés du château sont confiées à Philippe Méaille qui y installe sa collection d'art contemporain centrée sur l'art conceptuel d’Art and Language, la plus importante collection mondiale. Le château de Montsoreau devient le château de Montsoreau-Musée d'art Contemporain.
Il est classé aux Monuments Historiques en 1862, sa chapelle en 1930 et son enceinte comprenant le palais de sénéchaussée en 1938.
Il est inscrit comme partie du Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO en 2000.
et encore … le château d’Angers, le château de Brissac, le château de Serrant, le château de la Lorie, le château du Raguin, le château du Plessis-Bourré, le château du Plessis-Macé, le château médiéval de Pouancé, le château de Challain-la-Potherie, le château de Boumois, le château de Brézé, le château de Baugé, le château de Durtal, le château de Montgeoffroy, le château de Martigné-Briand, le château de Montreuil-Bellay, le château de Montsabert, le château de Pimpéan, le château de La Roche-Noyant, le château de Saumur, le château de la Haute-Guerche …
Les édifices religieux :
Le Maine-et-Loire porte sur ses terres de nombreuses marques de son attachement aux valeurs religieuses : églises et chapelles aux clochers tors, cathédrales au style gothique Plantagenêt, prestigieuse abbaye royale … ponctuent les routes touristiques de l’Anjou avec des étapes incontournables.
L'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud (photo ci-dessous) est une ancienne abbaye bénédictine, siège de l'Ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d'Arbrissel (1047/1117) ermite et moine breton. C’est l'une des plus grandes cités monastiques d'Europe.
L'abbaye est sous la protection des comtes d'Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en font leur nécropole. A partir du XVème siècle, elle est dirigée par des abbesses issues de la famille royale des Bourbons.
En 1101, la maison se transforme en un ordre double séparant les hommes (monastère Saint-Jean-de-l'Habit) des femmes (monastère du Grand-Moûtier). Deux autres structures sont également créées : le monastère de la Madeleine pour les pécheresses repenties et le couvent Saint-Lazare pour les lépreux.
Ermengarde d'Anjou (1068/1146) est un des premiers membres de la famille comtale angevine à prendre l'abbaye en considération. Fille de Foulque IV d’Anjou dit le Réchin, elle fait ratifier par son frère, Foulque V d’Anjou dit Le Jeune (1092/1143), ses dons à l'abbaye de Fontevraud. Elle s'y retire vers 1112 et ne quitte l'abbaye qu'en 1117 pour suivre son fils à la seconde croisade.
La transformation de l'abbaye en nécropole dynastique des Plantagenêts participe grandement à son développement. Henri II (1133/1189), comte d’Anjou et du Maine, duc de Normandie et roi d’Angleterre, marié en 1152 à Aliénor d’Aquitaine (1122/1204), y fait sa première visite en 1154. Le couple confie à l'abbaye ses deux plus jeunes enfants : Jeanne, née en 1165, et Jean, futur roi d'Angleterre. Ce dernier quitte l'abbaye après cinq ans, tandis que Jeanne ne la quitte qu'en 1176, pour son mariage. En 1180, Henri II finance la construction de l'église paroissiale de Fontevraud, l'église Saint-Michel, construite près de l'abbaye. En 1189, épuisé moralement et physiquement par la guerre que lui mènent ses fils et le roi de France, Henri II meurt à Chinon. Fontevraud est choisie comme lieu des funérailles.
Richard Ier dit Cœur de Lion (1157/1199) meurt à Châlus-Chabrol. Sur le choix de sa mère Aliénor, la dépouille est conduite à Fontevraud et enterrée en avril aux côtés de son père. Jeanne, affectée par la mort de son frère, enceinte et affaiblie, se retire à Fontevraud où elle meurt le 11 juillet en donnant naissance à un enfant, Richard. En 1200, Aliénor décide, à plus de 80 ans, de se retirer de manière quasiment définitive à Fontevraud. Elle meurt quatre ans plus tard, le 1er avril 1204 à Poitiers, et est enterrée aux côtés de son mari, de son fils Richard et de sa fille Jeanne. Raymond VII de Toulouse (1197/1249, portrait 1 de droite) et fils de Jeanne, est enterré à sa demande auprès de sa mère. En 1254, Henri III (1207/1272), fils du roi d’Angleterre Jean dit Sans Terre, organise le transfert de la dépouille de sa mère Isabelle d'Angoulême (1188/1246, portrait 1 de gauche), alors enterrée en Angoumois à l'abbaye Notre-Dame de La Couronne, jusqu'à Fontevraud. Son cœur y est déposé à sa mort.
L’abbaye décline pendant la Guerre de Cent Ans.
Renée de Bourbon (1468/1534) est élue abbesse en 1491, à la mort d'Anne d'Orléans, fait appliquer la réforme et entreprend une rénovation architecturale : construction de la clôture longue d'un kilomètre trois cents et d’une galerie accolée au transept Nord de l'abbatiale, réaménagement de la partie Sud du cloître par la construction à l’étage de 47 cellules pour les moniales, et reconstruction du réfectoire.
Louise de Bourbon (1425/1575) lui succède et poursuit la rénovation du Grand-Moûtier en reconstruisant les trois autres galeries du cloître et en aménageant l'aile Est. Elle fait reconstruire dans cette dernière la salle de la communauté et la salle capitulaire où le peintre angevin Thomas Pot réalise les peintures de la Passion du Christ. En 1558, une inondation détruit la plupart des bâtiments de l'infirmerie Saint-Benoît, tout en épargnant la chapelle.
Éléonore de Bourbon (1532/1611) lui succède, poursuivant elle aussi les travaux. Elle termine le grand dortoir et décide de reconstruire l'infirmerie de Saint-Benoît, dévastée par les inondations.
Louise de Bourbon de Lavedan (1458/1637) devient abbesse en 1611. Elle crée en 1618 un séminaire pour les religieux de Saint-Jean-de-l'Habit à La Flèche et acquiert en 1632 le fonds du sénéchal de Saumur pour constituer une bibliothèque au monastère. Elle fait creuser des fossés et ériger une muraille autour de Saint-Jean- de-l'Habit afin que les religieux puissent vivre en clôture stricte, en minimisant les contacts avec le monde extérieur.
En 1670, l'abbaye compte 230 religieuses, 60 religieux ainsi que 47 laïcs chargé de l'administration. Louis XIV nomme à la tête de l'abbaye et de l'Ordre Marie Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart (1645/1704, portrait 2 de gauche), sœur de Madame de Montespan (1640/1707). Elle crée en 1693 l'Hospice de la Sainte Famille, destiné à recevoir 100 pauvres, qu'elle fait transférer en 1703 à Oiron (Deux-Sèvres). Elle achève la construction du noviciat, aménage des jardins, fait construire une galerie liant l'abbaye au parc Bourbon et poursuit la construction du palais abbatial. Madame de Montespan elle-même séjourne un an à l'abbaye en 1689, attirant une partie de sa cour.
Sa nièce, Louise Françoise de Rochechouart de Mortemart (1664/1742) prend la tête de l'abbaye à sa mort en 1704. En juin 1738, les quatre filles cadettes de Louis XV arrivent à l'abbaye où le roi les confie à l'éducation des religieuses : Victoire (1733/1799, portrait 1 ci-dessous), Sophie (1734/1782, portrait 2 ci-dessous), Thérèse Félicité (1736/1744) et Louise (1737/1787, portrait 3 ci-dessous). Un nouveau logis est construit, à l'Ouest, le logis Bourbon, achevé en 1741, agrandi de nouveaux aménagements en 1747. Les filles de Louis XV y restent jusqu'en 1750.
Les dernières abbesses, Marie Louise de Timbrone de Valence (+1765, portrait de gauche) et Julie Sophie Gillette de Pardaillan de Gondrin de Montespan d'Antin (+1797, portrait de droite) prolongent le palais abbatial, construisent les bâtiments de la Fannerie et des étables, et érigent le portail d'entrée actuel, à la veille de la Révolution.
Le 30 janvier 1793, une troupe pénètre dans l'abbaye malgré l'interposition du gardien, et pille et saccage les bâtiments. Les sarcophages et cercueils du caveau des abbesses sont brisés et les ossements laissés à l'abandon ou jetés.
Le 18 octobre 1804, Napoléon Ier signe un décret qui transforme l'abbaye en établissement de détention, ainsi que celles de Clairvaux et du Mont Saint-Michel. Les travaux de conversion s'échelonnent de 1806 à 1814. La prison est utilisée jusqu’en 1963. Des réaménagements successifs ont eu lieu sans toucher à l'essentiel des structures : Prenant appui sur l'ancienne clôture, un véritable chemin de ronde est construit autour du Grand-Moûtier. Des nouveaux bâtiments voient le jour près de l'abbatiale et dans les cours. La nef est séparée par deux niveaux de planchers pour y loger les détenus, le chœur fait office de chapelle. Si certains bâtiments sont détruits ou fortement endommagés, les travaux et la transformation en prison ont néanmoins sauvé le gros œuvre de la ruine. En 1821, afin de gagner un maximum de place, un grand nombre de cloisons sont supprimées et les étages multipliés notamment dans la nef de l'abbatiale où les coupoles sont rasées pour aménager les combles en 1825. L'aile Nord du cloître se voit ajouter un étage supplémentaire et le réfectoire un plancher.
Conçue pour accueillir 1 000 détenus, la prison reçoit jusqu'à 2 000 prisonniers dans les années 1830 et emploie 150 surveillants et leurs familles.
Progressivement, plusieurs bâtiments sont libérés de leur affectation : le cloître en 1860, le réfectoire en 1882, la tour d'Évrau et l'église abbatiale au début du XXème et sont progressivement restaurés. De la fermeture en 1963 à la fin du XXème siècle, les chantiers de restauration sont presque ininterrompus.
L'abbaye est classée au titre des Monuments Historiques en 1840.
En 2000, elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO avec l'ensemble du site culturel du Val de Loire.
L'ensemble monastique se compose aujourd'hui des deux monastères encore subsistants sur les quatre d'origine. Le plus important est le monastère du Grand-Moûtier qui héberge l'église abbatiale, la cuisine romane et la chapelle Saint-Benoît du XIIème siècle, ainsi que le cloître, les bâtiments conventuels, dont la salle capitulaire, et les infirmeries du XVIème siècle. Certains des bâtiments hébergent aujourd'hui des salles de séminaire. Le prieuré Saint-Lazare, dont l'église date du XIIème siècle, a été transformé en résidence hôtelière. Le couvent de La Madeleine, sérieusement endommagé est remanié à l'époque moderne, et Saint-Jean-de-l'Habit a été totalement détruit.
et encore … l’église Saint-Martin d'Angers, l’abbaye Toussaint d’Angers, le prieuré Saint-Rémy-la-Varenne, l’église Notre-Dame de Cunault, l’abbaye d'Asnière …
Les Musées :
Le Musée de l’ardoise de Trélazé, le Musée d’art et d’histoire de Cholet, le Musée d’art et d’histoire de Baugé, le Musée des Beaux-Arts d’Angers, le Musée des blindés de Saumur, la Galerie David d’Angers, le Musée européen de la communication au château de Pignerolle, le Muséum d’histoire naturelle d’Angers, le Musée Joseph Denais de Braufort-en-Vallée, le Musée Jules Desbois de Parçay-les-Pins, le Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers, le Musée du génie d’Angers, le Musée des métiers de la chaussure de Saint-André-de-la-Marche, le Musée du moteur de Saumur, le Musée régional de l’air d’Angers-Marcé, le Musée du textile et de la mode de Cholet, le Musée archéologique de Châtelais, le Musée Loire et Métiers de Saint Clément des Levées …
Dans ce département 3 villes ont été témoin du décès ou de l'inhumation
de 3 lointains ancêtres du VIIIème au Xème siècle
Le département et ses cantons (2015)
Sources
Sites et photo : Wikipedia, La chevalerie de Sacé, L’amphithéâtre gallo romain, Le dolmen de Bagneux
Vidéo : YouTube
Date de dernière mise à jour : 30/11/2017